
Jin Yong (??) est le nom de plume de Louis Cha aka Leung-yung/Zha Liángyong (?? ?) un écrivain de romans martiaux chinois (note 1). Disparu le 20 octobre 2018, il a laissé derrière-lui une œuvre consistante de 14 romans (existant en trois versions) plus une nouvelle, étalée sur 36 volumes, chacun ayant plus de 400 pages.

Avec Gu Long, et Liang Yu-sheng, Jin Yong a été un des piliers de la Nouvelle école wuxia [appelé en chinois Xinpài wuxiá xiaoshuo] qui aura renouvelé les récits d'arts martiaux à partir des années 50 et 60 (note 2). Le trio aura contribué à élever un type de fiction populaire considéré comme marginal en une littérature légitime respectée.
Plus important encore, le succès phénoménal rencontré par les romans de Jin Yong auprès des chinois de toute classe et de toute origine depuis plus d'un demi-siècle est un cas unique dans la culture chinoise contemporaine et qui va bien au-delà du champ littéraire.
En effet, plus qu'un simple divertissement, l'œuvre de Jin Yong a offert à ses lecteurs une vision unifiante de la Chine, de son histoire, de sa culture de même que des notions sur l'héroïsme chevaleresque et le patriotisme qui auront été profondément marquants.
Le succès de Jin Yong tient à une série de talents remarquables. Celle de conteur et d'écrivain avec ses récits martiaux haut en couleur, remplis de personnages crédibles et truculents, le tout rédigé dans une prose élégante et vivace. Celle également d'un érudit capable de mettre en relief l'histoire et la culture chinoise d'une façon particulièrement vivante.
Vu l'énorme bassin du lectorat chinois, il est tout à fait vraisemblable de penser que Jin Yong est l'un des romanciers le plus lu sur la planète, même s'il n'est que marginalement connu en Occident. C'est certainement le romancier de langue chinoise le plus lu par les chinois eux-mêmes et considéré comme l'un des plus importants du XXe siècle (note 3). Jusqu'à 300 millions de livres dont il est l'auteur ont été vendus à ce jour et cela n'inclut pas les éditions pirates qui sont estimées être beaucoup plus nombreuses. La popularité de Jin Yong ajouté à ses qualités d'écriture et son influence culturelle ont amené à le considérer comme un des géants littéraires du XXe siècle.

Une autre manière de juger de la popularité continue de Jin Yong est de considérer que ses romans sont continuellement adaptés en série TV. Il y a également des adaptations en bandes dessinées et même en jeux vidéo.
En dehors de ses activités de romancier, Louis Cha a également joué un rôle des plus notable dans le milieu de la presse de Hong-Kong en fondant son propre journal indépendant le Ming Bao dans lequel il aura publié à la fois des feuilletons de même que des éditoriaux. L'acuité de son jugement d'éditorialiste, professant un point de vue modéré et non-aligné, en ont fait un des observateurs les plus respecté de la politique et de la culture chinoise. Cela l'aura amené à agir en tant que consultant lors du processus de rétrocession de Hong-Kong au cours des années 80 et 90.
Si L'implication directe de Louis Cha/Jin Yong dans le cinéma martial s'est avéré somme toute limité, il n'en demeure pas moins une figure aussi importante qu'incontournable dans la fiction wuxia moderne d'où découle en grande partie le cinéma wuxia lui-même. Ce dossier réunit toutes sortes d'informations trouvées sur le net sur la vie et l'œuvre de Louis Cha/Jin Yong au moment de sa disparition. Il vise à faire mieux connaitre le personnage et donner une meilleure idée de son impact immense sur la culture chinoise.
Bonne lecture à tous
Yves Gendron
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