En juin 1962, le Ming Bao introduit une colonne intitulée « Ziyou tan» (Discussion libre). Bien que supposée couvrir quantité de sujets, la tribune se concentre très vite sur la Chine continentale.
Grâce à cela, le Ming Pao devient un forum ouvertement critique du régime communiste. Cha se met aussi à écrire des éditoriaux qui vont dans le même sens. En 1964 par exemple, il remet en question le bienfondé du développement d'une bombe atomique chinoise dans un pays pauvre et affamé (Sources pour ce sous-chapitre: Hong Kong Litterary Giant Louis Cha was ever ready to voice unpopular opinion).
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Peu de temps après, le Tan Kung Bao (pour lequel Cha avait jadis travaillé) se lance avec une série d'éditoriaux à une attaque foudroyante contre le Ming Bao et Cha en les accusant d'être antichinois et de trahir les intérêts de la Chine.
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Ce dernier entreprend une réplique énergique en rédigeant une vingtaine d'éditoriaux répondant aux accusations point par point, défendant son patriotisme et établissant une distinction entre les réussites du peuple chinois et les politiques du régime communiste (Sources : Roaming Nüxia: Female Knights-errant in Jin Yong's Fiction by Yin-Jen Chen Bachelor of Arts, University of Victoria page: 15 note 46. 2015).
Avec cette guerre des éditoriaux où Cha tient tête à ses accusateurs, le Ming Bao confirme et consolide un positionnement qui dans le contexte de la presse chinoise est aussi audacieux qu'original. C'est un journal non aligné, mais critique du régime communiste, s'exprimant au nom du peuple chinois en général et de celui de Hong Kong en particulier avec intelligence et un sens pragmatique et modéré bien senti.
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