Les émeutes de 1967 et les menaces que cela a entrainé pour Louis Cha n'auront pas perturbé la parution des feuilletons quotidiens. On a estimé qu'entre les éditoriaux et le feuilleton, Cha pouvait écrire jusqu'à 10 000 idéogrammes chinois par jour (Louis Cha Life as a journalist was as thrilling as his martials arts novels).
Le 8 avril 1967, il entame un nouveau feuilleton Xiào ào j'ianghú (Le Vagabond au sourire fier). Ce nouveau récit fut perçu par plusieurs comme une allégorie sur les luttes de pouvoir fratricides et les persécutions iniques et vicieuses qui en résultent. Quelques personnages sont même considérés comme des versions satiriques du Grand Timonier Mao Zedong, sa femme l'implacable Jiang Qing et des Gardes rouges (The Gripping stories and political allegories of China Best selling Other: Magazine New Yorker: 2014). Bien qu'il reconnaisse que son feuilleton puisse être influencé par des circonstances politiques, Cha nia pendant longtemps qu'il fallait l'interpréter comme une allégorie faisant directement référence à la Révolution culturelle (note 26).
Mao, Les gardes rouges et leurs victimes
Paradoxalement, même si Cha démontre clairement des positions farouchement hostiles au régime communiste dans son journal, ses romans sont pourtant interdits à Taiwan. C'est que les censeurs du Kuomingtang trouvent que certains de ses récits présentent certaines sympathies douteuses. Aussi on se méfiait de Cha parce qu'il avait jadis travaillé pour des journaux gauchistes (Asiaweek Magazine).
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