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Le festival du fantastique : Fantasia 2008
4 polars séduisants de Johnnie To 1/1 - Page 16
Infos
Auteur(s) : Yves Gendron
Date : 10/12/2008
Type(s) : Compte rendu
Critique
 
 Liens du texte  
Personnes :
King Hu
Ringo Lam Ling Tung
Lau Ching Wan
Johnnie To Kei Fung
Tsui Hark
Wai Ka Fai
Simon Yam Tat Wah
Patrick Yau Tak Chi
Films :
Election 1
Exilé
Fulltime Killer
A Hero Never Dies
Mad Detective
The Mission
PTU
Running Out Of Time
The Sparrow
Triangle
Vengeance
Where A Good Man Goes
Studios :
Milkyway Image (HK) Ltd.
 
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Le festival aura tenu plusieurs événements spéciaux, hommages et rétrospectives tels que Animated author visions déjà mentionné dans le dossier précédent. J'ai également assisté, en partie, à deux rétrospectives. L'une portant sur les films sans frontères de la Nikkitsu datant des années soixante, l'autre étant la rétrospective des derniers polars de Johnnie To tenu conjointement par Fantasia et la Cinémathèque Québécoise.

Chacune de ces rétrospectives a droit à une page qui résume non seulement les films présentés mais élabore aussi sur le contexte de la production de ces films.


Quatre polars séduisants de Johnnie To

Parallèlement au Festival Fantasia, la Cinémathèque Québécoise a tenu une petite rétrospective sur Johnnie To comprenant la moitié de ses polars. Initialement, je ne planifiais pas d'aller voir l'un de ses films, étant trop occupé avec le festival. À la dernière minute toutefois, je me suis donné la peine d'aller voir un trio de films (un quatrième aura été vu subséquemment en DVD).

Johnnie To est considéré comme le maître du polar hongkongais depuis la fondation de sa propre maison de production, la Milkyway Image en 1996. C'est d'abord en tant que producteur qu'il s'impose notamment en mettant en oeuvre un trio de films mis en scène par Patrick Yau. Ce n'est que deux ans après la fondation de la Milkyway que To se met à réaliser des polars lui-même mais là encore il a tôt fait de s'imposer comme un cinéaste incontournable en quatre films : A HERO NEVER DIES, WHERE A GOOD MAN GOES, THE MISSION et RUNNING OUT OF TIME.

J'ai pu voir tous ces films lors des Festivals Fantasia de 1999 et 2000. N'étant pas un grand amateur de polars à l'époque, j'ai abordé les films de To plutôt à reculons et en éprouvant quelques solides réserves qui auront tempéré mon appréciation. Certes, j'ai trouvé qu'il y avait dans ces films une indéniable maîtrise tant de la mise en scène que dans l'utilisation des codes du polar. Toutefois, le cliché du truand chevaleresque de même que la condescendance portée envers les personnages féminins me rebutaient quelque peu, alors que le style de mise en scène maniérée de To faisait plutôt poseur chic à mon goût.

Aussi à l'époque To venait de balancer Patrick Yau et en le reléguant en simple exécutant, s'appropriait la véritable paternité des films de ce dernier. Cette revendication, ajoutée à l'arrivée tardive de To dans le polar de même que son style " poseur chic ", m'a fait songé qu'il ne pouvait bien être plus un fumiste qu'un cinéaste phare comme il était présenté alors.

Depuis la première rétrospective cependant, Patrick Yau a presque complètement disparu alors que Johnnie To aura consolidé sa position de maître du polar hongkongais avec des films comme FULLTIME KILLER, PTU et le diptyque ELECTION I et ELECTION II. J'ai vu quelques-uns de ses films, mais de manière trop sporadique pour entreprendre une sérieuse réévaluation. La rétrospective de la cinémathèque m'offrait une véritable opportunité de renouer avec To et son oeuvre que j'ai failli laisser passer.

C'est une bonne chose que j'ai changé d'idée à la dernière minute, car cette fois-ci la séduction a vraiment eu lieu avec les films PTU, TRIANGLE, EXILED et plus tard THE MAD DETECTIVE (celui qui a été vu en DVD). Jouant à profusion sur un éclairage ténébreux, les ralentis et un cadrage savant avec un sens méticuleux de l'espace et du mouvement, le style To est toujours maniéré au possible, mais d'une rare virtuosité et intelligence. J'ai encore des réserves sur ses histoires ultra clichées de camaraderie chevaleresque entre truands et la manière dont il traite les personnages féminins (qui ont du caractère, mais ne joue qu'un rôle accessoire le plus souvent d'emmerdeuse de service). Par contre, je suis tout à fait séduit par son sens de l'ironie qu'il utilise tant à des fins comiques (en mettant ses personnages dans des situations impossibles) ou encore comme révélateur de la véritable nature d'un personnage (voir le final d'ELECTION et MAD DETECTIVE). Comme King Hu jadis avec le wuxia pian (et Jean-Pierre Melville en France), To pousse le polar à un calibre supérieur, au-delà du film de série B, et tout en restant ancré dans le cinéma populaire, il fait dans le film d'art.

Des quatre films vus, j'ai trouvé PTU (BA) le plus classe tant au niveau visuel (les rues désertes de HK, la nuit éclairée par des lampadaires et des néons) que narratif et thématique. Ici la recherche du pistolet perdu d'un flic sert de prétexte pour jeter un regard à l'esprit de corps et l'entraide entre policiers, tant sur la valeur de tels principes que sur leurs zones d'ombres. L'action du film est supposé se dérouler en une seule nuit, pourtant il aura fallu presque trois ans à To pour tourner ce film, car sous contrat pour fournir une société de production en films commerciaux il ne pouvait travailler sur ce projet personnel que lors de son temps libre. Ce qui en dit long sur son dévouement à une oeuvre et la force de sa vision.

EXILED (BA) se présente comme une sorte de suite à THE MISSION avec presque la même galerie d'acteurs (jouant des rôles similaires, mais pas les mêmes personnages), le même milieu de triade et les mêmes enjeux dramatiques (conflit entre sens du devoir et de l'amitié). To prend toutefois un malin plaisir à prendre son récit à contre-pied par rapport à THE MISSION tant dans sa progression dramatique (le film commence par une confrontation entre camarades et c'est après qu'ils vont en mission ensemble à l'inverse de THE MISSION) que son dénouement explosif. D'une certaine manière EXILED en tant que suite par défaut de THE MISSION, est son film le plus conventionnel et commercial des quatre productions visionnées, mais son style de mise en scène, sa galerie d'acteurs, son ironie et ses morceaux de bravoure dans des scènes de fusillades font encore mouche .

D'un autre côté, THE MAD DETECTIVE (BA) est le film de To qui est le plus excentrique. Il faut dire qu'il l'a réalisé avec son partenaire de la Milkyway, Wai Ka Fai. Le film suit le cheminement d'un détective génial, mais passablement dingue (joué par Lau Ching Wan dans une prestation hallucinée) à la recherche d'un policier disparu dont l'arme a servi dans des hold-up.

-- SPOILER

Ce qu'il découvre à la fin c'est un flic menant une double vie de criminel non par malice, mais pour couvrir des erreurs compromettantes pour un policier (c'est un personnage inspiré d'un fait vécu, ce qui prouve que parfois la réalité est plus étrange que la fiction).

-- SPOLER

Malgré un coté assez fantaisiste grâce au jeu de Lau Ching Wan et de ses visions qui illustre sa folie singulière, MAD DETECTIVE s'avère au final un de ses films les plus noirs, To laissant tomber son thème de la camaraderie pour mettre en relief la nature noire de l'homme prêt à tout lorsqu'il est compromis.

J'ai gardé TRIANGLE (BA) pour la fin, car après tout le film est un cadavre exquis réalisé par To avec Tsui Hark et Ringo Lam. Aussi bon que soit le segment de Lam avec son intensité dramatique et le jeu effervescent de Simon Yam, c'est celui de To qui remporte la palme. Prenant un virage marqué vers l'humour noir et ironique, To parachève le film avec un chassé croisé rocambolesque se terminant avec un gunfight mémorable dans un marais. Plus encore que ses collègues il démontre sa virtuosité de cinéaste avec son style si particulier qui fait sa marque. Bien que TRIANGLE ne soit en fin de compte qu'une oeuvrette de circonstance, le film ne prouve pas moins que To est vraiment le cinéaste de l'heure à Hong-Kong.

Mon horaire chargé à Fantasia a fait que j'ai raté THE SPARROW (BA) la dernière oeuvre en date de To présenté à Montréal. J'ai bien hâte de mettre la main dessus en DVD et j'espère bien que son prochain film en production VENGEANCE sera présenté à Fantasia l'année prochaine. Avec Johnnie To, le cinéma hongkongais demeure encore un plaisir ludique qu'on a hâte de retrouver. Il sait vraiment séduire.

 
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