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Le festival du fantastique : Fantasia 2008
No Border No Limits : les films sans frontière de la Nikkatsu 1/1 - Page 17
Infos
Auteur(s) : Yves Gendron
Date : 10/12/2008
Type(s) : Compte rendu
Critique
 
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 Notes  
Images courtesy NO BORDER NO LIMITS; NIKKATSU ACTION CINEMA.

Remerciements aux Festival Fantasia 2008.


Au cours des années 50 et 60, le studio japonais Nikkatsu a produit un genre particulier de films appelé Mukokuseri Akushon (le film d'action sans frontières). Films sans frontières parce que mélangeant allégrement les genres (films noirs, romantiques, sociaux, comédies etc.), mais également parce que montrant un Japon foncièrement cosmopolite.

En effet presque tous les personnages s'y habillent à l'occidentale, le jazz y est omniprésent et les héros ont l'apparence et l'attitude de vedettes hollywoodiennes (genre James Dean, Marlon Brando, Paul Newman etc). Situé le plus souvent dans le milieu interlope japonais, celui des yakuzas, les films sans frontières présentaient un univers de caïds retors, et de jeunes loubards charismatiques, le tous baignant dans un romantisme macho, propre a séduire un public de jeunes.

Les films sans frontières étaient également empreints d'une vibrante vitalité tant dans l'attitude des personnages que l'approche de la mise en scène et la direction photo, empruntant beaucoup au style du cinéma américain et européen de l'époque.



Le Cinéma sans frontières atteint son apogée vers le milieu des années 60, où il atteint sa maturité en devenant plus sombre, mais également plus excessif et audacieux. C'est à cette époque qu'émerge Seijun Suzuki le plus excentrique voire iconoclaste des metteurs en scène du studio Nikkatsu. Brutalement renvoyé pour ces "outrances", Suzuki a acquis le statut de cinéaste culte et son oeuvre aura été largement exhibée en occident tant dans des rétrospectives que dans des éditions vidéo de ses films. Toutefois, la notoriété de Suzuki aura porté ombrage aux productions sans frontières de la Nikkatsu puisqu'on en est venu à croire qu'il s'agissait de films de série B sans grande envergure réalisés par des tâcherons.

Récemment toutefois, après avoir longtemps été ignoré, le cinéma sans frontières a été redécouvert et réévalué notamment par les historiens/critiques de cinéma Mark Schilling et Mark Walco. Ce dernier a organisé une rétrospective itinérante d'une vingtaine de films sans frontières parmi les meilleurs et les plus représentatifs du genre.
À Montréal trois ont été retenus pour être présentés à Fantasia.

 

Les principales vedettes masculines du cinéma sans frontières de la Nikkatsu de gauche à droite :
Yujiro Ishihara, Keiichiro Akagi, Akira Kobayashi et Tetsuya Watari

 

Deux des films présentés : VELVET HUSTLER et GANGSTER VIP sont du même réalisateur Toshio Musada. Ce dernier aura été le plus influent de tous les cinéastes du genre sans frontières ayant contribué de manière décisive à le former et à le faire évoluer sur plus d'une décennie. Il a commencé sa carrière jeune, à trente ans à peine, le même age que la plupart des cinéastes de la Nouvelle Vague française qui l'auront largement influencé.

C'est évident dans le film VELVET HUSTLER dont le personnage principal un jeune yakuza décontracté et fanfaron évoque irrésistiblement le jeune voyou du classique À BOUT DE SOUFFLE joué par Jean Paul Belmondo. Dans le film, ce personnage, appelé Goro est incarné par le jeune acteur Tetsuya Watari, doit s'exiler, après une mission, à la ville portuaire de Kobe où il s'ennuie ferme. Il sort de son marasme toutefois, lorsqu'il croise une jeune fille riche à la recherche de son fiancé et va s'évertuer à la séduire. Malheureusement pour lui, un tueur arrive en ville pour lui régler son compte.

 
 

Bien qu'ostensiblement un remake d'un film antérieur de Musada, VELVET HUSTLER semble plutôt à première vue une transposition japonaise du film phare de Jean-Luc Godard, dont il reprend non seulement le héros et le dénouement, mais certaines parties de son style. Ces emprunts à mes yeux trop évidents m'auront "bloqué" dans mon évaluation du film, très apprécié par d'autres critiques pour son brio et son humour. Pour ma part, ce curieux mélange d'intrigues yakuza raconté avec un ton léger ne m'a guère embobiné. J'aimerais bien le voir une deuxième fois pour l'évaluer davantage. Cela risque de prendre du temps puisque le film n'a jamais encore été édité en DVD ni sous aucune autre forme vidéo, du moins en occident.

Je n'ai pas pu voir le second film de Masura, GANGSTER VIP, qui lui aussi met en vedette Watari un jeune acteur à l'allure juvénile, mais au charisme indéniable. GANGSTER est le premier film d'une série basée sur l'autobiographie d'un yakuza, un livre qui a également été adapté à l'écran par le cinéaste Kinji Fukasaku avec GRAVEYARD OF HONOR (dont Watari est également la vedette). J'ai lu que GANGSTER était une sorte de précurseur de l'approche réaliste prôné par Fukasaku dans ses films Yakuza des années 70. Cela me fait d'autant plus regretter de l'avoir raté.

 
 

Je n'ai pas manqué par contre le troisième film de la rétrospective : A COLT IS MY PASSEPORT. Mark Walco, le présentateur de l'événement, a prévenu les organisateurs du Festival que le film était l'un des plus populaires auprès du public et conséquemment il aura été présenté à deux reprises. J'ai beaucoup plus accroché à ce film que VELVET HUSTLER car à mes yeux il avait beaucoup plus de mordant tant dans l'histoire, les personnages et l'ambiance qui tient plus du film noir américain. Dans A COLT, un tueur professionnel laconique et son partenaire éliminent un important chef yakuza, mais voyant leurs plans de fuite compromis doivent se cacher dans un motel. Commence alors entre les fugitifs et les yakuzas lancés à leur poursuite, un dangereux jeu de chat et de souris dans lequel se trouve bientôt mêler une jolie serveuse qui tombe amoureuse d'un des tueurs en fuite.

 
 
Polar stylisé et efficace, A COLT IS MY PASSEPORT, se démarque surtout grâce à sa vedette Joe Shishido en tueur a gages taciturne, mais plein de ressources. Joe Shishido a une classe à part parmi toutes les vedettes du cinéma d'action sans frontières, car alors que la plupart d'entre eux prenaient surtout la forme de jeunes premiers, lui jouait plutôt la carte du dur à cuir plein de panache et d'humour. Une partie de son attrait tient à l'aspect étrange de son visage dont les joues sont gonflées par des implants ce qui leur donne l'apparence de bajoues d'écureuil. C'est ce look insolite qui lui aura permis de trouver sa niche singulière de "dur". Même lorsqu'il jouait le rôle de comparse ou de méchant dans des films où il n'avait pas le premier rôle, il volait souvent la vedette. C'est Seijun Suzuki qui lui aura donné quelques un de ses meilleurs rôles, notamment celui du tueur ahuri de BRANDED TO KILL. A COLT IS MY PASSEPORT fait également partie de ses meilleurs films.
 

Joe Shishido en action.
 

Mark Walco était présent à chaque projection pour introduire le film et mené un débat une fois celui-ci terminé. La Nikkatsu n'ayant pas voulu donner des copies de ses films avec des sous-titres intégrés, c'est Walco lui-même qui devait les projeter sur l'écran au fur et à mesure par un logiciel vidéo nécessitant sa présence pendant tout le film. Comme chacun d'eux nécessite des centaines de lignes de sous-titres cela en dit long sur la dévotion que porte Walco envers les films sans frontières.

 
Mark Walco
 

Un livre portant sur le cinéma sans frontière de la Nikkatsu : NO BORDER NO LIMITS; NIKKITSU ACTION CINEMA était également en vente au kiosque du festival, les informations de l'ouvrage sur les films, les vedettes et les metteurs en scène m'aura fait encore regretter davantage de n'avoir vu que deux films et vraiment apprécier qu'un seul (les infos et photos de ce présent dossier sont tirées de ce livre). Une des questions récurrentes posées à Mark Walco a porté sur la possible disponibilité prochaine des films Nikkatsu. Celui-ci a répondu que des projets d'édition DVD étaient en cours, mais qu'il n'avait pas trop de détails sur les titres ou la date de sortie.

 
 
Malgré un bilan bien mince et mitigé, la mini rétrospective aura quand même suscité un certain intérêt. J'espère bien voir d'autres de ces films un de ces jours lors d'une autre rétrospective ou sur DVD.

Le genre sans frontière a pris fin au début des années 70 lorsque le studio Nikkatsu poussé par la crise de production frappant le cinéma japonais se convertit au roman porno. Après quelques décennies allant à l'avenant, le studio a retrouvé un peu de son prestige et produit encore de nos jours de nombreux films dont quelques-un ont été présentés à Fantasia.

Il sera question de certains d'entre-eux dans la troisième et dernière partie de ce dossier intitulé ADAPATION ET MUTATION JAPONAISES, qui traitera entre-autres des adaptations en manga ou en romans fantastiques.

À suivre donc....

 
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