Cindy, une jeune étudiante en manque d'argent, accepte de devenir gardienne d'enfants pour un couple de fermiers dans une région rurale isolée. Elle ne découvrira trop tard que ses employeurs et leurs étranges rejetons cachent un terrible secret. BABYSITTER WANTED est la synthèse de trois franchises d'horreur des années 70 HALLOWEEN THE OMEN et TEXAS CHAINEDSAW MASSACRE. On y retrouve un peu de tout, cannibalisme, maniaque défiguré, enfant du diable et bien sur jeune fille en détresse.

Si l'idée est astucieuse et la mise en scène témoigne d'un certain savoir-faire technique, le film s'avère en fin de compte que très moyennement réussi. Les mises en situation sont si routinières que le film n'est pas effrayant pour deux sous et le gore est limité a quelques morceaux de viande humaine déposés dans un seau. Si l'idée de départ est bonne, son exécution s'avère peu inspiré même si le gamin diabolique est tout de même sinistre à souhait, un des rares bon coup du film. En fait par la suite j'ai conclu que le film aurait été bien plus tordant et tordu si il avait été entièrement centré sur les parents chargés de sauvegarder et satisfaire leur rejeton diabolique. Le suspense aurait peut-être été moindre, mais l'aspect comique débile décuplé. Dommage.

PIG HUNT voit un groupe d'amis citadins partis à la chasse au sanglier dans une région reculée de Californie. Leurs aventures prennent une tournure cauchemardesque lorsqu'ils se retrouvent confrontés à des red necks patibulaires, à un culte hippie menaçant et pour finir à un sanglier géant avide de chair et de sang. Comme BABYSITTER WANTED, PIG HUNT combine des éléments de classiques tiré des années soixante-dix JAWS bien sûr, de même que DELIVRANCE. Cela en fait un joli fourre-tout un brin balourd et maladroit, mais mené avec assez d'énergie et d'humour pour en faire un film trépidant malgré ces limitations. De par son genre, son look et son humour il fait penser beaucoup au film slasher THE TRIPPER vu à Fantasia 2007.

L'équipe du film est venue recueillir les louanges du public, non seulement le réalisateur Chris Isaac, mais le producteur/scénariste et la plupart de ses comédiens. J'ai pu dire à M. Isaac que son film n'était pas un chef d 'oeuvre, mais que c'était bien quand même : « C'est tout un compliment venant de lui » a alors répliqué Mitch Davis le programmateur du festival qui se trouvait tout près. M. Isaac s'est aussi fait féliciter par un fan de ne pas avoir eu recourt à du CGI pour créer son sanglier géant, utilisant à la place une grosse marionnette rendue menaçante par un usage habile du gros plan, des ombres, et du hors champ. Le scénariste Robert Anderson a raconté au public qu'il avait fait de son histoire une métaphore sur la guerre en Irak (pas du tout évidente à première vue). Il a aussi expliqué qu'étant lui-même un red neck californien son film était un peu autobiographique. Je lui ai demandé comment ses amis et cousins red neck avaient apprécié la manière dont ils étaient dépeints dans le film. Il a répondu: « Pas de problème ça les amuse.»

Pour finir j'ai pu échanger quelques mots avec l'actrice Tina Huang qui joue la petite amie du héros une jolie asiatique adepte de la carabine. Une girl with gun coriace quoi. Pour une actrice sino-américaine, elle joue un rôle en or, celui où son ethnicité n'entre pas en ligne de compte. Elle a surtout joué à ce jour des petits rôles dans des soap d'après-midi. Je lui ai souhaité bonne chance dans sa carrière.

Des brutes red neck jouent également les affreux dans TRAILER PARK OF TERROR. Ce sont des morts vivants qui torturent et trucident des voyageurs égarés ayant eut la malchance de s'égarer dans le parc de mobilhomes qui leur sert d'antre. Le film bénéficie d'un certain lustre visuel, d'un certain humour noir et d'une trame rock and roll assez enjouée (il a été réalisé par un metteur en scène de vidéoclips et un chanteur country fait également un petit caméo). A part cela toutefois c'est une production archi convenue et assez poussive tant dans le rythme que l'étalement d'effets horrifiques ou terrifiants. Basé sur un comic book, TRAILER PARK OF TERROR évoque le classique d'horreur culte TWO THOUSAND MANIACS (refait en 2001) sur un groupe de voyageurs capturés et torturés par les revenants hantant un village sudiste. Si ce type de film peut plaire aux adeptes de ce genre d'horreur, moi par contre je l'ai trouvé assez peu inspirant.

Longtemps après le festival, un aspect m'a frappé sur le genre d'horreur présenté cette année. Fantasia 2007 avait une sélection spéciale HELL IS A CITY centrée sur l'horreur en milieu urbain. Or en 2008 il me semble que la tendance s'est inversée et que des régions rurales soient le nouveau lieu d'horreur de prédilection avec des péquenots patibulaires servant d'affreux de service. Mis à part les films mentionnés dans cette section, il m'a semblé que HUNTING GROUND, WICKED LAKE, et même le film japonais X CROSS suivent une orientation similaire. N'ayant pas vu certains de ces films, il m'est difficile de développer cette idée davantage. Les croques mitaines ruraux ne sont toutefois pas un concept très nouveau du cinéma d'horreur. En effet de TWO THOUSAND MANIACS à DELIVRANCE et TEXAS CHAIN SAW MASSACRE, les red necks ont depuis longtemps servi de croques mitaines pour les spectateurs citadins et banlieusards.