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Le festival du fantastique : Fantasia 2008
Partie 3 : Adaptation et mutation 4/5 - Page 21
Infos
Auteur(s) : Yves Gendron
Date : 10/12/2008
Type(s) : Compte rendu
Critique
 
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Personnes :
Feng Xiaogang
Quentin Tarantino
Zhang Yimou
Films :
Héros de guerre
La Légende du Scorpion Noir
 
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THE MOST BEAUTIFUL NIGHT IN THE WORLD ****

" Faites l'amour pas la guerre " telle est la maxime de cette histoire racontée par une jeune fille native du village le plus fécond du Japon. Mettant en scène un ex-terroriste qui exerce son pénis bandé à briser des planches de bois, une nymphette délurée au QI de génie et une barmaid psychique qui fait office de guérisseuse des âmes THE MOST BEAUTIFUL NIGHT IN THE WORLD est un conte à la fois cru, truculent, féerique et plein d’humanité.

THE MOST BEAUTIFUL NIGHT... est un film de Daisaku Tengen, le scénariste du film culte AUDITION mais également cinéaste à ses heures, et fils du célèbre metteur en scène Shohei Imamura. Tengen a contribué aux sc¨¦narii des trois derniers films de son père. THE MOST BEAUTIFUL NIGHT reproduit tant les thèmes que le regard singulier de Imamura sur les Japonais, leur culture, leur société et leur vie sexuelle. En fait, c’est presque un hommage à la vision cinématographique de son père et à son œuvre que Teggen semble vouloir conjurer avec ce film. D’une durée de 160 min, THE MOST BEAUTIFUL NIGHT est un peu long et plutôt naïf dans sa vision bucolique du sexe, mais cela ne le rend pas moins sympathique et rafraîchissant surtout dans le contexte d’un festival fantastique dominé par violence et une vision parfois cynique et cauchemardesque du monde. Après LET THE RIGHT ONE IN , THE MOST BEAUTIFUL NIGHT... est mon second film du festival. Malheureusement aucune photo du film n'est disponible.  

 


 
A TALE OF LEGENDARY LIBIDO ***0

Comme THE MOST BEAUTIFUL NIGHT, A TALE OF LEGENDARY LIBIDO est un conte bucolique truculent centré sur le sexe. Ici, l'histoire trouve son inspiration d'une vieille chanson folklorique paillarde déjà adaptée au cinéma dans des films érotiques. Pour compenser une virilité défaillante qui en fait la risée de son village, Bayun boit une boisson magique qui le transforme en véritable étalon sexuel. Tous les hommes étant conscrits à la guerre, Bayun devient l'objet de convoitise de toutes les femmes esseulées du village.

 
 

Je me suis beaucoup marré avec LIBIDO, un conte à la fois burlesque et sensuel. Pas aussi explicite que THE MOST BEAUTIFUL NIGHT, plutôt kitch dans son look et un brin mélo vers la fin mais cela n'a pas diminué mon plaisir. J'ai passablement négligé le cinéma coréen au festival cette année dont la sélection aura surtout consisté en une forme ou une autre de polars. Je ne savais pas trop quoi m'attendre avec LIBIDO et avec sa galerie de jolies filles truculentes et son héros, un Casanova ahuri, j'ai été fort agréablement surpris.

 

 

 
MACHINE GIRL ***

Voulant venger la mort de son frère tué par le fils voyou d'un chef de clan Yakuza, la lycéenne Ami va rendre des comptes armée d’un couteau et avec la volonté d’une psychopathe déchaînée. Une attaque ratée lui coûte un bras, mais pas de problème celui-ci est très vite remplacé par une prothèse mitrailleuse. Gare à vous, yakuza, ninjas et lycéens délinquants, Machine (Gun) Girl est en ville. Vous feriez mieux d’aiguiser vos sabres, guillotines volantes, shuriken, et drilles brassières.

 
 

Comme la prémisse et les caps si dessus l'indiquent, MACHINE GIRL repose sur un spectacle de carnage outrancier ce qu'il réussit avec panache, imagination et un goût certain pour la référence et la dérision bouffonne. Essayé d'imaginer un mélange délirant de nanars classiques comme PLANET TERROR, EVIL DEAD, MASTER OF THE FLYING GUILLOTINE et FUDOH et vous aurez une petite idée de la folie aussi grotesque que sanglante que l'on retrouve dans MACHINE GIRL.

 
 

Les effets spéciaux de MACHINE GIRL sont réalisés par Yoshihiro Nishimura dont le film TOKYO GORE POLICE s'est avéré l'un des faits saillants du festival (voir Dossier Fantasia 2008 première partie). TOKYO m'ayant énormément plu, c'est ce qui m'a décidé à voir MACHINE GIRL mais hélas seulement en DVD car j'ai raté le film lors de sa présentation au Festival. Une premi¨¨re vision m'a laissé sceptique : tout autant épaté par le spectacle gore mais également rebuté par la nature sadique de la violence et le jeu outrancier des acteurs. Une seconde vision un peu plus tard m'a par contre beaucoup plus amusé étant maintenant mieux préparé à la nature auto-parodique de cette potache délirante.

 
 

MACHINE GIRL est un de ces films qu'il faut voir en salle. Ayant vu le film seulement en DVD, j'ai très vite réalisé que tout seul dans mon appartement je n'éprouvais pas le plaisir tripant que j'aurais ressenti avec une foule de spectateurs enthousiastes. Dommage. J'espère que j'aurai l'occasion de me rattraper si Fantasia réussit à programmer d'autres films de Nishimura notamment SAMURAI PRINCESS de même que VAMPIRE GIRL VS FRANKENSTEIN GIRL un film dont les bandes-annonces peuvent être vue ici.

 
 
SUKIYAKI WESTERN DJANGO ***

En 1965 Sergio Leone piratait le scénario du film YOJIMBO d'Akira Kurosawa pour son premier Western- spaghetti POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS. Plus de quarante années plus tard la boucle est bouclée avec Takashi Miike mettant en scène un pastiche du Western Spaghetti intitulé SUKIYAKI WESTERN DJANGO (le sukiyaki étant un plat japonais, le titre Sukiyaki Western va de soit). Pour ce film, Miike reprend une partie du scénario de POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS : son personnage iconique de l’homme sans nom et en fait quelques autres emprunts ici et là, notamment d'un autre western-spaghetti culte, DJANGO. Miike a également transposé des personnages tirés d'une célèbre guerre entre clans japonais : les Heike et les Genji et il fait même quelques mentions de Shakespeare et de la Guerre des Deux-Roses (une autre guerre de clan, mais en Angleterre). Il en résulte un film dans lequel des Japonais (certains des versions tordues de guerriers très connus) se retrouvent dans un décor de western maniant autant le sabre que les pistolets.

Miike a même poussé le vice jusqu'à faire parler ses acteurs en anglais dans des dialogues singeant le patois " westernien ". La violence baroque, l'humour absurde en plus du caractère délirant des personnages (qui inclus un shérif schizo, une grand-mère pistolero et un chef de clan amateur de Shakespeare) tout cela accentue encore davantage la dimension surréaliste et loufoque du film.

Miike est adepte à combiner le film d'art onirique, la série B ultra violente, et la potache excentrique. SUKIYAKI WESTERN en constitue un bel exemple. Ici, son approche s'apparente à celle de Quentin Tarantino avec son KILL BILL, en créant un pastiche post-moderne d'un film de genre à la fois esthétisant, très violent et rempli d’humour. Miike à même donné un petit rôle à Tarantino lui-même, un clin d'oeil assez balourd, mais qui fait sourire. Au delà de la démarche pastichante SUKIYAKI WESTERN est également rehaussée par une très bonne direction photo et artistique, ce qui couplé avec le flair visuel de Miike  donne souvent aux images un vibrant lustre visuel. Je m'en voudrais aussi de me pas mentionner une superbe séquence dans laquelle une des héroïnes du film se met à danser dans l'antre d'un des clans rivaux. La musique ajoutée à la chorégraphie donne au passage une aura à la fois sensuelle et viscérale assez envoûtante.

Certains pourront trouver la démarche de Miike passablement lourde et prétentieuse. Pour ma part, malgré certaines réserves (2 heures c'est un peu long pour un pastiche) j'ai trouvé le film assez divertissant en général et savoureux par moment. J'ai bien mieux digéré ce film, que la plupart des autres que j'ai vu de Miike notamment ses pensums bizarres et irrévérencieux GOZU et IZO. Le sukiyaki est un plat de tofu combiné avec des tranches de viande, de légumes et parfois des nouilles. L'impression que m'a fait SUKIYAKI WESTERN DJANGO est plutôt celui d'un magnifique gâteau au chocolat à la crème garni de cerises (un dessert blanc noir et rouge comme les couleurs primaires du film), un peu pesant pour l'estomac, mais très beau à regarder et délicieux au goûter. Je suis loin d'avoir été le seul à savourer le film puisqu'il a rapporté le prix du public argent comme meilleur film asiatique juste derrière TOKYO GORE POLICE.

 

 
PUNCH LADY ***

Les coréens ont parfois de drôles d’idées pour leurs comédies. C’est le cas avec PUNCH LADY qui montre une femme battue défier son ex, un champion de boxe, pour un match sur le ring. Le film s'ouvre avec une scène de violence conjugale éprouvante et la comédie commence lorsque la brute est assommée par son épouse avec une poêle en téflon. Par la suite, le film change constamment entre la comédie bouffonne et le psychodrame en fonction de qui notre héroïne a à faire face, son tourmenteur, son coach binoclard, ou encore sa mère, sa soeur et sa fille, un trio féminin assez truculent.

Initialement, j'ai trouvé le film un peu long et gêné par le recours occasionnel à quelques facilités de scénario (comme cet ancien fiancé sorti de nulle part et qui disparaît tout aussi brusquement). De plus, à cause de sous-titres déficients, la pleine compréhension du film s'est avérée assez hasardeuse. Si je ne comprenais pas toujours les dialogues, je n'en étais pas moins pris par l'histoire de cette "Rocky" féminine et féministe grâce au rythme enlevé du scénario et surtout à l'excellente prestation de son actrice principale Doh Ji-wong. Cette dernière m'a tout à fait conquise dans son rôle, à la fois drôle, touchant et crédible, de femme vulnérable et empotée qui cherche à surmonter son traumatisme de victime pour acquérir la force tant physique que morale et mentale afin d'aller affronter son salaud de mari sur le ring. Sa transformation progressive de " punching bag " lady à lady qui a du punch est fort belle à voir. Le film se dénoue sur le ring, une scène tournée avec une superbe intensité tant physique que psychologique, le mari abusif ayant autant recours à la violence verbale que physique pour chercher à terrasser son ex. À mes yeux, la prestation de Doh lors de cette confrontation n'est rien de moins qu'extraordinaire. Pas de doute, c'est la meilleure actrice parmi tous les films que j'ai vu du Festival.

Certes, l'idée d'une femme battue affrontant son ex sur le ring revient à un phantasme exutoire que l'on considérerait plus que douteux en occident. Pour ma part, j'aimerais bien connaître l'opinion des Coréennes. À mon idée, seule une spectatrice de Corée peut vraiment juger de la pertinence et de la réussite de cette comédie singulière. J'espère qu'elle a été bien reçue, car je trouve des plus audacieuses l'idée d'aborder un problème aussi troublant que la violence conjugale par le biais de la comédie populaire. J'espère que le film aura su éveiller quelques consciences en Corée en plus de faire rire et d'émouvoir..

PUNCH LADY est le premier film de Kang Hyo-jin, le scénariste de MY WIFE IS A GANGSTER, un autre film qui traite de relations homme femme corsée. Pour une oeuvre initiale, Kang démontre d'une indéniable maîtrise technique (le film bénéficiant d'un grand sens visuel) et d'un flair pour la comédie et les personnages féminins qui ont du caractère et de la personnalité. J'espère que Fantasia présentera ses autres films un jour pour voir si la touche enlevée et prenante qu'il manifeste pour PUNCH LADY sera toujours là.

 

 
THE ASSEMBLY **
Feng Xiaogang est un cinéaste à succès qui s'est spécialisé dans les comédies de Nouvel An. Il aura changé de registre une première fois en 2007 avec THE BANQUET un somptueux wuxia pian à la Zhang Yimou. Pour l'année 2008, il aura tourné THE ASSEMBLY un film de guerre modelé manifestement sur la superproduction de Steven Spielberg SAVING PRIVATE RYAN, c'est à dire offrant une vision ample, âpre et sanglante de la guerre pour raconter une histoire mettant en valeur la vaillance et le sacrifice des soldats au front. Basé sur un fait réel, THE ASSEMBLY relate le martyre du 9e bataillon qui lors d'une bataille durant la guerre civile chinoise s'est fait exterminer excepté son capitaine qui chercha pendant des années à faire reconnaître auprès des autorités le sacrifice de ses hommes.

Au niveau production et technique, THE ASSEMBLY constitue une indéniable réussite, Feng et son équipe ayant su créer d'impressionnants morceaux de bravoure avec des scènes de batailles réalistes et spectaculaires. Leurs efforts sont d'autant plus louables que Feng n'avait aucune expérience dans ce genre de film et qu'il n'a dû disposer que d'une petite fraction d'un budget d'un blockbuster américain. Un autre atout majeur du film est l'acteur principal Zhang Hanyu qui joue le capitaine survivant du bataillon sacrifié. On sent bien dans sa prestation toute la détermination, la peine et l'amertume du personnage et cela lui aura rapporté un prix d'interprétation aux oscars chinois.

Cela dit, seuls le capitaine et un autre soldat, un binoclard un peu trouillard, sont vraiment individualisés. Tous les autres soldats du bataillon sont à peine esquissés et le spectateur n'a donc guère le temps de les reconnaître et de s'y attacher. C'est peut-être pour compenser ce manque que de nombreux soldats périssent de façon aussi violente que spectaculaire, écrasé par un char d'assaut, transformé en torche humaine, ou se faisant explosé en tenant une mine. À mes yeux, ce choix fait plutôt dans l’esbroufe dramatique tape à l'œil…

J'ai également eu un problème avec un autre aspect du scénario. Comme mentionné plus tôt, le récit est basé sur une histoire vraie. Dans la réalité, le capitaine n'est jamais parvenu à faire reconnaître le sacrifice du 9e bataillon de son vivant et il est mort oublié. THE ASSEMBLY par contre se termine sur un happy-end doux-amer. Recherchant le succès populaire, Feng n'a pas voulu faire de vague d'aucune façon et il a évacué tout élément controversé de son film. THE ASSEMBLY ne fait pas du tout dans la propagande et le nom de Mao Tse Tong n'est même pas mentionné. Par contre, il offre une version édulcorée de la véritable histoire et de la réalité chinoise post guerre civile. Il est intéressant de noter que le film ne s'attarde guère sur les difficultés du capitaine à faire reconnaître son cas préférant le montrer en train de ruminer son amertume. Plutôt que vraiment blâmer les autorités, le film attribue la non-reconnaissance du 9e bataillon à des difficultés bureaucratiques et peut-être même à l'attitude mal embouchée du capitaine. Cette manière sinueuse d'interpréter l'Histoire fait que le film manque d'une véritable intégrité, ce qui compromet pour moi son appréciation. Cela dit THE ASSEMBLY demeure quand même un film de très bonne tenue, bien qu'il soit loin d'égaler le SAVING PRIVATE RYAN de Spielberg ou un autre modèle probable comme le diptyque de Clint Eastwood FLAG OF OUR FATHER / LETTERS FROM IWO JIMA .

 

 
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