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Horreur Nord-Américaine |
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Je ne connais pas grand chose du cinéma de genre canadien au-delà de l'oeuvre de David Cronenberg et du succès mirobolant du buddy cop movie BON COP BAD COP en 2006. La vague impression que j'en ai, basé sur le peu que je sais, c'est qu'en général il n'est ni très original ni très relevé tenant en fait la plupart du temps plus de l'œuvre burlesque
et potache. Difficile de s'imposer lorsqu'on vit au nord du plus grand producteur de série B dans le monde : les États-Unis d'Amérique. Pourtant nombreux sont ceux qui cherchent à développer et promouvoir les films de genre d'action et d'horreur au Canada, et ce, malgré des moyens extrêmement limités. À force de ténacité et de bout de ficelles, quantité de courts-métrages sont produits, de même qu'une poignée de longs-métrages. Même si la plupart de ces films sont plutôt potaches, un indéniable enthousiasme se fait sentir et rendent quant même ces produits bas de gamme sympathiques.
Depuis quelques années déjà le Festival Fantasia constitue un excellent débouché pour
nombre de ces films. Le cinéma asiatique monopolisant d'abord tout mon temps, je n'ai pas porté beaucoup attentions à ces films. Ma première tentative d'aborder ce cinéma remonte à HARRY KNUCKLES AND THE GOLDEN PEARL en 2003 produit et réalisé par Lee Demarbre, le porte-flambeau du cinéma de genre canadien à petit budget. Mon appréciation de ce film s'étant avéré très très moyenne je ne me suis plus essayé a des films made in Canada jusqu'à Fantasia 2007 lorsque je suis allé voir trois productions d'une sélection spéciale; centré sur des productions locales (voir dossier Fantasia 2007 Made in Québec) Puis cette année c'est six productions made in Canada que j'ai vues incluant un court-métrage, et même une pièce de théâtre zombie.
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JACK BROOKS MONSTER SLAYER **1/2 /4 |
S'inspirant visiblement de la série culte EVIL DEAD JACK BROOKS
raconte le récit d'un plombier paumé et à l'humeur explosive qui apprend à devenir un tueur de monstres bourré à la testostérone. Certes moins inspiré que son modèle avoué et un peu rébarbatif avec son personnage de plombier macho JACK BROOKS
n'en demeure pas moins un film assez divertissant coté gore gluant et monstre de caoutchouc. En prime une performance inspirée de Robert Englund
en professeur possédé devenant un monstre carnassier. Le film prend pas mal de temps à démarrer (car c'est un récit d'origine) mais il reste quand même un divertissement assez amusant, sympathique et sans grosse prétention.

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TREEVENGE ***1/2 |
Pour les sapins, la saison de Noël n'en est pas une période de joie et de festivités, bien au contraire. Imaginé un peu : être coupé à la tronçonneuse ou à la hache et être arraché du sol nourricier pour être ensuite vendu et
couvert de babioles kitchs. Absolument épouvantable. Imaginer leur angoisse puis leur rage à être traité de la sorte. La vengeance contre leurs tourmenteurs humains sera à la mesure du traitement sauvage qui leur est affligé. Telle est
le pitch de TREEVENGE
petit court métrage aussi subversif que délirant absolument jouissif. Après les tomates tueuses et les moutons carnivores, voici la vengeance des conifères. De toutes les productions Made In Canada, c'est mon favori. C'est presque dommage qu'il ne dure que 7min.
Fantasia aura présenté des dizaines de courts-métrages non seulement canadiens mais internationaux, présentés soit dans des compilations soit avant le visionnage d'un film. Trop occupé, je n'ai pas pu voir de compilations, ce que je regrette un peu, en songeant comment TREEVENGE, malgré sa brièveté, était un pur petit joyau d'humour subversif. Quel autre court super brillant ai-je donc manqué? Au final, TREEVENGE
a remporté l'or dans les prix du public catégorie court-métrage. |
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INFECTION * |
INFECTION
n'est pas un film, mais une production théâtrale une sorte de transposition sur scène d'une histoire à la BLAIR WITCH. Tels des voyeurs invisibles, les spectateurs dans la salle assistent en temps réel à la répétition d'une troupe d'acteurs qui tournent à l'épouvante lorsque le théâtre subit l'assaut de zombies sanguinaires qui contaminent un à un les personnages de la pièce (d'ou le titre INFECTION). Le concept m'a semblé prometteur d'autant plus qu'il s'agissait d'une production écrite, réalisée et jouée par Isabelle Stephen la screen queen de Montréal spécialisée dans le court métrage d'horreur.
J'ai déchanté très vite toutefois, la première moitié de la pièce consistant en des numéros de variétés assez anodins et de la petite comédie puérile. Quand finalement survient l'invasion puis l'infection zombie le tout se déroule puis se termine précipitamment. Il y a quelques bonnes idées, tel l'usage de projection vidéo vers la fin pour briser l'unité de lieu, mais c'est trop tard. Je m'attendais à quelques choses de beaucoup plus fort, une sorte de version théâtrale de REC
(voir chapitre Section gothique espagnol) et je me suis retrouvé amèrement déçu par l'amateurisme criard de la production. J'ai croisé Isabelle Stephen le lendemain et je lui ai exprimé mon dépit envers son travail. Elle aura bien pris mes reproches affirmant que d'autres spectateurs dans la salle avaient eux adorés. Mouais.
Ça devait être des amis à elle... Ce que je trouve le plus vexant c'est que pour assister au spectacle j'ai du rater un film présenté au même moment (la production H-K/Japon SASSORI). Au final, INFECTION aura constitué pour moi une des plus grosses déceptions du festival. |
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TRUFFE *** |
TRUFFE est un des rares films fantastiques made in
Canada à avoir été financé par un institut gouvernemental (le cinéma canadien étant pauvre il dépend presque complètement de subventions). Il faut dire que TRUFFE est une production de facture artistique plus susceptible de plaire à un fonctionnaire décidant des budgets. Le Festival Fantasia bénéficiant aussi d'une subvention gouvernementale, TRUFFE aura été imposée comme film d'ouverture. Juste en entendant le titre je me suis dit que le film allait être un affreux bide, mais contre toute attente TRUFFE semble avoi
r été fort bien reçu par le public fantasien. Pris au travail, je n'ai pas pu assister à la représentation. Ce n'est qu'au moment de sa sortie en salle, que j'ai pu voir le film et constater par moi-même de sa qualité.

Dans un futur proche, un quartier populaire de Montréal a été transformé en une véritable plantation de truffes. Un jeune couple à ouvert un bistrot servant ce repas de gourmet, or voilà qu'ils deviennent la cible d'une corporation déterminé à devenir le seul pourvoyeur de truffes, usant même de col à fourrure vivante et d'humains robotisés pour parvenir à leurs fins.
Tourné en noir et blanc et doté d'une bande sonore remplie de sons bizarres, TRUFFE s'inspire directement du film culte ERASERHEAD
dans son style. Au niveau du contenu, c'est un peu différent, le film s'apparentant à une sorte de pastiche à la fois surréaliste et satirique jouant la carte de l'étrange loufoque. En fait, tout comme son modèle avoué, TRUFFE
a la texture d'une sorte de rêve éveillé de par son
look, son mélange hétéroclite de genres (fantastique, comédie noire, critique sociale) et par le jeu des acteurs qui pour la plupart jouent comme des somnambules.

À la fois beau, drôle et intriguant, j'ai trouvé TRUFFE fort sympathique sans vraiment qu'il m'emballe. Tout de même, voir pareil ovni produit au Québec est fort encourageant pour un amateur de cinéma fantastique. |
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HUNTING GROUND ** |
Contrairement à TRUFFE HUNTING GROUND à été produit complètement
hors des institutions du cinéma canadien. À mon avis il représente bien certaines possibilités, mais également les limites criantes des films de genre canadiens indépendants. Dans un futur plus ou moins rapproché, la population vit cloisonnée dans des villes alors que l'accès à la nature est strictement restreint. Fatigué de cette vie artificielle, un petit groupe de citadins organise une sortie illicite dans la forêt pour s'essayer au sport exaltant de la chasse. Ce que les membres du groupe ne savent pas c'est que l'un des leurs est un tueur recherché et pire encore que leur terrain de chasse est rempli de zombies ressuscités par erreur suite à une expérience scientifique ayant tourné au désastre. Très vite la ligne de démarcation entre proie et chasseur devient fort ténue.

HUNTING GROUND
s'essaie a plusieurs genres à la fois, film de zombies bien sûr, mais également film d'anticipation,
thriller mature (à la DELIVRANCE) et cyberpunk. Le budget est manifestement minuscule et l'ensemble du film aura été tourné dans une foret (en fait avec son scénario de zombie et de poursuite en forêt le film fait également penser à VERSUS
mais sans les arts martiaux). L'usage parcimonieux d'effets numériques permet la création de certains décors ou effets holographiques futuristes qui sont crédibles et les maquillages des zombies sont aussi fort réussis. La cinématographie vidéo est aussi de qualité ce qui donne au film un minimum de classe esthétique.

Là où il y a un sérieux problème, c'est avec les acteurs qui sont tous francophones, mais parlent constamment anglais avec un gros accent, une élocution quelque peu déficiente et des dialogues plutôt banals. C'est là que l'amateurisme de la production est le plus criant. Le problème c'est que pour vendre le film sur les marchés internationaux l'usage de l'anglais est obligatoire. Même si l'action est au Québec et les personnages des francophones, leur usages d'un anglais boiteux est plutôt déconcertant tellement il est maladroit et peu crédible. Fortement dérivatif d'autres genres et plutôt gauche dans sa narration, HUNTING GROUND
au final ne propose pas quelques choses de vraiment très nouveau. On peut certes admirer l'auteur du film (Éric Bilodeau qui aura mis en scène, photographié, monté et écrit le film) pour sa ténacité à réaliser un film avec plus de débrouillardise que de gros moyens. Mais cela n'en fait pas vraiment un vrai bon film pour autant. Il semble que M. Bilodeau ait conçu HUNTING GROUND
comme le premier film d'un cycle de quatre, on lui souhaite bonne chance en espérant qu'il sache améliorer son approche et surtout qu'il trouve des acteurs parlant mieux l'anglais. |
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THE END *** |
Un professeur de littérature un brin déjanté
commence à croire que le formidable don intuitif qu'il possède vient de sa
prise de conscience qu'il est dans un film au scénario rédigé d'avance. Bien qu'inquiète pour sa santé mentale, sa petite amie policière cherche à user
de son habilté pour arrêter un dangereux maniaque masqué rodant dans la région.

Voici une autre sorte d'ovni canadien : le film d'horreur existentiel, ne jouant ni sur le gore ou la violence. On a parlé pour décrire la trame de THE END
que c'est un récit insolite, loufoque et déconstruit à la Charlie Kaufman (scénariste culte de DANS LA PEAU DE JOHN MALCOVITCH) et ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND. Comme je n'ai jamais vu un film scénarisé par Kaufman je ne peux dire si la comparaison tient ou pas. Pour moi j'ai trouvé le concept astucieux et bien mené, bien que quelques peu laborieux surtout dans la première moitié.
Le film est écrit, réalisé et joué par Jeremy Thomas et j'ai trouvé qu'il se démenait pas mal dans son rôle (écrit par lui pour lui) de personnage lunaire et paranoïaque pris dans un engrenage qu'il perçoit mais qu'il ne peut contrôler.

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