Edité par Guy Trédaniel (qui est notamment l'éditeur des principaux livres écrits en français sur Bruce Lee), ce livre de 230 pages (22€ prix public) est le quatrième et dernier tome d'une tétralogie consacrée aux arts martiaux dans le cinéma mondial.
Introduction : Les fans l’attendaient, le voilà enfin. Après six d’attente, le quatrième et dernier volume de la série de livres Tigres et Dragons, les Arts Martiaux au Cinéma est finalement paru. Tome essentiellement consacré au genre « cape et épée » de tout pays, ce dernier volume intitulé «Chevaliers Et Samouraïs» est une réussite, au même titre que les trois précédents ouvrages. Même si quelques défauts sont présents, ils relèvent avant tout d’un choix arbitraire accordé à certains films et non à d’autres dû au manque de place. Mais ce petit reproche n’entache en rien la beauté de l’objet et son contenu extrêmement documenté. Christophe Champclaux achève parfaitement sa saga en évoquant et décryptant un genre plus méconnu du grand public et pourtant plus apprécié des cinéphiles que le film de combat à mains nues : le film de sabre. Voici donc la critique du livre suivi d'un entretien avec l'auteur.
Critique : Le livre se compose de quatre parties :
Première partie : Cow-boys, Espions et Karaté (104 pages)
Deuxième partie : Wuxia Pian, La légende des Escorteurs (54 pages)
Troisième partie : Héros et Salauds du Chambara (42 pages)
Quatrième partie : De Cape et D’épée (72 pages)
La première partie détaille l’histoire du film de combat à mains nues européen. L’axe abordé est bien naturellement le western suivi du film d’espionnage vu que le combat en tant que genre n’est apparu en Europe que durant les années 1980. Avant, il du toujours s’intégrer au sein d’un autre genre pour pouvoir exister. Les premiers films européens à montrer des combats, ou plutôt des bagarres, sont les westerns. L’auteur revient en détails sur les premiers westerns européens du XXème siècle, puis consacre une large part aux westerns italiens qui montreront des bagarres de plus en plus chorégraphiées mais surtout extrêmement violentes. L’auteur analyse parfaitement les westerns en provenance d’Almeria, insistant sur leurs différences avec les westerns d’Hollywood ainsi que leur façon bien précise d’aborder les bagarres. Seul l’acteur Giuliano Gemma (connu internationalement sous le nom de Montgomery Wood), héros de film tel que Le dernier jour de la colère ou Un pistolet pour Ringo, a droit à un une plus large partie, sa conception de la bagarre étant plus proche d’un John Wayne ou d’un Henry Fonda que d’un Django.
Puis grosse surprise, Christophe Champclaux consacre quelques pages au célèbre duo comique et bagarreur : Mario Girotti-Carlo Pedersoli, plus connu sous leurs noms de scène : Terence Hill-Bud Spencer. Cette partie est, pour le spectateur ayant grandi avec leurs films, un régal. A la fois nostalgique et analytique, l’auteur revient sur leurs plus célèbres farces cinématographiques avec un regard d’adulte qui ne pardonne pas quant aux multiples imperfections de ces films. Mais la tendresse qui se dégage de ces quelques lignes nous rappelle combien de sourires ce duo potache nous a arraché durant notre jeunesse. Ce n’est vraiment pas tous les jours que Terence Hill et Bud Spencer ont le droit d’être cités dans des livres de cinéma.
La suite évoque bien entendu le western soja, genre hybride (croisement du western et du film d’arts martiaux) qui donna naissance à de bons divertissements tels que Soleil rouge ou Shangaï Joe. Là encore Champclaux évoque ces films avec tendresse mais reconnaît que le western soja n’a jamais accouché de chef d’œuvre de la trempe du Grand silence ou de Colorado.
La seconde moitié de cette première partie s’intéresse aux films d’espionnage européens. De James Bond à OSS 117, en passant par un décryptage complet de la BD Docteur Justice (avec interviews), tous les espions marquants des sixties et seventies pratiquant le judo ou la savate ont le droit à quelques lignes encore une fois marquées sous le sceau de la nostalgie et de l’analyse qui tape juste. Par manque de place, Christophe Champclaux n’a pu s’intéresser aux innombrables espions de l’Italie (Commissaire X, Agent 3S3…) mais ces films sont pour la plupart de simples (mais plaisantes) copies des James Bond et OSS 117. L’essentiel des grands espions de la guerre froide sont évoqués dans ce superbe article.
Les films de combats européens en tant que genre sont aussi évoqués. Rue barbare (dont Champclaux souligne à juste titre l’importance dans ce film de la condition sociale, qui est un des éléments moteurs du combattant), Karaté warrior (le médiocre décalque Italien de Karaté kid), Samouraïs… Champclaux insiste avec raison sur le fait qu’aucun film vraiment marquant n’ait vu le jour.
Pour finir, nous avons droit à quelques portraits d’artistes qui ont contribué aux films de combat européens : Luc Besson, Alain Figlarz, Jason Statham… sans oublier le défunt Michael Milon qui avait exercé ses talents dans le sympathique téléfilm Koan.
Cette première partie est une réussite. Chaque genre traité est replacé dans son contexte historique et les films marquants y sont respectivement tous évoqués. Une superbe entrée en matière qui constitue en quelque sorte un bel hommage à Jean-Pierre Dionnet qui pendant près de deux décennies, diffusa sur Canal + quantité de westerns italiens et films d’espionnage européens dans son magnifique "Cinéma de Quartier". Insistons encore une fois sur le fait que traiter le duo Terence Hill-Bud Spencer est une rareté bien venue qui ravira nombre de spectateurs élevés aux films populaires.
La deuxième partie se consacre au film de sabre Chinois, le Wu Xia Pian. Bien que Champclaux a déjà évoqué plusieurs chef d’œuvres du genre dans son premier volume, une cinquantaine de pages pour parler de ce genre, c’est bien trop peu. Conséquence, cette partie constitue plus une introduction au Wu Xia qu’une description complète.
Passée une excellente évocation historique du genre, Champclaux livre quelques analyses et différences entre le Wu Xia et le Chambara ainsi que le western, insistant sur l’absence totale de réalisme ou d’arrière-plan historique pour le film de sabre chinois.
Place ensuite à quelques portraits. Par manque de place, nous n’avons droit qu’aux plus connus : à savoir King Hu, Cheng Pei Pei, Jimmy Wang Yu, Chu Yuan et Chang Cheh via sa trilogie du "sabreur manchot". Si pour les trois premiers, la présence d’interviews permet de revenir en détail sur plusieurs points clés de leurs carrières, on ne peut s’empêcher de regretter l’absence de plusieurs films marquants (où sont passés les trois autres chefs d’œuvre du film de sabre de King Hu : Dragon Gate Inn, The Valiant Ones et Raining in the Mountain ? Pourquoi Chu Yuan n’a pas t-il droit à un meilleur traitement ?...).
Cette partie se termine sur un mini-décryptage de The Blade et le portrait deWilliam Kong, un des principaux responsable du renouveau du Wu Xia Pian depuis le début de ce siècle.
Comme dit plus haut, le manque de place a dû contraindre l’auteur à faire des choix, ce qui est légitime. Ces décisions ne seront certainement pas au goût de tout le monde mais nous ne devons pas oublier que Champclaux a privilégié l’approche introductive plutôt que descriptive (impossible de toute manière dans un ouvrage évoquant d’autres genres). Le but est atteint, ce chapitre ravira autant les néophytes que les connaisseurs, de plus les films choisis sont bien évidemment tous des chefs d’œuvres. Pourquoi bouder son plaisir ?
La troisième partie s’intéresse au frère du Wu Xia, le Chambara autrement dit le film de sabre japonais. Même critique que pour la précédente partie : le manque de place limite fortement l’analyse. En conséquence, suite à l’excellente introduction historique du genre ainsi que ses codes (en particulier son aspect très engagé socialement et politiquement), seuls quelques grands maîtres du genre sont évoqués.
Les choix sont légitimes : Kurosawa, Misumi, Gosha, Kobayashi, Uchia côté réalisateur, Katsu, Mifune, Nakadaï (qui contient une très bonne interview), Ichikawa, Takakura côté acteur, sans oublier un texte sur la saga "Baby Cart".
Au vu de la place accordée, Champclaux s’en tire parfaitement, canalisant en quelques lignes les caractéristiques de tous ses artistes. Mais tout de même, quelques oublis sont quand mêmes très dommageables (Mizoguchi et ses 47 Ronins, Fukasaku et ses sublimes fresques dont son chef d’œuvre Shogun’s samourai…). Mais là encore, ces reproches, légitimes, ne peuvent s’appliquer pleinement qu’à un ouvrage centré exclusivement sur le sujet.
Cette introduction au Chambara est une réussite, qui plus est renforcée par une maîtrise parfaite de l’auteur sur l’histoire et la société Japonaise. Chambaras avant-gardistes, engagés ou d’exploitations s’y côtoient et se mélangent parfaitement. Là est peut-être la plus grande force de Champclaux : parler avec la même passion et la même déférence d’un film de Jean Renoir que d’une bande populaire telle que La brute, le colt et le karaté.
La dernière partie est consacrée au genre "cape et épée" ou "Swashbuckler movie". Ce type de films (englobant film de chevaliers, péplum, film de pirates, film de mousquetaires…), combinaison habile de faits historiques et d’aventures littéraires, représente les premiers films mettant en scène des combats (plus généralement des scènes d’action). Véritable catalogue de péripéties excitantes, le cape et d’épée souffre, à l’instar du western, d’une terrible injustice : seuls les films en provenance d’Hollywood ont le droit d’être cités quand on évoque les chefs d’œuvres du genre. Or, si les Américains sont biens les meilleurs dans ce domaine, les Européens ne déméritent pas et nous ont donné quantité de films dignes d’intérêts (les filmographies de Riccardo Freda ou d’André Hunebelle le prouvent). Encore une fois genre mal connu et tombé dans l’oubli depuis de nombreuses années, le cape et épée semble revenir sur le devant de la scène via de nombreux films (à l’intérêt discutable) tentant de faire revivre l’intérêt des spectateurs pour les nobles chevaliers et autres pirates au grand cœur.
Véritable amoureux du genre, Christophe Champclaux lui consacre un chapitre passionnant (le meilleur du bouquin avec la première partie) regorgeant de portraits, d’interviews riches en anecdotes et surtout, de films qui méritent d’être (re)découvert ardemment.
Débutant comme les autres parties par un (nécessaire) rappel historique sur la naissance du genre, l’auteur commence sa galerie de portraits par le créateur du genre : l’incontournable Douglas Fairbanks, avec notamment son plus célèbre film : Le signe de Zorro. Le chapitre est véritablement lancé, dès lors ce qui va suivre se lit d’une traite avec une immense joie. Tous les maîtres et principaux artisans du genre répondent présent : Errol Flynn (l’acteur absolu du genre), Tyrone Power (l’éternel rival d’Errol Flynn), Stewart Granger (l’inoubliable Jeremy Fox des Contrebandiers de Moonfleet), Corney Wilde, le moins connu Louis Hayward, la tigresse Maureen O’hara. Tous ont droit à des portraits élogieux, récompensant leurs contributions au genre. Normal après tout, comment apprécier les films de cape et d’épée sans vanter les mérites de joyaux tels que Les aventures de Robin des bois (le film ultime du genre), Lancelot and Guinevere, Le cygne noir, L’aigle des mers, Les contrebandiers de Moonfleet … ?
En prime nous avons même droit à une interview de Douglas Fairbanks Jr., ainsi que celles de Richard Fleisher et de Janet Leigh à propos du film Les vikings, œuvre qui a elle-aussi droit à un texte élogieux.
C’est près de 40 ans (en gros de 1920 à 1960) d’aventures cinématographiques, de duels à l’épée et autres complots que l’auteur aborde avec justesse et passion lors de ce premier chapitre.
La suite de cette quatrième partie peut être interprétée comme un texte de réhabilitation. Champclaux s’intéresse aux films de cape et d’épée en provenance d’Europe durant les années 50 et 60. Le petit maître Italien Vittorio Cottafavi ouvre le bal. Auteur de péplums tel que La révolte des gladiateurs, le réalisateur a une approche personnelle du cape et épée (qu’il délivre dans une excellente interview) : privilégier la réaction à l’action, s’intéresser plus aux événements qui conduisent à l’action et ceux qui en résultent plus qu’à l’action en elle-même. Approche intéressante à laquelle nous sommes en droit de préférer celle de Riccardo Freda, le maître italien (voire européen) du cape et épée : mettre l’action au cœur du récit. Véritable artisan populaire aujourd’hui reconnu pour ses films d’horreur gothique qui en font l’égal d’un Mario Bava (son Effroyable secret du Dr. Hichcock est, il vrai, une des plus grandes œuvres de l’horreur gothique), Freda s’est surtout illustré et épanoui dans le cape et épée. Champclaux lui rend un superbe hommage en mettant à l’honneur ses plus grands films (Spartacus et Sept épées pour le roi en tête). S’ensuit le portrait de Steve Reeves, mythique héros des Travaux d’Hercule et roi du péplum italien. Véritable pré-Schwarzenegger, l’acteur inconnu en dehors des cinéphiles a droit à un texte hommage encore une fois superbe (une habitude avec Champclaux).
Adieu l’Italie, place à la France avec les deux plus grandes vedettes du genre : Jean Marais bien entendu et le moins connu Gérard Barray. Si le protégé de Cocteau n’a nul besoin d’être présenté, sa prestance ayant illuminé des perles telles que Le bossu ou Le capitan (signées toutes deux par
André Hunebelle, le réalisateur Français du cape et épée), Gérard Barray est au contraire légèrement tombé dans l’oubli. Injuste pour cet acteur jovial, héros de bandes dynamiques telles que Le capitaine Fracasse ou Les trois mousquetaires en deux parties (Kill Bill n’a rien inventé).
Forcément, ce tour de France se termine par un texte et une interview avec un des plus grands ambassadeurs du cinéma de genre chez nous : Christophe Gans. Rappelons que quelle que soit sa qualité, le film de Gans, Le pacte des loups, est (entre autre) un revival complet du cape et épée, un film clamant son amour au cinéma d’Errol Flynn, de Douglas Fairbanks, d’André Hunebelle, qui a réussi l’extraordinaire tour de force d’être un succès au box-office.
Cette partie s’achève par un texte sur Ridley Scott, auteur d’un film totalement oublié pourtant dignes d’intérêts : Les duellistes, et qui est un des principaux responsables du renouveau du cape et épée depuis le début des années 2000 avec son superbe Gladiator.
Quelle que soit la connaissance que l’on a du cape et épée, cette partie est des plus indispensables. Les interviews, les portraits, les décryptages de films constituent des moments de lectures passionnants. Encore très mal connu chez nous par les jeunes générations de spectateurs, peu décortiqué par les journalistes (hormis l’ouvrage de Patrick Brion, "Le cinéma d’aventure", paru aux Editions de la Martinière), le cape et épée méritait un meilleur traitement. Christophe Champclaux a pris le taureau par les cornes et a tenté sur moins d’une centaine de pages de faire ressortir tout l’intérêt et le plaisir qu’offre ce genre. Forcément tous les films ne sont pas présents mais à deux-trois oublis prêts (Fanfan la tulipe, Le masque de Zorro, sublime réactualisation du cavalier noir), l’essentiel des titres importants sont là. Encore fois, via ce texte, Champclaux rend hommage à Jean-Pierre Dionnet qui consacra plusieurs cycles de Cinéma de quartier au cape et épée européen ainsi qu’à Patrick Brion qui illumina le dimanche soir sur France 3 son "Cinéma de minuit" de multiples chefs d’œuvres hollywoodiens du cape et épée. Les Hercule, Zorro, Robin des bois et autres Lagardère peuvent tirer leurs chapeaux et épées à M. Champclaux.
A noter que ce dernier a consacré 4 pages à une toute petite partie à la fin du livre : Pour quoi se battent-ils ? La principale motivation du combattant étant bien entendu la justice. Partie intéressante qui résume bien les différences de motivation selon l’origine du combattant et les époques (le sabreur occidental se bat pour le sexe, le Japonais moderne pour l’argent, le guerrier Shaolin pour la justice…).
Conclusion : Il est triste de constater que la saga "Tigres et dragons" soit terminée mais ce dernier volume est une réussite et achève la série en beauté. Véritable livre cinéphilique où le néophyte et le cinéphile pourront aussi bien s’y retrouver, «Chevaliers Et Samouraïs » rend un vibrant hommage aux sabreurs de tous horizons.
Un seul point noir à noter : attendu depuis 8 ans comme un livre centré exclusivement sur le Wu Xia Pian et le Chambara, ce quatrième tome consacre une large partie (une centaine de pages) aux films de combat à mains nues européens. Bien qu’extrêmement intéressante et documentée, ce texte empêche aux parties sur le cinéma d’escrime oriental d’être aussi développée que celle sur le cape et épée occidental. Mais est-ce que Champclaux voulait vraiment développer ces deux parties ? En effet, à la lecture de l’ouvrage, on constate que l’auteur à voulu essentiellement réhabiliter le cinéma de cape et épée, qui souffre encore d’une méconnaissance totale auprès des jeunes spectateurs. Au contraire du Wu Xia Pian et du Chambara, qui grâce à des éditeurs pointus (Wild side en tête) et une grosse partie de la presse généraliste (ne parlons même pas de la presse spécialisée qui a accueilli toutes ces sorties par des critiques dithyrambiques) se sont vus d’un coup propulsés en grosse quantité dans les rayons des Fnac ou Virgin depuis 4-5 ans. Les King Hu, Chang Cheh, Hideo Gosha n’étant plus du tout inconnus chez nous, Champclaux s’est contenté de traiter ces deux genres en ne prenant que les films et artistes les plus connus. Si l’on cherche un livre descriptif, forcément on sera déçu. Mais pour une introduction, l’approche choisie est parfaite et les textes sont riches.
La dernière partie sur le cinéma de cape et d’épée est au-dessus de tout reproche. L’essentiel des codes, des artistes, des films sont décrits, y compris du côté européen, le tout formant un texte analytique des plus intéressants.
Comme dis plus haut, ce quatrième volume des "Tigres et dragons" rend particulièrement hommage à Jean-Pierre Dionnet et Patrick Brion qui ont diffusé quantité de films cités ici dans des versions et copies parfaites.
Du point de vue de la forme, on reste en terrain connu : même format que les trois précédents ouvrages (16 x 24 cm), même type de couverture (celle-ci étant plus belle que les autres). Les photos et affiches sont splendides (on retiendra surtout celle dédicacée de Cheng Pei Pei page 145 et les affiches originales de films japonais page 153). Notons qu’aucun livre sur le cinéma d’arts martiaux ne présente d’aussi jolies photos que le "Ciné Kung Fu" des frères Armanet, le format du livre (22 x 29,7) permettant d’afficher des images splendides. La mise en page, agréable à lire, est la même que pour les précédents volumes.
Défendant depuis plus de 15 ans le cinéma d’arts martiaux, Christophe Champclaux lui a consacré une série d’ouvrages incontournables pour quiconque s’intéresse au genre. Passionné d’histoire (rappelons qu’il est titulaire d’une maîtrise sur le sujet), il replace chaque genre abordé dans son contexte historique et social, permettant de mieux comprendre certaines approches de cinéastes.
Si dans les trois premiers volumes, l’auteur n’a jamais émis le moindre reproche quant à la ghettoïsation dont souffre le genre (rappelons-nous cet atroce terme générique de « film de Karaté »), cette fois, M. Champclaux adresse de multiples piques à tous ceux qui snobent le genre (plus généralement le film d’action) et constatent que la plupart des personnes qui s’aventurent à défendre le genre sur le papier, l’ignorent et le méprisent injustement une fois passé derrière la caméra.
Sur plus de 1000 pages au total, Christophe Champclaux a célébré, honoré, plus que vanté le cinéma d’arts martiaux. La moindre chose est de lire et relire son incroyable tétralogie.
Denis Gueylard (Août 2008)
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