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Fantasia 2012
Les films japonais 3/3 - Page 12
Infos
Auteur(s) : Yves Gendron
Date : 30/12/2012
Type(s) : Compte rendu
 
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introduction

 


2012 a marqué le centenaire de la Nikkatsu le plus ancien des grands studios japonais. Des rétrospectives ont été présentées à Paris, New York et enfin à Montréal à travers le partenariat de la Cinémathèque Québécoise et deux festivals locaux : d'abord Fantasia et le Festival Du Nouveau Cinéma.

Nikkatsu est surtout célèbre pour ses polars vitaminés des années 50/60 de même que ses films érotiques de luxe appelés Roman Porno au cours des années 70/80. C'est également le studio où auront travaillé Seijun Suzuki et Shohei Imamura deux des cinéastes les plus emblématiques de la Nouvelle Vague Japonaise. Depuis la fin du Roman Porno, la Nikkatsu a connu la banqueroute et a cessé d'être un studio opérationnel mais a continué de financer et distribuer des films. Entre-autre depuis 2010, la Nikkastu a créé une branche nouvelle : la Sushi Typhoon spécialisé dans les films d'horreur à petit budget.

 



J'ai pu voir quatre des cinq films présentés pendant le festival et le dernier beaucoup plus tard sur DVD. Tous les films vus pendant Fantasia dataient des années 60/début 70 et tous sauf un étaient des films de genre centrés sur des gangs criminels. Chaque film a été présenté par Mark Walcow un spécialiste du Cinéma Nikkatsu ayant déjà présenté en 2008 : No Border No limits une rétrospective des polars de ce studio.

 
Tokyo Drifter / Le Vagabond de Tokyo

Tokyo Drifter/Le Vagabond de Tokyo (1967) est avec Branded To Kill La Marque du tueur l'un des deux polars Yakuza iconoclastes de Seijun Seizuki qui lui ont valu d'être renvoyé par les dirigeants de la Nikkastu pour cause « d'incompréhensibilité ». Dans ce film, un jeune Yakuza super « cool » protège son patron au point qu'il doit s'exiler de Tokyo afin d'échapper à la vindicte d'un gang rival et qu'il devient l'objet d'une succession de traquenards.

 

 

Tokyo Drifter est reconnu pour son approche complètement « éclaté » de la mise en scène et des conventions propres au polar yakuza jouant sur des décors aux couleurs pastelles criardes, de brusque changement de ton, des retournements de situation rocambolesques et même des interludes musicaux. Un véritable exercice de style qui embrasse tant la parodie que le surréalisme bien que son héros reste un jeune dur à cuire élégant tout ce qu'il y a de plus stoïque. En fait, si stoïque que s'en en devient un peu risible, ce qui est bien sûr l'intention de Suzuki.

Malheureusement, ayant déjà vu le film deux fois sur DVD, Drifter n'offrait plus de grandes surprises et je me suis un peu morfondu même si certains morceaux de bravoure (le grand final notamment dans un grand studio à l'éclairage changeant) m'ont encore épaté et que le thème musical du Drifter chantonné par le héros demeure aussi accrocheur. Plusieurs gels malencontreux de la pellicule dans la première moitié du film n'ont guère aidé non plus dans mon appréciation que j'évalue à **1/2 même si le calibre du film lui-même est de ****.

Voici un lien à un essai pour en savoir plus sur le films, ses thèmes et son caractère exceptionnel.

 
Massacre Gun

La renommée culte de Suziki a longtemps obscurci le talent de nombreux metteurs en scène œuvrant pour la Nikkatsu dont Yasuharu Haseade. La rétrospective a présenté deux de ces films.

Tout comme Tokyo Drifter, Massacre Gun (1967) est un film Yakuza dans lequel un gangster (joué ici par Joe Shishido l'homme aux bajoues d 'écureuil, un des durs à cuire les plus cool de la Nikkatsu) défie son parrain, ce qui hélas l'amène à affronter le garde du corps de ce dernier... son meilleur ami. Le tout se terminera par une fusillade sanglante sur la bretelle d'une autoroute surélevée.

Bien que beaucoup plus conventionnel dans sa trame de gangsters à la loyauté déchirée, Massacre Gun se distingue néanmoins par une direction photo de qualité et le calibre relevé de sa mise en scène qui donne au film l'allure d'un polar ultra chic dont l'ambiance noire et mélancolique est encore plus plus relevée par une trame sonore faite de jazz. Toutefois, bien qu'appréciant ses qualités esthetiques, tant le récit que ses personnages m'ont laissé de glace tellement ils étaient convenus.

Cote : ***1/2

 
Stray Cat Rock : Sex Hunter

Toujours mis en scène par Haseade, Stray Cat Rock : Sex Hunter est le troisième film d'une série centrée sur un gang de jeunes délinquantes mené par Mako, jouée par la superbement charismatique Meiko Kaji rendue célèbre pour ses rôles de Lady Snowblood et de la La Femme Scorpion. Dans ce film, Mako et sa troupe de bad girls se trouvent impliquées dans la chasse que mène le chef de gang Baron contre des sang-mêlés à demi-japonais envers qui il éprouve une haine pathologique. Or, Mako s'entiche de l'un d'eux, Kunichi, un métis à la recherche de sa sœur perdue. Devenu la tête de turc de Baron, la quête de Kunchi se dénouera dans un règlement de compte tragique malgré l'aide de Mako.

Stray Cat Rock est le film de la sélection qui m'a le plus captivé, en partie grâce à la prestation de Meiji Kaji en élégante bad girl suprêmement déterminée et vengeresse. Mais c'est surtout son histoire sur les sangs mêlés à demi-japonais nés de GI américains et de prostituées qui m'aura intéressé tellement c'est un sujet rare dans le cinéma nippon. De cette histoire découle une atmosphère mi tragique, mi mélancolique particulièrement prenante. Une scène en particulier m'a frappé dans laquelle après que des voyous aient saccagé un bar et battu sa clientèle de sang mêlés, ceux-ci nettoient ensuite stoïquement les dégâts. Toutefois, j'ai trouvé un peu dommage que le film se termine par un dernier retournement aussi gratuit que choquant qui est quand-même approprié à la nature tragique et désenchantée du film et de l'époque.

 

Profond desir des dieux

Les films de la rétrospective ne tiennent pas tous du cinéma de genre, la Nikkatsu ayant également produit des films réalisés par des cinéastes auteurs de leur propre film. C'est le cas du quatrième film visionné de la sélection : Profond désir des dieux de Shoei Imamura qui comme je l'ai dit plus tôt a longtemps œuvré à la Nikkatsu. Titre mythique mais rare, il m'aura fallut vingt-cinq ans d'attente pour que je puisse finalement le voir.

Tout au long de son œuvre, Imamura rechercha à faire ressortir le caractère profond de l'identité japonaise plus proche à ses yeux de l'instinct de survie du primitif que de la culture guerrière raffinée et stoïque des samouraïs. Alors que la plupart de ses films des années 60 (Cochons et Cuirasses / La femme insecte / et Désir Meurtrier étaient centrée sur des héroïnes truculentes issues des couches basses de la société urbaine, avec Profond Désir des Dieux, Imamura est allé jusqu'à l'archipel d'Okinawa pour situer son récit au sein d'une peuplade insulaire naïve et superstitieuse vivant encore selon des traditions et des mythes archaïques. Le film y relate la rencontre d'un ingénieur de Tokyo venu moderniser une usine locale qui établit d'étranges liens avec une famille de parias incestueux.


Il aura fallut dix-huit mois à Imamura pour tourner son film qui s'est avéré un tel échec commercial à sa sortie qu'il aura mis fin à son association avec la Nikkatsu et écarté son auteur du cinéma de fiction pendant une décennie. Toutefois, de nos jours, le film est considéré comme un film marquant. D'une durée de presque trois heures, j'ai trouvé le film un brin long et dissipé et il ne m'a pas aussi captivé que d'autres œuvres d'Imamura (notamment La Femme Insecte et La Ballade de Narayama dominées par des personnages de matriarches hautes en couleurs). Profond n'en demeure pas moins une œuvre des plus envoûtante qui jette un regard original et intriguant mi-anthropologique, mi-mystique sur ses personnages et la culture dont ils sont issus. Avec ce film, Imamura est allé vraiment au plus profond d'une culture japonaise particulière où dieux et hommes, histoire et mythe, temps moderne et ancien se rejoignent et se fondent. C'est un film qui est vraiment essentiel à découvrir tant pour sa beauté visuelle que la dimension mythique et spirituelle qu'il révèle de l'âme japonaise.

Cote : ****1/2

Pour en savoir plus, voici un essai français sur Profond Désir des Dieux (avec Spoilers). Le film est également disponible sur Amazon.fr, c'est une chaude recommandation.

 
Postman Blues

Bien que la Nikkastu ait établi le genre du roman porno dans les années 70/80, la rétrospective à laquelle était associée Fantasia n'a présenté aucun film de ce genre pourtant emblématique du studio. À la place, l'ultime film de la rétrospective s'est trouvé être une œuvre cinéaste culte de Sabu intitulée Postman Blues que la Nikkatsu a sinon produit du moins distribué en 1997. Je n'ai pu voir ce film que bien après le festival mais il en valait bien la peine.

Sabu s'est spécialisé dans des road movies aussi mouvementés que décalés dans lesquels le plus souvent un protagoniste innocent se trouve mêlé à des imbroglios impliquant habituellement les yakuzas qui se terminent en poursuites. Dans Postman Blues, le personnage en question se trouve être un postier dont le quotidien habituellement ennuyeux est revitalisé par une série de rencontres fortuites avec un camarade de classe yakuza, un tueur à gages mélancolique et une jeune fille pimpante (les deux derniers étant des malades en phase terminale). Sans le savoir, il est également ciblé par une escouade de policiers bornés qui basés sur les rencontres fortuites du postier s'imaginent qu'ils ont affaire à un terroriste psychopathe. La méprise escalade en une course contre la montre au cours de laquelle le postier sur sa bicyclette est poursuivi sans le savoir par la police de Tokyo.

Combinant tant l'absurde, le cocasse et la parodie avec un vif sens du mouvement tant stylistique que narratif, Postman Blues est une œuvrette certes légère mais allumée et sympathique très typique du style Sabu. Voir ce film pour ce dossier m'a donné le goût de visionner certains de ses autres films (Dagger Runner, Drive, Blessing Bells) tout aussi excentriques que ceux de Takashhi Miike mais moins agressifs et plus relaxants. Une rétrospective de son œuvre serait d'ailleurs la bienvenue.

Cote : ****

 
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