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Fantasia 2012
Les deux David : Wu et Bordwell 1/1 - Page 5
Infos
Auteur(s) : Yves Gendron
Date : 30/12/2012
Type(s) : Compte rendu
 
 Liens du texte  
Personnes :
Chang Cheh
King Hu
Jet Li
Gordon Liu Chia Hui
Johnnie To Kei Fung
Tsui Hark
John Woo
David Wu Tai Wai
Corey Yuen Kwai
Simon Yuen Siu Tien
Yuen Woo Ping
Films :
La 36ème Chambre de Shaolin
Mad Mission
Les Cendres du temps
Le Syndicat du crime
Passeport pour l'enfer
The Defender
Chungking Express
Cold Steel
L' Hirondelle d'or
Tigre et dragon
Dance Of The Drunk Mantis
Nos années sauvages
Expendables II : Unité spéciale
La Fureur de vaincre
Les Dieux du jeu
Golden Swallow
The House Of 72 Tenants
In The Mood For Love
Infernal Affairs
The Killer
Crazy Kung Fu
The Love Eternal
The Mission
La Rage du tigre
Il était une fois en Chine
Peking Opera Blues
Police Story
Le Tigre aux griffes d'or
Retour à la 36ème chambre
Le Fantôme de Hong Kong
Pirates et guerriers
The Wild, Wild Rose
La Danse du lion
Zu les guerriers de la montagne magique
Lexique :
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Cette année Fantasia a invité deux personnalités liées de façon différentes au cinéma de Hong-Kong. D'abord David Wu : monteur, réalisateur, comédien et même parfois musicien, un proche collaborateur à la fois de John Woo et Tsui Hark. Ensuite David Bordwell professeur universitaire américain qui a beaucoup écrit sur les films made in Hong-Kong vulgarisant en terme aussi articulé que compréhensible la magie particulière de ce cinéma. Le chapitre qui suit relate les rencontres que j'ai eues avec eux.

 

David Wu

Bien qu'il soit surtout connu et apprécié comme le monteur attitré de Tsui Hark et John Woo, David Wu est également le metteur en scène d'une dizaine de films. Wu est venu en personne présenter sa dernière production Cold Steel et aura reçu un trophée commémoratif de la part des présentateurs de Fantasia qui semble avoir été une surprise préparée pour l'occasion.

 

Wu a profité de l'occasion pour raconter une anecdote amusante sur John Woo. Alors qu'ils travaillaient ensemble sur un de ses films. Wu lui aurait en effet demandé à Woo d'aller chercher de la crème glacée et il aurait profité de l'occasion pour couper 20 min du film afin de donner un meilleur rythme au récit. Quelques jours plus tard, c'est Woo qui envoie Wu faire une commission et il en a profité pour remettre les 20 min.

Wu a également raconté que le jolie brin de fille qui joue un rôle féminin dans le film est la propre fille de John Woo et effectivement, elle est le portrait craché de son père mais avec des tresses. Comme je l'ai dit plus tôt dans le dossier, elle joue également un rôle dans Reign of Assassins présenté plus-tard cette semaine à Fantasia.

Interview de David Wu pour Fantasia (anglais)

 

Sachant que David Wu allait venir, je me suis souvenu qu'il avait également joué à l'occasion dans des kung-fu comédies et j'ai donc imprimé sur papier des captures tirées du film Dance of the Drunken Mantis dans lequel son personnage se faisait malmener par le maître ivrogne joué par Simon Yuen.

 

 

Lorsque j'ai fini par croiser Wu, je lui ai présenté la page photo, ou après quelques instants et le regard ébahi (réaction impayable) il a fini par se reconnaître. « Ça remonte à si loin » a-t-il lancé. Nous nous sommes pris en photo avec mon téléphone portable mais hélas j'ai perdu l'image, d'où l'absence de photo de Mr Wu sur cette page, l'un de mes gros regrets.

 

Professeur David Brodwell à Fantasia

Le professeur David Bordwell a été décrit comme une des trois sommités contemporaines dans le domaine des études filmiques contemporaines dont il a renouvelé le discours en brisant l'emprise longtemps tenus par l'étude académique abstraite (du genre sémantique ou symbolique ) et inspiré une nouvelle génération d'érudits. L'importance de de son travail est bien mit en valeurs par l'entrée biographique du site wikipédia.

En 2000 Mr Bordwell a rédigé Planet Hong Kong, un des grands ouvrages essentiels sur le cinéma de HK jetant un regard particulièrement éclairé tant sur son histoire que sur son style filmique si particulier. Avec son livre, son blog et les conférences qu'il donne un peu partout dans le monde, M. Bordwell a pu ainsi contribuer à développer une plus grande compréhension et appréciation du cinéma hongkongais. C'est pourquoi les organisateurs de Fantasia ont tenu à lui offrir le trophée du Cheval Noir, dont un premier exemplaire a été offert l'année dernière au cinéaste John Landis.

D'ailleurs, le Professeur Bordwell était également à Fantasia pour donner une conférence résumant ses idées sur l'originalité du cinéma made in HK qui a été tenu le 5 août à laquelle j'ai assisté et dont je résume le contenu dans le troisième partie de ce chapitre.

 

Vignette Youtube : Bordwell à Fantasia  

 

À ce jour, Planet Hong Kong n'a pas été traduit en français, mais un chapitre de l'art du film pourtant sur le cinéma de Hong Kong peut être lu en allant au site suivant.

 

 

Mr Bordwell n'est pas juste venu au festival pour parler, mais également voir des films. Il connaît le festival depuis des années, mais n'a jamais pu s'y rendre jusqu'à présent car il était trop occupé avec d'autres activités. Il a rédigé ses impressions du Festival et des films qu'il a vus dans son blog. Il a notamment commenté la tradition des « miaous » qui se font entendre dans la salle entre le moment où l'éclairage disparaît et le début de la projection.

J'ai croisé et parlé avec le Professeur Bordwell à de nombreuses reprises au cours de son séjour au festival. Lorsqu'on m'a présenté à lui, il a aussitôt dit qu'il connaissait mes écrits rédigés sur le site Hong Kong Cinema View from the Brooklyn Bridge, ce qui m'a d'autant plus surpris que ceux-ci remontent à presque une dizaine d'années. Naturellement, j'étais aux anges. Comme cadeau, je lui ai offert quelques DVD de films très rares, ce qui lui a beaucoup plu. De retour chez moi, j'ai acheté sur le net la nouvelle version de son livre que j'ai fini par recevoir deux semaines plus tard. L'ouvrage révisé offre un regard clairvoyant sur la dernière décennie difficile du cinéma made in HK, en particulier sur le cinéma de Johnnie To. Malheureusement autant que je sache, Planet Hong Kong n'a jamais été traduit en français à ce jour. Plus d'informations sur cet ouvrage et comment l'acquérir (soit en papier ou en format informatique) peuvent être trouvées ici.

Moi, David Bordwell, Peter Rist et Chu King-wei.

 

Ci-dessous des liens envoyant au Blog de Mr Bordwell, et vers des essais particulièrement intéressants sur le cinéma de Hong-Kong. Tous en anglais.

Bond vs Chan

Bordwell sur le Shawscope

Archives des sites sur Tsui Hark et le cinéma de Hong Kong listant 6 articles.

Mr Bordwell a également rédigé une liste de 25 films made in HK qu'il considère comme les grands classiques de ce cinéma tant pour leurs qualités que leurs importances historiques. Je suis en parfait accord avec les films nommés excepté un. La liste et les choix sont expliqués dans cet essai suivant.

Wild, Wild Rose (1960)
Love Eternal (1963)
Come Drink With Me (1966)
Golden Swallow(1968)
Fist of Fury (1972)
House of 72 Tenants (1973)
The Private Eye (1976)
36th Chamber of Shaolin (1978)
Young Master (1980)
Aces Go Places (1981)
Boat People (1983)
Zu Warriors the Magic Mountain (1983)
Police Story (1986)
Peking Opera Blues (1986)
A Better Tomorrow (1987)
Rouge (1987)
The Killer (1989)
The God of Gamblers (1990)
Days of Being wild (1991)
Once Upon a Time in China 1991)
Chungking Express/Ashes of Time (1994)
The Mission (1999)
Crouching Tiger Hidden Dragon (2000)
In the Mood for Love (2000)
Infernal Affairs (2002)
Kung-Fu Hustle (2004)

 


Conférence de Professeur Bordwell à un autre festival

 
La Master Class de David Bordwell

La master class qu'a tenue le Professeur Bordwell a duré à peu près une heure et a exposé quelques-une des idées qu'il tient sur le cinéma de Hong Kong et qui ont été présentés à la fois dans son ouvrage Planet HK de même que sur son blog. Il a illustré son discours de diapositives et d'extraits de films. La présentation s'est tenue au Bar Reggie de l'Université Concordia dans lequel une petite estrade a été aménagée. Entre vingt et trente personnes ont assisté avec moi à la classe qui s'est tenue en anglais.

Ce que je relate ci-dessous est une extrapolation de mes souvenirs et des notes que j'ai prises il y a plus de 4 mois et demi, mais qui je l'espère seront quand même suffisamment complètes et cohérentes pour donner un aperçu des idées intéressantes avancées par Mr Bordwell.

 

 

Mr Bordwell a d'abord été exposé au cinéma de Hong Kong lors de la vague kung-fu des années 70, mais c'est durant les années 90 qu'il a commencé à vraiment si intéresser après avoir constaté l'engouement des films hongkongais auprès de ses propres étudiants. N'entretenant aucun préjugé vis à vis le cinéma du genre ou populaire, cela l'aura intrigué et il a rapidement cherché à décortiquer ce singulier cinéma.

 

Les grands traits

Pour décrire la magie particulière du cinéma hongkongais, Mr Bordwell a d'abord désigné quatre grand traits : la violence, les cascades virtuoses, les vedettes charismatiques et le « jaw droping factor » (terme alternatif plus prude que « WTF »); c'est à dire des retournements, des scènes d'action ou même des gags, si extravagants, ou si outrés selon les standards du cinéma occidental que le spectateur en à la bouche béante de surprise.

Le Professeur Bordwell a par la suite expliqué que le cinéma hongkongais aurait trouvé son succès dans sa manière de saisir et retenir viscéralement l'attention du spectateur. Il a retenu comme exemple le dénouement du film de Chang Cheh The New One Armed Swordsman (La Rage du Tigre) [spoilers] dans lequel le héros (qui s'était lui-même mutilé plus tôt dans le film), éventre le méchant, lui coupe le bras, épingle le bras tranché et envoie son adversaire dans le vide par-dessus la rampe d'une pont. [/spoilers]

 

Mr Bordwell a également décrit le cinéma hongkongais comme un cinéma totalement « kinétique » qui réussit à faire sentir chaque coup aux spectateurs dans un affrontement (expression empruntée à Yuen Woo-ping) ou encore lui donne l'impression de pouvoir tout faire.

Ce sont des impressions crées par les cascades et les scènes d'action en haute voltige bien-sûr, mais également par un style filmique des plus créatif : déjà vu dans les comédies burlesques du muet (Buster Keaton, Charlie Chaplin), le cinéma japonais et le cinéma soviétique des années 20.

 

La connection cinéma sovietique et opéra de Pékin

En fait, Mr Bordwell s'est particulièrement étendu sur l'exemple du cinéma Soviétique, celui développé dans les années 20 par Eisenstein (le Cuirassé Potempkine) Poudovkine (Tempête sur l'Asie) et Koulechov (découvreur de l'effet Koulechov) qui ont théorisé puis appliqué des pratiques inédites sur le montage (montage réflexe, montage des attractions) de même que le constructivisme visuel.

Mr Bordwell a également raconté que Eisenstein avait étudié les danses folkloriques asiatiques et c'est de là qu'il a tiré certaines de ses conceptions stylistiques pour le cinéma notamment l'emploi du mouvement expressif et l'alternance entre l'immobilité et le mouvement pour créer une forme de ponctuation visuelle accrocheuse.

Les cinéastes hongkongais n'ont pas eux-mêmes étudié le cinéma soviétique, mais ont redécouvert certaines de leurs approches en se basant sur leurs propres formes d'arts notamment l'opéra de Pékin, ce qui a fait que le principe du « mouvement expressif » et l'alternance pause/action sont profondément ancrés dans leur cinéma.

 

Pause/Action/pause

Le professeur Bordwell a ensuite cherché à expliquer et décrire ce qu'il appelle la technique du «pause/burst pattern » dans lequel des moments d'immobilité ponctuent des scènes d'action rapide, une pratique que les metteurs en scène de Hong Kong auront emprunté au cinéma de samouraïs japonais mais développé à leur manière. Cette forme de ponctuation crée un punch visuel particulier qui avec l'emploi conjugué d'un montage dynamique, de la chorégraphie martiale et l'emploi du zoom augmentait tant la rapidité de l'action que le rythme des scènes et l'expressivité des mouvements (tant de caméra que des acteurs). D'abord conçue pour les scènes d'action, cette pratique s'est également étendue à des moments dramatiques voire même comiques.

Le professeur Bordwell a alors montré des extraits de Return to the 36th Chamberpour illustrer la virtuosité de ces techniques. L'extrait de Return a duré 'environ 4 min. Une scène de combat prolongée où Gordon Liu fait face à des fiers à bras et qui montre de nombreux exemples de chorégraphie, de mouvements de caméra et de gestes expressifs employés pour dynamiser une séquence martiale. J'ai retenu les deux exemples qui bien que montrant juste de brèves escarmouches donnent quand même une idée du dynamisme visuel du ciné kung-fu made in HK.

 

 

1: Gordon Liu intercepte le poing du méchant et les deux se fixent du regard sans bouger.

2: Après une micro-seconde de pause, il y a une brève escarmouche rapide au cour de laquelle les adversaires changent de position dans le cadre. Les figurants en arrière-plan restent immobiles.

3: Gordon se désiste et prend une pose fixe alors que le fier à bras furibond prend une pose martiale.

4: Changement de plan : le fier à bras fige, les mains en prise de serre d'aigle, et il dit une ligne de dialogue.

 

 

1: Insert d'une prise où Gordon ligote les mains du fier à bras.

2: Rapide zoom-out montrant les adversaires en plan demi-ensemble.

3: Gordon se désiste et sort du cadre par la gauche, tandis que le fier à bras gesticule et s'enfonce un peu dans le plan en reculant sur la droite.

4: Le sortie de Gordon laisse un espace vide tandis que le fier à bras continue de gesticuler.

5: Le fier à bras se fige et jette un regard de surprise fort expressif.

 

Montage précisionniste

Une autre trait distinct propre au cinéma hongkongais est une approche du montage rapide et dynamique. D'abord employé pour rendre crédible des exploits physiques impossibles (tel le saut en apesanteur), le montage a été développé pour rythmer et présenter des scènes d'action de façon inédite.

Mr Bordwell a d'abord retenu l'exemple de King Hu dans le film Valiant Ones pour illustrer son propos. King Hu est un cinéaste qui dans les années 70 a poussé des exercices de montage vers une direction stylistique de plus en plus expérimentale voire même abstraite et qui auront été par la suite repris et adaptés par les cinéastes de Hong Kong.

Dans la scène montrée ci-dessous, un méchant attaque le chef des héros d'une dizaine de coups de pied volant en moins de 30 secondes et pas moins de trois dizaines de plans. Presque chaque assaut est construit en 3 étapes (élan, saut, impact) présentées dans une série de plans presque identiques, ce qui peut donner l'impression initiale que les assauts sont montrés en boucle répétitive. Toutefois, chaque assaut est monté de façon un tant soit peu différente donnant un rythme et un punch visuel percutant à la scène. La séquence ne présente qu'une partie de celle-ci et dure moins de 7 secondes.  

 

 

Un autre cinéaste d'action hongkongais qui a particulièrement intéressé Mr Bordwell est Corey Yuen pour son emploi d'une forme de montage «précise » qui construit une scène d'action rythmiquement. Cette fois-ci, c'est une scène de fusillade tirée du final de Bodyguard from Beijing qui a été employée pour illustrer son propos.

 

Jet Li lance une lampe pour entrevoir des tireurs embusqués dans l'obscurité et les descendre.

 

La magie hongkongaise, une affaire de neurones?

Professeur Bordwell a par la suite théorisé que les techniques employées par le cinéma de Hong Kong ne faisaient pas juste créer des effets tape à l'œil éblouissant les spectateurs mais pouvaient peut-être même susciter des réactions subliminales dans le cerveau selon le principe des Neurones miroirs. Cela n'est que spéculations mais a suscité beaucoup d'intérêt de la part des spectateurs de la conférence.

 

Hollywood Vs Hong Kong

Si le cinéma d'action hongkongais a exercé une certaine influence sur le cinéma hollywoodien, celui-ci n'a jamais pu comprendre et reproduire leurs approches rythmiques et précisionnistes des scènes d'action ou l'emploi de mouvements expressifs comme le démontre par exemple les scènes éclaires de la série des Jason Bourne qui malgré toute leur vivacité dans le montage, manque de clarté.

En fait, selon Mr Bordwell, ces dernières années le cinéma hollywoodien/américain aura surtout privilégié une forme d'action filmique allant à l'opposé de celle pratiquée à Hong Kong : le « impressionistic blurry style » (le style embrouillé impressionniste). Dans ce type d'action, les affrontements sont le plus souvent filmés de très loin ou de très près, avec des cadres décentrés empêchant le spectateur de saisir l'action dans son ensemble, alors que les mouvements des belligérants sont montrés comme lourds, lents et maladroits. Tous ces artifices sont employés pour créer une impression de réalisme. Aux yeux de Mr Bordwell, pareille approche a la vertu aux yeux de ses pratiquants de créer une scène d'action aussi efficace qu'expéditive sans trop d'effort. Il a nommé le film Expendables II comme le dernier exemple de film faisant emploi de ce style.

Pire, ces dernières années, le cinéma hongkongais a semblé emprunter à l'approche « embrouillée » américaine pour les scènes d'action de ses propres films. Avec le cinéma de Hong Kong, en grande partie stagnant depuis le milieu des années 90, Johnnie To est selon Mr Bordwell l'un des rares à Hong Kong à faire un cinéma stylistiquement inventif et audacieux. En effet, ses polars conçoivent les scènes de fusillades comme des parties d'échec atmosphériques et stylisés qui reposent sur le bon vieux principe de pauses immobiles prolongés.

 

Selon Mr Bordwell, The Departed, le remake hollywwodien de Infernal Affairs, est un autre bon exemple du cinéma hollywoodien ne saisissant pas les finesses du langage stylistique du cinéma made in Hong Kong.

 

Mot de la fin

La classe du professeur s'est terminée sur ce sujet. Celle-ci n'aura couvert qu'une petite partie de l'idée développée par Mr Borwell sur le cinéma hongkongais. Pour plus de détails, le lecteur est invité, s'il peut lire l'anglais, à se procurer le livre Planet Hong-Kong ou consulter le blog de Mr Bordwell.

 
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