THIRST (CECI EST MON SANG) est le premier film que j’ai vu au début du Festival. Dernière oeuvre de Park_chan_wook (auteur de la célèbre trilogie de la Vengeance) qui a fait sensation à Cannes et rapporté le prix du jury. C ’est un beau coup pour Fantasia d’avoir réussi à présenter le film en grande première en Amérique du Nord. L’idée de départ du film est excellente : un prêtre catholique devient un vampire avide de sang et tombe amoureux d’une jeune femme cruellement maltraitée par sa belle-famille. 

J’ai trouvé certains aspects de THIRST plutôt inégaux ; trop long et dissipé dans sa première moitié ce qui nuit à l'adhésion du spectateur pour l'histoire et les personnages. Aussi, bien que Park emploie la notion de vampirisme et de catholicisme, il ne semble les avoir saisi que d’une manière très partielle. Par contre, il a compris une idée commune à de nombreuses cultures tant orientales qu’occidentales : la femme est mauvaise pour l’homme. En effet ce qui amène la véritable déchéance du prêtre-vampire n’est pas tant son goût du sang que l’influence néfaste de la femme qu’il désire.

Cela dit, malgré mes réserves j’ai beaucoup apprécié le jeu des acteurs surtout Kim Ok-bin qui évolue de petite souillon victimisée à femme fatale prédatrice. Park demeure un superbe réalisateur et son film est rempli d’images mémorables (moins toutefois que dans sa trilogie de la Vengeance). Finalement, l’aspect que j’ai de loin le plus apprécié dans THIRST est l’humour aussi noir que truculent qui est parsemé tout au long du film. Bref, je me suis beaucoup marré.

Détail intéressant j’ai appris que Kim Ok-bin est une artiste martiale émérite, experte en hapkido, taekwondo et même muay thai. J’espère donc bien la revoir un de ces jours dans un film kung-fu car sans nul doute voir cette jeune femme bastonner férocement des hommes serait tout un spectacle.

Premier long métrage d’un jeune réalisateur coréen EVIL SPIRIT VIY présente le célèbre conte de Nicolas Gogol de trois manières différentes : comme un film dans un film, comme un théâtre filmé et comme une pièce jouée par des marionnettes dans un conte de fantôme à la KWAIDAN. Le film constitue une interprétation beaucoup plus inusitée du cinéma d'horreur Japonais que la norme, plus stylisé et réfléchie au niveau narratif, employant plusieurs niveaux de lecture et qui est fort bien mis en image. Malheureusement, je dois bien avouer que j'ai trouvé la première moitié du film trop lente et laborieuse ce qui m'a mis en rogne. A mi-chemin, j'en avais assez et avais hâte que le film finisse pour passer à autre chose. Pourtant, vue rétrospectivement, la démarche du film n'est pas si inintéressante et force est de reconnaître que sa deuxième moitié a une ambiance fort envoûtante. J'aurais aimé plus apprécier l'oeuvre au moment du visionnement.

Tant EVIL SPIRIT que THIRST sont des films inspirés par des œuvres littéraires européennes du XIX Siècle. Comme je viens de le mentionner, VIY est inspiré de Gogol alors qu'une partie du scénario de THIRST est tirée de Therese Raquin d'Emile Zola.