Le papillon géant Mothra est un des "Kaiju" des plus populaires des studios Toho après bien sûr Godzilla lui-même. Contrairement aux autres monstres, Mothra  n’est pas un dinosaure irradié ou une bestiole extraterrestre, mais une créature mythique chargée de défendre la Terre de même que  de toutes petites fées jumelles " les shobijins " qui agissent comme ses intermédiaires auprès des humains. C’est avec le film MOTHRA datant de 1961 que le papillon (d'abord une chenille géante) fait sa première apparition et c’est le film Kaiju montré à Fantasia cette année.

MOTHRA est un choix de dernière minute. Je ne suis pas un grand adepte de films Kaiju mais comme je n’avais rien d’autre à voir je me suis dit "pourquoi pas ". Le film a un certain charme grace autant à la créature elle-même et les effets spéciaux que pour les deux petites fées jumelles et le message métaphorique anti-capitaliste et américain qu’il diffuse. 

MOTHRA était précédé d’une bande-annonce parodique des films Kaiju intitulée GEHARA THE DARK AND LONG HAIRED MONSTER (BA). En sept minutes, il résume toute les formules, clichés et morceaux de dialogue que l’on retrouve dans les kaijus. Fort amusant et très bien fait.

MOTHRA était également suivi d’un documentaire portant sur les effets spéciaux que l’on retrouve dans les films Kaiju des studios Toho BRINGING GODZILLA DOWN TO SIZE (BA). Au lieu d’explorer l’histoire du monstre, l’attention du documentaire s’est porté surtout sur les artisans responsables des effets spéciaux et sur les acteurs qui sous l'incombant costume de caoutchouc ont incarné le grand lézard atomique sur cinq décennies. Après le film, un spécialiste des films Kaiju, Ed Godziszewski est venu partager son imposante collection de photos montrant entre autres des images de tournages ou des costumes de monstres . (Les meilleurs diapositives se retrouvent sur la page " Photo et liens"). Sans être un grand amateur de Kaiju, avec MOTHRA, le court métrage parodique, le docu et la série de diapositives j’ai eu droit à une matinée à la fois divertissante et instructive.

Souvent, un film culte ne peut être vraiment découvert qu’après plusieurs décennies. C’est certainement le cas avec HOUSE une production qui date de 1978 et est l’un des films les plus bizarres jamais faits. S’inspirant d’une idée de la propre fillette du cinéaste Nobuhiko Obayashi (qui réalisait ici son premier film de fiction après une longue carrière en courts métrages expérimentaux et bandes-annonces publicitaires), HOUSE raconte l’aventure étrange de sept jeunes amies collégiennes venue visiter la tante recluse de l’une d’elles dans une vieille maison de campagne. Elles ignorent qu’elles sont tombées dans un piège qui les verra disparaître une à une.

Loin de jouer la carte l’horreur ténébreuse, HOUSE utilise plutôt celle du conte féerique halluciné, baignant constamment dans des airs classiques de piano ou de la musique pop. Les plus proches références occidentales seraient le cinéma goth kitch de Tim Burton (BETTLEJUICE) mais avec une inventivité et une frénésie dans l’usage d’effets de montage et de caméras dignes des premiers films à petit budget de Sam Raimi (EVIL DEAD I et II). Véritable bijou de cinéma psychédélique inspiré j'espère que HOUSE se retrouvera à bien d'autres festivals de même qu'éventuellement en DVD. En attendant, pour ceux que cela interesse la bande annonce du film et même plusieurs extraits se retrouvent sur Youtube.