Fantasia 2009 aura présenté 6 films anime. J'ai raté les adaptations de séries anime populaires EVANGELION et EUREKA SEVEN. J'ai vu par contre GENIUS PARTY BEYOND, suite de l'anthologie féérique GENIUS PARTY des célèbres Studio_4 présentés à Fantasia 2008. En fait, Il ne s’agit pas vraiment d’une suite puisque la plupart des courts métrages présentés étaient déjà prêts pour la première anthologie, mais il fut décidé de ne pas les inclure.  J’ai compris peut-être pourquoi en voyant les petits films. Si les courts métrages, tous de styles et de sujets différents continuent chacun à leur façon d’être un spectacle anime flamboyant, la plupart d’entre eux n'ont pas une grande cohérence narrative et font dans le spectacle surréaliste voire même parfois semi-abstrait.

Pour apprécier BEYOND, il est préférable de laisser tomber toute tentative de suivre un fil narratif quelconque et de se laisser emporter par sa folie imaginative.  C’est ce que malheureusement je n’ai pas vraiment été capable de faire. Tout en appréciant la virtuosité technique et l’imagination déployée, je me suis donc rapidement lassé. A quelques reprises, j’ai été tenté de fermer les yeux et de m’assoupir. Ce n’est pas là le but recherché par les créateurs de BEYOND.

GENIUS PARTY était précédé d’un court-métrage de facture animée plus traditionnelle CENCOROLL qui raconte l’étrange aventure de trois adolescents qui contrôlent des créatures destructrices capables de changer de formes. Certains détails de l’histoire ne sont pas révélés (telles la nature des créatures et leur origine) mais cela ne compromet pas l’humour et le sens de l’aventure du récit.

HELLS (à l’origine HELL ANGELS) est une variation particulièrement apocalyptique d’un sous-genre unique au Japon : "le Lycée en folie" qui relate la vie collégienne de la manière la plus grotesque et surréaliste imaginable. Comme le récit se déroule aux enfers, l’imagerie d’HELLS est encore plus tordue et flamboyante qu’à l’ordinaire. Linn est une adolescente qui victime d'un accident de la circulation, se retrouve à l’académie des morts en enfer. Si elle se fait de nouveaux amis, des ennemies, un flirt et croise même l’époux qu’elle avait lors d’une vie antérieure, elle ne perdra jamais de vue le but ultime qu’elle s’est fixé : rejoindre à nouveau le royaume des vivants et retrouver sa mère.

Une héroïne sympathique, un graphisme aussi baroque que "brut", un humour déjanté et un univers issu d’une conception autant occidentale qu’orientale de l’enfer, tous ces éléments jouent en faveur de HELL. Hélas, le film se gâte un peu dans sa seconde moitié en devenant aussi verbeux que confus et surtout interminable avec une série de retournements sans fin.

Produit dans le contexte des Jeux Olympiques de Beijing, TOKYO ONLYPIC est une collection d’une douzaine de courts-métrages chacun parodiant les Jeux en jouant à fond la carte de l’absurde surréaliste. Parmi les épreuves sportives présentées il y le cri du samouraï, la course à fond des couples danseurs,  le lancer de maman et le combat sumo de robots géants. Il y a également les cérémonies d’ouverture et de fermeture démentes qui satirisent la démesure tape-à-l'œil des vrais jeux. Bien qu’une bonne partie des courts font usage d’animation par ordinateur, il y a également des exemples d'action live, de marionnettes animées et d’animation par dessins. Des interludes loufoques entre un commentateur sportif et une idole écervelée sont présentées entre chaque épisode.

Assez marrant au départ, l'anthologie ONLYPICS devient un peu répétitive à la longue. 16 courts ont été conçus à l'origine par des animateurs surtout japonais, mais incluant parfois des participants étrangers. La version de ONLYPICS que j'ai vue n’en a réuni qu’une douzaine. D'une durée de presque deux heures, le film s'avère plutôt longuet malgré la loufoquerie dadaïste de l’humour.