Film de presque quatre heures LOVE EXPOSURE est l’ode décapant du cinéaste Sono Sion autant à l’amour fou qu’à la perversité. Qu’on en juge : Pour plaire à son père, un prêtre adepte de la confession, le jeune Yu, se met à photographier furtivement les dessous des filles. En "pêchant" de cette façon il peut aller se confesser en toute bonne conscience. Il ira à de plus grands extrêmes pour gagner l’affection de l’amour de sa vie; quitte a se travestir en Lady Scorpion (de la série de film FEMALE PRISONNER SCORPIO) ou à rejoindre une secte adepte du lavage de cerveau.

Malgré sa longueur indéniablement excessive, on ne s’ennuie pas une minute avec LOVE EXPOSURE tellement il est bourré de personnages, d’intrigues, d’humour et d’images aussi farfelues que rocambolesques créant une magie bien singulière. Certains détails de l’histoire m’on laissé un peu perplexe et j’ai un peu regretté que le personnage de l’héroïne ne soit pas plus présent. Sans qu’il constitue pour moi une véritable révélation (peut-être parce que je savais exactement à quoi m’attendre) LOVE EXPOSUER se révèle quand même être un des meilleurs films du festival; une œuvre épatante et sympathique.

INSTANT SWAMP relate les efforts d’une jeune fille enjouée pour vaincre le mauvais sort qui érode sa vie. INSTANT SWAMP c’est un peu un AMÉLIE POULAIN japonais, l’aspect romantique en moins l’héroïne se cherchant plus une figure de père plutôt qu’un amoureux, c'est-à-dire une comédie fantaisiste remplie de truculences et centrée sur une héroïne touchante et haute en couleur.

CYBORG SHE c’est le film TERMINATOR changé en comédie romantique dans lequel un robot féminin venu du futur vient servir de garde du corps à un jeune garçon solitaire. Bien entendu il ne tarde pas à s’enticher de la fille robot..

Bien qu’une production Japonaise CYBORG SHE a été réalisée par un cinéaste coréen Kwak_Jae-yong qui c’est imposé en 2001 grâce à la comédie romantique à succès MY SASSY GIRL dans lequel une jeune fille capricieuse en faisait voir de toute les couleur a son timide amoureux. Depuis, Kwak a écrit et réalisé de nombreuses comédies romantiques reposant sur la même formule, mais dans différents contextes. Pour CYBORG SHE il a emprunté à TERMINATOR. Bien que somme toute, le film ne fasse suivre une recette éprouvée je dois reconnaître que malgré ses longueurs et une fin pas tout à fait convaincante j’ai bien aimé le film grâce au charme de ses acteurs, les nombreux moments de comédies parodiant TERMINATOR et une certaine aura de mélancolie.

Avec KAMIKAZE GIRLS et MEMORIES OF MATZUKO , le cinéaste japonais Tetsuya_Nakashima s’est imposé comme le pendant japonais de Tim Burton. Mis à part une esthétique très bande dessinée, Nakashima  partage avec Burton un talent pour combiner drame et comédie de même qu’un intérêt pour les marginaux excentriques. MEMORIES OF MATSUKO m’ayant beaucoup ému lors de Fantasia 2007. J’avais de grosses attentes pour PACO AND THE MAGICAL BOOK qui relate la rencontre magique entre un vieux bougon et une petite fille amnésique dans un hôpital rempli de patients excentriques.

PACO est si stylisé et fou dingue qu’il passerait presque pour un film sous acide. Le jeu des acteurs est particulièrement caricatural ce qui convient vu l’esthétique dessin animé du film et les maquillages outrancier des personnages, mais cela pourrait initialement rebuté certains spectateurs. Le film contient même plusieurs séquences animées dans lesquelles des acteurs font intrusion.

Film aussi féerique que flamboyant PACO souffre d’un rythme frénétique trop appuyé tant au niveau narratif que visuel ce qui le rend parfois assez dure a suivre. J’imagine difficilement des enfants être capable de comprendre l’histoire du début à la fin. PACO ne m’a pas autant ému que MEMORIES OF MATSUKO peut-être parce la aussi que je savais a quoi m’attendre. Cela dit PACO constitue quand même un spectacle enchanteur plein de charme, parfois triste et souvent drôle. 

Un astronaute ayant péri lors d’une mission il est remplacé par un clone et deux fois plutôt qu’une. THE CLONE RETURNS HOME fait partie de la sélection spéciale VERS LES ÉTOILES CEREBRAL SCIENCE FICTION qui comme le titre l’indique présente des œuvres sci-fi plus réfléchie souvent avec un message socio-politique.  Bien que ce film aborde quelque peu la question éthique du clonage, l’emphase est surtout de nature spirituelle/existentielle.

Le nom du maître cinéaste russe Andrei Tarkovski revient souvent dans les critiques que j’ai lues sur le film et effectivement CLONE semble reprendre à son compte tant l’approche stylistique, narrative et thématique du cinéaste. Une cinématographie lumineuse, de longs plans-séquences, un rythme lent " anti-dramatique ", de même que l’intrusion de force " spirituelle " omniprésente, mais invisible sont les nombreux éléments de l’œuvre de Tarkovski que l’on retrouve dans CLONE. A mes yeux il en résulte un film magnifique visuellement, au propos profond et au magnétisme quasi hypnotique, mais qui est peut-être aussi plutôt convenu.  À mes cotés dans la salle, un spectateur s’est fréquemment endormi au cours  du film (et ronflait par dessus le marché), alors que derrière moi j’ai entrevu un jeune couple tendrement enlacé visionnant le film un air ému et captivé dans leurs regards.