Pendant le Festival, Arnaud Lanuque a eu la chance de rencontrer le réalisateur de Besieged City. Voici l'entretien avec Lawrence Ah Mon (Lau).
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L'équipe du film autour du producteur Dennis Chan et de son réalisateur Lawrence Lau
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interview de lawrence lau a propos de besieged city |
HKCinemagic :
Comment avez vous appréhendé ce film par rapport à vos précédentes oeuvres traitant de la jeunesse Hongkongaise? |
Lawrence Ah Moon : Pour ce film, j’ai essayé de m’éloigner du style quasi documentaire, j’ai essayé de me rapprocher davantage du film noir. Besieged City est différent de Spacked Out et Gangs parce que j’ai essayé de développer davantage les relations familiales, les personnages des frères et sœurs. C’est ce que j’essayais de faire. Nous avons essayé de faire en sorte que le scénario découle des actions des personnages plutôt que de circonstances extérieures. Nous avons approché le film comme plus interne, là où mes précédents films étaient davantage externes. C’était notre approche. |
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HKCinemagic :
Comment faites-vous pour rester en contact avec la mentalité des jeunes d’aujourd’hui ? Elle évolue très vite. |
Lawrence Ah Moon : Les recherches sont très importantes. Mes scénaristes ont passé plusieurs mois à faire des recherches avant d’attaquer le script. Ils ont travaillé dessus presque une année entière, à réunir des matériaux et faire des recherches. Nous pouvons nous le permettre parce que nous sommes une petite production. |
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HKCinemagic :
Quand vous faites de tels films, pensez vous que c’est absolument nécessaire d’utiliser des nouveaux visages ? |
Lawrence Ah Moon : Définitivement ! Quand vous avez besoin d’acteurs de cet age, aux alentours de 14/15 ans, il n’y en a pas beaucoup de disponibles. Et bien sur, vous voulez des gens qui soient familiers avec le même environnement, qui viennent de la même classe social que le personnage, de façon à ce que, même si ils ne sont pas des acteurs, leur esprit est bien en phase avec le personnage. Cela aide à renforcer le réalisme de l’œuvre. C’est très difficile pour des vrais acteurs de se projeter dans des situations avec lesquels ils ne sont pas vraiment familiers. Ce n’est pas qu’ils soient incapables de le faire, beaucoup d’entre eux sont suffisamment bons pour y parvenir mais cela demande plus d’effort de la part de l’acteur lui-même et du réalisateur également. Je me suis rendu compte que des non comédiens étaient plus naturels, plus spontanés. C’est pourquoi je prends un grand plaisir à travailler avec eux. |
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HKCinemagic :
Avez-vous une manière spéciale de les diriger? Vous obtenez toujours d’excellentes performances de leur part. |
Lawrence Ah Moon :Cela passe d’abord par un long processus de casting, sur Besieged City cela a pris plusieurs mois, nous avons vu beaucoup de personnes. Il s’agit de trouver la bonne personne pour le bon personnage. Nous développions le script en même temps que le casting, nous laissions donc les scénaristes être au courant de quelles personnes nous avions en tête pour chaque rôle. Certaines idées furent inspirées directement par le choix des acteurs. La façon dont je les dirige, c’est que je ne leur laisse pas voir le script. Ils connaissent juste l’histoire générale, ce que le personnage fait et comment il évolue pendant le film. |
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HKCinemagic :
Leur donnez vous des informations sur le vécu de leur personnages? |
Lawrence Ah Moon : Un petit peu. Nous leur indiquons quel type de personnage ils jouent, qui ils sont, quel est leur rapport avec les autres mais c’est tout, on ne leur laisse pas voir le script. Sur le plateau, on regarde ensemble la situation dramatique à jouer. Et si il y a des dialogues que nous voulons vraiment qu’ils disent, nous leur montrons les lignes en questions. Mais même ainsi, nous ne sommes pas figé sur les mots à prononcer. Ainsi ils en conservent le sens de la scène mais la jouent à leur façon, cela apparaît plus naturel à l’écran. |