Une facette moins connue de Tsang est celle du producteur cherchant à donner leur chance à de nouveaux talents au sein de l'industrie. Cette année, il est à l'origine de trois films centrés sur la jeunesse Chinoise tous réalisés par des réalisateurs débutants. Mais un des films les plus emblématiques de cette pratique de Tsang est Jiang Hu, réalisé en 2004 par le tout jeune Wong Ching Po et doté d'un casting 4 étoiles.

Eric Tsang avec les castings et réalisateurs de Winds of September version Taiwanaise et Hongkongaise
Jiang Hu est un film batard, perdu entre les conventions du genre et la volonté d'apporter un semblant d'originalité de Wong Ching Po. De telles intentions sont louables mais le jeune réalisateur ne possède pas encore une expérience suffisante du genre ou de la mise en scène de manière générale pour utiliser les bons outils. A la place, Jiang Hu se perd dans des effets de styles voyants (la table !) et des circonvolutions scénaristiques inutiles (Edison et le chien), ne faisant qu'alourdir le long métrage. Reste malgré tout quelques solides prestations de la part des vétérans et une poignée d'effets artistiques et scénaristiques réussis surnageant au dessus de ratés de l'œuvre.
Jiang Hu illustre cependant bien la manière dont Tsang approche son activité de découvreur de talent. Au contraire d'illustres membres de l'industrie comme Tsui Hark et Johnnie To qui n'hésitent pas à intervenir dans les travaux de leurs protégés, Tsang lui les laissent complètement libre de leurs choix et actions. Le petit homme se contente d'assister la pré-production, de donner quelques conseils et laisse ensuite ses poulains voler de leurs propres ailes. Une méthode qui garantit une œuvre sincère et personnelle de la part des réalisateurs débutants mais ne garantit aucunement une œuvre de qualité… En cela, le mentor n'a aucune illusion sur la qualité de Jiang Hu qu'il qualifia directement à Wong Ching Po de " mauvais ".
 Son approche est donc de privilégier le long terme, de permettre à des débutants d'affirmer leur style et de les laisser progresser par eux-mêmes une fois qu'ils sont intégrés dans l'industrie. Une façon de faire quasi désintéressée qui, même si elle ne donne pas naissance forcément à des bons films, ne peut que produire des fruits pour le futur.
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