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Réception du cinéma HongKongais en France
Le cinéma classique de Hong Kong (1970-1984) 2/3 - Page 4
Infos
Date : 11/2/2004
Type(s) : Reflexion
Analyse
 
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Personnes :
Sammo Hung Kam Bo
Lam Ching Ying
Films :
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Lexique :
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Kung Fu Comedy
Kung Fu Comedy
Nouvelle Vague
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La "Kung Fu Comedie ", un genre nouveau ?

Malgré son hostilité envers le cinéma de Hong Kong, Yves Alion remarque un léger glissement dans le genre : "Plus que ces tentatives de dépassement des frontières, c'est en fait la confirmation du lent glissement du kung fu chinois qui marque cette année (1982/1983). Un glissement qui voit se raréfier les scènes de combats violents au profit de ce qu'on appelle la "comédie cantonnaise", représentée par un acteur comme Jackie Chan et qui culmine dans un film hautement parodique. "(La Saison Cinématographique, page 10)
Yves Alion a bien entendu raison de souligner la différence notable entre le "Kung Fu Classique " (qu'à modernisait Bruce Lee) et la "Kung Fu Comédie", bien que celui ci ne fasse que renforcer une certaine incompréhension des véritables enjeux esthétiques du cinéma de Hong Kong. Au contraire même, il ne fait que retranscrire l'éternel décalage entre la production de Hong Kong et ceux qu'on pouvait apercevoir en France dans la distribution. C'est pourquoi, Yves Alion parle, à propos de la Kung Fu Comédie, de nouveauté alors que le genre est en train disparaître au profil du polar et de ce qu'on appelait "la nouvelle vague Hong Kongaise ".

Pour beaucoup de monde la Kung Fu Comédie représente l'essence du cinéma de Hong Kong et de ses enjeux esthétiques notamment dans la représentation des arts martiaux. David Martinez, dans un article consacré au genre parle de "spectacle total épuré de toute approche classique de la narration, entièrement voué au culte de la séquence et à la jouissance du moment." La comédie de kung fu est donc le genre cinématographique le plus identifiable de Hong Kong car il est intrinsèquement lié à la culture locale (l'histoire, les arts martiaux et l'humour cantonnais), mais aussi le plus accessible et universel car entièrement tourné vers le spectacle populaire et la chorégraphie (d'où sa comparaison avec la comédie musicale américaine). Malheureusement il fut, c'est le cas en France, la plupart du temps, rejeté et méprisé par la critique cinématographique, victime d'une incroyable méprise dont sont responsables les distributeurs, eux-mêmes ne faisant pas la différence entre le "Kung Fu Classique " et la "Kung Fu Comédie ".

Ainsi en France, le cinéma de Hong Kong a été victimes de retitrages et de remontages sauvages. Les doublages sont bâclés et la plupart du temps catastrophiques, les privant ainsi de sens tout en entraînant une confusion désastreuse entre le cinéma d'arts martiaux dit "classique " (déjà gravement touché par les clones de Bruce Lee) et la comédie de Kung Fu. De ce fait, dans l'esprit des spectateurs, le cinéma de Hong Kong était abusivement affublé du terme générique et réducteur de "film de karaté", définition très malléable désignant tout et n'importe quoi. Cette confusion désignait le fait que la Kung Fu comédie soit un sous genre bâtard, auto parodique (comme semblait l'entendre Yves Alion), donc impur. Et par conséquent, un cinéma futile et inutile qu'il faut rejeter parce que justement impur. Cette confusion est à l'origine de la dépréciation générale des spectateurs envers ce genre du film avec pour résultat la mort de la distribution du cinéma de Hong Kong en France. Les distributeurs vont jeter leur dévotion sur le cinéma d'action américain dit de gros bras qui eux ne vont pas hésiter à piller le patrimoine asiatique : Michael Dudikoff, Chuck Norris, Jean Claude Vandamme, Steven Seagal, Sylvester Stalonne et Arnold Scharzenneger étant les plus connus. Paradoxalement, c'est sans aucun doute la Kung Fu Comédie qui va marquer le plus le cinéma de Hong Kong dans l'esprit des gens, lui fabriquant ainsi une image facilement identifiable, irriguant et influençant par la suite tous les autres genres (le polar, les films d'aventures, la science fiction). Mais nous reviendrons plus tard sur ce phénomène.

 

Qu'est-ce qu'une Kung Fu Comédie ?

Sans rentrer dans les détails, on peut dire que la Kung Fu Comédie a été lancé par les producteurs pour capitaliser l'intérêt des occidentaux pour les films d'arts martiaux suite aux succès de Bruce Lee et pour endiguer la crise cinématographique qui touchaient l'industrie. Les responsables des studios vont donner la chance pour la première fois dans l'histoire du cinéma de Hong Kong aux chorégraphes, en les laissant à leur guise, mettre en scène les films qu'ils désirent. Ces chorégraphes furent pendant longtemps maintenus, sous la coupe des réalisateurs et producteurs de wu xia pian. Ce sont pourtant eux qui vont être à l'origine du succès de le Kung Fu Comédie. Pour David Martinez, ces chorégraphes (Jackie Chang, Samo Hung, Yuen Biao, Liu Chia Liang, Yuen Woo Ping, on parle même de clan) vont pouvoir concrétiser leur rêves : imposer une représentation juste du kung fu au cinéma qui ne s'appuie pas simplement sur la technique mais aussi sur la philosophie des arts martiaux, retrouvant aussi la force des spectacles populaires (le théâtre bouffon, les spectacles de rue, foire, toute forme de représentation populaire).

Le genre qui marche au box office étant la comédie (de 1973 à 1978), les chorégraphes décident naturellement de réaliser des comédies de kung fu. A savoir, des films classiques (en costumes) détournés de façon comique ou humoristique (ce qui ne veut pas dire qu'ils ne sont pas violents). De plus, ce qui caractérise le plus le genre est le fait qu'il puise sa source et son inspiration dans une forme anachronique du passé cinématographique à savoir le burlesque (avec les figures marquantes de Charlie Chaplin et de Buster Keaton) et les musicals hollywoodiens (le chorégraphe réalisateur Bugsy Berkeley mais également Gene Kelly et Fred Astaire. John Woo n'hésite pas à citer Jacques Demy pour ses influences majeurs).

Dans un entretien accordé aux magazines HK (mars 1999 Page 61) Jackie Chan déclare comme un aveu : "A mes yeux, les classiques du muet et de la comédie musicale sont une source inépuisable d'apprentissage". Bref comme le dit David Martinez "toutes les formes de cinéma qui ne fonctionnent ni sur le dialogue ni sur la psychologie (bien qu'elle ne soit pas obligatoirement dépourvue) mais sur le mouvement et l'action". Selon Léonard Haddad, "par essence, le kung fu est évident le genre le plus proche de la comédie musicale. Il repose comme elle sur la chorégraphie (les arts martiaux et le ballet entretiennent depuis toujours des liens formels très forts), et sur l'alternance entre scènes normales et numéros qui forment le corps du film et ses enjeux esthétiques." Ses auteurs vont pendant vingt ans imposée et déclinée ses influences à toutes les sauces, créant même un sous genre Ghost Kung Fu Comedy dominée par Lam Ching Ying avec sa série des Mr. Vampire (1985) et Samo Hung avec L'Exorciste chinois (1980).

Voici un échantillon des films dits de Kung Fu Comédie : Snake In The Eagle's Shadow (1978), Drunken Master (1978), Le Moine d'acier (1977), Prodigal Son (1981), Warriors Two (1978) et Drunken Master 2 (1993).


14 David Martinez est le rédacteur en chef du magazine HK Extrême orient magazine et depuis peu DVD -HK Extrême orient magazine- groupe de texte réuni dans le magazine DVDvision. Cet article a été écrit en mars 1999 page 28.
15 Le genre majeur de la colonie, le wu xia pan, est en crise, supplanté par les comédies non-sensique de Michael Hui et plus tard de John Woo (oui, oui ! ! !) Ainsi les cinéastes majeurs Chang Cheh ('La rage du tigre' 1971) et King Hu ('Raining in the Mountain' 1978) s'exile à Taiwan pour tourner leur dernier film.
16 Avant de réaliser des "Kung Fu comédie ", Samo Hung signa les combats des films de King Hu 'L'auberge du dragon' 1973 et 'Pirates et guerriers' 1975 sans oublier sa participation dans 'Opération dragon' 1984. Jackie Chan signa les combats des premiers de John Woo (lui-même, fut assistant réalisateur chez Chang Cheh) pour 'Hand of death' 1975 et 'The dragon tanners' 1974. Quant à Liu Chia-Liang, il signa les combats de plusieurs films de Chang Cheh 'La rage du tigre' 1971, 'Cinq maîtres de Shaolin' 1974.
17 Lui Chia Liang a réalisé le premier film de Kung Fu traité sur un ton léger et humoristique dans 'The Spiritual Boxer' en 1975.
18 Léonard Haddad avait écrit dans le magazine HK Extrême orient cinéma, avril 1997 N°2 Page 56-57 un article sur le réalisateur Tsui Hark au titre plus qu'évocateur 'La tentation de la comédie musicale '
19 Tsui Hark va plus qu'aucun autre cinéaste puiser son inspiration dans la comédie musicale. La technique martiale laisse alors la place à un déluge de forme et de couleurs. D'où l'utilisation extensive des costumes bariolés et draperies, intégrés aux chorégraphies et d'accessoires multiples (la fameuse et incroyable séquence du baquet d'eau dans 'Histoires de fantômes chinois' (1987) de Ching Siu Thung), mais également un parapluie ou un éventail très présent dans les films 'Il était une fois en chine' (1990) de Tsui Hark, objets par ailleurs utilisés dans la comédie musicale américaine (par exemple : 'Chantons sous la pluie' (1951) de Stanley Donen).
20 Aujourd'hui, Yuen Woo Ping est surtout connu pour les combats de film récent tel que 'Matrix' (1999) des frères Andy et Larry Waschowsky, ainsi que 'Tigre et dragon' (2000) de Ang Lee.


 
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