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Réception du cinéma HongKongais en France
La nouvelle vague du cinéma de Hong Kong 1/4 - Page 6
Infos
Date : 11/2/2004
Type(s) : Reflexion
Analyse
 
 Liens du texte  
Personnes :
Julien Carbon
Tsui Hark
Films :
As Tears Go By
Une Balle dans la tête
L' Enfer des armes
Gunmen
A toute épreuve
The Killer
Le Fantôme de Hong Kong
Lexique :
Heroic Bloodshed
Kung Fu Comedy
 
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Le choc Histoires de fantômes chinois

Depuis la mort de Bruce Lee, et de la Kung Fu Comédie, sans oublier la disparition quasi totale des salles de quartier à Paris, le cinéma de Hong Kong (y compris Jackie Chan) était tombé en disgrâce auprès du public occidental. Les premières œuvres de la nouvelle vague jouissaient d'excellentes réputations auprès de la critique et des cinéphiles mais ne connurent pas de distribution réelle en Europe ou aux Etats-Unis malgré la présentation de certains titres au festival du fantastique de Paris (L'enfer des armes de Tsui Hark en 1983 et Zu, les guerriers de la montagne magique en 1984).

Dans un tel contexte, on peut comprendre que la présentation des Histoires de fantômes chinois (1987) de Ching Siu Tung au festival du fantastique d'Avoriaz fut pour beaucoup un grand choc cinéphilique. "Le film devrait soulever l'enthousiasme et trouver rapidement un distributeur français" dixit le journaliste Marc Toullec lors de la présentation du festival. Beaucoup pensaient que Histoires de fantômes chinois offraient au public blasé une fraîcheur, une émotion qu'il n'attendait ni de Hollywood ni d'ailleurs. Dans un numéro spécial consacré au festival d'Avoriaz en 1988, Marc Toullec journaliste du magazine Mad Movies, (janvier 1988 N°51) évoque Histoires de fantômes chinois selon ces termes : "Un joyau en provenance de Hong Kong. Folie, délire plastique, arts martiaux, humour hénaurme…Une expérience inédite pour l'Occidental. Totalement et irrémédiablement cinglé." Pour la première fois, le public occidental avait le loisir de voir un film qui n'avait strictement rien à voir avec les films de Hong Kong qui avaient saturé le marché au début des années 80. Voici un autre extrait de la critique de Marc Toullec "Pour qui n'a jamais visionné de films fantastiques de Hong Kong, le dépaysement sera intégral, surprenant, à ce point exotique que le spectacle mérite un second coup d'œil". Cet aspect nouveau et inédit va être l'élément déclencheur qui déterminera dans les années à venir cette passion fétichiste de groupes de cinéphiles envers le cinéma de Hong Kong. Encore aujourd'hui, c'est sans aucun doute, le film de Hong Kong le plus célèbre connu en France .



Joey Wong dans Histoires de fantômes chinois

Premières douches froides

Histoires de fantômes chinois est un film important pour plusieurs raisons.
Première raison : c'était la première fois qu'un film de la "nouvelle vague " fut distribué en France.
Seconde raison (directement lié au succès du film) : les distributeurs vont sur une période très courte distribués certains titres Hong Kong comme Rouge de Stanley Kwan (1990) (souvent présenté dans le festival d'Avoriaz ou de Paris ). Le nom de Tsui Hark, très célèbre, semble intéressé et centré les attentes des distributeurs hexagonaux à la recherche de films nouveaux. Pendant ce temps, les différents marchés internationaux (le MIFED de Milan ou celui de CANNES notamment) se font l'écho d'un souffle nouveau. Dans un article consacré a la vente de films aux marchés de Cannes, le journaliste Vincent Guignebert pour le magazine Impact déclare "Cannes 89 est marqué par The Killer de John Woo, thriller extrémiste, aussi violent que mélodramatique. Son unique projection causa bien des remous".

De nombreux films sont présentés dans ses marchés et gagnent la réputation de films cultes ; ce sera le cas des polars comme City On Fire (1987) de Ringo Lam, The Killer (sous genre dit heroic bloodshed) (1988) de John Woo, bientôt suivi par Une balle dans la tête toujours de John Woo (1990), mais aussi As Tears Go By (1988) de Wong Kar Wai. Le succès surprise de Histoires de fantômes chinois a permis un regain d'intérêt de la part des distributeurs pour le cinéma de Hong Kong. Malheureusement, l'échec cuisant du fabuleux Gunmen (en 1990) de Kirk Wong qui devait préparer la sortie de plusieurs films de Hong Kong (notamment celui de The Killer) compromet sérieusement les chances de sorties des films de Hong Kong.

Jusqu'en 1993, la sortie de film de Hong Kong se fait donc éparse et aléatoire ; les distributeurs peu enthousiastes, ne sachant visiblement tout simplement pas comment vendre ses films, baissent tous simplement les bras. Seuls, ceux qui ont su capitaliser le succès de Histoires de fantômes chinois trouvent une sortie en salle sans réelle difficulté comme se sera le cas de ses deux suites, mais également de Roboforce et de Rouge (1988) le premier film de Stanley Kwan . Le cinéma de Hong Kong est plus que jamais invisible en France. Paradoxalement, c'est à cette époque que certains mensuels spécialisés de cinéma font régulièrement le point sur la production de Hong Kong et sur les différents marchés internationaux, croisant les doigts qu'un distributeur éclairé jette son dévolue sur quelques titres présentés. Ces mensuels, Mad Movies et L'Ecran Fantastique en tête, rejoint plus tard par Ciné New et Cinéphage vont créer sans le vouloir un phénomène d'attente de plus en plus fort envers son lectorat. Leur amour et leur passion pour le cinéma de Hong Kong sont si vive et si forte, qu'ils provoquent chez le lecteur un sentiment de manque immense que le cinéma américain n'est en mesure de répondre.

 


Danny Lee et Chow Yun Fat dans The Killer, un "Heroic Bloodshed" pur jus

 

C'est exactement ce sentiment que rappelle Julien Carbon la critique du film The Killer (Impact N°56, avril 1995: "Depuis la sortie à Hong Kong en 1989, il ne s'est pas passé deux mois sans que vous n'entendiez parler d'une manière ou d'une autre de ce film hallucinant. A longueur d'articles, vous avez vu au fil des ans des journalistes se liquéfier d'admiration devant une œuvre qui se refusait à vous, à cause de problème de droits enfin résolus". De même dans l'article 'Hong Kong Connection' (Mad Movies, décembre 1990 N°30) Marc Toulec présente le nouveau film de John Woo présenté au marché de Milan, le Mifed, dans des termes quasi dithyrambiques : "Ceux qui ont vu Syndicat du crime (A Better Tomorrow) (1986) et son extraordinaire séquelle, ainsi que The Killer savent que John Woo perpétue une veille tradition chinoise, celle des drames cornéliens, délirants, traités avec le plus grand sérieux. Bullet in the Head est grandiloquents, excessif dans la violence et les sentiments."

Dans un autre article intitulé 'Hong Kong, l'effervescence' (Impact, N°36), Marc Toulec évoque Hard Boiled de John Woo avec la même passion "les gunfights, invraisemblables d'ampleur, atteignent un niveau jamais égalé", tandis qu'il envisage The Killer comme le film "qui réinvente le thriller en décuplant ses données essentielles, la violence et le romantisme". Quant à Tsui Hark, il signe selon lui avec Il était une fois en Chine "son chef d'œuvre absolue" et réalise "des combats à mains nues comme vous en n'avez jamais vu, le souffle épique d'une superbe production, un sens inouï de l'espace et des acteurs exceptionnels (Jet Lee a l'étoffe d'un Bruce Lee) (..) Le film devrait connaître une diffusion autrement plus importante que celle réservés autres films de Hong Kong". Les lecteurs, dés lors, se sentent piéger et flouer puisque ces œuvres restent dans l'immense majorité inaccessible. Ils ne peuvent que fantasmer sur un cinéma qu'il espère aussi bouillonnant et spectaculaire que l'affirment ces différents articles.

Rétrospectivement, on peut penser que ces articles multiples et réguliers vont être à la base d'une nouvelle forme de fétichisme cinéphilique qui sera à l'origine d'un incroyable phénomène d'attente. En 1993, dans la surprise quasi générale, on annonce la sortie de plusieurs films de John Woo.

 

23 Le fait que ces films furent distribués aux Etats-Unis à la fin des années 90 (et connurent un vif succès en salles), relança sa carrière américaine avec les succès de 'Rush Hour' (1998) et 'Shanghai Kid' (2000) ont permis a la fin des années 90 de voir des films inédits.
24 Dans leur numéro spécial Hong Kong, les Cahiers du cinéma, septembre 1984 s'enthousiasment des films de la nouvelle vague notamment un film comme 'The sword' (1981) de Patrick Tam.
25 Bien que signé officiellement par Ching Siu Thung, le film est selon différents témoignages, en fait réalisé par son producteur et scénariste Tsui Hark comme c'est le cas du film 'Roboforce' (1988).
26 'Histoires de fantômes chinois' remporta le prix du jury au Festival d'Avoriaz en 1988 ainsi que le prix "coup de cœur " du jury au Festival Fantastique et de Science Fiction de Paris en 1988.
27 'Roboforce' de David Chang (mais toujours sous le patronage de Tsui Hark) reçoit le prix des effets spéciaux au festival du Rex à Paris de 1989. 'Histoires de fantômes chinois' 2 (prix des effets spéciaux au festival d'Avoriaz 1991) et 3 connaissent aussi les honneurs de la distribution.
28 Etrange situation dans laquelle se trouve le cinéaste Tsui Hark. En effet, sa réputation en France s'est essentiellement fait à partir de ses productions ; aucuns films de Tsui Hark ne furent distribués à cette époque.
29 Selon David Martinez (dans un article concernant Tsui Hark pour le magazine Mad Movies, septembre 1996 N°103) : "Tsui Hark s'impose définitivement comme le plus grand producteur / réalisateur asiatique en activité. Son avance dans le domaine technique, le pose en véritable précurseur dans l'industrie de la colonie britannique. "
30 Comme le remarque Daniel Scotto pour L'Ecran fantastique, avril 1990 N°114 : "La diffusion des productions de Hong Kong (à propos du film 'Rouge' de Stanley Kwan) s'effectuant avec une certaine parcimonie dans notre pays, il semble toujours intéréssant de parler des œuvres qui arrivent jusqu'à nous "
31 Tous ses films bénéficient de critiques réellement positives. Daniel Scotto (pour L'écran fantastique, avril 1990 N°114 ) parle de "chef d'œuvre " à propos de 'Rouge' tandis que Marc Toulec (pour Mad Movies, novembre 1989 N°74)) parle de "cinéma tonifiant à propos de 'Roboforce'
32 Le phénomène touchera également les japan-animations.
 
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