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Tsui Hark : portrait d'un enfant gâté
John Woo et le producteur 1/1 - Page 2
Infos
Auteur(s) : Philippe Quevillart
Date : 1/4/2003
Type(s) : Information
Critique
 
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Personnes :
Chang Cheh
Chen Kuan Tai
Jacky Cheung Hok Yau
Leslie Cheung Kwok Wing
David Chiang Da Wei
Ching Gong
Tony Ching Siu Tung
Stephen Chow Sing Chi
Chow Yun Fat
Chu Yuan
David Chung Chi Man
King Hu
Ann Hui On Wah
Sammo Hung Kam Bo
Andrew Kam Yeung Wah
Danny Lee Sau Yin
Raymond Lee Wai Man
Waise Lee Chi Hung
Tony Leung Chiu Wai
Li Han Hsiang
John Sham Kein
Patrick Tam Kar Ming
Ti Lung
Johnnie To Kei Fung
Tsui Hark
Joey Wong Tsu Hsien
John Woo
Wu Ma
Corey Yuen Kwai
Films :
Le Syndicat du crime 2
Le Syndicat du crime 3
Le Syndicat du crime
The Big Heat
Histoires de fantômes chinois
Diary Of A Big Man
The Enchanting Shadow
The Final Victory
Roboforce
Just Heroes
The Killer
Laserman
The Raid
Spygame
Swordsman
Web Of Deception
Le Sens du devoir 2
Studios :
Shaw Brothers
Shaw Brothers
Lexique :
Nouvelle Vague
 
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John Woo et les jolies fantômes

Dorénavant, quasiment plus rien ne peut se faire sans l'approbation de l'homme à la barbichette, il a vampirisé la cinématographie hongkongaise, il l'a fait sienne et lui a donné sa matière créative.

En 1986, il produit pour la première fois le film d'un autre. Premier choix, et quel choix ! Son grand flair le fait choisir John Woo pour réaliser un héro-movie flamboyant et ultra-violent avec des acteurs magnifiés par une caméra poétique. Chow Yun Fat, Ti Lung, Leslie Cheung… point besoin d'en rajouter. A Better Tomorrow (Le syndicat du crime) promet des lendemains meilleurs et atteint son but, le film fait un véritable carton au box-office, les flingues se mettent à chanter et John Woo devient l'auteur du polar ultra-violent. Tsui Hark, lui, est un producteur heureux, mais un peu jaloux…

L'année 1987 et plus particulièrement la réalisation du film A Chinese Ghost Story(Histoires de fantômes chinois) est très importante pour plusieurs raisons. Primo, le film officiellement réalisé par le chorégraphe Ching Siu-tung est une merveille de réalisation esthétisante et poétique. Ensuite, Tsui Hark y fait l'une des rencontres les plus importantes de sa carrière avec un chorégraphe de génie, fils du réalisateur de la Shaw Brothers Cheng Kang. De plus, ce film est, on peut quasiment l'affirmer, LE film qui a révélé la folie ambiante et jouissive du cinéma de la colonie aux yeux de l'Occident. Marc Toullec de Mad Movies croyait rêver et nous avec. Lequel d'entre-vous n'a pas vu et revu les jolies renardes effectuer de gracieuses figures aériennes dévoilant l'espace d'un instant leur beauté érotique, une épaule de laquelle glisse un voile fin ? Qui n'a pas crû rêver en découvrant tant d'inventivité visuelle ?

Histoires De Fantômes Chinois a marqué beaucoup d'esprits pour sa totale liberté, son grand souffle émotionnel, son esprit bon enfant et sa beauté formelle.

A Hong Kong, il se dit que Tsui Hark a laissé très peu de choix à Ching Siu-tung d'exprimer ses choix, à la vue du résultat final, on ne s'en plaint pas. Remake d'un vieux film du vétéran Li Han-hsiang, The Enchanting Shadow, ce film est un formidable mélange de fantastique merveilleux et d'épouvante (avec des références au génial Evil Dead de Sam Raimi), le tout baignant dans une délicieuse démonstration esthétisante teintée d'un doux érotisme. A noter que ce film marque également les débuts de la toute nouvelle Cinefex Workshop, un laboratoire d'effets spéciaux créé par Tsui Hark en 1986.

Entre le réalisateur et le producteur, il naît parfois un certain paradoxe, celui d'un génie qui peut devenir despote. En 1987, il pousse John Woo à réaliser une suite à son A Better Tomorrow, que ce dernier désavouera. Malgré tout un tas de tiraillements, l'œuvre s'en sortira tout de même aisément, proposant de faire du film de gunfights un véritable wu xia pian moderne, remplacez les flingues par des sabres et vous obtiendrez un véritable film de capes et d'épées dans la grande tradition chinoise. Les références sont indéniables, le vieux maître Chang Cheh a marqué les esprits des deux hommes et ça se ressent dans ce véritable délire jouissif dans lequel les armes chantent, un chant funèbre dédié à l'héroïsme du vieux maître de la Shaw Brothers.

Tsui continue d'être en colère et ça, ce n'est pas une mauvaise nouvelle…

 
Tsui Hark le producteur

Aimant faire le clown, il sera à l'affiche du sympathique Yes, Madamde Corey Yuenaux côtés de Sammo Hung. Parenthèse en forme d'amusette avant le grand chambardement.

Ce goût pour la comédie se concrétisera de nouveau dans un héro-movie signé Patrick Tam (l'un des réalisateurs de la nouvelle vague hongkongaise), The Final Victory.

En 1988, il confie au très peu réputé Andrew Kam, la réalisation d'un polar ultra-violent, voire gore, The Big Heat. Très bon polar avec un excellent Waise Lee dans la peau d'un policier névrosé. Certainement énervé par le manque de savoir faire du réalisateur, Tsui fera appel à Johnnie Toafin de reprendre les rênes du film.

Tsui Hark sait se souvenir, il a toujours avoué ses références, ses inspirations. C'est dans cette optique qu'il confiera au vétéran et génial réalisateur de plusieurs chef d'œuvres avant-gardistes Chu Yuan, la mise en scène d'une comédie délirante. Son titre : The Diary Of A Big Man, journal d'un Chow Yun Fat tentant vainement de se dépêtrer d'une situation dans laquelle il s'est lui-même empêtré. Joey Wong et Sally Yeh jouent deux épouses trompées par… un même époux, Chow himself.

Chow Yun-fat dans DOABM

Réalisation en roue libre, humour très fin, suite de quiproquos complètement délirants, ce film demeure une référence de la comédie cantonaise. A ce propos, les producteurs actuels feraient bien de s'en inspirer afin de redorer un blason peu glorieux…

Après avoir produit un Lasermandont le résultat final déplaira tellement à Tsui, qu'il décidera de ne pas le sortir, il passe à la production d'un autre film de science-fiction. Réalisé par un honnête artisan, David Chung, I Love Maria aka Roboforce est un sympathique pastiche du Robocop de Paul Verhoeven en version féminine. Le robot interprété par l'actrice Sally Yeh est appelé Maria en hommage au robot du Metropolis de Fritz Lang. Les acteurs John Sham et Tony Leung Chiu-wai, participent au reste du casting dans lequel Tsui Hark interprète le rôle principal, celui d'un détective alcoolique hilarant. Au final, le spectacle est très agréable à suivre et décoche au passage le prix des meilleurs effets spéciaux au festival du Grand Rex.

 
The killer

Il est facile lorsque l'on parle du western de faire référence à John Ford ou à Sergio Léone, ou de citer Jean-Pierre Melville lorsque l'on parle du polar à la française. A partir de 1989, il sera aisé de citer un film de John Woo lorsque l'on évoquera le héro-movie. 1989, la grande année de réalisation du chef d'œuvre définitif de John Woo, un chef d'œuvre impérissable et qui aura marqué tous les esprits, The Killer.

Le titre se suffit à lui même. Et dire que Tsui Hark n'avait pas donné à John Woo son consentement pour tourner cette œuvre, et que sans l'aide de Chow Yun Fat rien ne se serait fait. Le résultat donnera ce que l'on sait, un grand film, un chef d'œuvre. Une magistrale claque dans la gueule à toute perspective de désacralisation du genre. Le héro-movie est Wooien et Tsui vient de se prendre une baffe, il est jaloux…

 
Adieux aux maîtres et tentative de récupération des mythes

Le vieux Chang Cheh se sentant fatigué aura la reconnaissance de ses nombreux élèves qui se mobiliseront pour lui assurer une retraite méritée. Ce sera Just Heroes que John Woo, le fils spirituel, co-réalisera avec Wu Ma et que Tsui Hark produira. Un film qui s'il n'atteint pas les sommets de l'héroisme Wooien a le mérite de rassembler un sacré casting : David Chiang, Chen Kuan Tai, Ti Lung … on arrête là ?… non !… Danny Lee, Wu Ma, Stephen Chow … et reste un très bon spectacle qui ne laisse que très peu de place à l'ennui.

Dans la foulée, Tsui confiera à David Chung la réalisation d'un vieux projet qu'il comptait un temps réalisé lui même. Il s'agit d'un thriller à la Hitchcok, Web Of Deception avec l'actrice Joey Wong. En résultera un film superficiel et pas assez jusqu'au-boutiste, tiraillé par un trop plein d'influences.

Tony Leung KF, Chow Yun-fat et Anita Mui dans ABT3

Après trois années de productions et de frustrations diverses, Tsui revient à la réalisation avec une tentative de récupération du mythe que John Woo aura mis en œuvre avec ses deux Syndicat Du Crime. L'homme à la barbichette souhaite donner une âme à ses personnages et parle de sa ville natale avec une certaine nostalgie, il envoie Mark, alias Chow Yun Fat, côtoyer une princesse du flingue en plein conflit vietnamien. Il s'agit de A Better Tomorrow 3 : Love And Death In Saigon, une œuvre qui veut parler de mort et d'amour. Le spectateur se sentira trahi, tellement l'œuvre est une sorte de négation des thèmes chers à John Woo, une tentative de désacralisation. Il semble que Tsui Hark cherche à venger un affront, quelqu'un, un autre réalisateur, un ami, a réussi sur un autre terrain que le sien ! Tsui est en rogne !...

 
Le temps des chevaliers

… Et lorsqu'il est en colère, il peut péter les plombs comme avoir l'idée de redorer le blason du chevalier dans le wu xia pian. Il pense à King Hu, l'un de ses maîtres et inspirateurs pour mettre sur pied un film de sabres très nostalgique, mais avec une vitesse de narration plus rapide, une tentative d'en montrer le plus possible en un minimum de temps. Le film en question, Swordsman, un cocktail survitaminé de fantaisie et de film de sabres traditionnel. Trouvant le vieux maître trop lent et sans doute peu enclin à subir les multiples changements de cap orchestrés, il lui demandera de se retirer et confiera la réalisation à l'un de ses sergents, en l'occurrence Tony Ching Siu-tung, puis à des amis, Raymond Lee, Ann Hui et lui-même. Le film est un spectacle furieusement hallucinant, une vitesse de narration quasi imperceptible pour le spectateur lambda et même les autres, je défie quiconque de raconter cette histoire rocambolesque, une folie visuelle de tous les instants. Ce film aura relancé le genre et de là naîtront tout un tas de rejetons plus ou moins indignes.

Retour ensuite à la production disons plus standardisée avec Spy Games qui comme son titre l'indique, parle d'espionnage. Le film est assez platement filmé par le génial monteur David Wu.

Puis ce sera une suite aux Histoires De Fantômes Chinois. Cette fois, Ching Siu-tung semble disposer de plus de liberté, en résulte un spectacle complètement fou visuellement avec notamment un Jacky Cheunggénial en épéiste cinglé et redoutable, une Joey Wong toujours aussi ravissante et un Tony Leung toujours aussi puéril… définitivement… Le spectacle tend vers plus de folie, mais la poésie est moins présente. Peu importe, ce spectacle est un bonheur de tous les instants comme on voudrait en voir plus souvent en cette période de vaches maigres.

Le duo Tsui Hark / Ching Siu-tung a le mérite d'accoucher d'œuvres fortes et surtout de donner un spectacle visuellement transfigurant.

The Raid, tourné dans la foulée est de ces spectacles fous, ces oeuvrettes totalement dédiées à l'éclate. On y retrouve un casting fort alléchant pour un film tiré d'une BD chinoise dont le héros – un médecin aventurier, une sorte d'Indiana Jones chinois, y combat l'envahisseur japonais – le spectacle est assuré, on ne s'ennuie pas une minute.

 
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