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Tsui Hark : portrait d'un enfant gâté
Essais américains et retour à la maison 1/1 - Page 5
Infos
Auteur(s) : Philippe Quevillart
Date : 1/4/2003
Type(s) : Information
Critique
 
 Liens du texte  
Personnes :
Julien Carbon
Andrew Chan Jun Man
Chang Cheh
Laurent Courtiaud
Ringo Lam Ling Tung
Tsui Hark
Jean-Claude Van Damme
Wong Kar Wai
John Woo
Herman Yau Lai To
Films :
Black Mask
Black Mask 2 : City Of Masks
Histoire de fantômes chinois : Le film d'animation
Double Team
Ebola Syndrome
A toute épreuve
The Killer
Piège à Hong Kong
The Legend Of Zu
Master Q 2001
Time And Tide
The Untold Story
 
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John Woo et Ringo Lam sont à Hong Kong, l'équivalent de ce qu'un Brian De Palma et un William Friedkin sont au cinéma US, c'est à dire deux cinéastes très importants ayant contribué à l'histoire de leur cinématographie. Alors qu'est-ce qui les aura pousser à mettre en scène les maladroites acrobaties de l'acteur belge Jean-Claude Vandamme ? Et bien Tsui Hark aura certainement réfléchi à la chose, et n'hésitera pas à s'engager avec cet acteur plutôt mauvais sur deux polars déjantés, qui à défaut de révolutionner le genre, auront définitivement assis sa réputation de fou furieux.
 
JCVD

Le premier, Double Team est une bouffonnerie complètement déjantée dans laquelle Tsui Hark se met en tête de filmer comme jamais personne n'avait jamais osé le faire auparavant. Sa caméra devient complètement folle, presque incontrôlable, et avouons-le, l'excès de folie tue l'effet escompté. Son film est un ratage monumental, même si la patte de Tsui demeure.

Knock Off

Après avoir mis en chantier un projet d'adaptation animée des Histoires De Fantômes Chinoisavec le réalisateur Andrew Chen, il repartira avec l'idée de défoncer définitivement les barrières du maniérisme dans un joyeux et bordélique film de dingues, Knock Off. Il repart à Hong Kong emmenant l'acteur belge. Encore plus poussé que son précédent essai, ce polar expérimental dans lequel il fouette les attributs de son acteur principal est une sorte d'auto-ratage complètement jouissif. Tsui semble dire « Vous en voulez ? Eh bien je vais vous en donner… ». Au final, il anéantit toutes notions de raison et s'auto-détruit, l'air j'en-foutiste avant de repartir chez lui.

 
Back at home

Son périple américain lui aura au moins permis de récupérer des deniers pour la mise en œuvre de sa prochaine œuvre. La Columbia inaugure sa toute nouvelle branche asiatique en lui confiant la réalisation d'un polar mixant les notions de temps et d'artifices. Son titre sonne comme une explosion TNT – Time and Tide. Magistralement réalisé, ce film signe son retour en son chez lui. Il y fait un constat éloquent, les temps ont changé, les pop-stars remplacent les artistes. Il prend donc deux acteurs à la mèche, et leur fait danser la samba en les faisant accoucher dans la douleur. Il se « venge » de John Woo et de son opéra sauvage Hard Boiled, dans un film mélangeant les styles de Wong Kar Wai et du réalisateur de The Killer, les accommodant à la sauce Tsui Hark. Et voilà ce que donne le résultat d'une opération consistant à mettre les influences de trois génies dans un même film… un objet impalpable ! La cohérence n'est pas au rendez-vous, mes quelle claque visuelle ! Tsui Hark vient de redéfinir les grandes lignes du polar de demain… on parie ?

Time and Tide

Son retour promet encore bien des surprises, des choix complètement inattendus. Comme par exemple confier la réalisation d'un film pour enfant mélangeant personnages réels et personnages de dessin animé dans le style du Roger Rabbitt de Robert Zemeckis, à un roi de la catégorie 3 craspec… autant le dire, un truc inimaginable !… et bien pourtant c'est ce qui va se passer, son projet Master Q 2001 atterrit dans les mains d'Herman Yau le réalisateur de The Untold Storyet d'Ebola Syndrome, soit deux des films les plus écœurants et hallucinés du cinéma de l'ex-colonie. Le résultat est, au-delà de toute attente, une véritable réussite. Réussissant la parfaite symbiose de deux univers, Herman Yau maîtrise totalement et le ton est décontracté et même légèrement un peu acide, juste ce qu'il faut. Une réussite indéniable.
 
Legend of Zu

Tsui Hark a toujours eu en secret le doux espoir de refaire Zu… avec des pesos, alors quand l'occasion se présente, il n'hésite pas un instant. Désormais, il possède une manne financière et un allié de poids avec la Columbia. Ainsi naît Legend Of Zu un film d'une beauté formelle définitive. Malgré quelques concessions au banquier américain en forme de clichés occidentalisant, le film atteint son but, c'est à dire en mettre plein la vue. De ce point de vue, Legend Of Zu est un joyau de trouvailles sur lequel le temps aura, j'en suis persuadé, un effet bénéfique. Dans l'état, il demeure une œuvre saisissante de beauté, très (trop ?) synthétique par moment. Un film qui va vite, très vite, trop vite… un peu comme le premier Zu à son époque.

 
You want a Hero ?

Les scénaristes français Julien Carbon et Laurent Courtiaud ayant déjà officié sur le premier Black Masksont conviés par le maître de la Film Workshop de concocter un scénario pour donner une suite aux aventures du justicier masqué. Ainsi naîtra Black Mask 2, le film par lequel arriva le scandale.

Le film n'est pas encore sorti que l'on entend déjà çà et là des bruits courants sur les énormes difficultés rencontrées par Tsui pour satisfaire les attentes de ses investisseurs. En gros, les producteurs américains lui imposent une certaine vision des choses qui le mettent hors de lui. Tsui est en colère ! Rien à fiche de leur vision erronée de l'héroïsme. L'endoctrinement du public de masse, la complaisance du spectateur lambda à se complaire dans la tambouille artificielle à tendance à l'irriter.

Au final, le film sort en "direct to vidéo" dans une version charcutée. Le résultat est paraît-il catastrophique, jamais Tsui Hark n'est allé aussi loin dans la démesure et le n'importe quoi, des bruits qui courent sur sa mort artistique… Lorsque le dvd sort de ma platine, j'ai l'impression qu'une nouvelle fois les conventions ont été bousculées, loin de moi l'idée de crier au chef d'œuvre à la vision de ce spectacle plutôt bancal… maladroit et inachevé, mais encore une fois, je viens de prendre une claque visuelle ! Je rêve où Tsui Hark se fout littéralement d'une certaine vision de l'héroïsme ? Lui qui a rendu si beaux ses chevaliers volants, lui qui a tant donné au genre, à ses conventions. Il donne aux gens qui veulent lui imposer une certaine idée, une matière à ne surtout pas secouer sous peine d'explosion. Pour Tsui Hark, la matérialisation de l'héroïsme est autre chose que ces catcheurs représentant de l'artificialité dans l'inconscient occidental. Alors sans être un chef d'œuvre, ce film demeure un spectacle fort jouissif et un constat (décharné) des aspirations d'un homme à qui l'on a ôté le libre arbitre. Ils sont fous ces occidentaux… Tsui Hark est un chien fou et on lui enlève l'objet qu'il détenait. Les grands argentiers n'ont encore rien compris…

Pour continuer de vivre artistiquement, il lui faudra désormais tenter une nouvelle fois de bousculer les conventions ou peut-être de revenir à une certaine idée du cinéma. L'homme en est capable.

 
And now ?

Maintenant (en 2003), Tsui sifu, sachez que tous les fans de l'univers vous attendent sur le terrain de la refonte des genres, sur un terrain glissant que vous avez si souvent foulé. Pourquoi ne pas remettre sur pied vos projets de réactualiser le thème du sabreur manchot comme le fit en son temps Chang Cheh ? En toute évidence, la grande Hong Kong a besoin de vous pour s'affirmer de nouveau comme un lieu où tout est possible.

La suite à venir....

 
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