1/ Sha Po Lang de Wilson Yip (2005)
SPL fut un coup ce pied monumental dans l’industrie du cinéma Hongkongaise. Si le film ne connut pas un très grand succès au box-office, il n’en est pas moins une œuvre forte, réconciliant HK et film d’action. SPL n’était pourtant pas un projet attendu : fin 2004, alors que la qualité du cinéma de genre Hongkongais connaissait une forte baisse qualitativement parlant depuis 3-4 ans, une production se montait avec comme accroche un face à face Donnie Yen Vs Sammo Hung, soit deux grands spécialistes du cinéma martial. Avec Wilson Yip aux commandes, ont ne s’attendaient pas à un résultat transcendant. La suite on l’a connait : marché du film de Cannes 2005 : SPL explose à la face des spectateurs : plus qu’un film de kung fu, l’œuvre est un polar noir, sans concessions, ultra-violents, bien joué et bien mené, traversé d’affrontements d’anthologie qui propulseront littéralement Donnie Yen au rang du chorégraphe Hongkongais le plus en vue. Grand connaisseur des arts martiaux, l’homme a mélangé plusieurs influences (free fight, combat type HK, combat type Ong Bak) pour un résultat dépassant toutes les plus folles espérances et faisant de SPL le film de genre made in HK le plus réussi depuis Time and Tide (2000).
2 / Time and Tide de Tsui Hark (2000)
Piège à Hong-Kong n’aura eu qu’un seul mérite : avoir été pour Tsui Hark un galop d’essai et d’expérimentation pour son Time and Tide.
Film fou et dense (une seule vision ne suffit pas pour comprendre l’intégralité du récit et replacer dans sa tête tous les personnages et détails importants du film), Time and Tide est une œuvre pleine de bruit et de fureur qui sent bon le cinéma HK de la grande époque. De polar allant à toute vitesse dans la première heure, le film bascule vers un gunfight movie ahurissant dans les dernières 45mn enchaînant non-stop des fusillades qui font du bien par où elle passe. Hark expérimente à tout va durant tout le film et nous offre un pur morceau d’anthologie de 10 mn (la scène d’action dans l’immeuble, grandiose). Après deux douloureuses expériences Américaines, Tsui Hark est revenu dans son fief avec toute la hargne nécessaire pour mener jusqu’au bout ce sublime Time and Tide. Tout simplement incontournable.
SPL
3 /Fearless/Frère d'armes de Ronny Yu (2005)
Dire que l’on attendait au tournant cette adaptation cinématographique de la vie de Huo Yuanjia relève d’un euphémisme. Fearless était le film de tous les paris : livrer un kung fu pian réussi, traiter le personnage de Huo Yuanjia avec respect sans trahir ou oublier les moments clés de sa vie et enfin redonner à Jet Li toutes ses lettres de noblesse perdues au milieu de productions Américaines tournant à vide.
Pari réussi, Fearless est un film de kung fu classieux à la reconstitution parfaite, au casting qui sonne juste et aux combats classiques mais impressionnants. Si l’on peut regretter le fait que Yuen Woo Ping utilise trop souvent les câbles, le spectacle martial est à la hauteur, assuré par un Jet Li en très grande forme qui a retrouvé toute la splendeur et la grâce qui l’animaient lorsqu’il tourna les Il était une fois en Chine ou Fist of Legend. Fearless est le digne héritier de ces chefs-d’œuvre.
4/ Shaolin Soccer de Stephen Chow (2001)
Stephen Chow se tournant vers l’occidental au moyen d’un humour plus universel. Si le projet avait de quoi faire peur, à l’arrivée Shaolin Soccer est une comédie qui fait intégralement mouche et qui s’impose comme le meilleur film de l’acteur-réalisateur. Pur Olive et Tom like, Shaolin Soccer est hilarant du début à la fin, proposant de plus des scènes de foot explosive et fort bien réussi en termes d’effets spéciaux. Malgré le budget alloué, Chow ne se prive pas de ses petites pointes d’humour noir et de sadismes habituelles. Généreux et tordant, Shaolin Soccer est un des films culte de HK qu’il faut voir et revoir sans hésitations.
5/ New Police Story de Benny Chan (2004)
Je ne pouvais faire ce top sans y mettre un film de Jackie Chan. Et pourtant, malgré la baisse significative de la qualité de ses films, l’homme reste un des personnages clés du cinéma de Hong-Kong.
New Police Story restera peut-être (malheureusement) comme son dernier grand film. Car oui, New Police Story a beau être bourré de défauts, il est un grand film dans la carrière actuelle de Jackie Chan. Véritable remise en question de son style, New Police Story est un chapitre sombre de la sage Police Story, se rapprochant volontiers du Crime Story de Kirk Wong. Polar noir qui montre la décadence de Chan, New Police Story est aussi un retour à l’action spectaculaire pour l’artiste. Sûrement conscient d’avoir incroyablement déçu son public en allant faire le pitre dans des œuvres faiblardes, l’acteur – chorégraphe a repris du poil de la bête et nous offre un véritable feu d’artifice de cascades, fusillades et combats où l’homme paye incroyablement de sa personne. New Police Story n’est pas une œuvre parfaire (un ton trop d’jeunes, quelques longueurs, raccourcis scénaristiques énormes) mais dès qu’elle se concentre sur Chan ou sur l’action, elle fait instantanément mouche. |