Fearless de Ronny Yu (2005)
Après la vague de Kung Fu en costumes qui a submergé les salles obscures de Hong Kong au début des années 90, il avait fallu que le genre connaisse une petite pause productive bien méritée. Un peu plus de 10 ans plus tard, le genre revient en grande pompe avec ce Fearless, le meilleur film de son auteur depuis Jiang Hu. Comme beaucoup d'œuvres post rétrocession, Fearless est un savant mélange de savoir faire. L'expérience cinématographique hongkongaise, les incroyables ressources de Chine Continentale en hommes, matériels et paysage et des techniques de production à l'Américaine. Une world culture cinématographique qui n'a pas que des réussites mais atteint ici le sublime grâce à un parfait esprit de collaboration et de compréhension mutuelles.
Jade Goddess of Mercy de Ann Hui (2004)
Une des nouvelles directions prises par le cinéma de Hong Kong pour trouver un second souffle est d'orienter sa production vers le marché de la Chine Continentale. Une des meilleures illustrations de ce phénomène n'est pas à chercher du coté des blockbusters à la Zhang Yimou mais dans ce petit métrage modeste de la vétérante Ann Hui. Tourné en Chine avec un casting essentiellement Chinois, sur la base d'un roman publié en RPC, ce long métrage propose une narration éclatée pour mieux mettre en valeur ses personnages réalistes, écorchés par la vie. Profiter des nouvelles possibilités de l'ouverture de la Chine continentale tout en conservant un véritable contact avec ses habitants, une façon de faire juste que certains cinéastes actuels devraient travailler davantage.
Shaolin Soccer de Stephen Chow/Lee Lik Chi (2001)
Si il y a bien un homme qui n'ait pas souffert de la crise de l'industrie du milieu des années 90, c'est la super star comique Stephen Chow. Tout au plus a-t-il ralenti son rythme de production mais chacun de ses films demeure un événement auquel le public répond systématiquement présent. Shaolin Soccer était donc un succès prévisible, utile à l'industrie dans son ensemble, mais sa qualité artistique l'était beaucoup moins. Chow et Lee signent une comédie ultra dynamique où le délirant (le Mo Lei Tau) côtoie les émotions les plus sincères (certaines séquences entre Chow et Vicky Zhao). Tout l'esprit du cinéma de Chow en un seul film somme.
Legend of Zu de Tsui Hark (2001)
Il est loin le temps où Tsui Hark dominait le box office de l'ex colonie. Le milieu des années 90 a vu le cinéma du barbichu s'éloigner irrémédiablement des attentes du public local HK. Hélas, ce n'est pas Legend of Zu qui aura modifié ce triste constat. Et pourtant… Réponse de Tsui Hark à la nouvelle trilogie de Star Wars de George Lucas, cette suite de Zu, Les Guerriers de la Montagne Magique est un film univers. Jamais le monde du Wu Xia Pian n'aura été aussi visuellement esthétique, jamais les pouvoirs des différents protagonistes n'auront été aussi impressionnants, jamais la réalisation d'un tel métrage n'aura été aussi fluide. Avec Stormriders, Legend of Zu confirme la viabilité artistique des Wu Xia Pian à images de synthèse, n'en déplaise aux plus grincheux !
Tempting Heart de Sylvia Chang (1999)
Malgré les difficultés croissantes pour produire des films dans le cadre d'une industrie cinématographique en reconstruction, quelques courageux persistent et signent. Parmi eux, on dénombre un nombre important d'acteurs. Une des plus intéressante de cette frange est assurément Sylvia Chang. Avec Tempting Heart, Chang signe une de ses œuvres les plus abouties, un mélodrame romantique aux émotions à fleur de peau, intimiste et bouleversant. La preuve que cinéma de Hong Kong (et par extension Chinois) n'est pas que violence et blockbusters spectaculaires. |