Arthur Wong : Oh, les accidents arrivent toujours. Je me bats constamment pour trouver un bon système pour les films de HK, car je n'aime pas la façon dont vont les choses. Je cherche un nouveau système pour protéger nos équipes techniques. J'ai vu de nombreuses fois des techniciens blessés lors d'accidents ou lors de crashs de voitures pendant le tournage de courses poursuites. Récemment dans le film de Stanley Tong [Il s'agirait de The Myth, 2005, ndlr], un des premiers assistant-réalisateurs s'est cassé les orteils et a du partir à l'hôpital.
J'avais mal pour lui. Nous sommes issus d'un système d'esclavage. Par le passé, quand un réalisateur voulait un mouvement de grue ample, n'ayant pas de grue, on attachait un cadreur qui tenait une caméra et on le suspendait pour obtenir l'effet souhaité.
J'ai moi-même heurté un mur une fois. Sur le plateau, il y avait un
bâtiment à deux étages avec des fenêtres, et je devais voler en tenant la caméra et en entrant par la fenêtre. Mais le câble n'était pas prévu pour m'envoyer par la fenêtre dont je me suis heurté au mur adjacent. Et j'ai dû protéger la caméra quand je me suis rendu compte que j'allais
m'écrasé à la dernière minute. J'ai tenu la caméra et j'ai tourné mon épaule vers le mur. Heureusement, je n'ai pas été blessé.
Une autre fois, sur A Chinese Ghost Story 2, j'étais suspendu depuis une grosse grue au dessus d'un
ravin de 30m. Je devais éviter le côté. Mais ils ont mal calculé mon poids et centre de gravité et quand j'étais dans le harnais, avec la caméra et les batteries, j'étais trop lourd. Quand on m'a hissé, j'étais la tête à l'envers. C'était angoissant. Et il était très dur de me ramener lorsque j'étais retourné. Les gens ont dû s'approcher tout au bord
du ravin pour me rattraper.
Il y a une grande différence donc entre le système d'ici et celui
d'autres pays. Quand je travaillais sur les productions internationales, ils avaient une
assurance complète pour nous. Si vous demandez pourquoi les films de HK n'ont pas d'assurance du tout, la plupart des producteurs diront qu'ils n'ont pas le budget pour. "Notre budget est trop petit pour couvrir tous les accidents." Mais c'est quelque chose de très très mauvais je pense.
|