Arthur Wong : En fait 36th Chamber of Shaolin était mon troisième ou quatrième film, le premier traitait de criminels [il s'agirait de Arson - The Criminals, Part III.
ndlr]. [Mais] ce n'était pas Shaolin Mantis.
Le second film était en fait un film à effets spéciaux, une sorte de film avec Bouddha. Trois Bouddhas apparaissaient dans la même image et pour cela il nous fallait doubler ou tripler l'exposition et chronométrer la pellicule. On n'avait pas d'enregistreur ni de vidéo. On écrivait seulement le numéro du métrage et on levait la main pour signaler aux acteurs leur tour. C'était nos effets spéciaux.
Et c'est ce qui a contribué à ma renommée dans le métier. Lau Kar Leung, l'un des grands réalisateurs, n'était jamais satisfait du cadreur, et il demandait toujours à la Shaw Brothers d'embaucher des cadreurs japonais. Ils lui ont parlé d'un jeune nouveau (moi) qui démarrait et lui ont demandé d'essayer. Ils lui ont dit : "De toute façon le plateau est déjà là, et vous n'avez pas besoin d'arrêter
le tournage. Si vous ne l'aimez pas, vous pouvez le virer dans trois jours." Et donc j'y suis allé. C'était une grande épreuve.
Mais une fois que je suis arrivé, M. Lau était fortement impressionné. A l'école, j'ai étudié la gymnastique et je savais faire des sauts et je m'étais aussi entraîné plusieurs années aux arts martiaux. Donc mes mouvements avec la caméra était toujours synchrones avec ceux des acteurs. Parce que je savais pratiquer le kung fu, chaque mouvement de caméra était synchronisé sur le mouvement de l'acteur. Quand le film est sorti, les gens disait que la caméra faisait du kung fu ! Dès lors, j'étais le
"jeune gars sous l'autorité" de M. Lau, ce qui veut dire que je n'avais à travailler que pour lui. |