Denis : Le ciné HK et moi c’est une grande et intouchable histoire d’amour. Malgré mon jeune âge (quoique plus tout jeune), je n’ai pas découvert le ciné HK avec l’avènement du DVD et la sortie de Tigre et dragon mais bien plus tôt.

Vers mes 4-5 ans je suis rentré par hasard dans le salon alors que mon grand frère regardait un film : le choc, devant moi se jouait la scène finale de La fureur du dragon, le combat dans le colisée. Mon sang n’a fait qu’un tour et les cris du petit dragon me provoquèrent la chair de poule. Premier signe de contamination. Voyant que j’étais comme un fou devant la scène, mon frère me montra tous les Bruce Lee. Gros traumatisme j’ai envie de dire. Mais surtout je découvris ma scène culte du cinéma : le combat contre Abdull Jabbar, immense morceau de bravoure qui plastiquement demeure inégalé dans le ciné martial.

Direction été 1993 : le jour de mes 10 ans, je passai une superbe journée avec mon frère, qui en guise de cadeau, m’offrit un film intitulé La hyène intrépide. Je me rappellerai toujours de sa phrase « tu aimes les Bruce Lee, donc tu devrais aimer ce film que j’ai loué il y a longtemps ».

Boîtier rouge avec photo alléchante (les plus vieux se souviendront de la collection Delta Vidéo), acteur principal Jackie Chan. En deux jours je me suis regardé le film 5 ou 6 fois sans compter les fois où je ne regardais que les scènes d’action. Le choc ! En un week-end je découvrais à la fois le kung fu old school (qui est mon genre favori) avec son rythme de barge (toutes les 3 mn un combat de 6 mn) ainsi que Jackie Chan, artiste dont j’allais littéralement tomber amoureux et qui allait m’accompagner minimum une fois par semaine durant les 4 ans qui ont suivi. Car j’avais bien compris que le numéro sur la tranche de la cassette correspondait à une collection. Collection que je me devais de posséder. Et une autre salve ne mit pas longtemps pour me mettre de nouveau KO. Le grand frère avait loué également à l’époque Le magnifique avec Jackie Chan et bien entendu il me l’offrit. Nouveau choc frontal, je n’en pouvais plus, Jackie Chan m’obséda littéralement, je voulais voir tous ses films (Project A, Police story, La danse du lion, Le Chinois se déchaîne, tout simplement des films cultes, archi cultes pour ma part !).

C’est à cette même époque vers mes 11 ans que mon frère loua un film d’action en s’empressant de me dire que ça pouvait m’intéresser. C’est ainsi que j’ai compris que ce n’était pas seulement Bruce Lee et Jackie Chan qui me provoquaient des spasmes mais tout simplement le cinéma d’action made in HK. Mon frère a très vite compris que me montrait à 11 ans le A toute épreuve de John Woo fut une grosse erreur. Car à partir de ce moment là je n’avais plus qu’un seul mot d’ordre dans la tête : CINEMA (et plus particulièrement en provenance d’HK). A toute épreuve fut vraiment une claque monstrueuse, ses ralentis beaux à chialer, cette musique inoubliable, ses moments de grâce, cette rage, cette jaquette on l’on y voit un type tenir un énorme fusil à pompe dans une main, un bébé dans l’autre. Je n’en pouvais plus, il fallait que j’en découvre plus.

Eté 1997 : le cinéma commençait à m’handicaper sérieusement. Ne pensant qu’à bouffer de la péloche, je demandai à mon frère comment je pourrais asseoir ma soif de films. En deux simples mots, celui-ci traça toute mon adolescence (avec les grosses soirées bien arrosées entre potes) «Vidéoclub et Mad movies». Les grandes vacances 1997 furent un gros tournant pour mon apprentissage du ciné HK : d’une part je découvris une deuxième maison, je passais parfois des après-midi entiers à scruter toutes les VHS que pouvait offrir le vidéoclub. J’ai saisi dès ma première location tout ce que pouvait m’offrir un tel endroit (avec le système des 3 cassettes louées, la 4 ème gratuite) et je suis rentré dans le vif du sujet en louant The killer de John Woo puis ce qui restera à tout jamais comme mon plus grand choc cinématographique : MON FILM PREFERE, Heroes of the East !!

Et là ce fut parti pour la fête : Les 3 Syndicat du crime, Une balle dans la tête, Il était une fois en Chine, Black Mask, Project S, Shanghai express, City on fire... En tant qu’amoureux du kung fu old school, je compris assez vite ce que le terme débile « films de karaté » pouvait renfermer. Et bien entendu je n’avais toujours pas quitté la planète euphorie : Les 6 épreuves de la mort, Les mercenaires du kung fu, Les 4 vengeurs de shaolin, Le roi de shaolin, L’homme de Hongkong, Le chasseur de ninja… Je commençais sérieusement à me pencher sur le kung fu old school.

L’autre suggestion de mon frère est, 10 ans après, toujours aussi forte. Avec Mad Movies et son défunt jumeau Impact, je découvris un guide sur le cinéma de genre et grâce à des personnalités telles que Marc Toullec, Julien Carbon, David Martinez, Rafik Dfjoumi puis plus tard Julien Sévéon, je pris connaissance d’un tas d’informations sur le ciné HK (et Asiatique en général). C’est d’ailleurs grâce à une pub dans le magazine que j’ai connu le HK Mag. Etant à ce moment-là au collège, je n’avais pas toujours les sous pour m’acheter le magazine et ses VHS. Autant dire que quand j’avais les moyens de me prendre une VHS chez eux (si je me rappelle bien, c’était de l’ordre de 150-175 FF), je restais pendant une heure dans le rayon de la FNAC pour faire mon choix. J’ai ainsi pu découvrir dans des copies sublimes Miracle Fighters, Hand of Death, Eastern Condors, L’auberge du dragon, Zu, Prodigal Son…

Bref, ma vie de cinéphile suivait son cour jusqu’au début de l’année 2001 où je commençais sérieusement à en avoir marre de ne pas avoir beaucoup de documents sur le kung fu old school. Tous les autres genres oui, mais celui-là rien. La chance étant avec moi, car une après-midi, je vis dans la vitrine d’une bouquinerie une couverture assez pertinente pour mes yeux : Tigres et dragons, les arts martiaux au cinéma de Christophe Champclaux. Avec en couverture l’affiche originale de La nouvelle fureur de vaincre. J’avais devant les yeux ma bible, mon guide. Suite à son achat, je fantasmais fortement sur une quantité astronomique de films : je découvris la Shaw Brothers, Chang Cheh, Angela Mao et surtout Lau Kar Leung. J’avais enfin à ma portée une vraie documentation sur le sujet. Je changeai de vidéoclub et trouvai dans d’autres des chefs-d’œuvre du genre tels que La rage du tigre, La main de fer, Le dieu de la guerre. Dès lors, l’acquisition de ce bouquin, le kung fu old school fut vraiment ma quête du graal.

De 2001 à 2003 je continuai à écumer les vidéoclubs qui fermaient les uns après les autres et étant en âge de travailler l’été, je pus me racheter l’intégralité des HK mag et énormément d’ouvrages de cinéma (Asiatique ou non). En plus de me constituer ma collection DVD, support qui émergeait alors en France.

Début 2004 : arrêt de la fac donc temps libre et acquisition d’un PC performant. Autant dire que j’ai vite compris l’utilisation des sites de vente en import. Et là ce fut parti pour une joie de tous les instants : je pouvais enfin découvrir quantité de kung fu old school, de perles made in HK. Des centaines de titres, des films attendus depuis 6-7 ans, des grosses surprises inattendus, le bonheur tout simplement !! Bref, je pourrais parler pendant des heures du ciné HK (du ciné tout court), c’est vraiment ce qui me plaît le plus au 7ème art. Bruce Lee, Jackie Chan, Liu Chia Liang, John Woo, Tsui Hark, Jet Li, King Hu… Des artistes d’exception !

Quelques 2-3 ans plus tard, en 2004 pour être précis, disposant de beaucoup de temps libre (air connu : l’étudiant qui lâche la fac…), je me mis à énormément fréquenter les forums de cinéma (HK Mania, Mad Movies…) et par une agréable coïncidence, le forum HKcinemagic venait de faire peau neuve en mai 2004. Je m’y suis inscrit rapidement et j’ai de suite compris que c’était là où je me sentais le mieux : les membres (à l’époque, la plupart faisaient partie du site) étaient accessibles, chaleureux, toujours prêts à fournir des renseignements. De plus, c’est avec une immense joie que je découvris que le forum HKcinemagic était un (le ?) des plus grands repères de fans de Kung Fu old school, mon genre favori du cinéma HK.

De discussion en discussion, un des responsables du site, Jean-Louis Ogé, me proposa de faire une critique d’un livre (Jackie Chan, À la force des poings d’Eric Faber pour être précis). D’abord intimidé, n’ayant jamais écrit de critiques, je relevai le défi et me mis le lendemain au boulot afin d’écrire un petit article digne de ceux du HKcinemagic. Le jour même où j’écrivis mon texte (le 9 juin 2004), il est mis en ligne par un Jean-Louis qui me proposa de collaborer au site. Peu après, il m’invita en avant-première à me promener dans les coulisses de la base, site mythique sur lequel les membres bossaient depuis un bout de temps avec pour objectif d’offrir la base de données la plus complète sur le cinéma HK (elle ne fut mise en ligne qu’en novembre de la même année). En découvrant cette incroyable somme d’informations, je compris que le HKcinemagic était LE site Français sur le cinéma HK.

J’apportai ma modeste contribution à la base en recherchant le plus possible tous les titres alternatifs français des films de Kung Fu des années 70 et 80. Aidé par plusieurs mordus du genre (Drélium, Dao, Abdelali…), nous avons essayé d’être le plus complet possible, même si nous sommes loin d’avoir retrouvé tous ces titres alternatifs.

J’ai également écrit des critiques de films (principalement des Kung Fu old school), même si je n’ai pas toujours disposé du temps que j’aurais voulu pour en écrire plus à cause de mes études (bouh l’excuse bidon)).

Là est la grande force du HKcinemagic, chacun peut y apporter sa modeste contribution avec ses moyens et ses forces.

Ces petits dossiers offrent aux non connaisseurs un rapide panorama des grands genres populaires du cinéma HK. Passé cette introduction, les lecteurs peuvent naviguer sur les pages du site qui les intéressent, la multitude de liens au sein d’une page facilite aisément les recherches.

Bien entendu on peut toujours améliorer un site Web, mais globalement le HKcinemagic est très actif et surtout essaye toujours d’offrir du nouveau, beaucoup de mises à jour.

Une fois accro au cinéma HK, on ne peut plus s’en débarrasser, il nous faut toujours voir plus de films.