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Interview Roy Horan : acteur et producteur gweilo à HK
La Chinese Connection 1/1 - Page 1
Infos
Auteur(s) : Arnaud Lanuque
Date : 13/3/2006
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Jackie Chan
Roy Horan
Hwang Jang Lee
Bruce Lee
Bruce Li Siu Lung
Ng See Yuen
Corey Yuen Kwai
Films :
Story of the Dragon
Le Chinois se déchaîne
Snuff Bottle Connection
Studios :
Golden Harvest
Lexique :
Taekwondo
 
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Page 2 : Un occidental dans l'ombre de Jackie Chan


Visage étranger inoubliable à cause de son look de Jesus, apparu sur les grands écrans de Hong Kong dans les années 70/début 80. Roy Horan avait complètement disparu de l'industrie avec les années 90. C'est à l'université polytechnique de Hong Kong que l'on retrouve cet homme au parcours atypique. Devenu professeur, l'ancien acteur n'a pas perdu sa passion, acquise de haute lutte, pour le cinéma. Au cours de ce long entretien qu'il nous a accordé, il se montre constamment chaleureux et amical, content de pouvoir partager les nombreuses anecdotes qu'il connaît.

Bruce Lee's Secret

HKCinemagic : Comment avez-vous intégré l'industrie cinématographique asiatique?
Roy Horan : Voilà comment ça s'est passé… J'étais au Japon pour aider un ami proche dans son travail, un ami américain qui était resté au Japon après la guerre de Corée. A cette époque un studio japonais, Toei, m'a demandé ainsi qu'à mon compagnon de voyage, un autre ami, de faire des essais pour un film car nous étudiions tous les deux le karaté et le Shorinji Kempo. Je n'étais pas vraiment intéressé mais j'ai assisté aux essais de mon ami pour ce film avec Yamashita Tadashi, un célèbre acteur de films de karaté japonais, en vedette. Plus tard je suis resté là pour les voir tourner quelques scènes…
 
HKCinemagic : En quelle année était-ce ?
Roy Horan : Probablement aux environ de 1974. je n'étais pas vraiment intéressé par le métier d'acteur, ce n'était pas mon truc. Ensuite, je suis allé à Taïwan et j'ai étudié le kung fu avec un type nommé Larry Tan qui enseigne aujourd'hui à New York. Les gens l'appellent maintenant Maître Tan. J'étais avec Larry quand un jour il arriva avec une proposition : « Ils vont tourner un film à Taïwan, ça t'intéresserait de venir et d'y jeter un coup d'œil ? », j'ai répondu, « pas vraiment ». Alors Larry a dit : « il y a plein d'étrangers, ce serait quand même drôle de voir ça ! », « bon d'accord ! » ai-je répondu. Je suis donc allé sur le tournage de Bruce Lee's Secret pour me divertir. Alors que j'étais là, le producteur est venu voir Larry et lui a demandé : « est-ce que ton ami sait se battre ? » tout ça en mandarin, langue dont je ne comprenais pas un mot à l'époque. Sans hésiter Larry a dit « oui », donc le producteur a demandé si je voulais prendre quelques coups dans son film. J'ai négocié un prix qui était ridiculement élevé juste parce que je n'étais pas intéressé mais le producteur l'a accepté sans hésitation. Alors j'ai pris quelques coups par un type qui ressemblait à Bruce Lee et qui s'appelait Ho Chung Tao (Bruce Li), et je me suis écroulé au sol comme mort. Environ un jour après, j'ai eu un appel du même producteur qui me proposait un rôle avec dialogue dans son film. J'ai été très surpris : « mais je suis déjà mort, non ? », « ne vous inquiétez pas c'est pour un autre personnage » a-t-il dit [rires] « désolé mais j'ai toujours la même tête ». Pour finir j'ai fait la scène ; et puis il a encore fait appel à moi, cette fois il m'a demandé si je voulais jouer l'un des méchants principaux ! J'étais un peu perdu, « mais qu'est-ce que c'est que ce scénario ? »… me demandant s'ils ne l'inventaient pas au fur et à mesure. Donc j'ai fini par jouer de multiples rôles dans ce film. Je me disais que ce serait un flop au box office. Cependant, à l'époque, le public était intéressé par ces histoires du genre Bruce Lee. Le film s'est avéré être un succès à Taiwan et apparemment à Hong Kong aussi. Je suis sûr que ça l'a aussi été pour le producteur qui avait investi très peu d'argent. Quand il a été projeté pour la première fois je travaillais en Australie et je ne savais pas qu'il était sorti. J'avais prévu de retourner à Taiwan pour apprendre le chinois. Le producteur m'a écrit juste avant que je ne quitte l'Australie pour me proposer de tourner dans un autre de ses films. J'ai répondu quelque chose comme : « Oui, non merci… je reviens juste pour apprendre le chinois ». J'ai traîné quelques mois à Taiwan et un autre producteur, Lee Man Yau, m'a contacté pour jouer dans Snuff Bottle Connection. Finalement ce film s'est avéré être mon ticket d'entrée dans l'industrie cinématographique hongkongaise. En quelque sorte c'est Bruce Lee's Secret qui m'a fait entrer en contact avec Hwang Jang Lee. Il a aussi joué dans Snuff Bottle Connection qui a été tourné à Taipei en 1977.
 
Snuff Bottle Connection
HKCinemagic : Dans ce film vous jouez un diplomate russe rusé.
Roy Horan : [rires) Oui, un diplomate russe rusé… Je ne sais pas… J'ai toujours fait les Russes… ou des types dans le genre ! A l'époque, dans le monde, les Russes représentaient les méchants, donc pourquoi ne pas me donner ce rôle. J'avais une barbe, un long nez et je collais à l'image. [rires]
 
HKCinemagic : Qu'avez-vous apporté à la création de votre personnage dans Snuff Bottle Connection ?
Roy Horan : Eh bien, en fait, si l'on parle d'acteurs étrangers ayant une influence sur la construction de leur personnage il faut dire que ça n'existait pas dans les films chinois. On avait déjà de la chance lorsque l'on comprenait le dialogue avant de tourner. Il y avait des problèmes de copyright avec les scénarios qui touchaient même les acteurs locaux. Si le scénario d'un producteur ou d'un réalisateur était vu par un concurrent, le scénario ou l'idée principale apparaissait sur les écrans avant qu'ils aient fini de tourner l'original. Afin de sauvegarder leur investissement les producteurs gardaient donc le scénario et ne le délivraient que scène par scène aux acteurs. Bien sûr le réalisateur connaissait le scénario mais les acteurs n'avaient qu'une idée générale de ce que leur personnage était supposé penser, ressentir et faire… car ils n'avaient pas accès au script en entier. C'était pour se protéger. Donc, bien sûr, quand vous en arrivez aux étrangers… vous savez ils sont là juste pour… comment dire, pour le spectacle. Généralement ça se passait de cette manière : vous arriviez sur le plateau, ils disaient : « OK, ce sont les vêtements que vous porterez, c'est votre maquillage, vous êtes un méchant Russe, voici la situation dans laquelle vous êtes pour cette scène et nous voulons que vous disiez « X Y Z » ». Si vous ne compreniez pas le mandarin et qu'ils n'arrivaient pas à comprendre votre anglais, ils vous faisaient compter les syllabes chinoises dans le dialogue… 10 syllabes, OK, donc comptez avec conviction : « un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix »… et ils vous doublaient en Chinois. C'était un peu ridicule. Mais je suppose que compter dans une rage incontrôlable doit avoir en quelque sorte des effets thérapeutiques à long terme.
 
 
HKCinemagic : En ce qui vous concerne, spécifiquement sur ce film, avez vous eu du texte ?
Roy Horan : Je parlais la plupart du temps en anglais bien qu'il y ait eu un peu de mandarin simple. Parce que je comprenais assez le mandarin, un membre de l'équipe pouvait me lire le dialogue chinois et alors, en faisant correspondre les syllabes j'avais un équivalent en anglais. C'était vraiment la seule manière de satisfaire aux exigences du doublage en chinois et d'éviter de compter car vous ne pouvez pas jouer convenablement.
 
HKCinemagic : Donc cela vous a rendu plus intéressant pour les producteurs.
Roy Horan : Oui, parler chinois était un gros avantage car je pouvais discuter avec les réalisateurs et avoir un retour sur mon jeu… quelquefois positif, quelquefois moins mais au moins il y avait une communication !
 
HKCinemagic : Pouvez-vous nous confirmer l'identité de deux collègues étrangers dans le film ?
Roy Horan : OK, le premier portait une perruque, c'est ça ?
 
 
HKCinemagic : Oui.
Roy Horan : C'était le type que Larry voulait que je vienne voir dans Bruce Lee's Secret car il avait tourné dans un bon nombre de films taiwanais. Son nom chinois était « Dragon-quelque chose »… Tang Long, je pense. Je crois que l'autre type, le plus costaud, avait été recruté dans un dojo local. Je ne l'avais jamais vu jouer ailleurs.
 
HKCinemagic : Au milieu du film vous faites une courte mais intéressante démonstration d'arts martiaux. Mais étonnamment votre combat final est très court ce qui est assez décevant.
Roy Horan : Eh bien, il y a une bonne raison à ça. Dans cette histoire ils voulaient que les gentils aient vraiment l'air de bons à l'écran. Logique, non ? Donc dans cette optique ils devaient trouver le type le plus méchant possible pour les combattre. Pour ce film ce fut Hwang Jang Lee. Il avait les compétences martiales et il était asiatique. N'importe quel autre acteur qui risquait d'éclipser les bons (ou le méchant parfait pour le marché) était un inconvénient pour l'histoire… ou pour le portefeuille ! ça aurait distrait le public. Je ne dis pas que je suis meilleur que Hwang Jang Lee, ou quelque chose comme ça, mais n'importe quelle performance que j'aurais pu accomplir, spécialement dans une scène finale, aurait nui au casting principal. Bien sûr, ça a été une déception car mon personnage avait des scènes d'action intéressantes et tout cela finissait en queue de poisson dans le combat final. Je suppose qu'ils ont dû penser que ça mettrait en valeur les acteurs principaux, « regardez, ce méchant Russe est un grand artiste martial mais voyez comment ils arrivent à le battre en 5 secondes ». Basé sur l'histoire, ça ne marche pas vraiment. Je crois que c'est un problème de scénario, les réalisateurs travaillent souvent avec des stéréotypes et ne tiennent pas toujours compte des capacités des acteurs et de comment ils pourraient les utiliser.
 
 
HKCinemagic : Donc il n'y avait pas d'autres scènes de combat qui auraient été coupées ?
Roy Horan : Non, non. C'était prévu comme ça. Ils avaient décidé que je mourrais vite et que le combat principal serait contre Hwang Jang Lee. Il y a d'ailleurs une histoire assez drôle qui s'est passée durant le tournage. Vous connaissez Corey Yuen?
 
HKCinemagic : Bien sûr.
Roy Horan : Il était cascadeur sur ce film. En fait il était aussi ma doublure. J'ai été désolé pour lui mais maintenant ça semble assez drôle. Pour ce film le budget était assez bas. Pendant le tournage il faisait très chaud, presque 40°. Je devais porter un costume russe avec un épais manteau en laine, des pantalons très chauds etc. A cause du petit budget ils n'avaient fait qu'un costume. Donc, je suis là en train de me battre, de transpirer… et les étrangers quand ils transpirent sentent un peu différemment des Chinois (rires) Corey Yuen devait faire quelques cascades pour moi. Donc il devait porter mon costume puant et trempé de sueur, c'était horrible pour lui. (rires) Je crois qu'il a dû faire appel à beaucoup de concentration afin de garder l'esprit focalisé sur les cascades dans ces conditions. (rires)
 
Snake in the Eagle's Shadow
HKCinemagic : Ensuite vous avez tourné Snake in the Eagle's Shadow (Le Chinois se déchaine). Comment avez-vous intégré le film?
Roy Horan : Hwang Jang Lee, qui était apparu dans Bruce Lee's Secret, ne savait parler ni chinois ni anglais. Le producteur l'a logé dans son appartement pour faire des économies. Hwang Jang Lee, mis à part quelques Coréens à Taiwan, n'avait pas beaucoup d'amis. J'avais envie de le rencontrer car je trouvais que ses capacités martiales étaient assez exceptionnelles. C'était aussi un penseur. Je me souviens de nous assis, essayant de communiquer sur le Taekwondo dans les films…et moi ne pouvant pas dessiner. Nous dessinions différentes choses et il me disait le mot en coréen. Alors je lui disais en chinois et en anglais. Nous avons communiqué ainsi pendant quelques temps. Au moment où Snuff Bottle Connection a commencé nous savions que nous allions travailler ensemble. Nous avons pris la décision qu'il m'enseignerait le Tae Kwon Do, que j'apprendrais son style. A cette époque Hwang Jang Lee habitait toujours dans l'appartement du producteur de Bruce Lee's Secret . Je venais chez lui à 5 heures du matin, tous les jours, je le tirais du lit, nous allions sur le toit du bâtiment et pratiquions le Tae Kwon Do quelques heures. Alors nous déjeunions du pain et de la soupe de tofu. Nous faisions ça tous les jours, 7 jours sur 7 et sommes devenus de bons amis… sans parler de la nourriture !

Maintenant venons-en à Snake in the Eagle's Shadow… Je ne voulais pas vraiment être un acteur. Je faisais ça seulement pour m'amuser et pas pour me faire de l'argent. Je ne pensais pas à m'impliquer dans l'industrie cinématographique et je devais quitter Taiwan car mon billet d'avion arrivait à expiration. J'avais décidé de retourner au Canada, mes sacs étaient faits, j'étais prêt à partir. En fait le billet arrivait à expiration le lendemain. Cette nuit là, j'ai eu un coup de fil de Hwang Jang Lee.

- Il m'a dit : “Ng See Yuen (un producteur) veut te rencontrer à l'hôtel Hilton. »
- J'ai dit, « mais je pars demain matin ! »
- Il a répondu, « Fais-moi plaisir ! Viens à l'hôtel ! »
Donc j'y suis allé. C'était la seconde fois que je rencontrais Ng.
- Il m'a dit, « J'aimerais que vous me fassiez une faveur. »
- « Comment puis-je vous faire une faveur ? »
- « Venez à Hong Kong »
- « Mais je ne peux pas, mon billet arrive à expiration et je dois retourner au Canada. »
- Il a répondu, « Vous savez quoi…Faites-moi cette faveur et je vous donne un autre billet. Vous pourrez donc retourner au Canada si nous n'arrivons pas à nous entendre sur quelque chose qui vous intéresse ».
- J'ai dit, « Ok, quelle est cette faveur ? »

Il m'a répondu qu'il avait les droits pour sortir Snuff Bottle Connection à Hong Kong. Il organisait quelque chose de très spécial pour promouvoir le film. Il avait fait paraître une annonce dans un journal disant que Hwang Jang Lee, dans un combat à mort, pourrait avoir n'importe qui en 2 ou 3 minutes… ou quelque chose dans le genre. Ng cherchait un challenger convenable. Il en avait trouvé un récemment, un champion de full contact asiatique. J'ai dit « bon, c'est bien pour vous mais qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans ? ». Ng a dit (pause)… Eh bien, en fait je crois que ce qu'il ne voulait pas dire c'était que Hwang Jang Lee était comme un produit de premier choix… pas moi. Pour cette raison il m'a demandé de combattre le type en premier. Comme ça si je mourrais, Hwang Jang Lee essaierait le challenger. J'ai pensé… c'est intelligent… ça donne le temps à Hwang d'observer le style du type… d'améliorer ses chances. J'ai dit « Oh, c'est vraiment intéressant (rires)… juste une petite faveur pour un billet d'avion, pas de problème ! » (rires). A l ‘époque j'avais une attitude assez macho, donc j'ai dit « OK, d'accord, je le ferai ! »

Quand nous sommes arrivés à Hong Kong, il y avait beaucoup de journalistes attendant à l'aéroport. Je me souviens que dans une conférence de presse plus tard j'ai vu l'agent du champion et je lui ai demandé « est-ce que votre combattant sait dans quoi il s'engage ? »

L'agent a dit « Qu'est-ce que vous voulez dire ? »

« Hwang Jang Lee était au Vietnam et d'après ce que j'ai pu comprendre il utilisait les arts martiaux pour tuer…Il a une grande expérience dans le domaine… est-ce que votre champion est conscient de ça ? »

Le type ne disait rien mais je pouvais voir qu'il sentait un problème. L'événement devait être filmé quelques jours plus tard comme documentaire à la Golden Harvest… une couverture intelligente. La seule manière de l'interrompre ou de le stopper aurait été une plainte à la police.

Le jour du combat nous nous sommes pointés face à une foule de policiers infiltrés et de triades. Nous avons immédiatement été mis dehors par la police, de la voiture à une pièce et on nous a demandé d'attendre. Puis nous avons appris que la femme du challenger avait porté plainte. Ça a empêché le combat… mais pas la promotion. Ensuite le film est sorti avec succès, j'étais prêt à repartir au Canada. Ng See Yuen m'a appelé dans son bureau, « il y a un autre film que nous voulons faire et nous voudrions que vous jouiez dedans ». « Quel film ? » ai-je demandé. « Oh, c'est avec un nouveau que nous essayons de lancer, son nom est Jackie Chan”.
 
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