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Interview Roy Horan : acteur et producteur gweilo à HK
De Jésus à l'Homme de Fer 1/1 - Page 5
Infos
Auteur(s) : Arnaud Lanuque
Date : 13/3/2006
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Ng See Yuen
Films :
Mad Mission
Le Maître Chinois
Le Chinois se déchaîne
 
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Contrats de distribution
HKCinemagic : Pouvez-vous nous dire comment vous avez atterri dans le marketing et la distribution des films Seasonal ?
Roy Horan : Vers l'achèvement de Snake in the Eagle's Shadow, j'ai eu la chance d'en voir quelques séquences, et j'ai dit à Ng See Yuen, Ce film devrait rapporter pas mal d'argent ». Je lui ai aussi fait une suggestion. De nombreux étrangers, qui regardent pour la première des films de kung fu chinois, et voient des mouvements imitant les animaux, trouvent ça extrêmement drôle. Ils rient parce qu'ils ne comprennent pas la théorie derrière ces mouvements. Alors Ng See Yuen a dit « Qu'est-ce qu'on peut y faire? » J'ai proposé de filmer le combat entre le chat et le serpent afin de lier les mouvements aux vrais styles de combat des animaux. De cette manière, les étrangers qui voient cette scène, font «  Aaah ! OK, ces mouvements viennent d'animaux qui les utilisent pour l'attaque et la défense… les lutteurs kung fu ne font qu'en profiter. » Cette information supplémentaire aiderait le public occidental à comprendre pourquoi l'Ecole de l'Aigle est défaite par l'Ecole du Serpent.

Après l'achèvement du film, j'ai demandé à Ng See Yuen « A combien peut se vendre ce film?... dans le monde, hors Extrême Orient ? » Si je me souviens bien, il m'a dit qu'il le vendrait à un agent à Hong Kong qui ensuite le distribuerait, et ferait du profit. Si sa propre société réussissait à attirer 50.000USD pour un tel film, hors Asie… c'est plutôt une bonne affaire. Je l'ai regardé «  Ouah ! 50.000USD pour le reste du monde, ça parait plutôt peu ! » Il dit, « Il n'y a pas un grand engouement pour les films d'arts martiaux ; les acheteurs sont tous de petits joueurs ; seuls les petits distributeurs gèrent ces films ». ça lui semblait raissonable mais pour mois ça avait peu de sens . J'ai dit à Ng, « Bon, jouer ne m'intéresse pas beaucoup mais, si je suis ici à Hong Kong, je peux peut-être aider à vendre le film ». Je n'avais jamais vendu quoi que ce soit auparavant. En fait, mon expérience en vente se résumait à rien, zéro. Un jour, cependant, un acheteur indien des Antilles est venu en ville. Il logeait dans un hôtel plutôt pourri. Ng See Yuen, à l'époque, n'aimait pas trop travailler avec des étrangers, peut-être à cause d'une difficulté évidente de communication. Il m'a dit « Il y a ce gars des Antilles intéressé par le film, pourquoi n'irais tu pas lui parler ? ». J'ai dit « OK ». Je suis allé à l'hôtel, l'acheteur m'offre une tasse de thé et dit « J'aime ce film, combien en voulez-vous ? »

J'ai demandé, « Combien voulez-vous payer? »
Il a dit  : « Ca ne marche pas comme ça. Vous me dites combien vous en voulez, et je vous dis combien je peux payer.»
J'ai pensé : « Oh oh, je suis dans la mouise. »
Alors, j'ai dit « J'ai un autre rendez-vous maintenant… je peux revenir dans 30 minutes ? »
Il était surpris, « Mais vous avez un rendez-vous ici avec moi ! Vous avez un autre rendez-vous ?! »
« Je suis désolé, j'ai fait un doublon, c'est une erreur, mais le rendez-vous n'est pas très loin… je reviens. »

Je me suis rué vers une librairie à proximité, j'ai cherché les Antilles dans un grand atlas, et ai étudié les statistiques sur la population. J'ai essayé de rassembler le plus d'informations possibles en quelques minutes, puis j'ai fait un rapide calcul. Juste diviser tout par deux, prendre une autre moitié de ça, et ainsi de suite… un rapide calcul. Par exemple, vous recevez tant pour un billet… j'ai estimé le prix d'un billet à 50% du prix d'un billet aux Etats-Unis, que 50% d'une certaine catégorie de la population voudra le voir, et les distributeurs et cinémas prendront leurs parts de 50%... Après avoir fait tous ces calculs, je suis retourné le voir et lui ai dit « Je veux 90.000USD pour le film ». Il était sous le choc, « Quoi ??!! Vous êtes fou ??!! Les films de Bruce Lee ne reçoivent que 15.000USD aux Antilles ! » (Rires)

« Eh bien, c'est ce que nous recherchons… 90.000USD. »
Il a dit « Vous êtes cinglé, je ne peux pas faire affaire avec vous. »

Je lui ai dit, « C'est ce que vaut le film. » Je lui ai ensuite donné quelques infos sur les Antilles, des données géographiques et marchandes qu'il ne connaissait probablement pas lui-même (rires). Il était confus et a dit « Laissez-moi parler à mon patron et je vous contacte demain. » J'y retourne le jour suivant, il dit « D'accord, nous allons faire un contrat spécial pour vous, nous proposons 30.000USD pour ce film. »

Je pensais « Les films de Bruce Lee font 15.000USD… et ils proposent 30.000USD pour Snake … ils doivent vraiment aimer le film. »

J'ai dit « Non, 90.000USD. »
Il a dit, « C'est impossible ! On ne peut pas faire ça ».
Alors j'ai répondu « Bon, il n'y a plus qu'à oublier tout ça alors. »
Une fois de plus, il a dit, « Laissez-moi parler à mon patron. » Finalement, ils ont proposé quelque chose comme 60.000USD.
Puis, il a demandé , « Vous voulez être payé comment ? »

J'ai dit : « 50%... en liquide! » Gardez à l'esprit que je n'y connaissais rien en affaires. Je n'avais jamais fait un contrat de ma vie. Alors, je suis allé à l'association du cinéma à Hong Kong, j'ai pris un contrat, l'ai regardé, ai fait des conjectures folles. Comme le type voulait les droits pour 7 ans, j'ai mis 5 ans (rires). Malgré tout j 'ai divisé la plupart des choses par deux. Je l'appelle la règle de cinquante (rires). Finalement, je lui ai dit « Il y a beaucoup de riches Indiens à Hong Kong, je suis sûr que vous pouvez trouver l'argent. »

En effet, il a signé le contrat, et a trouvé l'argent. Puis je suis allé au bureau de Ng, j'ai posé le contrat sur son bureau, et il s'est tout de suite énervé contre moi. « Ce contrat est un faux contrat. Tu n'as fait que signer ce contrat au nom de ma société sans me demander mon autorisation… blablabla… ? » J'ai dit, « Je suis vraiment, vraiment désolé. »… Puis j'ai sorti de ma poche tout l'argent et dit, « Tu viens juste de vendre aux Antilles pour le prix du monde entier ! » Il en a conclu que c'était la chance du débutant. Plus tard, il m'a testé avec un acheteur allemand qui était un négociateur bien plus coriace. Nous n'avons pas arrêté de marchander, et finalement nous avons fait une bonne affaire avec l'Allemagne. J'ai continué à faire des affaires de cette manière… puis j'ai commencé à m'occuper de la distribution à l'étranger pour Ng.

 
HKCinemagic : Avez-vous géré la distribution de Drunken Master ?
Roy Horan : Ouais, Snake in the Eagle's Shadow et Drunken Master, je l'ai fait pour tous les films de la Seasonal, jusqu'en 1989.
 
HKCinemagic : Seulement pour les pays occidentaux ?
Roy Horan : Non, tous les pays sauf le Japon, la Corée la Chine, Taiwan… en gros, la plupart du monde. Plus tard, je l'ai assisté sur plusieurs affaires avec le Japon, la Corée, etc. parce que je commençais à connaître certains de ces distributeurs asiatiques aussi.
 

Parts de marché

HKCinemagic : Quelle était l'évolution du marché pour les ventes des droits de films hongkongais?

Roy Horan : J'ai plutôt bien vendu Snake in the Eagle's Shadow. Drunken Master a suivi peu après. Comme Snake in the Eagle's Shadow avait été un succès, nous avions une foule d'acheteurs avides . Certains des acheteurs m'appelaient ‘l'Homme de Fer' parce que j'étais devenu un négociateur très féroce . Ce n'était pas que j'étais si féroce que ça . J'étais juste stupide en ce qui concernait les normes de l'industrie ! (Rires) Bon, pas exactement. Je faisais aussi du marketing. C'est probablement ce que les sociétés hongkongaises n'avaient jamais fait auparavant. Elles n'avaient pas étudié les marchés étrangers. Elles étaient juste intéressées par combien les autres films s'étaient vendus. De l'étude de marché de base… c'est ce que j'ai fait.

Quand Drunken Master est arrivé, bien sûr, le prix de vente était plus élevé. La principale percée fut le territoire allemand. Les Allemands étaient extrêmement peu enclins à payer des prix élevés pour des films hongkongais. En réalité, les distributeurs s'alliaient pour garder les prix bas. Il y avait un distributeur suisse, cependant, qui a envoyé un représentant à Cannes. Il n'avait jamais acheté un film hongkongais. Le représentant a dit « Eh, ce film est génial. » Je l'ai mis KO avec un vrai chiffre pour l'Allemagne. En entendant le chiffre, le distributeur suisse a dit à son représentant, « Bien, si tu crois que le film est assez bon, je paierai ». Ca a réellement agacé la plupart des distributeurs allemands à l'époque. Le type a mis beaucoup d'argent dans la promo. Il l'a traité comme un gros film américain indépendant. Et il a aussi fait pas mal d'argent… il en était très, très content. Par conséquent, je l'ai aidé plus tard à vendre certaines de ses propres co-productions avec pour vedettes des acteurs tels que Ernest Borgnine, Lee Van Cleef, etc. Dès que l'Allemagne s'est ouverte, le reste du marché européen et les gens aux États-Unis pouvaient voir que quelque chose se passait. United Artists est venu et a acheté toute l'Amérique du Sud pour les deux films de Jackie Chan… et pour une jolie somme. Les films ont permis de faire d'excellentes affaires.

Petit à petit, l'affaire grandissait. Vers cette période, nous produisions essentiellement des films d'arts martiaux, mais d'autres sociétés de Hong Kong avaient des films comme Aces Go Places (Mad Mission). Elles produisaient des comédies d'action. Leurs vendeurs sont allés au marché du film… certains d'entre eux ont même fait l'effort de savoir qui étaient mes clients, parce qu'évidemment, ils étaient des clients qui payaient bien. Je suis même allé m'asseoir avec quelques vendeurs et les ai aidés à comprendre comment générer de bons chiffres. A cette époque, j'ai commencé à éviter les ventes à prix fixe. Il n'a pas fallu longtemps pour se rendre compte qu'il existait des choses telles que les garanties minimum et excédents, et si vous faites un bon contrat avec une bonne société, vous toucherez les excédents. Je suis passé du modèle de ventes au prix fixe au modèle de garantie minimum. De plus, j'ai vendu des droits pour la vidéo, pour le câble, et ainsi de suite sur le même modèle… tout comme ce que faisaient les firmes américaines. Les gens de Hong Kong prenaient le train en marche parce que « Hé ! Il y a de l'argent à l'étranger. » Dans les années 80, le marché de la vidéo commençait à se développer. Les gens commençaient à se faire beaucoup d'argent.

 
HKCinemagic : Comment étaient les ventes sur le marché intérieur par rapport à celles sur le marché international ?
Roy Horan : Je dirais, parce que le marché asiatique (pas Hong Kong seul) est assez grand, ce n'était pas loin du 1 pour 1. C'était souvent ce qu'espéraient les producteurs américains de leurs propres films. Ils obtenaient 50% du marché intérieur, et 50% en dehors des US. Les indépendants sont passés plus tard à 60% intérieur et 40% international. Ouais, c'était assez serré selon le film. Pour les producteurs hongkongais, le revenu principal venait du marché asiatique. Ils considéraient le marché asiatique comme leur marché principal pour les bénéfices . Tout ce qui était en dehors était un bonus. Cependant, des acteurs locaux ont commencé à demander plus d'argent, de même que des réalisateurs. Vendre aux marchés étrangers est devenu un problème sérieux parce que les acteurs ne sont pas stupides « Hé ! Vous faites beaucoup d'argent en Europe, je veux ma part, je veux plus d'argent. » Donc, les producteurs devaient vraiment faire des efforts à l'étranger. Puis, à cause d'un engouement pour les packagings de films locaux qui a duré un certain nombre d'années, les scripts hongkongais ont commencé à tous se ressembler, les ventes de vidéo ont commencé à baisser et les gros titres américains reprenaient le marché. Les indépendants US ont commencé à mourir, et les affaires ont diminué à Hong Kong.
 
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