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Interview Roy Horan : acteur et producteur gweilo à HK
Quand Karaté Kid rencontre Rambo 1/1 - Page 6
Infos
Auteur(s) : Arnaud Lanuque
Date : 13/3/2006
Type(s) : Interview
 
 Liens du texte  
Personnes :
Loren Avedon
Matthias Hues
Hwang Jang Lee
Ng See Yuen
Cynthia Rothrock
Max Thayer
Jean-Claude Van Damme
Corey Yuen Kwai
Films :
Karate Tiger
Karate Tiger 2
 
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HKCinemagic : Est-ce que les bons profits faits par Seasonal à l'étranger influençaient le choix des productions?
Roy Horan : Les profits sur le march é international ont donné confiance à Ng See Yuen some confidence. Je pense que ce qui l'a vraiment assommé fut la sortie de Karaté Kid. Pour lui, ce n'était qu'une simple histoire de kung fu pourtant ça a fait énormément d'argent aux Etats-Unis. Il a pensé, « Nous pouvons faire mieux que ça ! » Ensuite est arrivé No Retreat No Surrender (Karaté Tiger). C'est Corey Yuen et Ng qui ont eu l'idée de faire ce film. J'étais à LA à l'époque et ils voulaient que je fasse passer les auditions pour les rôles principaux. Par le biais de quelques amis à Los Angeles, j'ai mis 2-3 annonces dans Variety et The Hollywood Reporter. Nous avons reçu pas mal de réponses. Parmi celles-ci, nous pensions qu'il y avait quelques réponses que Ng See Yuen et Corey Yuen auraient dû regarder. L'une d'elles provenait de Jean-Claude Van Damme. J'avais appris par Hwang Jang Lee comment regarder les photographies d'action… afin de savoir si quelqu'un a de la puissance, de la vitesse, de la maîtrise et ainsi de suite… juste en regardant les détails de la photo. Hwang m'avait conseillé sur certaines choses à rechercher parce qu'il avait fait des études d'analyse de l'image. J'ai regardé Van Damme et, en premier lieu, il avait de la flexibilité, c'est évident. Il avait aussi de la puissance… concernant la vitesse ? OK… peut-être. J'ai suggéré à Ng de jeter un coup d'œil sur lui, la suite tout le monde la connaît. Après No Retreat No Surrender, nous avons signé avec Van Damme pour trois autres films. Il devait être dans No Retreat No Surrender 2, intitulé Raging Thunder. Van Damme allait faire le film et Kurt McKinney devait aussi y jouer. J'ai fini par écrire le script. Nous étions tous prêts à tourner et notre équipe était prête à Bangkok. Je reçois un télex de l'avocat de Van Damme disant qu'il n'allait pas venir… et McKinney non plus.

Van Damme voulait faire Bloodsport . Il m'avait dit auparavant qu'il était intéress é par Bloodsport et espérait que les deux tournages n'allaient se dérouler en même temps. Le tournage a commenc é approximativement au même moment, donc Van Damme, en gros, a rompu son contrat. Nous voici au milieu de la Thaïlande dépensant de l'argent à la minute en salaires, hôtels et nourriture. Une fois de plus, c'est comme l'épaule cassée dans Snake , « Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? » j'ai dit, « Laissez-moi retourner à LA et si je ne peux pas reprendre ces gars, je referais passer des auditions ». A LA, j'ai parl é à Van Damme et McKinney. Van Damme m'a fait sa comédie: « Désol é , désol é , désol é … »

« C'est très intéressant, mais nous avons un contrat. » J'ai dit.

Il a répondu, « Qu'est-ce que je peux faire ? » McKinney s'était retir é parce qu'il venait juste de se marier et sa femme avait peur de tous les risques, comme tourner près de la frontière du Cambodge en plein conflit. Elle avait elle s'inquiétait en ce qui concernait la sécurité sûret é .

Plus tard, McKinney a voulu faire le film, mais j'avais déjà choisi Loren Avedon et Matthias Hues.

 
HKCinemagic : Donc, c'est vous qui avez découvert Loren Avedon et Matthias Hues?

Roy Horan : Oui, et il y a une histoire assez drôle liée à ça aussi. Je suis à LA et je cherche deux rôles, un pour le méchant principal, un pour le gentil principal. Loren Avedon arrive et dit « Je suis votre homme ! » Plutôt sceptique, je dis, « Bien ! ». Il n'avait pas l'air très musclé, mais j'ai regardé ses mouvements, fait un peu de chorégraphie avec lui et il semblait OK avec ça. J'ai appelé une prof d'art dramatique, une amie, qui a aussi vérifié son jeu. Elle a dit « OK, on dirait qu'on peut le faire avec ce type ». Nous avions essayé un certain nombre de personnes pendant cette courte période de temps, et il semblait être le meilleur. Cependant, j' avais encore du mal à trouver le méchant que je voulais grand, fort et bon lutteur. Puis, Matthias Hues est arriv é de Gold's Gym avec ses longs cheveux blonds. Il était vraiment gentil, un type vraiment sympa. Nous avons vérifi é son jeu, « OK, on peut peut-être travailler avec lui ».

Ensuite, j'en arrive à sa façon de se battre… il ne pouvait rien faire… il ne pouvait frapper ni avec les mains ni avec les pieds ! Alors, j'ai demand é « Quel est ton bagage sportif ? » Il a dit, « Champion allemand du décathlon », ou quelque chose comme ça. Je voyais bien qu'il était sportif, il avait aussi le look, et le corps. Je l'ai engag é immédiatement… il était très, très content. De retour à Bangkok, Yuen Kwai, le réalisateur, jette un regard sur Loren Avedon, sourit et dit « Je peux bosser avec ce type. » Puis, Matthias montre ses mouvements. Il ne savait pas que les cascadeurs chinois étaient tous en train de m'insulter (rires). Yuen Kwai m'a demand é , « Comment peux-tu nous foutre dans la merde comme ça ? » J'ai répondu, « Patience, ne le mettez pas en action avant encore deux semaines, laissez-le faire les scènes de dialogue et laissez-lui le temps de travailler sur l'action. » Alors, j'ai mis Matthias à l'entraînement avec Hwang Jang Lee. Matthias s'est donné à fond… du matin au soir, travaillant son jeu de pied, les coups de pied, les coups de poing, la chorégraphie… tout. Je n'ai jamais vu un gars mettre du cœur dans quelque chose avec autant de force et autant en si peu de temps. Sa première scène d'action était OK, rien de spectaculaire. C'était avec un cascadeur qu'il faisait tournoyer et tuait avec un revolver, en somme une chorégraphie toute simple. Plus tard, il en a fait un peu avec Cynthia. En fait, nous le poussions petit à petit sur sa chorégraphie de la scène finale. A la fin du film, il était capable de suivre plutôt bien la chorégraphie, de travailler avec des cascadeurs HK, de faire des cascades lui-même… et, Yuen Kwai en a même fait l'éloge ! Il a dit « Je n'arrive pas à le croire ; ce type est passé de ça à ça, en si peu de temps ». Même si Yuen Kwai n'a pas obtenu le grand artiste martial qu'il recherchait, il a eu quelqu'un de sûr de lui et crédible. Le film fut bénéfique pour la carrière de Matthias ; par la suite il trouva du travail à Hollywood. Il fait partie des types les plus sympas avec qui travailler, pas la grosse tête, très gentil, très humble, et il suit bien la mise en scène. C'est vraiment un plaisir de travailler avec des gens qui font les choses sérieusement, et qui font des efforts.

 
 
HKCinemagic : Ce second épisode semble très inspiré du style de films de Chuck Norris…
Roy Horan : Ouais ! C'était l'idée. Nous voulions prendre un peu de Rambo, Chuck Norris, des trucs militaires combinés avec le style d'action de Hong Kong. C'était un projet intéressant.
 
HKCinemagic : Vous avez fait le script de A à Z ?
Roy Horan : Non, à l'origine, il y avait un type du nom de Keith Strandberg qui a écrit la première ébauche. Après avoir eu le script, Ng, Yuen Kwai et moi nous nous sommes réunis, nous l'avons regardé, et ils n'en étaient pas très contents. Keith essayait sûrement d'appliquer trop de développement au niveau des personnages … faisant léger sur l'action. Nous avons alors décidé d'avoir des séances régulières d'écriture de script, Ng See Yuen, Yuen Kwai et moi-même. De temps en temps, il y pouvait y avoir la présence de cascadeurs importants. Je suis arrivé avec une nouvelle histoire ; ils sont venus avec quelques séquences d'action que j'ai rassemblées en un nouveau script. Quand est arrivé le tournage, cependant, un bon paquet de ce qu'il y avait dans le nouveau script avait été changé.
 
HKCinemagic : Etait-ce plus le retrait de scènes d'action ou la structure de l'histoire?
Roy Horan : Ouais, il y avait quelques trous… une partie de l'histoire fut retirée. La scène d'action à la fin fut écrite un peu différemment. Hwang Jang Lee avait un plus grand rôle. Remarquez que dans le film, après un crescendo, il meurt si facilement. Une fois de plus, Matthias est censé être le méchant, donc ils ne souhaitaient pas lui prendre trop du film. Quand vous faites un film, vous devez faire attention à l'équilibre entre les personnages, voir avec quels talents vous devez travailler, et prendre des décisions importantes. En tout cas, j'ai aimé mon rôle dans tout ça.
 
 
HKCinemagic : Vous êtes crédité comme le metteur en scène des séquences dialoguées , donc en gros Corey Yuen gérait l'action et vous, tout le reste?
Roy Horan : Corey Yuen était réalisateur. Il a mis en scène le film entier. Il ne parlait pas anglais, donc, on lui a traduit le script en chinois. Il savait ce qui devait arriver dans chaque scène. Cependant, lorsqu'il s'agissait des moments de dialogues, il ne pouvait pas suivre ce qui se passait, donc je devais bosser avec les acteurs pour en tirer une prestation. C'était plutôt un défi parce que les acteurs voulaient renégocier le dialogue de temps à autre. N'ayant pas beaucoup d'expérience en mise en scène, je pensais que c'était bien de laisser de la liberté aux acteurs, de tenir compte de leur interprétation. Cependant, dans le scenario le personnage de Loren Avedon a complètement changé . Ce qui était à l'origine un personnage humble mais physiquement apte perdu dans un tout nouveau pays devint Rambo Kung Fu, le 2 e  ! C'était un concept de héros stéréotypé très américain et vous pouviez voir dans la performance de Loren qu'il était plutôt déterminé à suivre cette voie. Nous avons juste travaillé avec lui du mieux possible. De plus, il n'avait pas vraiment le look, ou l'attitude, pour jouer correctement le personnage comme il était écrit à l'origine.
 
 
HKCinemagic : Le rôle de Cynthia Rothrock a toujours été censé être si court ?
Roy Horan : Dans le script original, il était plus important… plus de rôle pour Hwang Jang Lee, plus pour Cynthia Rothrock. Mais beaucoup de ça a aussi été retiré. Il y eut aussi un autre changement important… l'intérêt à l'origine portait sur la relation amoureuse entre Loren Avedon et la fille thaïe menant à ses efforts pour la sauver des Russes. Mais vous remarquerez que vers la fin du film, ça devient une relation amoureuse entre Max Thayer et Cynthia Rothrock. Ils étaient des personnages plus forts et les sentiments entre eux étaient plus puissants. Donc, une fois de plus, nous avons opté pour la flexibilité (rires).
 
 
HKCinemagic : Le tournage en Thaïlande a-t-il été compliqué?
Roy Horan : Oh oui, très difficile. Je ne sais pas si je dois vous le dire… il y a eu des difficultés parce que c'était un film multiculturel. Nous avions des Américains qui bossaient à un rythme différent de ceux de l'équipe hongkongaise et des cascadeurs HK qui étaient des durs à cuire. Ils travaillaient à un rythme différent de celui des Américains, et de manière différente. Yuen Kwai n'avait pas beaucoup travaillé avec des Américains avant et était un peu frustré par leur style de travail. Puis, vous aviez l'équipe thaïe. Ils fournissaient le soutien logistique. Cependant, l'équipe des explosifs était aussi composée de durs à cuire et ils avaient accès aux armes à feu. Les Forces Spéciales Thaïlandaises et la police thaïlandaise étaient aussi impliquées dans le film… C'était un mélange assez explosif. Après une quinzaine de jours, le barillet de poudre de la mauvaise communication était sur le point d'éclater en violence sévère.

J'avais peur que les dégâts soient irréversibles. Alors, j'ai fait quelque chose de radical. Max Thayer avait des problèmes de communication avec Yuen Kwai. Max était un peu frustré, c'est le moins que l'on puisse dire. Un jour de pluie, Max fulminait vraiment pendant que nous préparions une scène dans laquelle Matthias devait tirer avec une mitrailleuse… avec de vraies munitions ! Par le biais de contacts en Thaïlande, j'avais accès à une nouvelle mitrailleuse des Forces Spéciales qui n'était pas encore sur le marché. Elle tirait 900 balles par minute, du 9mm, 30 par bande ... une machine très puissante. Ce matin-là, j'étais en train de l'essayer parce que je devais montrer à Matthias comment l'utiliser. Nous avions installé des cibles et je les réduisais en pièces. Bien sûr, j'aimais bien tirer (rires). Donc, les acteurs et l'équipe pouvaient aussi voir que je m'amusais. Ca les a peut-être rendus un peu nerveux.

Parce que les Forces Spéciales ne voulaient pas perdre la mitrailleuse sur le plateau, car c'était une pièce d'équipement très spéciale, assez chère, j'ai décidé de la porter sur l'épaule. Elle était chargée avec de vraies munitions la plupart du temps. Comme je le disais, il pleuvait et Max Thayer était énervé contre Yuen Kwai, alors il a choisi de conduire, sans autorisation, un des fourgons de l'équipe thaïlandaise jusqu'à l'hôtel. C'était un tout nouveau fourgon, les Thaïs n'étaient pas contents et je pouvais juste voir les pneus éclater sur une route de jungle alors que Max, en furie, retournait en ville. Alors, je me suis mis face au fourgon pour bloquer Max, j'ai sorti la mitrailleuse, mis une bande dedans… c'était en fait une bande de balles à blanc mais personne ne le savait… et j'ai dit à Max que s'il ne sortait pas du fourgon, j'allais lui tirer dessus là tout de suite. Max a eu peur. Tous les autres regardaient. J'ai fait un vrai show, comme si j'étais complètement cinglé ! Max était comme « Wow ! Qu'est-ce qui se passe ici ??!! » Et tous les acteurs et les équipes ont rapidement grommelé entre eux, « Hé, on est là pour faire un film… pas pour faire une guerre ! »

Et ainsi, je suis devenu le méchant, le producteur fou qui allait tous les tuer. En conséquence, les gens ont commencé à beaucoup mieux communiquer, parce qu'ils avaient un ennemi commun (rires). Ca a servi à rassembler les choses… ce fut un retour à la réalité. Imaginez seulement, des gens qui n'ont pas un concept clair de la réalité, qui sont en colère et qui possèdent des armes avec de vraies munitions sur un plateau… ils peuvent être très dangereux. Nous ne pouvions pas louer beaucoup d'armes avec balles à blanc en Thaïlande, alors le problème est devenu la solution. Plutôt radical… mais ça a marché. Plus tard, quand Max a vu le film fini à Los Angeles, nous avons eu une discussion. Il riait « C'est l'une des histoires les plus géniales qui me soit arrivé dans l'industrie du cinéma ! Je vais la raconter à tout le monde à Hollywood ! » (rires). Pour lui, c'était une sorte d'excitation, une nouvelle histoire à raconter à ses petits-enfants. Même s'il y a eu des soucis de communication difficiles, ce fut un type de film intéressant, passionnant sur lequel travailler.

 
HKCinemagic : Combien de temps vous a pris le tournage ?
Roy Horan : Je crois que c'était environ 8 semaines… peut-être, un peu plus. D'habitude les films de kung fu prennent plus longtemps, parfois plus de 100 jours.
 
HKCinemagic : Et avez-vous eu un bon box-office ?
Roy Horan : Ca n'a pas aussi bien marché que No Retreat No Surrender … mais ça a quand même fait un bénéfice. Ng See Yuen a dépensé beaucoup plus d'argent sur celui-là, plus que pour le premier. No Retreat No Surrender a été fait avec un très petit budget. Le 2 e utilisait une bande-son en stéréo surround qui fut enregistrée à Los Angeles. Nous avons vraiment essayé de le rendre bien en mettant beaucoup plus d'argent que d'habitude dans la post-production. En tout cas, ça a inspiré Ng See Yuen à faire plus de films internationaux.
 
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