Présidés par Run Run Shaw mais gérés à partir de 1962 par le directeur de production Raymond Chow, les studios Shaw se doivent de produire des films de prestige et de qualité s'ils veulent contrer leurs grand rivaux les studios MP and GI (la future Cathay). Tout comme chez MP, le "star system" établi par les Shaw repose sur un vedettariat presque exclusivement féminin dont les représentantes les plus éminentes sont d'abord les grandes divas Li Lihua, Linda Lin Dai, et Betty Loh Ti. Celles-ci seront suivies au cours de la décennie par une nouvelle génération de vedettes incluant la grande Ivy Ling Po, Li Ching, Lily Ho et Cheng Pei Pei.
L'intense rivalité entre Les Shaw et MP mène à une nouvelle ère prestigieuse pour le cinéma chinois, la plus glorieuse depuis l'ère du cinéma shanghaien des années 30 et qui sera considérés comme le grand âge d'or du cinéma mandarin hongkongais.
Au début des années 60, les genres filmiques de prédilection des Shaw sont le "huangmeng diao", les comédies musicales et les mélodrames de prestige qui sont tous amenés à un degré inégalé de luxe et de sophistication. A partir de 1965, les Shaw s'essaient à un genre nouveau qui devient vite très populaire le wu xia pian c'est-à-dire des films d'art martiaux avec des chevaliers se battant essentiellement à l'épée. Bien que les vedettes féminines continuent de dominer ce nouveau genre comme dans tous les autres, les Shaw cherchent néanmoins à imposer une nouvelle génération d'acteurs masculins beaucoup plus virils et dynamiques dont le représentant le plus fameux sera Jimmy Wang Yu. Cela sera le premier coup de butoir de la suprématie féminine. La fin de la décennie voit aussi deux nouveaux venus des plus prometteurs : David Chiang et Ti Lung.
Stimulés par l'arrivée du nouveau genre wuxia et par une nouvelle génération de vedettes, les studios Shaw finissent par supplanter leurs rivaux. Le cinéma cantonais étant entré dans une phase de déclin populaire les Shaw, au tournant des années 70, sont sur le point d'établir une suprématie sans partage sur le cinéma hongkongais.
|