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Critiques Express

La Main de Fer    (1972)
Attention, film culte ! King Boxer, premier succès mondial du cinéma d’arts martiaux, peut se targuer d’être aujourd’hui un des classiques hongkongais de la veine «kung fu» les plus connus en Occident, tout juste après les Bruce Lee et peut-être les One-Armed Swordsman. C’est d’ailleurs le premier film de l’ex-colonie à avoir été distribué aux Etats-Unis, pavant la voie au Petit Dragon pour les années à venir…

Nous sommes en 1972 et une nouvelle ère a déjà débuté pour le cinéma martial hongkongais. Les wu xia pian ont évolué, se déplaçant doucement mais sûrement vers le kung-fu pian, et une nouvelle star a fait son apparition en Asie grâce au Big Boss de Lo Wei. La Shaw Brothers ne veut pas perdre son rang au box office, voire, humiliation suprême, se laisser distancer par une toute jeune Golden Harvest de plus en plus menaçante. Elle lance alors de prestigieuses productions avec tout le gratin maison : The New One-Armed Swordsman, The Water Margin, The Boxer From Shantung… et confie la réalisation d’un film au budget modeste à un cinéaste coréen (Jeong Chang Hwa), certes connu dans son pays, mais encore discret à Hong Kong. Le premier rôle sera tenu par un habitué des seconds (n’est-ce pas le propre des séries B ?), le formidable Lo Lieh, et l’histoire rappellera étrangement celle de The Chinese Boxer… (Les similitudes sont en effet grande entre ces deux films : les acteurs – on retrouve Wang Ping et Chiu Hung dans les mêmes rôles, Lo Lieh un coup gentil, un coup méchant -, le scénario qui fait intervenir un trio de samouraïs japonais – un maître et ses deux élèves -, et le titre, composé de deux mots dont l’un est «boxer»…)

L’histoire de King Boxer est on ne peut plus simple : un étudiant en arts martiaux (Lo Lieh) promet à son maître de remporter un grand tournoi de kung fu, après quoi il se sentira digne de demander sa fille en mariage. Pour se perfectionner, il se rend dans une autre école et travaille patiemment. Témoin bienveillant de son implication, le nouveau professeur décide de lui enseigner la technique de la «main de fer». Pendant ce temps, des méchants déciment un à un leurs adversaires afin de s’assurer de remporter la victoire.
Sur le papier, King Boxer n’a pas grand chose à nous apporter de plus que le traditionnel film de série : clans rivaux, tournoi, séances d’entraînement éprouvantes, pâles intrigues amoureuses, traîtres, etc. (encore qu’à l’époque, cette trame n’était sûrement pas usée jusqu’à la corde !). C’est le traitement audacieux et violent que lui assène Jeong Chang Hwa qui donne au résultat final toute son originalité.

La démesure est le maître mot de King Boxer. Dès les premières images du film, qui commence par un affrontement entre Chan Shen, dans sa panoplie habituelle de mauvais garçon, et Goo Man Chung, en vieux et vénérable sifu, le montage nerveux et décousu surprend le spectateur. Le rythme classique des productions de la Shaw Brothers est cassé et les combats morcelés et découpés à l’extrême. Ce que l’action perd en fluidité et la joute martiale en technique, l’effet visuel le gagne en violence. Il est de plus intéressant de noter que le metteur en scène se rapproche des techniques de la bande dessinée américaine, le «comics», dans la façon qu’il a de fragmenter l’action. On pourrait presque remplacer les images par des vignettes…
Jeong Chang Hwa ne filme pas des chorégraphies martiales, il n’en a que faire : il filme un matériau à l’état brut, l’homme, et la force qui l’anime. Les combats ne sont pas beaux, ils sont barbares et cruels. On fait souvent un parallèle entre les comédies musicales et les œuvres d’arts martiaux. On se plaît à en rapprocher une vision de l’acteur se déplaçant dans un espace donné, selon un schéma esthétiquement travaillé, le tout réglé au centimètre près. On parle alors de chorégraphie, que ce soit pour un numéro de claquettes ou un combat de wing chun. C’est une vision que partagent certainement des artistes comme Lau Kar Leung ou Yuen Woo Ping, la perfection et la précision du mouvement alliées à la beauté de l’enchaînement. C’est aussi une vision que rejette Jeong Chang Hwa !
Lui, il met en scène des séquences de boxe chinoise, au cours desquelles les protagonistes s’arrachent les yeux et les jettent aux pieds de leurs victimes, donnent des coups de tête comme des voyous des bas quartiers et transpercent de leur glaive ceux dont ils n’ont que faire… C’est la cruauté, le sang, la sueur et la force que filme Jeong Chang Hwa.
Cette approche peut apparaître nauséabonde, caricaturale ou démesurée. Le fait est qu’elle a énormément plu en son temps !

Côtés sentiments, le réalisateur est un peu moins à son aise. A ce titre, la première partie est particulièrement ratée et il faudra attendre que Lo Lieh se fasse briser les doigts puis recueillir par une gentille jeune fille (Wang Ping) pour que King Boxer gagne en intensité. (On notera l’emprunt au superbe western de Marlon Brando One-Eyed Jack / La Vengeance aux deux visages dans lequel le héros, tireur émérite, se fait écraser les mains par une crosse de fusil alors qu’il est attaché à une barrière en bois.)
Mais ce revirement sentimental nous offrira aussi un bon éclat de rire lorsque Lo Lieh, assoupi, rêve qu’il court dans les bras de sa chère et tendre (Wong Chin Feng). Passons…

Jeong Chang Hwa a particulièrement soigné la bande son de King Boxer et promène le spectateur de musiques chinoises traditionnelles (voir la scène où Wang Ping chante au son d’instruments classiques) en gimmicks de série télé américaine. Ainsi, chaque fois que Lo Lieh s’apprête à user de sa «main de fer», retentit la sirène wah-wah du générique de Ironside / L'Homme de Fer ! Encore un écho aux bandes dessinées et aux onomatopées qui en peuplent les pages.

King Boxer mérite-t-il encore aujourd’hui son statut de film culte ? Si l’on considère qu’il est encore aujourd’hui un véritable ovni dans le paysage cinématographie de la Shaw Brothers (et même plus largement de la colonie) et que l’on prend un malin et pervers plaisir à suivre les aventures du héros, on ne peut que répondre par l’affirmative.
Il faut simplement appréhender cette histoire et son traitement quasi caricatural comme un comics seventies, sorte d’adaptation live des délires martiaux d’un dessinateur shooté à la Shaw Brothers ! Car oui, même en se concentrant très fort, les mains du meilleur combattant ne s’illumineront jamais d’un rouge sang au son d’une sirène. La vie est décidemment mal faite…
David-Olivier Vidouze 2/15/2005 - haut

La Main de Fer    (1972)
Suite au succès de films comme The Chinese Boxer (69) ou The Big Boss (71), le cinéma de Hong Kong se lance dans une production effrénée de films de Kung Fu. La Shaw Brothers avait avec le film de Wang Yu su anticiper la nouvelle tendance mais s’était fait dépasser suite au départ subséquent de la star et l’incapacité du studio à récupérer Bruce Lee. La contre attaque n’allait cependant pas tarder… Des productions très ambitieuses comme Vengeance ! ou The Boxer From Shantung, confiées pour la plupart à Chang Cheh, le réalisateur de films d’action maisons de la Shaw, sont mises en place et permettent à la Shaw Brothers de retrouver les premiers rangs dans le domaine du film de Kung Fu. Mais la société de Run Run Shaw a aussi produit des longs métrages aux budgets plus modestes. Parmi ceux-ci, La Main de Fer est probablement le plus célèbre. Le film a le privilège d’avoir été le premier film de Kung Fu à connaître un succès international, cela avant que le petit dragon ne vienne consacrer définitivement le genre sur la scène mondiale.

Budget modeste oblige, le film ne présente pas un casting particulièrement prestigieux. Seul Lo Lieh, dans le premier rôle, peut prétendre à une certaine gloire. L’équipe technique n’est pas spécialement connue non plus mais a d’indéniables capacités. Jeong Chang Hwa, le réalisateur, avait déjà prouvé sa valeur dans son pays natal et était vu comme un des metteurs en scène les plus prometteurs en activité à Hong Kong. Son chorégraphe, Lau Kar Wing, est encore en progression à l’époque mais confirmera son excellence quelques années plus tard avec des films comme Odd Couple ou Treasure Hunter.

Pourtant, malgré un générique seventies très prometteur, le début de King Boxer tient de la douche froide ! Les séquences de Kung Fu regroupent tous les défauts du début des années 70 : Des acteurs non pratiquants, des styles martiaux peu affirmés, des chorégraphies au rythme maladroit et aux gestes peu précis, des astuces de montage voyantes… Ajouté à cela, une intrigue honnêtement menée mais n’évitant pas certaines lourdeurs (le traitement de l’histoire d’amour entre Lo Lieh et Wang Ping ou le bon vieux racisme anti Japonais, typique de l’époque) et la réputation d’œuvre culte de La Main de Fer en prend un sacré coup.
Ces éléments sont d’ailleurs emblématiques des films de Kung Fu de la Shaw durant cette période. Les œuvres majeures du studio dans le domaine valent essentiellement pour leurs cotés jusqu’au boutiste et la glorification de la violence (instituée par Chang Cheh) plutôt que pour les prestations martiales de leurs interprètes.

Pourtant, Jeong n’a rien d’un manchot et, au fur et à mesure, que le film progresse, il déploie, à sa façon, une gamme de petits gimmicks qui font passer King Boxer d’un film de Kung Fu de série à une petite réussite du genre, foncièrement fun. Un peu comme le Street Fighter de Sonny Chiba, l’élément qui marque le plus, c’est l’utilisation de la violence, mais d’une façon différente de l’ogre de la Shaw Brothers. Jets de sang, destructions de murs ou d’arbres, voire même des mutilations grand guignolesques : La Main de Fer a toutes les caractéristiques d’une adaptation de manga, bien avant que ce type d’exercice devienne populaire. Et le pire, c’est que ça marche ! Les affrontements, pas forcément excitants en soi, prennent une nouvelle dimension grâce à ce déferlement de violence, particulièrement visuel. L’usage que fait Jeong de la musique et des bruitages renforce encore l’effet. Le plus mémorable, c’est, sans le moindre doute, le bruit de sirène qui accompagne systématiquement l’utilisation de la technique de la main de fer. Cet effet marquera tellement qu’un certain Quentin Tarentino le reprendra pour son Kill Bill. La musique, délicieusement seventies, appuie encore davantage le coté fun du film.
Les personnages bien typés s’avèrent, eux aussi, très appréciables. Le maître de Kung Fu interprété par un Tin Fung superbement fourbe ou bien l’artiste martial adeptes des coups de boules (inspiration Coréenne, dixit le réalisateur lui-même) renforcent encore le capital sympathie que le film est parvenu à accumuler.

La Main de Fer n’est certainement pas le chef d’œuvre que sa réputation pouvait laisser croire. Il s’agit avant tout d’une production de Kung Fu typique de la Shaw Brothers au début des années 70, avec tous les défauts que ça implique. Mais, ses nombreuses petites touches bis en font un de ces délicieux plaisirs coupable auquel on finit toujours par revenir pour passer un bon moment.
Arnaud Lanuque 7/15/2004 - haut

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