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Interview Jean-François Rauger : Rétro Johnnie To à la Cinémathèque française
La Cinémathèque Française 1/2 - Page 5
Infos
Auteur(s) : Van-Thuan LY
Date : 2/4/2008
Type(s) : Interview
Analyse
 
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Personnes :
Johnnie To Kei Fung
 
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HKCinemagic : Comment a évolué la Cinémathèque française depuis son installation à Bercy ?

Jean-François Rauger : Elle a trouvé sa vitesse de croisière. Elle a pris du poids, et de la maturité aussi. On est passé d’une manière de fonctionner un peu artisanale, familiale qu’on a connue au Palais Chaillot à une manière plus, comment dire, je cherche le mot… pas « professionnelle » parce que ce n’est pas ça… Mais c’est vrai qu’à présent il y a plus de monde, il y a une hiérarchisation plus grande, une division du travail plus grande, une spécialisation des tâches plus grande, ce qui était nécessaire. Je pense qu’on n’a pas perdu le côté un peu familial, un peu imprévu… comment dire, je cherche le terme… le côté un peu « sauvage » ! Voilà, on n’a pas totalement perdu cette « sauvagerie originelle ». C’est important, me semble-t-il.

Quand la Cinémathèque s’est installée ici, on en a beaucoup parlé dans les journaux. Il y a eu un énorme succès, avec ces foules des premiers jours. Ensuite, ça s’est stabilisé. La Cinémathèque a trouvé une vitesse de croisière qui est satisfaisante pour nous, mais il faut à chaque fois mettre du charbon dans la chaudière. Il faut toujours entretenir cette bonne vitesse, car rien n’est jamais donné, rien n’est jamais acquis. On sait qu’aujourd’hui la Cinémathèque a doublé son nombre de spectateurs par rapport à ses dernières années à Chaillot et aux Grands Boulevards.

Cependant, on est aujourd’hui dans un contexte difficile. L’idée même d’aller voir un film ancien, voir un film dit du répertoire, dans une salle de cinéma, paraît moins évidente. On sait que les exploitants indépendants parisiens spécialisés ont des difficultés. Il y a de moins en moins de spectateurs pour ça. La Cinémathèque a du succès, mais il est fragile car le contexte n’est pas très favorable. Il faut donc entretenir ce succès par la politique de programmation, par la façon d’être visible, par la façon de présenter les films, par l’action culturelle et pédagogique, autour du cinéma et de son histoire ; il faut toujours maintenir l’intérêt du spectateur. On ne peut pas se reposer sur nos lauriers. La Cinémathèque française est un vaisseau qui a trouvé sa vitesse de croisière, mais il faut tout le temps qu’on ait des idées, il faut sans cesse imaginer des choses, improviser, diversifier les approches, maintenir les bases fondamentales de l’histoire du cinéma et en même temps faire des expériences.

 
HKCinemagic : Récemment, le gouvernement a introduit « la culture du résultat » dans les administrations et services publics. Comme la Cinémathèque vit essentiellement de subventions publiques, va t-elle aussi être notée sur sa gestion, sur ses « résultats » ?
Jean-François Rauger : Je pense que oui. Sans aller jusqu’à cette culture du résultat qui, en matière artistique, me paraît douteuse, c’est vrai que 80% du budget de la Cinémathèque proviennent des subventions de l’Etat. C’est vrai qu’il y aurait personne qui vienne, ce serait problématique pour nous. On n’est pas un laboratoire de recherche. Là-dessus, on a démontré quelque chose : on a attiré un nouveau public, et pas seulement les cinéphiles habituels. Pour l’instant, ça marche. On peut donc estimer en gros que la subvention est justifiée : il y a du monde dans nos salles, il y a un intérêt pour la Cinémathèque. Rien n’est donné, le succès est fragile. Il y a une concurrence dans Paris, il y a d’autres endroits qui montrent les films. On est obligés de travailler sans cesse à maintenir l’intérêt du spectateur, à maintenir aussi la qualité de ce qu’on propose. Sur la culture du résultat, la Cinémathèque est protégée car elle marche bien, pour l’instant. Nos séances ont du succès, c’est un peu plus variable pour nos expositions. Dans l’ensemble, on a plutôt bien réussi.
HKCinemagic : Vous avez dit que la Cinémathèque a attiré un nouveau public depuis son installation à Bercy. Quel est le profil de ce nouveau public ? Est-ce que le Libre Pass [la carte d’abonnement « illimitée », qui donne accès à toutes les séances et aux autres activités organisées par la Cinémathèque, ainsi que de nombreux avantages… au prix de 120€ par an, Ndr] a joué un grand rôle dans ce succès ?
Jean-François Rauger : Oui, le Libre Pass a joué un rôle, bien sûr. Il donne à son détenteur un sentiment de liberté…
 
HKCinemagic : …et un sentiment de « gratuité » ?

Jean-François Rauger : De gratuité, non. Ça peut donner ce sentiment, mais ce n’est pas gratuit du tout, puisqu’il faut débourser 120€, en une seule fois ou par mensualités de 10€. Je pense que le Libre Pass a été un vrai argument, non pas pour les habitués de nos salles, qui seraient revenus même sans ce Pass - et ils sont revenus - mais pour un public qui avait envie de découvrir le patrimoine cinématographique en salle.

Quand on a ouvert ici, on a même sous-estimé l’intérêt du public pour les classiques du cinéma, pour les films les plus connus, ou les films banals même qui font partie de l’histoire du cinéma. On avait programmé ces films du patrimoine dans les petites salles, et on a été très vite débordés par le succès qu’ils rencontraient ! On avait mal calculé notre coup, sur ce plan. On avait appliqué une logique de cinéphile. Je suis un cinéphile, j’ai vu beaucoup de films ; j’aurais tendance à aller voir les films que je ne connais pas dans une rétrospective, plutôt que de revoir un classique que j’ai déjà vu 15 fois. On a focalisé notre attention sur les grandes rétrospectives. Je n’ai pas tenu compte du fait que sont arrivés à la Cinémathèque des spectateurs qui voulaient se faire une culture cinématographique et qui ont considéré que la Cinémathèque était le lieu idéal pour cela – poussés en plus par une formule tarifaire favorable. Donc les classiques ont beaucoup de succès dans nos salles.

Il y a plusieurs types de publics à la Cinémathèque. Il y a un public cinéphile, très érudit, qui a vu beaucoup de films, qui va voir plutôt les films qu’il ne connaît pas, qui prospecte, qui explore. On a un public d’amateurs de culture, moins érudit, moins cinéphile dans le sens classique du terme, mais qui s’intéresse, grâce à la Cinémathèque, à différents aspects du cinéma de répertoire. On a aussi un public de curieux, parfois plus spécialisé : certains aiment le cinéma américain, ils viennent donc plutôt pour Howard Hawks que pour Johnnie To, d’autres qui préfèrent la comédie italienne et viennent pour les rétrospectives comme celle consacrée à Mario Monicelli, etc. C’est un public qui choisit ses objets, et qui par ailleurs aime bien réviser ses classiques. Outre ses habitués, la Cinémathèque a donc vu arriver ces nouveaux publics.

 
HKCinemagic : Est-ce que le public s’est rajeuni, globalement ?
Jean-François Rauger : Oui. Par rapport à l’époque de Chaillot, il y a un rajeunissement certain. Mais la Cinémathèque accueille les gens de tous âges. Il y a les jeunes, mais aussi les retraités. Il faut dire que la Cinémathèque, c’est, grosso modo, 45 films par semaine, dans des catégories très différentes, d’où des publics très divers. La Cinémathèque attire aussi les gens qui ont du temps, du temps pour les loisirs, d’où beaucoup de retraités par exemple.
 
HKCinemagic : Vous-même, comme cinéphile, vous vous êtes formé à la Cinémathèque ?
Jean-François Rauger : Moi, c’était la télévision d’abord ! J’ai vu les classiques du cinéma à la télévision, dans les années 1970. J’étais en province. Après la télévision, j’ai commencé à fréquenter les salles d’art et essai de province, où j’ai pu voir des films d’auteur qui sortaient. Ma cinéphilie, c’était donc un mélange de films vus à la télévision et dans les salles de cinéma. Quand je suis arrivé à Paris dans les années 1980, je suis allé à la Cinémathèque. J’y allais déjà auparavant, quand je venais passer des week-ends ou des semaines à Paris. Je suis arrivé à Paris en 1984, et pendant deux ans, je suis allé tous les jours à la Cinémathèque. D’ailleurs, je suis arrivé pendant la grande rétrospective du cinéma japonais, qui avait duré des mois. Ensuite, j’y allais un peu moins, mais je suivais des cycles. Je suis en effet un ancien spectateur de la Cinémathèque, un ancien abonné de la maison.
 
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