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La Catégorie III par Julien Sévéon (critique du livre + interview)
Interview de son auteur 3/6 - Page 5
Infos
Auteur(s) : Anel Dragic
Van-Thuan LY
David Vivier
Jean-Louis Ogé
Denis Gueylard
Date : 7/3/2009
Type(s) : Critique
Interview
Information
 
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Personnes :
Otto Chan Juk Tiu
Ho Fan
Hou Hsiao Hsien
Julie Lee Wah Yet
Jet Li
Shu Qi
Elvis Tsui Kam Kong
Wong Jing
Simon Yam Tat Wah
Herman Yau Lai To
Articles :
Catégorie 3
Lexique :
Triades
 
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HKCinemagic : Que pouvez-vous dire sur l’implication des triades sur la création de ces films ?
Julien Sévéon : (Rires) Alors ça, c’est le sujet un petit peu délicat qui est abordé dans le livre et que j’ai abordé avec certains réalisateurs. Je ne dirais pas de noms mais je me souviens qu’une fois, avec un réalisateur, c’était devenu un peu tendu quand j’ai évoqué ça avec lui. Les triades, de toute façon, sont dans l’industrie du cinéma comme la mafia était à Hollywood pendant toute une époque, comme la mafia est toujours dans le porno actuellement aux Etats-Unis, comme les yakuzas sont un petit peu, encore, dans le cinéma au Japon. Disons que tout ce qui touchait à la production « olé olé », les triades étaient plus fortement impliqués là-dedans, c’est clair. Maintenant c’est un sujet,… il y a de quoi faire un bouquin là-dessus. Le problème c’est que, forcément, tout le monde ne peut pas en parler. C’est un sujet assez complexe, les triades, mais omniprésent, ça c’est sûr.
 
HKCinemagic : Qu’en est-il du fait que des acteurs avec une certaine popularité aient été obligés de jouer dans ces films ?
Julien Sévéon : Il y a eu des pressions. Maintenant il y a certains acteurs qui s’entendent bien avec les triades. C’est vraiment toute la différence avec la conception de la façon dont la mafia peut fonctionner ici, par exemple en Italie, et la façon dont les triades fonctionnent à Hong Kong. La mafia, par exemple quand on va dans le sud de l’Italie, les gens vont savoir, dans le village, que telle et telle personne fait partie de la mafia, mais on ne va pas les saluer. Là-bas les triades elles sont vraiment partout, c’est le vendeur de kiosque au bout de la rue, le mec qui tient la petite échoppe en bas. Ce n’est pas un monde qui est séparé. Les triades font vraiment partie de la société hongkongaise. Donc après il y a des pressions, on connaît les histoires avec Jet Li mais surtout il y a encore plus de choses qui n’éclatent pas du tout au grand jour. Les dessous de la production hongkongaise…
 
HKCinemagic : … ça mérite un livre !
Julien Sévéon : Ca mérite un livre, clairement ! Mais je pense que, celui qui le fera, pour pouvoir tout raconter, je pense qu’il faudrait que ce soit un Occidental, ce serait sûrement plus facile pour lui. C’est un sujet qui est passionnant mais on ne peut pas savoir tous les aboutissants de ce truc là, car c’est quand même des milieux interlopes où il y a des enjeux financiers, des enjeux de prestige aussi. Il y a certaines personnes qui ne veulent pas du tout faire savoir qu’ils font partie des triades, c’est évident. C’est très complexe.
 
HKCinemagic : Qu'en est-il de la conservation des films de cat III à HK ? Trouve-t-on encore beaucoup de copies de ces films? N'y aurait-il pas une tendance à vouloir les faire disparaître ou du moins à les faire oublier ?
Julien Sévéon :C’est catastrophique ! Je ne peux pas donner de chiffres comme ça mais à mon avis on doit approcher de 30 à 50% de la production de catégorie III, minimum, qui a disparu. C'est-à-dire qu’il ne doit même plus y avoir de copies 35 mm. Parce qu’il y avait des maisons de productions qui se créaient juste pour un film. On ne sait pas qui était derrière, ni rien. Les mecs mettaient le pognon, ils tiraient peut-être une ou deux copies. Une seule copie pour une salle de cinéma, après les films disparaissaient complètement, c'est-à-dire que ça ne sortait même pas en vidéo. Il y a des annuaires qui sont édités par l’association des producteurs hongkongais. On a la liste de tous les films. Enfin pas tout à fait, ils oublient pas mal de films. On a, disons, le plus gros de la production. Et il y a des dizaines de films sur lesquels on n’a absolument aucune information. On sait pas qui a réalisé, on sait pas qui a joué dedans, on n’a pas de scénario, on sait que les films ne sont pas sortis en vidéo. C’est le mystère complet pour des dizaines de productions. Maintenant c’est vrai que c’est aussi typique du mode de production hongkongais. C'est-à-dire que c’est pour faire de l’argent rapidement : quand on a fait un film, qu’on a fini de le faire tourner dans le circuit des cinémas, qu’on l’a sorti en vidéo, on passe à autre chose. Donc voilà, ils jetaient la copie 35, ils n’en avaient rien à faire. Cette idée de conservation est vraiment très récente à Hong Kong. Alors, il y a la Cinémathèque de Hong Kong qui est là mais ça met du temps encore à rentrer dans le mode de restriction des producteurs, des réalisateurs.

Simon Yam et Chingmy Yau dans Naked Killer
HKCinemagic : La catégorie III semble devenir un tabou. On sent une certaine gêne, une volonté d'oublier ou du moins de faire profile bas de la part du milieu (acteurs, réalisateurs) lorsqu'on leur parle de cette période. Qu'en pensez-vous ?
Julien Sévéon : Par exemple, Simon Yam, il n’a aucun problème pour en parler. Quand on discute avec lui il dit « ouais ouais, des catégories III, j’en ai fait ». Maintenant il est clair aussi en disant « j’ai fait un paquet de merdes ». Donc il n’a aucun complexe vis-à-vis des films qu’il a faits. C’est vrai, cette interview je l’avais faite avant que Simon Yam ne devienne un peu une star internationale ; donc il faudrait le ré-interviewer maintenant pour savoir un peu quel est son point de vue. Mais je pense que lui, il ne changerait pas beaucoup.
Il y a des actrices comme Shu Qi, qui n’abordent plus ce sujet. C’est une actrice qui est consacrée, il y a Hou Hsiao Hsien qui l’a fait travailler, elle est courtisée par Hollywood, donc tu lui sors le Penthouse dans lequel elle était pour te le faire dédicacer, à mon avis ça va pas passer (Rires). Je pense que tout dépend, effectivement, de l’interlocuteur. Après il y en a certains qui ne voudront pas en parler, mais tous ceux qui sont restés, qui n’ont pas forcément choppé le gros citron, pourront évoquer ce temps-là.

Anthony Wong dans Untold Story d'Herman Yau
HKCinemagic : Comment se sont reconvertis la plupart des acteurs et réalisateurs du milieu ?
Julien Sévéon : Ca varie énormément. Par exemple quelqu’un comme Otto Chan a complètement disparu. Alors lui c’est vrai que c’est un pseudo. Il est passé à autre chose. A quoi ? Je n’en ai pas la moindre idée. Il y en a beaucoup qui se sont reconvertis à la télé. Il y a beaucoup de liaisons entre productions cinéma et télé. Elvis Tsui tourne de plus en plus dans des séries télé en Chine pop. Quelqu’un comme Julie Lee a carrément quitté le pays. Elle est aux Etats-Unis maintenant. Herman Yau, comme c’était un petit peu un touche-à-tout, il continue. Justement il vient de refaire des films de catégorie III mais dans un genre complètement différent. Wong Jing, lui, il continue son petit bonhomme de chemin, il prend tout ce qui passe, y’a pas de soucis. Ce mec, on lui donne n’importe quoi, on lui dit que les films de cochons avec des cheveux marchent, il va t’en faire cinquante. Il aura toujours quelque chose à faire. Maintenant, pour beaucoup de petits réalisateurs comme ça, ça a été la fin d’une époque. Ho Fan, il a arrêté complètement, il a disparu ; maintenant il fait plus que de la photo. Certains ont continué leur chemin. Pour d’autres, la fin de ce que moi je considère comme la catégorie III, ça a été la fin de leur « carrière », jusqu’à ce qu’il y ait un nouveau boom d’un genre ou d’un autre et qu’ils reviennent sur le devant de la scène.
 
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