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La Catégorie III par Julien Sévéon (critique du livre + interview)
Interview de son auteur 1/6 - Page 3
Infos
Auteur(s) : Anel Dragic
Van-Thuan LY
David Vivier
Jean-Louis Ogé
Denis Gueylard
Date : 7/3/2009
Type(s) : Critique
Interview
Information
 
 Liens du texte  
Personnes :
Billy Tang Hin Sing
Elvis Tsui Kam Kong
Anthony Wong Chau Sang
Simon Yam Tat Wah
Films :
Ebola Syndrome
The Sichuan Concubines
The Story Of Ricky
Articles :
Catégorie 3
 
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Julien Sévéon est journaliste pour la presse spécialisée dans le cinéma. Sa passion pour le cinéma populaire et les cinémas d'Asie l'a amené à écrire différents ouvrages sur ces sujets, tels que sur le cinéma japonais, la blaxploitation ou encore la catégorie III. C'est à l'occasion de la sortie d'un livre sur ce dernier thème que l'auteur revient sur cette vague de films violents, érotiques et/ou subversifs ayant brillés en particulier durant la première partie des années 1990 à Hong Kong. Il évoque lors de cet entretien, outre la catégorie III, l'état du cinéma hongkongais actuel, la perception des cinémas d'Asie
dans nos contrés ainsi que ses projets à venir.


Julien Sévéon

Genèse du livre

HKCinemagic : Comment vous est venue l'idée de faire ce livre ?

Julien Sévéon : Ça remonte à loin en fait. J’ai entamé ce projet il y a sept ans. Je me rendais compte qu’il n’y avait rien du tout d'écrit sur la catégorie III. C’était un genre qui était vraiment dénigré, mais moi je le trouvais vraiment intéressant pour deux choses.
C’est que :
1/ c’était la seule vague d’exploitation qu’on trouvait au monde à ce moment et
2/ je pensais qu’il y avait quand même une corrélation intéressante entre l’époque durant laquelle les films ont été faits et le type de films qui étaient évoqués. Et ça, ça n'avait été fait par personne, aucun article n’en parlait, ni rien, donc je me disais qu’il y avait vraiment quelque chose à faire sur ce sujet là.

 
HKCinemagic : Comment a été accueilli votre projet pas les éditeurs ?
Julien Sévéon : En France, les gens, je leur en parlais ils me regardaient avec des yeux ronds. La France est super froide dès qu’on sort un peu de l’establishment. C'est-à-dire, si demain je veux faire un bouquin sur la nouvelle vague française, j’ai cinquante éditeurs. Si je veux faire un truc un peu plus pointu, il n'y a plus personne. Donc très rapidement j’avais commencé à l’écrire en français, puis ne trouvant aucun éditeur, j’ai contacté un éditeur anglais qui lui m’a donné le feu vert tout de suite. J’ai commencé à tout écrire en anglais. J’avais un pote qui était correcteur en anglais, qui faisait toute la relecture derrière pour corriger. Et puis finalement ça traînait beaucoup avec l’éditeur anglais et puis il y a eu un éditeur français qui s’appelait IMHO qui était partant. Ils ont commencé à travailler dessus, on a revu complètement l’ordre du sommaire, on a revu un petit peu le bouquin. Puis finalement ça a commencé à traîner... un mois de retard, deux, trois…. Ça a fini par être un an et j’ai compris que ça allait dans le mur donc j’ai cassé le contrat. A ce moment là je bossais pour Bazaar and co, comme directeur de la collection « cinexploitation ». J’ai parlé du projet à l’éditeur : « j’ai mon bouquin sur la catégorie III qui est bouclé. Est-ce que tu es partant ? ». Eux, ils ne connaissaient pas particulièrement le truc, mais ils m’ont dit « c’est parti ». Et six mois plus tard le livre sortait. Ça a été long mais le voilà.
HKCinemagic : La catégorie III, outre le fait qu’elle soit une vague de films d'exploitation, c'est aussi un contexte social. Pouvez-vous préciser cette idée que vous développez dans votre livre ?
Julien Sévéon : La catégorie III, ça tombe par hasard entre le massacre de la place Tien An Men [1989] et la Rétrocession de Hong Kong à la Chine [1997]. C’est un peu la grande idée que je développe dans ce bouquin : on ne peut pas regarder ces films en dehors de ce contexte socio-politique qui est très particulier. Il y a aussi la crise du cinéma hongkongais, avec le piratage qui battait son plein. Donc c’est vraiment un univers, tout aussi bien dans le monde du cinéma que dans la société. C’est un monde qui est en crise. La catégorie III est symptomatique de tout ça. Après je développe sur différentes thématiques, j’explique pourquoi dans le livre, je mets ça en perspective avec la société chinoise et hongkongaise.
 
HKCinemagic : Quelles sont les différences entre la version anglaise et la version française du livre ?
Julien Sévéon : Il n'y en aurait aucune, a priori. Ce qui va changer, parce que l’éditeur va refaire la maquette, c’est qu’il y aura peut-être des changements de photos ; donc on ne retrouvera pas forcément les mêmes photos dans les deux versions. Sinon ça sera une traduction du bouquin français donc il n’y aura pas de différences de fond.
 
HKCinemagic : Y-a-t-il d'autres choses que vous auriez aimé inclure ou aborder dans ce livre et qui, pour une raison ou une autre, n'ont pu l'être ?
Julien Sévéon : Non, j’ai vraiment traité de la totalité du sujet, tel que je voulais le faire. Je n’ai pas eu de la part de l’éditeur Bazaar and co le moindre sujet où il m’aurait dit « non, vaut mieux ne pas parler de ça » ; donc j’ai vraiment écrit tout ce que je voulais écrire dessus. Il y avait Elvis Tsui que je voulais rencontrer, chaque fois que j’étais à Hong Kong, lui il était en Chine pop, donc on n’a jamais réussi à coordonner nos timings, c’est la seule interview [que je n’ai pas eue]… Mais maintenant ce n’est pas quelque chose qui était essentielle pour le bouquin. Ce qui m’intéressait vraiment c’était les réalisateurs, les producteurs. Les acteurs sont moins intéressants car ils ne sont jamais là - à la base du film ou très rarement. Et ils sont un peu là pour faire ce qu’on leur dit de faire donc leurs anecdotes, souvent, ne sont pas très intéressantes. Ils n'ont pas autant de choses à raconter qu’un réalisateur, un scénariste ou un producteur qui sont à la base de la création du film.


Elvis Tsui dans Erotic Ghost Story

Maintenant c’est vachement intéressant de rencontrer quelqu’un comme Simon Yam, parce qu’il est tellement franc sur la production, il n’hésite pas à dire que c’est de la merde. Quelqu’un comme Anthony Wong aussi, lui qui dit carrément que la plupart des gens dans le cinéma hongkongais, c’est des cons quoi ! C’est agréable de rencontrer des gens comme ça, qui n’ont pas une langue de bois. Mais c’est vrai que dans le cinéma hongkongais, qui est quand même une industrie où le star-système est très important, on a toujours une espèce de discours très propre, très poli : « Oui ce film était très bien. J’ai adoré travailler avec ce réalisateur ». Donc si c’est pour avoir des interviews comme ça, je préfère faire l‘impasse.

 
HKCinemagic : Comment avez vous découvert ces films et que vous ont-ils procuré en tant que spectateur ?
Julien Sévéon : Comme je m’intéresse au cinéma populaire en général, avec un gros focus sur le cinéma asiatique, je les ai découverts au début des années 1990. Tout ce qui venait de Hong Kong m’intéressait. Petit à petit je suis tombé sur un film comme ça, un deuxième, et puis j’ai commencé à remarquer qu’il y avait des trucs comme ça qui étaient complètement barrés et qui étaient interdits aux moins de 18 ans. Story of Ricky , la première fois que j’ai vu ça je n’en revenais pas. J’ai jamais vu un tel côté romantique mais totalement assumé, mais vraiment premier degré, que j’adore, hein ! J’avoue et j’ai un peu honte de le dire: Story of Ricky c’est un film que je prends au premier degré. J’adore vraiment. Les passages romantiques. Quand il joue de la flûte, je trouve ça sublime, mais les passages ultra-violents c’est vraiment démentiel. Le réalisateur le fait vraiment avec bon cœur, il n’y a aucune honte d’aborder d’un côté un mélo qui est un petit peu surjoué et de l’autre du gore qui est vraiment outrageux, qui est vraiment incroyable. C’est un mélange qui marche ou qui ne marche pas selon les personnes. Moi je trouve ça incroyable. Après c’est vrai que j’ai eu plein d’expériences comme claques visuelles quand je voyais des films où je me disais « C’est pas possible ! ». C’est vraiment le truc que j’ai dû le plus me dire en voyant ces films : « C’est pas possible ! Ils sont vraiment barges ». Parfois c’était vraiment parce que j’étais amusé en voyant ça, mais d’autres fois c’était vraiment un pur choc ! Quand tu as des nanas enceintes qui se font tabasser, là c’est vraiment « C’est pas possible ! ». Il y a des limites, qui pour moi, sont dépassées. Ils osent aller dans tous les tabous, tous les excès. Il n’y a vraiment aucune limite dans ce cinéma-là.


Story of Ricky

Ce qui est vraiment intéressant c’est que c’est un cinéma qui était interdit aux moins de 18 ans, mais il était accessible dans les plus grand réseaux. Ca ne sortait pas dans des salles de quartier comme par exemple, ici à Paris Le Brady. Là bas ça sortait dans des gros circuits. Il faut se rendre compte. Par exemple au Rex, on pouvait avoir Ebola Syndrome. C’était inimaginable. Bon alors bien sûr il y avait tout le circuit des petits cinémas qui étaient plus érotiques mais c’était vraiment quelque chose d’incroyable dans le cinéma des années 1990 ; mondialement parlant c’était une bouffée d’air frais qu’on ne trouvait nulle part ailleurs.

 
HKCinemagic : Quels sont vos films de Cat. III préférés ?
Julien Sévéon : Aïe !! La question piège. Préféré,… c’est difficile, j’en parlais avec Billy Tang. C’est difficile de dire qu’on aime ces films parce qu’ils sont tellement extrêmes qu’on peut pas dire « ahh ! Celui là j’aime bien. C’est un film, je te le conseille. » Mais ils vont tellement au bout de leurs idées que c’est des films qui ne peuvent pas laisser indifférent. Après il y a Story of Ricky dont je reste un inconditionnel.

Sichuan Concubines
HKCinemagic : On est d’accord.
Julien Sévéon : Ah bon ?! Bah voilà. C’est un film… c’est sublime, il n'y a pas de mots. Ebola Syndrome. C’est tellement dingue. Des trucs comme Sichuan Concubines aussi. C’est vraiment un film super beau. C’est une petite production érotique. C’est pas de l’érotique vulgaire. A la limite l’aspect érotique on l’oublie complètement devant le film, tellement les images sont belles. Vraiment super beau graphiquement parlant.
 
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