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La Catégorie III par Julien Sévéon (critique du livre + interview)
Interview de son auteur 5/6 - Page 7
Infos
Auteur(s) : Anel Dragic
Van-Thuan LY
David Vivier
Jean-Louis Ogé
Denis Gueylard
Date : 7/3/2009
Type(s) : Critique
Interview
Information
 
 Liens du texte  
Personnes :
Soi Cheang Pou Soi
Films :
Love Battlefield
 
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HKCinemagic : Que pensez-vous de la médiatisation du cinéma asiatique en France ? De sa reconnaissance et popularité chez nous? Quel point de vue portez-vous sur le choix des films distribués?
Julien Sévéon : C’est un truc sur lequel on me pose souvent la question. Le cinéma asiatique, il y a souvent eu des vagues comme ça en France. On a eu les années 60/70 où c’était plus le cinéma japonais. C’est vrai qu’en France on fonctionne vraiment par vagues. A une époque c’était le cinéma suisse. Il y a eu une période où le cinéma suisse c’était le truc. Alors quand on dit ça, ça peut faire sourire mais bon voilà, il y a vraiment des vagues. Donc le cinéma asiatique en France depuis le milieu des années 90 connaît, de la part de la critique, un véritable engouement.
 
HKCinemagic : …à quoi est-ce dû ?
Julien Sévéon : Déjà, à une plus grande visibilité internationale, par exemple dans les festivals. Ce qu’il faut dire, c’est que ça, c’est grâce à tous les programmateurs des festivals, ceux qui font leurs choix de films. Ils se sont rendu compte petit à petit que ça bougeait extrêmement en Asie. Les distributeurs s’en sont rendu compte et les critiques, les journalistes en se déplaçant de festival en festival ont vu qu’il y avait des films vraiment exceptionnels. Petit à petit, je pense que beaucoup de journalistes ont commencé à en parler et le public a commencé à s’y intéresser. Le problème c’est qu’on reste encore dans une vision très schématique du cinéma asiatique. D’un côté une vision très art et essai « Printemps, été, automne, hiver… » qui a réussi à faire près de 300 000 entrées, je crois. Ce qui est très bien. Mais par contre après, il y a d’autres petits films comme ça qui ne réussiront pas à atteindre un tel succès.

Je pense qu’il y a [certains] distributeurs qui ont vraiment coulé tout ce travail. Il y a deux types de distributeurs : il y a ceux qui sont passionnés et les autres. Tous le font pour des histoires financières, obligé, il y a des histoires d’argent là dedans. Maintenant il y a des véritables passionnés qui ont envie de faire découvrir ce cinéma ; après il y a des opportunistes qui sont là juste pour faire de l’argent. Le problème c’est que certains distributeurs ont acheté des films qui sont complètement nazes et qui discréditent tout le cinéma asiatique. Imaginons que quelqu’un qui ne connait pas ce qui se fait en Asie, il n'arrête pas d’entendre parler à droite et à gauche, à la télé, ses potes lui en parlent, il va à Carrefour et il voit certaines collections. Et on trouvait, je ne donnerais pas de noms, on trouvait des daubes sans noms. Il y avait des films qui étaient complètement catastrophiques. Alors heureusement ils n’étaient pas vendus très cher, c’était une bonne chose mais je pense que ça n’aide pas du tout les cinémas d’Asie à se faire connaître et reconnaître en France. Je pense qu’il faut vraiment cibler uniquement les films de qualité, pas des films qu’on peut acheter en package ou qu’on peut sortir pas trop cher.

Il faut viser les films de qualité et il y en a énormément en Asie. Le problème c’est que certains distributeurs n’osent pas prendre de risques, d’autres misent uniquement sur certains noms, on reste sur tel ou tel réalisateur ; mais c’est pas parce qu’on s’appelle bidule ou chouette qu’on ne réalise que des bons films, et bidule et chouette ils réalisent aussi des daubes. Donc quand on sort des daubes de tel ou tel réalisateur ce n’est pas bon non plus pour ça.

Maintenant c’est bien, il y a aussi des petits distributeurs qui essaient de sortir des trucs plus étonnants. Mad Asia essaie de faire des trucs différents. Kubik aussi essaie de sortir du tout avenant.

Par contre on se rend compte pour le cinéma asiatique que là, on est en train de rentrer dans une crise. Il y a de moins en moins de films qui sont distribués au cinéma, il y en a de moins en moins qui sortent en DVD. Alors pour ça il y a deux raisons. C’est vrai que les cinéphiles et les passionnés ne soutiennent pas ces films et ne vont pas les voir au cinéma. Ou alors quand le film sort au cinéma, ils disent « Moi je l’ai en DVD, je ne vais pas le voir au cinéma », et ça c’est un truc qui est dramatique parce que le cinéma c’est fait pour être vu sur grand écran et même si chez soi on a du home cinéma et tout ça, le cinéma lui-même, la notion même de cinéma ne peut être vécue que dans une salle de cinéma. Quand un réalisateur tourne, c’est en pensant à la salle de cinéma. Pour moi, si on veut vraiment pouvoir bien ressentir un film, le seul moyen c’est le grand écran. Le problème c’est que la vidéo, en particulier pour les cinémas d’Asie, c’est le seul moyen de pouvoir les voir.
Ensuite, il y a des prix qui sont beaucoup trop chers. Quand on sort des films asiatiques à 30 euros en DVD alors qu’on sait qu’on peut les avoir en import à 8 euros, le choix il est vite fait. Bien sûr, après, si on ne parle pas l’anglais on va se diriger vers l’édition française mais je pense qu’il y a un mauvais soutien de la part des cinéphiles et de la part des amateurs, des mauvais choix de la part des distributeurs, des mauvais choix marketing, des mauvais choix au niveau des prix. Mais d’un autre côté il y a aussi des très bons choix aussi de leur part, je ne suis pas du tout en train de pleurer.

Voilà, ce n’est pas la faute des distributeurs uniquement. Que ce soit Pretty Pictures, Wildside ou d’autres, ils ont fait du très bon travail aussi. Pretty Pictures quand ils ont sorti Godzilla Final Wars, c’était super couillu de leur part de faire ça. Le problème, le film a été un échec au cinéma parce que les gens ne se sont pas déplacés, et ça c’est dommage. C’est un plaisir de se dire qu’on a un Godzilla qui sort au cinéma enfin en France ; et personne ne va le voir ! C’est vraiment dommage.

 
HKCinemagic : Les gens préfèrent aller voir du Emmerich.
Julien Sévéon :(Rires) Ouais voilà. Les gens préfèrent aller voir la version américaine. C’est dingue.
 
HKCinemagic : Vous avez créé à deux reprises des magazines spécialisés dans le cinéma asiatiques mais ils n'ont pas tenu. Il semble très compliqué aujourd’hui de sortir une revue spécialisée et pointue. Avez-vous pour projet de retenter l’expérience une nouvelle fois avec un nouveau format, de nouvelles idées ?

Julien Sévéon : L’aventure [du magazine] Mad Asia a été assez dure. Mad Asia ne s’est pas arrêté par faute de lecteurs mais pour des raisons budgétaires internes. Les deux premiers films qu’on a sortis avec le magazine nous sont revenus très très chers. Ce qu’on ne savait pas, c’est qu’au même moment où on les achetait, ils étaient soldés dans les grands bacs. Alors ça, évidemment, les ayant-droits français ne nous l’ont pas dit. Ce qui faisait qu’on proposait un magazine plus un film alors que les gens, s’ils achetaient le magazine tout seul et le film tout seul, ça leur revenait moins cher. Il nous est donc resté sur le dos des dizaines et des dizaines de DVD. Donc dès le deuxième numéro on était dans le rouge. L’éditeur a essayé de tenir trois, quatre, cinq, six numéros. Pour Mad Asia on a vraiment eu énormément de bonnes critiques, de la part du reste de la presse, de la part des distributeurs, de la part des amateurs. Tout le monde était derrière. Le problème c’est qu’on n’a jamais réussi à remonter ce gouffre financier.

 

Après pour Score Asia le problème était un peu similaire. On avait les lecteurs, le problème c’est que la formule ne fonctionnait qu’avec un DVD et on voulait faire de l’inédit absolu. Donc on avait fait Love Battlefield, présenté avec des sous-titres français. On était super content d’avoir pu sortir ça. Alors, il y avait eu des problèmes effectivement de master. A Hong Kong ils n'avaient plus un seul master au format. On a fait venir cinq masters différents de Hong Kong, faut le savoir. Et il n’y en avait pas un seul qui était au format. Il n’existe plus à l’heure actuelle de master au format pour Love Battlefield, donc on a pris ce qu’on avait. Malgré tout je reste super fier qu’on ait pu sortir ça parce que c’était une super exclusivité. Soi Cheang, c’est un réalisateur que j’aime énormément et pouvoir présenter un film comme ça au grand public, pour un prix vraiment pas cher - c’était 9.90 euros - je suis super fier d’avoir pu le faire. Le problème c’est qu’on n’a pas pu trouver quelqu’un pour continuer l’aventure. Et voilà, c’est comme ça que ça s’est fini Score Asia.

Est-ce que je retenterais l’aventure ? Avec plaisir, maintenant est-ce qu’il y aura derrière un éditeur pour le faire ? Est-ce qu’il y aura des lecteurs pour soutenir l’aventure ? C’est une autre question. Je pense que le problème c’est que les gens actuellement lisent de moins en moins et puis la presse est dans un état de crise donc c’est important. Je ne pense pas que ça soit le bon moment pour relancer un magazine mais bon, j’ai toujours plein de projets dans la tête.

 
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