Tentatives de réalisation : Simple…mais efficace!
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HKCinemagic :
Vous avez réalisé votre premier film pour la Shaw Brothers: Thunderclap. |
Tony Leung Siu Hung : Oui. Il n'a jamais été projeté à Hong Kong. Je finissais juste de travailler sur un film quand Lawrence Wong Ka Hey m'a proposé la réalisation. Mais je n'ai pas trop aimé le résultat final. Il y avait un problème, j'avais besoin de beaucoup d'effets spéciaux, principalement pour la scène finale. Mais à l'époque ils n'étaient pas très perfectionnés. Au studio il y avait un service qui s'occupait des effets spéciaux mais selon celui qui était en charge, ils n'étaient pas capables de faire tant de films. Pour finir le film est sorti à l'étranger mais sans effets spéciaux ! J'ai eu une copie par mon ami Robert Mak parce qu'il a fait une tournée en Indonésie et qu'il a récupéré une cassette là-bas. Dans les scènes où il devait y avoir des effets spéciaux il n'y avait rien. C'était affreux. |
Affiche de Thunderclap, les débuts de Tony Leung Siu Hung en tant que réalisateur
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HKCinemagic :
Malgré tout vous avez assez apprécié l'expérience pour continuer à réaliser des films. Vous en avez fait un second nommé Vendetta.
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Tony Leung Siu Hung : Oh, oui, je l'aime beaucoup celui-là. Une histoire simple mais j'en ai fait quelque chose de bien. L'atmosphère, l'action... |
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HKCinemagic : Votre troisième essai, Guns of Dragon, était plus ambitieux. Vous avez tourné à l'étranger.
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Tony Leung Siu Hung : Oui, à Porto Rico et New York . Ça a été le travail le plus dur de toute ma vie. Après celui-la, j'ai totalement changé. Je me suis juré que je n'aurais plus jamais d'ennuis sur un film. Ça a été un tournage très difficile . |
La fusillade en plan large de Gun of Dragon
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HKCinemagic : Vous avez quand même réussi à réaliser des scènes d'action à la manière de Hong Kong. Est-ce à cause de ça que vous avez été contacté par Ng See Yuen pour faire des films aux Etats Unis dans un style hongkongais ? |
Tony Leung Siu Hung : Oui, j'ai une formation de cascadeur. J'étais capable de faire n'importe quelle cascade et c'est ainsi que j'en suis arrivé à la réalisation, surtout pour les scènes d'action. Mais je peux aussi bien faire d'autres choses, pas seulement de l'action. Des films d'horreur par exemple. |
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HKCinemagic : Parmi les films sur lesquels vous avez travaillé aux Etats Unis (No Retreat No Surrender 3, Bloodmoon, Superfight),
lequel préférez-vous ? |
Tony Leung Siu Hung : Je préfère Superfights, car l'histoire était très simple. Une histoire simple, un personnage simple, un petit budget... Mais je l'en ai fait quelque chose de bon (sourire). |
Tony Leung Siu Hung doublant Keith Vitali dans Superfight
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HKCinemagic :
Avez-vous rencontré des difficultés dues à la différence de culture, des acteurs qui n'étaient pas habitués à faire les choses à la manière de Hong Kong ? |
Tony Leung Siu Hung : Pas vraiment. Juste avec le personnage principal, le garçon [Brandon Gaines].
Tous les autres connaissaient déjà ma formation et ils m'ont été d'une grande aide. Ils ont fait attention à ce que je leur disais. D'un autre côté le garçon était très jeune. Il n'avait aucune patience et disait toujours “non, non, non”. Comme quand je demandais à avoir de vrais coups dans une chorégraphie. |
Brandon Gaines l'acteur principal de Superfight |
HKCinemagic :
N'avez-vous pas eu les mêmes problèmes avec Loren Avedon sur King of the Kickboxer?
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Tony Leung Siu Hung : Le grand type, c'est ça ? Je préfère ne pas en parler (rires). Pas de patience du tout et il en demandait trop. Certaines de ces personnes ignorent que nous sommes de Hong Kong, ils ne connaissent pas nos habitudes et le milieu d'où nous venons. C'est “les Américains font comme ci”, “les Américains font comme ça”. Tellement de discussions. |
Loren Avedon, acteur buté dans King of Kickboxer
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Evolution de l'action |
HKCinemagic : Aujourd'hui vous semblez moins actif dans l'industrie cinématographique ? |
Tony Leung Siu Hung : Oui, car la situation n'est plus très bonne et j'ai fait plusieurs films à l‘étranger, le dernier étant Shadow Dead Riot. |
Affiche de Shadow Dead Riot
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HKCinemagic : Vous êtes aussi vice président de la HK stuntmen association [Association des cascadeurs hongkongais]. Qu'est-ce que cela représente comme travail ? |
Tony Leung Siu Hung : C'est difficile à expliquer rapidement (sourire). L'association des cascadeurs hongkongais a été fondée par des chorégraphes et des cascadeurs. Son but et de faciliter la communication entre ses membres et les compagnies cinématographiques. J'ai toujours voulu y contribuer parce que j'ai tout eu par mon travail et mon frère ainsi que de nombreux amis en font partie. Donc je voulais faire quelque chose pour eux. C'est pourquoi, entre autres choses, je dirige certaines sessions d'entraînement aux cascades. |
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HKCinemagic :
Comment voyez-vous le futur des cascadeurs hongkongais ?
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Tony Leung Siu Hung : C'est difficile à dire. Aussi longtemps qu'il y aura des scènes d'action il y aura des cascadeurs. C'est pourquoi je dis à mon groupe de toujours s'entraîner. Un jour, vous serez peut-être la nouvelle génération de Jackie Chan. |