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Critiques Express

Les 8 Diagrammes de Wu-Lang    (1983)
A la manière d’un Magnificent Butcher, Eight Diagram Pole Fighter est un film à l’histoire chaotique, marqué par la tragédie, et l’intrigue s’en ressent. En effet, c’est en parallèle du tournage de ce film qu’Alexander Fu Sheng, véritable star, est décédé dans un accident de voiture dans lequel le jeune Wong Yu sera blessé.

Cet événement a beaucoup marqué l’équipe, Gordon Liu se montrant aujourd’hui encore ému en abordant le destin de son jeune ami. L’intrigue déjà nihiliste, sera traitée avec rage, et suivra un crescendo émotionnel qui culminera dans un final apocalyptique. Bien plus proche d’un film de Chang Cheh que des films précédents de Lau Kar Leung, Eight Diagram Pole Fighter est un film violent, où le sang côtoie magistralement la tragédie entre deux coups de bâtons.

Il est intéressant de noter la progression dramatique, qui rappelle un peu celle d’un Running On Karma de Johnnie To. Le refus, la rage, puis pour finir, la résignation face à un destin qu’on ne contrôle pas. Cette philosophie, symbolisée par le personnage de Wu Lang, est nécessaire pour expier la barbarie à laquelle on vient d’assister.

En effet, les combats transpirent la rage voire même la haine. Il n'y à qu'à voir le premier affrontement, où les frères sont piégés, pour un premier combat dantesque au point qu’il pourrait constituer le climax de n’importe quel film. La qualité restera constante d’un affrontement à l’autre, et même les échanges les plus courts sont mémorables. La variété est également au rendez-vous, les duels alternants avec les affrontements de masse. Mais la violence ne quittera jamais ces rencontres, même lorsque les moins shaolin entreront en scène.

Si les acteurs de la scène d’introduction ne sont pas tous suffisamment mis en valeur (Robert Mak, Liu Chia Yung ou Hsiao Ho n’étant que peu exploités) le reste du casting est parfaitement employé. On pense notamment à Philip Ko qui manifeste une présence terrifiante, tant dramatiquement (il est plus charismatique que jamais) que martialement. Son duel au bâton contre Gordon Liu est sans doute l’un des combats les plus complexes et vifs qu’on ait pu voir et n’a pas pris une ride. Kara Hui et Yuen Tak ont un peu l’occasion de se montrer, mais on sent que leur scène sont destinées à combler le vide laissé par le décès d’Alexander Fu Sheng, et elles n’ont pas le même impact que le reste. Johnny Wang Lung Wei est une fois de plus diabolique à souhait et a l’occasion de montrer son talent dans un final old school très acrobatique sans jamais verser dans le grand guignol.

L’aspect didactique cher à Liu Sifu est présent, mais c’est la dramaturgie qui prend le pas sur tout le reste pour une fois, le personnage central rappelant sans cesse sa quête de vengeance. Gordon Liu trouve le rôle de sa vie. Sa souffrance est tellement palpable que sa vengeance haineuse paraît plus légitime que jamais. Rarement l’acteur aura manifesté une telle intensité, ne surjouant jamais, faisant passer l’émotion à travers un simple regard, et se déchaînant au point d’être effrayant dans les combats.

L’ensemble des acteurs donne le meilleur de lui-même, visiblement galvanisé par le décès de Fu Sheng. L’ambiance est désespérante, sombre, violente, Eight Diagram Pole Fighter est un film marquant, poignant même, aux combats inoubliables et injustement boudé par le public à l’époque.
Léonard Aigoin 3/16/2010 - haut

Les 8 Diagrammes de Wu-Lang    (1983)
Trois ans après le léger My Young Auntie, Liu Chia-liang semble vouloir donner plus de convictions et de sentiments forts à son cinéma. A un tel point qu'on ne retrouve pas l'optimisme ni l'occasionnel humour que le maître avait pu glisser dans ses classiques passés.

Dès les premières images, il n'y a pas de quoi sourire même si les affrontements de la bataille de Jinsha sont parfaitement réglés. Les chorégraphies de ce combat opposant un père et ses sept valeureux fils à une armée adverse sont à la hauteur de ce que l'ont peut attendre de maître Liu Chia-liang, qui montre ici de redoutables attaques à armes longues. Les fils sont massacrés dans d'affreuses souffrances à l'exception du cinquième (Liu Chia-hui) et du sixième (Fu Sheng), tous surpris par une arme inventée par l'ennemi, un bâton dont la tête peut se plier pour bloquer les lances des sept fils Yang. Les deux fils restant prennent la fuite et leur père ne meurt pas en paix : la famille Yang est déshonorée et son prestige disparu. Ce drame qui ouvre le film et débute l'histoire de Eight Diagram Pole Fighter est la source de toute la noirceur et du désir de vengeance omniprésent tout au long du film à travers les membres de la famille Yang, la mère, les deux filles, le sixième mais surtout le cinquième frère.

Le sixième frère sombrant dans la folie suite au massacre, et Alexander Fu Sheng qui l'incarne ayant décédé durant le tournage, l'histoire est principalement centrée sur le cinquième frère. Ce genre de jeune combattant toujours prêt à se battre, a en général dans les films affaire à un tuteur, souvent vieux et digne, sensé le raisonner, le calmer et le mettre sur la bonne voie. Ici les gens volontaires pour aider le jeune loup assoiffé de vengeance meurent, ce qui le fait culpabiliser et ne rend pas la chose simple. Un élan de volonté conduit le jeune homme au temple de Qingliang. Venant de Liu Chia-liang, on s'attend naturellement à une rééducation au temple, l'enseignement d'un maître mais le jeune est jugé trop impulsif et violent pour devenir moine. C'est par la plus forte des volontés de suivre la voie de Bouddha que le jeune désoeuvré va se fondre contre l'avis des supérieurs parmi les autres moines du temple. Et là ce sont des scènes cultes qui font leur apparition : Gordon Liu se rasant les cheveux (c'est son frère aîné Liu Chia-liang qui les lui a coupés pour le tournage) en se coupant avant de s'inscrire les fameux points sur le dessus du crâne avec l'extrémité de bâtons d'encens brûlants. Le jeune combattant s'engage dans la voix de la paix intérieure par la souffrance physique. Le jeune moine dépasse tous ses frères du temple dans l'art du combat, sans doute car il a déjà été obligé de tuer. La salle d'entraînement des moines, qui s'entraînent à frapper des loups sculptés en bois, confirme bien que Liu Chia-liang affectionne les statues d'entraînement (voir la statue en cuivre de Executioners From Shaolin) qui permettent de mettre au point des techniques martiales. C'est au temple de Qingliang que nous avons droit à de superbes combats et scènes d'entraînement, comme celle où Gordon Liu affûte sa technique du bâton, sautant d'une pierre à l'autre sur huit pierres disposées circulairement à la surface d'un bassin, représentant les huit trigrammes, figure symbolique du taoïsme.
La vengeance est un moment mise de côté lorsque l'on suit le parcours de Liu Chia-hui dans le temple. Mais elle ne pouvait pas être avortée alors que dès le départ, on sait que le général traître devra mourir. En quelque sorte, le séjour au temple a permis au cinquième frère de se calmer et de voir les choses en face, au lieu de se jeter éperdument contre une armée prête à l'abattre. Il s'est également remis en question après la cuisante défaite de son maniement de la lance, et en a enlevé la dague pour se consacrer à l'art du combat au bâton, ce qui marque une renaissance pour lui dans l'apprentissage de techniques martiales. Mais cela n'aura en aucun cas assouvi sa soif de vengeance.

Ce n'est pas vraiment que la vengeance soit un thème nouveau pour Liu Chia-liang (Executioners From Shaolin en est un bel exemple) mais qu'ici, on ne voit que ça qui peut terminer le film. Quoi que fassent les personnages, nous savons que l'histoire a débuté dans le sang, et qu'elle finira dedans.

Le ton est fortement aggravé par des combats d'une violence qu'il est difficile de rapporter à Liu. N'exagérons pas, il y a tout de même de fabuleux échanges tout en finesse entre Liu Chia-hui et le supérieur du temple (à qui il en fait baver par sa technicité martiale supérieure) et entre Liu Chia-hui et son demi-frère Liu Chia-liang, qui s'offre un beau rôle de chasseur au coeur généreux et plutôt doué au combat. A la limite, ces combats somptueux ne surprennent pas de la part de Liu Chia-liang. Plus étonnants sont les effets gore du combat final, qui impose une nouvelle forme d'orthodontie : l'arrachage de dents par coups de bâtons, ou encore plantation de dents au sommet du crâne rasé d'un moine. Le contexte étant des plus sérieux et n'ayant rien à voir avec la comédie Kung Fu, une telle barbarie venant d'un réalisateur habituellement porté sur l'apprentissage et l'esprit des arts martiaux dans leur forme la plus pure surprend. L'art martial n'est plus l'art de connaître son corps et de le faire évoluer, mais la façon de détruire ceux des autres de la façon la plus violente et brutale possible. Les combats restent quand même très beaux tout le long du film avec en majorité des combats au bâton, arme longue traditionnelle des arts martiaux chinois. Force est de constater que Liu Chia-hui maîtrise à la perfection ses mouvements et ses déplacements, aussi bien à mains nues qu'avec son bâton dans les mains. Lui et son frère aîné Liu Chia-liang traversent de manière générale l'écran quand il s'agit d'exécuter un combat, et très rares de nos jours sont les acteurs capables d'assurer les combat à chorégraphies compliquées, comme eux.

Liu Chia-liang surprend tous les amateurs de ses Kung Fu Pian précédents par ce film pas vraiment rempli d'optimisme et marqué d'une brutalité peu habituelle dans son univers cinématographique qui tend habituellement à débarrasser les arts martiaux de toute violence graphique. Une espèce de tournant sous forme de chef d'oeuvre dans sa carrière.
Florent d'Azevedo 7/16/2004 - haut

Les 8 Diagrammes de Wu-Lang    (1983)
The Eight Diagram Pole Fighter est un film totalement à part dans la carrière de son réalisateur, Liu Chia Liang. Lui qui avait habitué le spectateur à des récits "humanistes" dans lesquels les arts martiaux faisaient progresser l'homme, semble nous montrer (enfin ?) son côté sombre et bestial. Même si les thèmes de la loyauté et de l'amour sont abordés (loyauté envers son seigneur, amour de sa famille et de son clan), ceux de la perte et de la vengeance ne sont pas laissés pour compte !
Une famille fidèle à son souverain est décîmée par un général dont la cruauté n'a d'égale que le traîtrise. Pire, celle-ci se voit en plus accusée de rebellion. Comme uniques témoins, un fils devenu fou et un autre trop faible pour venger les siens. Le péché originel est énorme et sera chèrement payé...

Le général Pan Mei (Lin Ke Ming), figure politique de la dynastie des Sung, ourdit un complot afin de détruire une famille rivale et proche du pouvoir, la famille Yang. Pour ce faire, il n'hésite pas à s'allier avec des guerriers mongols et tend un piège aux six frères qui la composent ainsi qu'à leur vénérable et puissant père. Du carnage, seuls deux représentants de la fratrie parviennent à sortir vivants : le fils numéro 6 (Alexander Fu Sheng) qui y laisse ses esprits, rendu fou par l'horreur du massacre, et le fils numéro 5 (Gordon Liu Chia Hui), qui erre dans la nature avant de frapper à la porte d'un monastère bouddhiste.
Mais les préceptes religieux entrent bien vite en conflit avec la rage vengeresse du fils Yang et un des moines (Philip Ko Fei) lui enjoint bien vite d'en quitter l'enceinte.
Pendant ce temps, la mère Yang (Lily Li Li Li) apprend par hasard que son cinquième fils est vivant et demande à sa plus grande fille - soeur numéro 8 (Kara Hui Ying Hung) - de se déguiser en épéiste et de partir à sa recherche. Malheureusement, Pan Mei réussit à la capturer, poussant le fils numéro 5 à sortir de sa retraite...

The Eight Diagram Pole Fighter nous propose un scénario riche sans être complexe, ce qui n'est pas forcément facile (voir certains films de Chu Yuan dans lesquels on a parfois l'impression de perdre pied...). Le spectateur est porté d'une émotion à l'autre : colère, tristesse, vengeance... Liu Chia Liang joue avec le spectateur et se plaît à le manipuler.
Les cinquième et sixième fils auront de cruelles destinées : l'un, fou à lier et traumatisé, est voué à finir ses jours dans les jupes de sa mère et de ses deux soeurs, l'autre choisit la religion comme refuge... mais n'est pas accepté par les moines (voir l'extraordinaire scène durant laquelle Gordon Liu se fait lui-même les scarifications sur le crâne !).

Côté action, les combats sont légion et surtout époustouflants ! Du massacre initial proche du gore (épées, lances, flêches pleuvent sur nos héros...) au final durant lequel Gordon Liu est rejoint par sa soeur et une armée de moines pour défaire les méchants, en passant par les entraînements dans le monastère et un combat d'anthologie entre Gordon Liu et Philip Ko. Même Liu Chia Liang, co-chorégraphe des scènes d'action, y va de sa participation éclair mais savoureuse en vieux soldats devenu chasseur ermite, anciennement dupé par le fourbe général.
On retiendra les excellentes armes portées par les Mongols et créées avec inventivité pour le film.

Alexander Fu Sheng décèdera au milieu du tournage au cours d'un accident de voiture et obligera Liu Chia Liang à revoir considérablement son scénario en fonction des éléments déjà filmés. Alexander ne sera plus le héros de The Eight Diagram Pole Fighter (même s'il trône toujours au premier plan sur l'affiche du film), mais un ressort dramatique de plus (la folie humaine résultat de la folie meurtrière). C'est Gordon Liu, demi-frère du réalisateur, qui deviendra le protagoniste principal. On peut aujourd'hui se demander si le tragique et définitif événement survenu à une des plus grandes stars de la Shaw Brothers (et de toute l'industrie cinématographique locale) est une des explications de l'atmosphère crépusculaire, pessimiste et dépressive qui règne tout au long du film... Pas une once d'humour, absence de toute légèreté... une ambiance vraiment particulière pour un film de 1984, tourné en plein milieu de la vague des comédies kung-fu !
Mais il faut bien avouer que The Eight Diagram Pole Fighter est une sorte de somme : dernier grand film de Liu Chia Liang pour la Shaw Brothers (et tout bonnement un de ses meilleurs), un des derniers grands films de la Shaw Brothers, dernier film d'Alexander Fu Sheng... Pas gai tout ça !

Un chef-d'oeuvre barbare et indispensable.
David-Olivier Vidouze 6/15/2004 - haut

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