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Critiques Express

Frères d'Armes    (1994)
Il est à la fois amusant et intéressant de voir comment le cinéma de Hong Kong ne renie pas son passé, voire lui rend hommage. En effet comment doit-on comprendre le récent retour à la mode du film martial et du polar, si ce n’est comme un désir des cinéastes d’aujourd’hui de revisiter en les mettant au goût du jour des classiques de ce cinéma ? Qu’on parle de recyclage de vieilles recettes dû à un manque d’inventivité ou de relectures créatives, force est de constater que certains de ces films sortent du lot. Frères d’Armes est de ceux-ci et s’impose en faisant le pont entre le wu xia pian période Shaw Brothers et le cinéma moderne.

Avoir remis au goût du jour le film martial hongkongais est probablement un des grands mérites de Tsui Hark, qui réveilla ce genre majeur avec ses OUATIC au début des années 90. Dès lors, on se rendit compte de l’intérêt limité des polars urbains comme il en sortait par centaines dans les années 80, au point de constituer une production de masse loin de se renouveler fréquemment. Place donc aux costumes et aux chorégraphies martiales plus « traditionnelles ». Blade Of Fury est certainement un des meilleurs rejetons de cette vague, et est tout à fait comparable à Frères d’Armes dans la mesure où les deux films évoquent avec brio les films de sabre tournés vingt ans plus tôt à la Shaw Brothers. Or Daniel Lee, jeune réalisateur plein d’ambition, compte bien faire référence à ce pan de l’histoire du cinéma hongkongais tout en usant des procédés filmiques propres au cinéma plus récent. Faire du neuf avec du vieux, associer un fond ancien avec une forme moderne, telle est donc la démarche du réalisateur. Ce qui n’est pas sans conséquences sur le résultat final, qui mélange de façon originale ses influences.

L’ouverture du film marque le ton d’entrée, avec ce montage -déconseillé aux épileptiques !- d’images qu’on retrouvera en fait plus tard dans le film. Ce flash forward nerveux laisse perplexe quant à ce qui va suivre, et qui s’annonce comme un mariage surprenant entre combats survoltés à l’épée et reconstitution des années 1920. Les films d’arts martiaux se situant à cette époque sont assez rares, et l’on aurait plutôt tendance à l’associer à des polars et films de triade. Les combats à l’épée et au sabre renvoient quant à eux plutôt à des films mêlés à l’histoire de la Chine féodale, comme une énorme quantité de wu xia pian de la Shaw. C’est donc avec une pointe d’originalité que Lee œuvre (même s’il n’a pas évité l’anachronisme rigolo des motocross pas très années 20), et le visuellement étonnant ne se limite pas à cela.

Preuve de débuts au cinéma marqués par la découverte de nombreuses possibilités au niveau visuel que propose ce medium, Daniel Lee ne lésine pas sur les effets de style. A un tel point qu’il devient quelque peu lassant de voir se succéder les ralentis et plans très serrés et/ou saccadés que n’aurait pas renié Wong Kar Wai. On reste toutefois dans le supportable, et l’on remarque globalement que le réalisateur sait ne pas abuser des « bonnes » choses. Ce qui indéniablement confère à son film ce rythme excellemment géré, dû au fait qu’il ne s’attarde jamais sur des éléments peu essentiels à son histoire et n’étire pas ses scènes. Ainsi, quand un personnage décède ou que Charlie Young et l’impeccable Wu Hsing Kuo assurent les moments romantiques, il n’est point de longueurs inutiles. Le scénario est simple mais la réalisation est donc millimétrée, les scènes se succédant avec fluidité tout en tendant vers le but final du personnage principal. Un personnage qui un peu malgré lui est le meurtrier de son père et de son maître, comme si le destin avait décidé de le plonger dans le désespoir. Il perd ses tuteurs dans le sang et les larmes, lors de combats assez prenants. Ces derniers constituant d’ailleurs un point à la fois fort et faible de ce film.

L’histoire de Frères d’Armes est on ne peut plus classique pour le genre. Et pour cause le film rend hommage à ces nombreuses variantes autour du thème de la vengeance mises en scène par des maîtres comme Chang Cheh pour les studios Shaw. En revanche, les combats n’ont rien de la sobriété et de la vitesse lente (par rapport aux accélérés à la Yuen Woo Ping période 90’s !) de ceux des productions datant de la fin des années 60 et des années 70. C’est même tout le contraire, puisque sous nos yeux se déroulent des affrontements filmés de façon volontairement chaotique à base de mouvements brusques de caméra, gros plans, ralentis et accélérés ainsi que découpage intensif en un nombre de plans qui laisse imaginer le travail monstre du monteur pour reconstituer tout ceci. Par conséquent, on déplore ce manque de lisibilité qui gâche bon nombre de combats, d’autant plus que Daniel Lee par quelques très brefs plans aériens et longs prouve qu’il n’est pas un novice de la caméra. Ainsi quelques sublimes images nous éblouissent par leur composition, autant que par le choix des décors naturels qui relèvent du très rarement vu. Point de studio donc, comme au bon vieux temps de la Shaw, mais un hommage évident à un des cinéastes les plus marquants de cette compagnie.

S’il est un cinéaste envers qui Lee se montre redevable à travers son film, c’est bien le grand Chang Cheh. Tout d’abord, il y a le visage de David Chiang vieilli et plus joufflu qu’à l’époque de Vengeance !, Duel Of Fists ou encore La Rage du Tigre. La présence de l’acteur, toujours aussi charismatique mais moins provocateur dans ses expressions faciales, campant un maître loyal en arts martiaux n’est bien sûr pas le fruit du hasard. Il en va sûrement de même pour l’inspiration de l’histoire, imprégnée de vengeance et de fraternité brisée –même si un approfondissement et des explications concernant les relations entre le héros et Jack Kao n’aurait pas été de refus. Daniel Lee ne va quand même pas jusqu’à faire un film à 99% masculin (ce qui ne gênait pas Chang Cheh) et fait rentrer Charlie Young –dont le jeu manque alors de maturité- dans le casting. Mais ce sont surtout quelques détails visuels qui achèveront de rendre l’hommage à Chang Cheh explicite, à l’image de ces deux amputations de membres supérieurs renvoyant bien sûr à des succès bien connus du défunt réalisateur dont ses films centrés sur le personnage d’un sabreur manchot. Il ne serait par ailleurs pas étonnant d’apprendre que l’enfance de Daniel Lee a été bercée par les chambaras (films de sabre japonais dont les réalisateurs de la Shaw s’inspireront) quand l’on voit l’utilisation fréquente du katana dans les combats ainsi qu’un personnage handicapé d’une façon qui rappelle fort une série à succès avec Shintarô Katsu.

Frères d’Armes est un pari gagné pour Daniel Lee et ce dernier mérite amplement que l’on se penche sur son remarquable premier film. La nouvelle donne du cinéma hongkongais révise ici -et avec vivacité- ses classiques de l’ancienne école, et le résultat devrait contenter un large public.
Florent d'Azevedo 1/18/2006 - haut

Frères d'Armes    (1994)
Remake moderne remanié de La Rage du Tigre, Daniel Lee rend hommage aux films de sabres de son enfance et à Chang Cheh qu'il a toujours vénéré. D'ailleurs, on peut y retrouver son acteur fétiche David Chiang. Ici, Daniel Lee a su styliser son film par un montage inhabituel à HK : le ralenti et l'accéléré à la Wong Kar-wai donne un côté onirique à une première oeuvre qui mérite vraiment le déplacement. Un grand réalisateur est né !
Laurent Henry  - haut

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 1/18/2006 Florent d'...
 Laurent Henry

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