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Critiques Express

True Legend    (2009)
Même après des années à regarder des films d’arts martiaux made in Hong Kong, il y a des noms qui continuent de faire frissonner le fan. Des noms sans lesquels le paysage cinématographique aurait été bien moins mémorable, moins original, moins passionnant. Yuen Woo Ping est incontestablement l’un de ces noms, indépendamment de la façon dont on juge son travail. A l’image d’un Sammo Hung, il a patiemment gravi tous les échelons, commençant comme simple cascadeur avant de devenir chorégraphe puis réalisateur. Et s’il s’occupe de la chorégraphie martiale tout au long des années 70, ce sont ses deux premières réalisations qui achèvent de faire de lui l’un des artistes phares de l’époque, en même temps qu’elles établissent Jackie Chan comme LA star de Hong Kong.

Profitant de l’occasion pour imposer son père, Simon Yuen, dans des rôles primordiaux, il l’impose définitivement dans le rôle de Beggar Su, maître de la boxe ivre, qui transmettra son art au jeune Wong Fei-hong campé par Jackie Chan. L’âge aidant, le chorégraphe s’est fait plus discret, même si on a pu admirer son travail à de nombreuses reprises, y compris en Amérique. Mais avec le temps, il semble que le maître se soit assagi, et que ses combats aient fini par perdre de leur originalité. La diversité n’était plus au rendez-vous comme au temps de sa gloire. A la sortie de True Legend, cela faisait déjà plus de dix ans que Yuen Woo Ping n’avait plus réalisé de films. Après une bande annonce qui fleurait bon le kung fu d’antan, le maître était attendu de pied ferme.

Ce n’est sûrement pas un hasard si l’artiste a choisi le personnage de Beggar Su, immortalisé par son père, pour revenir sur le devant de la scène. Le choix de Vincent Chiu Man Chuk dans le rôle titre n’est certainement pas anodin non plus. Les ressemblances avec Fearless sont nombreuses, et l’emploi de Jet Li avec qui Yuen Woo Ping a très souvent travaillé, n’aurait que rappelé davantage ces similitudes. Vincent Chiu Man Chuk ayant remplacé l’acteur dans Once Upon A Time In China 4 et 5, il n’y a rien d’étonnant à le trouver ici.

Le générique d’ouverture est plutôt bien animé, et renforce les impressions laissées par les premières images et le titre : un livre s’ouvre avant de nous présenter une petite histoire dont l’animation n’est pas sans rappeler les ombres chinoises. Ce partI pris donne la sensation d’illustrer une volonté de réappropriation plus traditionnelle du cinéma d’arts martiaux, largement influencé par l’occident du point de vue technique depuis quelques années. La musique qui accompagne cette introduction impose un souffle épique, un vent de légende, de mythe, qui promet une histoire puissante.

Le premier véritable plan refroidit rapidement le spectateur, puisqu’il se compose d’effets spéciaux en retard d’une bonne dizaine d’années au moins. Ce sentiment s’estompe rapidement grâce à d’amples mouvements de caméra qui magnifient le décor. L’attaque furtive d’un petit groupe rappelle la violence des infiltrations de David Chiang dans le Vengeance ! de Chang Cheh. Le combat de groupe qui suit rend quant à lui nostalgique de l’énergie des films d’action des années 80, dont le rythme était incroyable. La chorégraphie se montre plutôt convaincante, l’utilisation des câbles rappelant le parfum des wu xia pian des années 90, même si le manque de variété des coups déçoit un peu (une constante encore une fois, dans les derniers travaux de Yuen Woo Ping). Mais au milieu de ce spectacle familier, le montage un brin clippesque semble contredire l’intention du réalisateur. Comment expliquer ces faux accélérés sans but lors des travellings ? Ce genre de procédés ne sera par chance pas utilisé à l’excès.

Techniquement, l’ensemble bénéficie de décors de qualités, d’une photographie soignée, et de moyens relativement conséquents. On note même l’utilisation de la 3D pour attirer un nouveau public. Mais une fois de plus, quel est le but d’un point de vue artistique ? Peut-on y voir autre chose qu’une vile stratégie mercantile ? N’ayant pas vu le film en 3D, il m’est difficile de me prononcer, mais les teintes employées pour les scènes tournées pour la 3D et le rendu global me semblent trop en décalage avec le reste du film pour convaincre. Bien sûr, on peut estimer que ce visuel surréaliste appuie le propos de scènes plus ou moins oniriques, censées instiller le doute en termes de narration. Malheureusement, le récit ne tirera jamais partie de cette sous intrigue, qui n’apporte finalement rien à la trame principale, alors qu’elle l’aurait pu l’enrichir intelligemment. Bien loin de permettre au spectateur de poser un nouveau regard sur l’histoire, sur ses enjeux, et surtout sur son protagoniste, elles ne servent qu’à multiplier les excentricités déjà présentes dans le reste des scènes.

Il faut dire que Yuen Woo Ping semble éprouver de réelles difficultés à élaborer la moindre tension dramatique, et il ne parvient pas à raconter son histoire de façon convaincante. Pire, le film est découpé en deux parties qui ne se complètent pas avec bonheur, à tel point qu’on a presque la sensation d’assister à deux films différents. Il fut un temps où les artistes de Hong Kong n’avaient pas peur de projeter des films d’une durée d’une heure vingt, et étant donné la faiblesse du propos de True Legend, c’est certainement ce qui aurait dû être fait.

Plus qu’une véritable histoire, avec un début et une fin, on a l’impression d’assister à une sorte de best of, qui rappelle aussi bien Executioners From Shaolin que Tai Chi Master ou Fearless. Difficile dans ces conditions, de se sentir investi par des enjeux insipides. Par chance, le rythme est très élevé, puisqu’on a droit a environ un combat toutes les 15 minutes (même si une partie des affrontements est composée de combats d’entraînement). Et même si l’ensemble est un peu répétitif et manque de technique pure, les duels sont enthousiasmants, et on assiste même à quelques éclairs de fulgurance jouissifs, comme la traversée du pont lors du premier combat contre Andy On, ou bien le climax entre lui et Vincent Chiu Man Chuk. On retrouve quelques choix douteux, comme la représentation de la boxe ivre qui s’apparente davantage à du breakdance… Les acteurs sont particulièrement en forme, Vincent Chiu Man Chuk bouge encore très bien, n’employant pas beaucoup plus de doublures que dans les années 90. Andy On en mode zombie se montre convaincant martialement, ses coups de pied dégageant bien plus de puissance que dans ses premiers films, comme Looking For Mr Perfect par exemple. On passera sur les caméos sans grand intérêt de Gordon Liu, Michelle Yeoh et Leung Kar Yan pour s’arrêter sur Jay Chou. Ce dernier porte un accoutrement risible bien sûr, mais c’est surtout sa ressemblance avec le David Chiang des années Chang Cheh qui est à noter.

Alors True Legend est-il le retour mythique que tout le monde espérait ? Certainement pas. Ses défauts sont nombreux, et certains partis pris désuets nécessitent beaucoup d’indulgence. Néanmoins, l’ensemble reste très divertissant et renoue l’espace de deux heures avec l’énergie du cinéma de Hong Hong d’antan, celui qui a créé tant de passions !
Léonard Aigoin 6/21/2010 - haut

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