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Festival de Deauville 2005
Regards décalés 1/1 - Page 5
Infos
Auteur(s) : Bastian Meiresonne
Gildas Couloigner
Grégory Auguste Dormeuil
Date : 17/4/2005
Type(s) : Compte rendu
 
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 Notes  
Photos (c) HKCinemagic.com
Remerciements au festival de Deauville et Public Système Cinéma.


Three... Extremes "Cut!" - Arahan - Fighter in the Wind - Born To Fight - Marebito - Survive Style 5+

Pour clore les critiques de la trilogie des ‘' Three Extremes '', le second segment est celui de Park Chan-Wook, Cut !. Certainement une affaire de goût, le réalisateur rate pourtant totalement le coche dans cette parodie de son propre cinéma.

Réalisateur à succès et homme irréprochable sur tous les plans, Ji-Ho se fait un soir enlever par un mystérieux inconnu à son domicile. Se réveillant sur le plateau de tournage de son dernier film – reconstitution exacte de sa propre maison – il devra choisir entre la vie d'une petite fille et la fin de carrière de sa femme pianiste.

Park surenchérit une nouvelle fois dans la complaisance et les effets de violence totalement gratuits. Tentant maladroitement de combler le grand vide scénaristique par des vains effets spéciaux directement repris du cinéma de Fincher (plan-séquence avec la caméra traversant une cafetière, une serrure, etc), le réalisateur ne se donne même pas la peine d'exposer d'avantage le rebondissement concernant l'enfant avant la fin sans surprise. Du grand-guignol sans le même charme retro.

Le Jury Action Asia
Les membres du jury "Action Asia"

Les véritables bonnes surprises du festival se cachaient en majeure partie dans la section ‘'Action Asie''.

Véritable bête des festivals internationaux, Arahan est une super-production coréenne dans la droite lignée de la culture manga et de la récente vague des comédies parodiques de super héros.

Sang Hwan est un jeune policier naïf et maladroit. Pourchassant un voleur, il tombe nez à nez avec la belle Eui-Jin, fille d'un des ‘'7 maîtres'' aux pouvoirs surnaturels. Cette communauté (vieillissante) de super-héros veille sur le secret d'Arahan et est à la recherche d'un jeune élu ( !!) qui saura contrer un maître surpuissant qui va semer la terreur dans la ville…Sang Hwan saura-t-il préserver la Terre des forces obscures ?

Excellente comédie aux situations vraiment drôles, elle déçoit pourtant dans ce qui aurait dû constituer la première force du film : les scènes d'action. Effets spéciaux pas tout à fait aboutis, les combats sont quelque peu répétitifs à la longue et la bataille finale est interminable. Le premier prix décerné par un jury mené par Eric Serra est donc loin d'être mérité ; mais le divertissement est assuré.  

 

Fighter in the Wind semblait un projet alléchant sur papier. Adaptation des mémoires du coréen Choi Bae-dal, Yun-ho Yang avait toutes les cartes en main pour réaliser une superbe fresque à la hauteur de la légende du karatéka.

Matsutatsu Oyama est un personnage légendaire au Japon. Fondateur du Karaté Kyokushin, il ne fut jamais battu en combat (qui se terminaient le plus souvent après le premier coup porté à son adversaire !) et est connu pour avoir affronté des taureaux à mains nues (1) !

Le réalisateur Yang Yun-hoFighter In The Wind est une adaptation romancée de la vie de ce grand artiste martial. Ce n'est pas la première fois qu'elle fut adaptée à l'écran. Le personnage fut incarné par Sonny Chiba (lui-même élève d'Oyama) dans la trilogie Karate fighter . Le premier segment, Karate Bullfighter , correspond grosso modo à la moitié de l'histoire racontée ici. Cependant, là où les films avec Sonny Chiba donnent un point de vue japonais sur le personnage, il est intéressant ici d'avoir une vision coréenne car c'est de ce pays qu'Oyama était originaire. Comme il l'a dit au dit au début de la projection, Yang Yunho a cherché à raconter l'histoire d'un homme avant tout. Fighter in the Wind n'est donc pas un film d'action pure. Les combats ne représentent qu'une petite partie du métrage. L'essentiel est consacré aux difficultés que doit affronter le héros du fait de ses origines coréennes dans un Japon hostile. Que ce soit face à l'armée, aux soldats américains, aux yakuza ou aux instances du karaté, sa vie est un combat permanent. La plupart de ces scènes est mise en forme de manière somme toutes classique et bénéficie d'une interprétation correcte. Yang Dong-kun est convaincant dans le rôle. On notera toutefois des longueurs, surtout dans certaines scènes trop lacrymales. Pour les combats, le réalisateur a voulu se démarquer des films de Kung fu / Karaté classiques… et c'est surtout là que le bât blesse ! Le choix de mise en scène dans la lignée post- Matrix avec moult ralentis, flashs, arrêts sur image agace. L'emploi de la musique n'est pas toujours très heureux : voir Oyama s'entraîner dans les montagnes sur fond de métal symphonique à la Nightwish déconcerte, consterne, ou amuse : la scène finale ressemblant plus à du n'importe quoi qu'autre chose, elle récoltera une salve d'applaudissements dans la salle du Casino.

Fighter In The Wind est donc un film imparfait. Il est dommage qu'il y ait quelques problèmes de rythme, mais surtout que les combats pâtissent de mauvais choix de mise en scène, alors qu'ils sont effectués de manière honorable par les acteurs. Un combattant exceptionnel comme Oyama méritait mieux !

(1) Quelques vidéos sont visibles sur ce site : http://www.kyokushinmail.com/koya/Kyokushin.htm

 

Dire que Born To Fight n'était pas attendu au festival serait un doux euphémisme ; allez comprendre le choix d'une programmation en salles restreintes de la part des organisateurs, qui aura refoulé plus d'un au seuil de la porte accédant au cinéma. Pourtant un tel engouement pour le nouveau film de l'équipe de cascadeurs de Tony Jaa valait-il vraiment la peine ?

Après Ong Bak , film moyen mais bénéficiant de scènes de combat et de cascades impressionnantes, les fans de films d'action regardent la Thaïlande comme un nouvel Eldorado. Le succès du film avec Tony Jaa a donné le La, il ne manque plus que la confirmation. Malheureusement, Born To Fight ne parvient pas à convaincre malgré une évidente bonne volonté. Il est indéniable que le cinéma thaïlandais cherche à devenir la nouvelle référence du film d'action à la place de Hong Kong. La scène de Born to fight où un camion fonce dans des baraquement semble d'ailleurs s'être échappée de Police Story .

Ce qui frappe dès le début ce sont bien évidemment les scènes de cascades. On souffre littéralement pour ces cascadeurs éjectés du toit de camions en mouvement, rebondissant contre la semi-remorque pour atterrir brutalement sur le sol ! Mais déjà, on sent que les nombreuses invraisemblances auxquelles on assiste ne vont pas s'arranger au fil de l'histoire. La mission humanitaire d'une équipe sportive, accompagnée par le héros, dans un village pauvre, n'est qu'un prétexte pour dépeindre les protagoniste avec de gros traits qui s'épaissiront encore plus quand surgiront des terroristes. Les massacres alternent avec les scènes de villageois en pleurs : au cas où on ne l'aurait pas compris, les méchants sont vraiment très méchants !

Après cette succession de scènes limite pénibles, vient la bataille qui occupe quasiment la moitié du film. Celle-ci saura contenter le fan d'action pure à condition qu'il montre des prédispositions pour le bis tellement c'est invraisemblable. Quand ce n'est pas un unijambiste qui envoie des coups de pied retournés, c'est un pratiquant de Takro (sport Thaïlandais utilisant une balle en rotin et se jouant au pied) qui dégomme un terroriste dans un mirador à plus de 20 mètres avec son ballon. Ce dernier est tellement sûr de lui qu'il continue de jongler tout en évitant un ennemi qui l'attaque avec un coupe-coupe ! Mine de rien, ce spectacle est très réjouissant (qui a dit jouissif ?) et la petite salle du Morny fera preuve d'enthousiasme, applaudissant les morceaux de bravoure qui s'enchaînent à tout va. Un progrès par rapport à Ong Bak : la répétition de l'action sous une multitude d'angles différents est beaucoup moins utilisée. Les ralentis sont tout de même nombreux et agaceront peut-être.

Born to fight ne restera pas dans les annales pour ses qualités cinématographiques, mais aidera à passer un très bon moment si l'on accepte les nombreux situations invraisemblables, les bandes son à base de synthés et grosses guitares et les cascades de malades.

 

Très attendu au tournant, Marebito allait-il finalement donner un autre aperçu des éventuels talents de son réalisateur Shimizu ? Cantonné aux sempiternels suites et remakes de son ‘'Ju-On – The Grudge'', dont seul l'original DoV vaille quelque chose, ce film à très petit budget s'écarte largement des sentiers précédemment battus, mais partagera les avis.

Le postulat de départ de Marebito est différent des films de fantômes que le Japon a dorénavant l'habitude de nous offrir, bien qu'on y retrouve des similitudes, notamment dans la mise en scène. Tourné en DV en quelques jours et ne bénéficiant que d'un faible budget, Marebito (littéralement "étranger") retrace le parcours de Masuoka. Interprété par Shinya Tsukamoto, ce cameraman est fasciné par la peur en elle-même et cherche à savoir d'où elle vient et ce qu'elle apporte à celui qui la ressent. C'est cette recherche qui va l'amener à explorer un monde souterrain où il découvrira une étrange jeune fille presque à l'état sauvage, qu'il essaiera d'apprivoiser.

Afin d'explorer la peur et de suggérer le monde souterrain, à défaut d'en montrer beaucoup (faiblesse du budget oblige), Shimizu s'inspire littéralement d'œuvres d'auteurs reconnus. C'est ainsi que l'on trouve des allusions à HP Lovecraft (Mounts of Madness - Les montagnes hallucinées), Les Cité obscures de Shuiten et Peeters ou encore les Terres creuses (Hollow Lands) de Michaël Moorcock. A ce propos un détail amusant pour les francophones : Les terres creuses est également le titre d'une série de Luc et François Schuiten. Enfin, les créatures nommées Deros (pour "Detrimental Robots" soit Robots nuisibles) proviennent des écrits de Richard Shaver publiés par le magazine Amazing Stories dans les années 40. Shaver semblait d'ailleurs réellement croire à l'existence de ces créature souterraine.

Malgré son sujet, Marebito n'est pas vraiment effrayant. Assez vite Shimizu s'attache à décrire la relation entre Masuoka et la jeune fille qu'il a recueillie. Malheureusement, à vouloir explorer la folie qui gagne son héros (la jeune fille ne serait-elle pas la propre fille du personnage ? Après tout il lui donne comme nom la première lettre du nom de sa fille), Shimizu perd en route son sujet et surtout le spectateur. Cette dispersion agace et quand finalement le sujet principal - la peur – revient pendant la dernière minute du film, c'est l'incompréhension qui gagne. Au mieux, on se demande où le réalisateur veut en venir, au pire on s'ennuie. La prestation de Tsukamoto ne permet pas non plus à ses fans de trouver un intérêt supplémentaire à la chose, le réalisateur de Tetsuo ne livrant pas ici une de ses meilleures prestations. On préfèrera celle de Tomomi Miyashita qui se donne à fond dans son rôle.

Marebito risque fortement de provoquer l'ennui chez la majeure partie du public. Cependant, il saura captiver ceux qui s'intéressent aux nombreuses références et qui accepteront de se laisser entraîner dans l'ambiance étrange qui y règne, en faisant abstraction de ses défauts.

 

Survive Style 5+ fut la plus grosse surprise du festival. Lors de ses deux projection (Casino et Morny), ce premier film de Gen Sekiguchi a su faire mouche et conquérir les spectateurs.

Derrière ce titre étrange se cache l'histoire déjantée de plusieurs personnes. Un mari meurtrier, une publicitaire, un hypnotiseur, une famille japonaise, une bande de jeunes voleurs et un tueur à gages anglais et son interprète : le destin de tout ce petit monde va se retrouver lié. Fort de son expérience publicitaire où il fut plusieurs fois récompensé, Sekiguchi propose un univers décalé, surréaliste, où les gags fusent. Il ne s'agit pas d'un scénario éparpillé en morceaux qui vont finir par s'assembler comme un puzzle, mais de diverses situations et personnages qui se croisent sans jamais vraiment s'entremêler.

Comme il le dit lui-même, le réalisateur a voulu tourner Survive Style 5+ à la manière de ses spots commerciaux. L'utilisation de la musique, des couleurs et des décors rappelle effectivement la publicité. Mais Sekiguchi n'oublie pas qu'il fait un film et ne tombe pas dans l'excès qui aurait pu donner un côté trop "clipesque" à l'ensemble, malgré le fait qu'il joue énormément sur la répétition de certaines situation. Cette fusion entre cinéma et publicité se retrouve dans de nombreuses scènes, en particulier les petits films publicitaires qu'imagine Yoko à chaque fois qu'elle a une inspiration. On peut même remarquer que la séquence montrant la famille japonaise type en voiture fait penser à la fois à Wayne's World et à une publicité européenne pour l'apprentissage de l'anglais (où une famille chantait une chanson parsemée de "fuck" sans rien y comprendre).

Réussir à faire rire et à surprendre à un régime soutenu pendant deux heures n'est pas un exercice facile et Sekiguchi n'y coupe pas : Survive Style 5+ subit une baisse de rythme dans son dernier quart. Néanmoins, il parvient à se rattraper in-extremis dans un final des plus surprenant. On regrettera juste que l'histoire de certains personnages laissée de côté sur la fin.

Au niveau de l'interprétation, c'est du tout bon. Le casting est impeccable : Hiroshi Abe en hypnotiseur déjanté, Tadanobu Asano, Vinny Jones dont les "What is your function in life ?" résonnent longtemps après le visionnage dans la tête du spectateur, Kyoko Koizumi increvable, tous les acteurs sont à l'aise dans leur rôle. On retrouve même Sonny Chiba dans un délicieux cameo qui fleure bon le vécu de Sekiguchi quand il devait présenter ses spots publicitaires à ses clients.

Nul doute que Survive Style 5+ sera un film estampillé culte par certains et conspué par d'autres qui n'y verront qu'un spectacle faussement branché. Il serait pourtant dommage de bouder son plaisir devant cette excellente comédie délirante. Gen Sekiguchi fait une entrée remarquée dans le cinéma avec ce film prometteur qui a conquis le public de Deauville. Gageons que la suite de sa carrière sera encore meilleure, c'est tout le mal qu'on lui souhaite !

 
 
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