Toby Russell est un homme clef du kung fu indépendant et a travaillé de nombreuses années à HK et Taiwan avant de co-fonder "Vengeance Video", le label video du magazine Britannique "Eastern Heroes". Il est aussi un ami de Robert Tai depuis 1984 dont il était fan depuis 1980, notamment lorsqu'il vit Devil Killer et voulut absolument rencontré ce "malade" comme il le dit lui même.
Les connaissances de Toby en matière de kung fu nous ont permis de poser un vaste panel de questions précises. Nos collègues de Drkungfu, Cinemasie et de Nanarland se sont réunis pour explorer avec lui cet univers méconnu. Heureusement pour nous, Toby Russell qui n'a pas pour habitude d'en dire beaucoup a gentiment répondu à toutes nos questions avec une grande franchise et nous le remercions tous pour sa disponibilité.
Cette interview en 3 parties a été réalisée par mail :
- Dans la première partie, Arnaud Lanuque du hkcinemagic revient sur son parcours avec les films de kung fu des années 80 et 90.
- Dans la seconde partie, Yannick Langevin de Drkungfu et de Cinémasie a demandé à Toby Russelll des renseignements sur le monde de Robert Tai et son équipe, et sur les films de kung fu Taiwanais du début des années 80's.
- Et pour finir, l'équipe de Nanarland.com a ajouté des questions sur la bruceploitation, Godfrey Ho et le cinema Malais. |
|
|
DE VENGEANCE VIDEO À RARESCOPE |
HKCinemagic : Qu'est-ce qui vous a motivé à fondé votre propre label vidéo ? |
Toby Russell : Faire de l'argent et sortir le plus de films de kung fu possible. |
|
HKCinemagic :
Quels sont vos critères lorsque vous sortez un film ? Faites-vous attention à la qualité du support, du master ou la présence d'une bande originale ? |
Toby Russell : Aussi bien que je puisse le faire, dans certains cas, si le film est un classique, je veux le faire aussi bon que possible, comme lorsque j'ai voulu sortir Snake in the Monkey Shadow, mais la piste mandarin est perdue et ils en ont fait une nouvelle que je hais donc je ne le sortirais pas jusqu'à ce que je trouve la piste originale Cantonaise ou mandarin, la piste anglaise appartient à R.P. Shah de Imperial Pictures. |
|
HKCinemagic :
Que pensez-vous de l'évolution du marché vidéo ? comment comptez-vous rivaliser avec les nouveaux distributeurs comme HK Legend? |
Toby Russell : HK legends sont mes amis. Brian White travaillait pour moi, ils ne sont pas en compétition avec moi. Si quelqu'un veut un film, ils l'achèteront. |
|
HKCinemagic : Vous vous êtes récemment essayer à l'exercice du commentaire audio. Avez-vous aimé cette expérience ? Pensez-vous que c'est un bon média pour partager votre passion avec les fans ? |
Toby Russell : Je n'aime pas du tout faire ça, ça m'ennuie de le faire, je ne suis pas un bon parleur.
|
|
HKCinemagic : Pensez-vous réaliser de nouveaux documentaires sur les films d'action chinois ? |
Toby Russell : Pas pour le moment |
|
TAIWAN VS HONG KONG |
HKCinemagic : Vous avez travaillé aux deux endroits. Que pensez-vous des différences de production, de tournage entre les deux ? Y avait-il une rivalité entre les productions Taiwanaises et Hogkongaises ou une compréhension mutuelle et une solidarité entre réalisateurs chinois ? |
Toby Russell : Les gens de HK sont plus durs et malfaisants. Ils feront les choses délibérément pour vous mettre en mauvais posture. Taiwan, c'est le contraire. |
|
HKCinemagic :
Vos propres goûts en tant que public semble aller vers les films de kung fu Taiwanais. Pourquoi les trouvez-vous plus intéressants que les films faits à HK ? |
Toby Russell :
Non, je ne suis pas d'accord avec ça, j'aime autant HK que Taiwan. |
|
HKCinemagic : En tant qu'étranger, où vous sentez-vous le plus à l'aise, le mieux accueilli par les locaux de l'industrie du cinéma ? |
Toby Russell : C'est très facile pour moi de parler avec les gens de cinéma puisque je connais leurs films mieux qu'eux ne les connaissent. ça les rend heureux, à HK aussi.
|
Possessed 2
|
EXPERIENCE D'ACTEUR |
HKCinemagic : Comment avez-vous participé à Possessed 2 ? Pouvez-vous nous aider à identifier le gentleman noir qui a joué dedans (si je ne me trompe pas, il joue aussi dans Isle of Fantasy )? |
Toby Russell : Je n'avais pas d'argent à HK j'ai donc demandé à mon ami si il pouvait m'avoir un petit rôle, ce qu'il fit, il y avait deux noirs dans le film, l'un était Errol Chan, l'autre un Néo-Zélandais qui joue aussi dans La Fureur du Dragon, j'ai oublié son nom, j'étais un fan du réalisateur David Lai, j'ai vu son film Lonely 15 et nous en avons parlé entre les prises, bon moment (good fun). |
|
HKCinemagic :
Même question à propos de Aces Go Places 3. Avez-vous été témoin des problèmes de Tsui Hark pour réaliser de ce film ? |
Toby Russell : Oui il est devenu fou avec l'assistant de production pour m'avoir engagé alors que j'étais si jeune. Il a disait : "Mec, comment ce putain de gosse peut-être la crême des hommes de la C.I.A !!!!". J'avais à peu près 19 ans à ce moment là, j'étais aussi en père noël. J'ai dû changer mes sourcils avec ceux de Sam Hui. J'étais content de le rencontrer, c'est le meilleur chanteur chinois à mon avis. |
Toby Russelll à gauche dans Aces go Places 3 (Mad Mission 3)
|
HKCinemagic :
Pourquoi n'apparaissez-vous pas autant dans des films que vos collègues comme Bey Logan ? |
Toby Russell :
J'ai fait beaucoup de films à Taiwan, en Malaisie aussi mais ils n'ont pas été beaucoup vu de l'autre côté de l'océan, parfois je regarde la télé et je me vois, j'avais oublié que j'avais fait ce film. |
|
HKCinemagic : Vous pratiquez les arts martiaux mais vous ne montrez pas beaucoup vos capacités à l'écran excepté dans Ninja Final Duel. Pourquoi ? |
Toby Russell : Je ne suis pas bon, voilà pourquoi. |
|
HKCinemagic : Étiez-vous en bon terme avec le groupe d'étrangers qui travaillait dans l'industrie pendant le début des années 90 (Mark Houghton, Bruce Fontaine, Steve Tartalia, Jeff Falcon...)? |
Toby Russell : Oui, je les connais tous, ils sont mes amis... enfin la plupart. |
Bruce Fontaine, John Ladalski, Erica Roe, Jeff Falcon et Dan Mintz sur le tournage de
|
RÉALISATION |
HKCinemagic :
Il est très rare pour un occidental d'être pleinement impliqué dans le processus créatif de réalisation que ce soit à HK ou à Taiwan. Avez-vous rencontré des obstacles ? |
Toby Russell : Non |
|
HKCinemagic : Trinity Goes Eastreprésente-t-il le film que vous rêviez de faire ? Quel serait votre projet rêvé et jusqu'où êtes vous allé pour cela dans vos productions précédentes ? |
Toby Russell : Non, Trinity n'était pas un projet rêvé mais je pense que c'est un film qui aurait pu être beaucoup mieux fait qu'il ne l'a été, le problème principal était le lieu de tournage, le Vietnam, un endroit terrible pour tourner ce genre de film, je voulais filmer à Taiwan, HK, Malaisie, partout plutôt qu'ici, mais Tai insistait là dessus. Je savais qu'il ne serait pas aussi bon si nous le faisions là-bas et j'avais raison. Le film n'est pas si mauvais, mais ce fut le premier projet où j'ai perdu de l'argent.
Mon rêve serait de faire un film avec des combats comme dans The Victim, les armes de Jackie Chan, les flips des films de Robert Tai, les kicks de Hwang Jang Lee et le réalisme de Tommy Carruthers au coeur d'une histoire dans le Shanghai des années 20. |