J L : En 1995, Stephen avait énormément de succès. Mais ces deux films avaient déconcerté le public, qui les avait boudés à leur sortie. Les gens pensaient que ces films allaient trop loin dans la démesure et la folie.

Deux ans après, les études universitaires de Ching Wan en filmologie ont remis ces films sur le devant de la scène. Ils sont devenus d'énormes succès en vidéo en Chine. Entre temps, on a en effet fait plus attention à Stephen Chow, à sa façon de jouer, aux scénarios que j'avais écrits, qui apportaient beaucoup de fraîcheur, etc.

Mais Stephen est sans conteste le meilleur Roi Singe. Je me souviens encore d'une anecdote d'il y a dix ans : une nuit Stephen se baladait dans le corridor devant ma chambre d'hôtel et je savais qu'à ce moment-là, il essayait de trouver de quelle manière il pouvait jouer le Roi Singe. Car le Roi Singe est un personnage tellement célèbre, ancré dans la mémoire collective dans un style d'opéra chinois avec des gestes très amples. Moi, je voulais percer cette image. Je savais où je voulais aller, comment le personnage devait être joué. Je savais que Stephen, bien qu'intelligent, avait peur.

Pendant les deux premières semaines, j'avais d'abord commencé à tourner les scènes avec les êtres humains. Puis un jour il a frappé à ma porte et m'a demandé « Jeff, que penses-tu du Roi Singe ? comment le jouer ? », je lui ai dit d'aller voir The Mask avec Jim Carrey à son retour sur HK.

Il est revenu une semaine plus tard pour me montrer sa version du Roi Singe. Il a surpris beaucoup de monde avec son interprétation.

J'adore ce type, je le connais depuis très longtemps, bien avant qu'il ne devienne vedette. Il est très talentueux. Il peut être encore meilleur, je sais qu'il le peut. Et les gens l'aimeront davantage.