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Critiques Express

On The Run    (1988)
L’une des incursions les plus réussies dans le genre du polar dans les années 80, On The Run est également la preuve qu’Alfred Cheung aurait pu être un grand réalisateur s’il ne s’était pas cantonné dans les comédies bien grasses. Mais c’est avant tout le meilleur film dans lequel ait joué Yuen Biao, celui qui lui a permis de prouver qu’il était un acteur, un vrai.

Doté d'un scénario de départ assez classique, On The Run nous enserre dans un climat pesant, et ne nous relâche qu'à la fin, écrasé par l'intensité du spectacle. La scène d'exposition est rapide et bien menée (peut être ma scène préférée dans le film), donnant de suite le ton général du film, avec des plans très sombres, des visages cachés dans l'obscurité et une musique oppressante.

A ce titre, mention spéciale pour la musique de Violet Lam, parfois bonne, la plupart du temps excellente et qui participe vraiment à l'ambiance du film. Cette scène nous montre que le réalisateur sait ce qu'il fait, il sait où il va, et il a bien préparé ses effets et son ambiance. Pas un seul plan n'est de trop, c'est à peine croyable. Ne vous attendez pas à un film d'action, et dans l'ensemble, quand action il y a, c'est très réaliste, anti spectaculaire, anti John Woo, mais très intense, l'émotion culmine lors de ces séquences. On est beaucoup plus proche de la violence sans concession des polars de Ringo Lam à la même époque. A ce titre, l'une des plus belles scènes du film met en scène Charlie Chin et sa maîtresse, discutant à propos de la rétrocession. Cette scène est admirablement montée et interprétée, pas de musique, des plans rapprochés, la lumière travaillée comme il faut, elle est très représentative de l'ambiance de l'époque, des peurs des personnages, et de l'atmosphère générale du film. Pas de discours grandiloquents ou de plan diabolique, mais une ambiance pesante, une crainte bien réelle, ancré dans les cœurs de l’époque, et des acteurs incroyables.

On a quand même le droit à quelques cascades, dont une inoubliable de Biao, qui le voit se balancer d'un échafaudage en bambous jusqu'à un réverbère et tournoyer le long du poteau avant de chuter sur une camionnette et d'être percuté par une voiture. En dehors de la réalisation très maitrisé d'Alfred Cheung, On The Run possède un casting irréprochable. Si les hommes de main joués par Yuen Wah, Lo Lieh, Philip Ko et un inconnu surjouent parfois, ils contribuent grandement au climat pesant et étouffant des poursuites. Mais que dire du trio principal! Charlie Chin, dans un rôle très sérieux, est époustouflant. Le rôle en lui même est très intéressant, et bien qu'il soit cruel, il n'en est que plus humain, et Charlie retranscrit parfaitement l'ambiguïté du personnage.

Pat Ha en tueuse froide, mais non dénuée de sentiments, est également merveilleuse, je ne vois personne capable de jouer ce rôle mieux qu'elle, et il n'est pas dur de croire qu'il s'agit du rôle de sa vie. Enfin Yuen Biao, qui sera injustement resté dans l'ombre d'acteurs au registre nettement moins étendu que le sien, trouve l'un de ses plus beaux rôles, et prouve à ses détracteurs, qu'avec ou sans action, il est plus que capable de soutenir un film entier sur ses épaules, juste grâce à ses talents d'acteur. Son jeu très réaliste est toujours dans le vrai, il n'en fait jamais trop, et l'émotion passe à merveille avec lui.

L'équilibre entre ces trois acteurs est l'une des grandes forces du film, et on regrettera qu'ils n'aient pas eu une autre carrière. Tous ces éléments font de On The Run un diamant à l'état brut, qui nous plonge dans un univers nihiliste du début jusqu'à l'explosion de violence finale, vraiment apocalyptique et émotionnellement très forte. On est loin des combats chorégraphiés "made in HK", ici c'est un combat à mort, tout est bon pour se frapper, la rage retenue jusqu'alors explose, concluant le film magistralement.

On regrettera la dernière scène qui est coupée dans la plupart des versions. Le faux Happy end qu’elle contient rendait le drame final encore plus amer, mais on ne peut qu'admirer un tel travail. A voir absolument.
Léonard Aigoin 8/25/2009 - haut

On The Run    (1988)
Malgré la présence de Sammo Hung à la production et d'une pléïade d'artistes martiaux d'envergure au générique (Yuen Biao, Yuen Wah, Philip Ko...), il ne s'agit pas le moins du monde d'un film de kung-fu, mais d'un vrai film noir, dans la pure tradition américaine. Personnages poisseux, méchant tout puissant (très bon acteur taiwanais Charlie Chin qui fait juste ce qu'il faut quand il faut), innocent amené malgré lui à user - et abuser ? - de la violence, protagonistes à double facette, décors misérables (les beaux buildings de l'ancienne colonie à côté des taudis des miséreux), contenu politique (la peur de 1997 et l'effet qu'elle a sur certains policiers), perte total d'espoir... tous les grands thèmes sont réunis pour un résultat à la hauteur des ambitions du metteur en scène (curieusement habitué, jusqu'alors, aux comédies !).
Réalisme est donc le maître mot d'On The Run. Exceptés les pistolets qui s'evertuent à tirer sans jamais se décharger, tout est mis en oeuvre pour scotcher le spectateur à son siège. Exit l'humour cantonais qui vient bien souvent gâcher les meilleurs polars, exit les "heroic bloodshieds" dans la tradition John Woo (ralentis, stylisation à l'extrême de la violence), exit le kung-fu à la sauce Jackie Chan (pas de pirouette, d'acrobatie - et pourtant, je le répète, le film est truffé de spécialistes !) : oubliez toutes ces références et préparez-vous au meilleur de ce que Hong Kong était capable de créer il y a 15 ans.
On The Run est aussi, sans conteste, le plus beau rôle de Yuen Biao. Nous sommes tout bonnement les témoins d'une révélation : un jeu d'acteur insoupçonné chez celui qu'on aimait à voir comme l'égal de Jackie Chan (voir même parfois son supérieur). Oui mais voilà, autant Jackie arrive à se "vendre", autant Yuen Biao a toujours du mal à gagner en popularité. (A l'image de Lam Ching Ying, un grand artiste de l'ombre.) Avec On The Run, c'est chose faite : il peut enfin se concentrer sur son jeu d'acteur et non plus sur le pied qu'il doit envoyer à la tête de son adversaire !
Pat Ha Man Jing, en tueuse venue de Chine Populaire pour gagner quelques sous et ramener des cadeaux à sa famille, déploie un jeu subtil et convainquant. A travers elle, c'est le thème de la Chine a deux vitesses qui est abordé, 9 ans avant la date fatidique.
La mise en scène est inventive et nous propose même des images qui, à l'instar d'un Chow Yun Fat brûlant un billet de banque pour allumer sa cigarette dans A Better Tomorrow, nous resterons longtemps en tête. Ainsi, le gros plan sur les visages de Yuen Biao et Pat Ha, dans l'embrasure de la porte de la planque du méchant, est plastiquement superbe et inoubliable. Le travail sur les décors et les lumière est lui aussi remarquable : le film se déroule en grande partie la nuit et il baigne dans une atmosphère très travaillée au niveau de la composition des éclairages (néons violents, candélabres luminescents, fenêtres des buildings, faisceaux éblouissants...). La pluie contribue aux sentiments de déliquescense et de disgrâce dans lesquelles sont plongés les héros de ce récit.
Un des thèmes principaux d'On The Run est celui de la rétrocession de Hong Kong à la Chine Populaire. Il hante aussi bien les bons que les méchants, tous hypocrites à leur façon. Yuen Biao refuse le divorce proposé par sa femme car il veut se servir d'elle pour émigrer aux Etats-Unis (et une de ses première réactions lorsqu'il apprend son assassinat, c'est : "Comment vais-je pouvoir fuir Hong Kong maintenant ?"). Charlie Chin, quant à lui, utilise son statut de policier pour amasser le maximum d'argent avant la date fatidique et n'hésite pas à tuer la femme qu'il aime et qui a découvert son trafic. Personne n'est tout à fait blanc. L'héroïne, elle, est tout simplement une tueuse...
David-Olivier Vidouze 4/1/2002 - haut

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