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Critiques Express

Les Exécuteurs de Shaolin    (1977)
Liu Chia Liang apparaît aujourd'hui comme le cinéaste qui a su imposer le film de kung fu véritable, étant lui même à la base un pratiquant d'expérience et issu d'une famille qui compte plus d'un personnage important dans l'histoire des arts martiaux chinois. Si le nom de Wong Fei-hong ne vous est sûrement pas inconnu (docteur et maître d'arts martiaux interprété à l'écran par Kwan Tak Hing, Jet Li,...) il est bon de savoir que Lin Shi-rong, son disciple favori et campé par Kent Cheng dans OUATIC, n'était autre que le maître du père de Liu Chia Liang. Un film de ce dernier ne se regarde donc pas comme celui d'un réalisateur néophyte ayant engagé vite fait un chorégraphe pour son film, mais comme une oeuvre d'un cinéaste pour qui les arts martiaux sont autre chose que des pirouettes câblées : un art de vivre, une philosophie et une quête de soi-même. Sans oublier la partie physique de la chose qui nous régale les yeux.

Liu Chia Liang connaît les arts martiaux chinois, cela va sans dire. Lui seul est capable de nous offrir des scènes d'entraînement comme celles de Executioners From Shaolin, qui communiquent toute la persévérance et la remise en question permanente du pratiquant engagé sur la voie des arts martiaux. L'entraînement est la seule solution pour parvenir à ses buts, Hong Xiguan le sait bien et travaille plus que jamais son style du Tigre pour arriver à maîtriser les attaques nécessaires à l'élimination de Pai Mei, le maître taoïste qui jadis lui apprit les arts martiaux mais qui désormais oeuvre pour les Mandchou. Il semble pourtant que pour Liu, l'élève ne peut dépasser le maître, ce dernier n'ayant pas appris à son disciple l'intégralité de ses techniques. Et quand le maître est le vieux (mais en forme) Pai Mei, redoutable combattant doté de capacités aussi étonnantes que celle de pouvoir rétracter ses testicules ou faire de ses globes oculaires de l'acier, la tâche est d'autant plus délicate.
Soucieux de nous faire partager les différentes formes des arts martiaux chinois ancestraux, le maître-réalisateur-chorégraphe nous propose ici les deux styles différents que sont celui du Tigre (à base de griffes), pratiqué par Hong Xiguan, et celui de la Grue que préfère sa femme. Les techniques martiales se transmettent du parent à l'enfant, du maître à l'élève ou peuvent s'apprendre dans des livres illustrés. C'est cette notion de transmission qui est chère à Liu Chia Liang, et qui est le seul facteur de survie des arts martiaux à travers les âges. Ce dernier sait faire autre chose qu'imprégner l'esprit des arts martiaux à ses oeuvres : il a l'art de la mise en scène.

Les scènes d'entraînement sont un pur plaisir à voir. De la répétition de tao à mains nues par Chen Kuan Tai aux affrontements, Liu ne s'est pas vraiment reposé. Executioners From Shaolin contient quelques moments d'anthologie, comme ceux où Hong travaille sa technique des griffes du tigre sur des arbres en en arrachant l'écorce, ou mieux encore, quand il met au point sa statue de cuivre dans laquelle se déversent des billes, afin d'apprendre à viser les points vitaux de façon précise. Les tao, ou kata en japonais, sont pour le réalisateur un passage obligé dans la pratique martiale. Les acteurs réalisent eux-mêmes les enchaînements traditionnels à l'écran, avec plus ou moins d'habileté, mais beaucoup de sérieux et d'énergie à nous transmettre. Ces enchaînements contre des ennemis imaginaires étaient selon Bruce Lee dénués d'utilité et d'efficacité, le Petit Dragon prônant avant tout les mouvements simples, rapides et directs. Mais sa façon de montrer les arts martiaux au cinéma était complètement différente de celle de Liu, qui défend ici les arts guerriers traditionnels. Ainsi, les combats sont particulièrement précis et soignés, et dès les premières images du film on nous gave de clés de bras et d'attaques sophistiquées. Le réalisateur se refusant catégoriquement à tout excès de câbles et de voltiges truquées, pour plus de crédibilité, les combats peuvent paraître moins impressionnants que ceux de n'importe quel wu xia pian de Yuen Woo Ping des années 90, mais n'en restent pas moins des modèles à suivre. Un gros travail de chorégraphie a été effectué, notamment au niveau des membres supérieurs : les attaques font face à des blocages précis, les poings s'opposent aux paumes ou aux griffes, bref un vrai étalage des techniques traditionnelles chinoises. Comme beaucoup de films de la Shaw Brothers à cette époque, les combats ne sont pas accélérés, et soumettent les acteurs à un rigoureux respect du rythme et de synchronisation des mouvements dans les scènes de combat.

On peut apercevoir des lueurs très claires de Kung Fu Comedy dans certaines scènes de Executioners From Shaolin. En effet, certains combats n'ont pour élément déclencheur qu'une broutille ou n'en ont tout simplement pas : Wending attaquant sa mère ou son père juste pour le plaisir de les tester en est un bel exemple. Ces affrontements comiques contrastent avec les duels contre Pai Mei, dont la barbe est ici portée par le fabuleux Lo Lieh, mais récemment interprété par Gordon Liu dans Kill Bill Vol.2 en hommage aux films de la Shaw Brothers.

Appelons un chat un chat, Executioners From Shaolin est un grand Liu Chia Liang, donc logiquement un grand Kung Fu Pian. Le réalisateur maîtrise le sujet dans sa totalité et donne une fois de plus ses lettres de noblesse à un genre (autrefois) majeur du cinéma de Hong Kong.
Florent d'Azevedo 6/19/2004 - haut

Les Exécuteurs de Shaolin    (1977)
Executioners From Shaolin est seulement la troisième réalisation de Liu Chia Liang mais on sent déjà poindre l'essentiel de sa thématique et, surtout, sa marque de fabrique dans l'utilisation des combats à des fins dramatiques (et non purement visuelles ou exaltantes).
En effet, et c'est un reproche que beaucoup de spectateurs croyant déceler une baisse de rythme, feront à cette oeuvre, Executioners From Shaolin n'est pas qu'un film d'arts martiaux : une place importante y est faite au drame humain et à l'humour. Les personnages, loin d'être stéréotypés, ont une réelle épaisseur et une vie propre, hors des champs de bataille... A ce titre, les scènes de "chambre" entre Chen Kuan Tai et Lily Li sont très imaginatives et drôles : la belle y use de la technique de la grue (!) pour empêcher son désormais époux de lui écarter les jambes (le propos pourrait être grivois, mais Liu Chia Liang évite les pièges qu'il se tent lui-même !). De même, les relations mère-fils et père-fils entre, d'un côté Wong Yu et, de l'autre, Lily Li ou Chen Kuan Tai, sont très touchantes. Liu Chia Liang transforme ainsi ce qui n'aurait pu être qu'une banale histoire de revanche en un vrai film.
Un autre point fort d'Executioners From Shaolin est le fait qu'il se déroule sur plusieurs années (dix années passent avant la première tentative de vengeance de Hung Sze Kwan et sept avant la seconde). La tradition, dans ce genre de récit, voudrait que ce soit le père, artiste martial émérite, témoin de la destruction du monastère Shaolin et pour la survie duquel beaucoup sont morts, qui terrasse le méchant prètre à la solde des Mandchous. Or, il échoue à plusieurs reprises, dont une première fois assez honteusement...

Liu Chia Liang aime son art et le défend chaque fois qu'il le peut en lui donnant une dimension sipirtuelle et mythique : les disciples de Shaolin ne pourront être vengés que grâce à la naissance d'un nouvel art martial, le hung gar, fusion des techniques maîtrisées d'une part par la mère (la technique de la grue - "crane style") et d'autre part par le père (la technique des griffes du tigre - "tiger claws"), fusion elle-même opérée par un fils aimant.
Dans un premier temps, refuse à son fils (Wong Yu) la transmission de son art martial. Pour lui, on ne peut mélanger les écoles et son rejeton a été formé, par sa mère, à la technique de la grue. A sa mort, l'enfant devenu grand décide de se prendre en mains et trouve, au fond d'un coffre, le manuel d'instruction de son père (à moitié dévoré par les rats, d'où la nécessité d'inventer en plus de nouvelles figures). Il s'ingéniera donc à combiner techniques de la grue et des griffes du tigre ainsi que des trouvailles martiales de son cru.
Ainsi armé de son nouvel art martial (qui donnera lieu à une école et sera celui pratiqué plus tard par Wong Fei Hung), le fils pourra venger son père et le monastère Shaolin, devant un moine Pai Mei abasourdi...

Outre ces considérations culturelles et philosophiques, que peut-on penser d'Executioners From Shaolin ? Il est certain que ce film ne fait pas partie des chefs-d'oeuvres du cinéma d'arts martiaux, mais il mérite tout de même une belle place dans la filmographie de Liu Chia Liang. Sa construction n'est pas en cause, tout comme le nombre limité de séquences de combats. Le problème vient plutôt de lourdeurs dans le traitement de certaines scènes dramatiques (qui, je le répète, ne posent pas problème de par leur existence intrinsèque !) ou comiques. Mais l'effort de dramatisation est une quasi nouveauté dans le genre et donc à louer.

Les chorégrapies martiales sont une nouvelle fois superbes et, si l'on pourra regretter la courte présence à l'écran de Gordon Liu, Chen Kuan Tai et Lo Lieh admirables.
On notera la présence de quelques "gadgets" amusants : le mannequin sur lequel s'entraîne Hung Sze Kwan, puis son fils, doté de canaux vitaux dans lesquels roulent des billes une fois qu'on lui a tapé sur la tête (et qui sert à tester l'agilité et la rapidité de l'"assaillant"), ou le point de vulnérabilité mouvant de Pai Mei (situé au niveau de son entrejambe ou de son crâne et apparaissant entre 13 et 15 heures !).

Malgré ses défauts, Executioners From Shaolin reste un film à voir pour tout fan d'arts martiaux.


NB : on attribue la création du style "hung gar" à un moine Shaolin de l'école de la "griffe du tigre". Un matin, se promenant dans son jardin, il observe une grue en train de picorer les graines qu'il venait de planter. Il prend alors un bâton et tente de faire déguerpir l'animal. Loin de s'envoler, l'oiseau évite les coups et se fend d'une contre-attaque à l'encontre du moine. Sous les yeux ahuris du maître Shaolin, le bec de la grue devient une formidable arme. A partir de ce jour, il en étudie les mouvements, les imite et crée une nouvelle technique de combat basée sur la fluidité, la grâce et l'attaque acérée d'un bec. Il combine alors ce nouvel art à celui qu'il maîtrise jusqu'alors, la griffe du tigre, pour en créer un troisième.
Au 18ème siècle, le boxer Shaolin Hung Hee Goon développe lui-aussi cette technique et lui donne son nom : le "Hung Gar" (gar signifiant "famille").
David-Olivier Vidouze 4/13/2004 - haut

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