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Critiques Express

Magic Crystal    (1986)
Entre septembre 86 et janvier 87 le cinéma de Hong-Kong a produit quatre films d'action à la «Indiana Jones», c'est a dire des récits d'aventures exotiques et rocambolesques tournant la plupart du temps autour de héros intrépides, d'objets sacrés aux pouvoirs surnaturels, et de cavernes antiques remplies de pièges. Armour of God avec Jackie Chan est le plus connu de ces films. Mais il y a également Legend of Wisely et The Seventh Curse adaptation filmique du sérial Wisely, le Bob Morane Chinois. Seventh Curse a été produit et scénarisé par Wong Jing mais ce dernier a également écrit et réalisé The Magic Crystal qui est la première des quatre productions à sortir en salle.

Mettant en vedette Andy Lau, Wong Jing lui-même, de même que les artistes martiaux gweilos Cynthia Rothrock et Richard Norton, Magic Crystal, en plus d'emprunter certains décors et péripéties de Raiders of the Lost Ark / Les Aventuriers de l'arche perdue s'est également approprié la prémice du plus gros blockbuster de Steven Spielberg, rien de moins que E.T., l'Extra Terrestre. Wong a toutefois en grande partie ré-imaginé la trame du petit garçon et son ET pour convenir à la fois aux moyens qu'il avait à sa disposition et au gout du public hongkongais, c'est-à-dire à grand coups de scène d’action, d’humour burlesque et de sentimentalité facile. Il en a résulté que Magic Crystal est un triple exemple à la fois de films de science fiction «made in HK», de film d’action des années 80 et de film ratatouille à la Wong Jing.

Magic Crystal est un point tournant dans la carrière de Wong Jing, presque même un nouveau départ puisque c’était son premier film comme metteur en scène réalisé hors des studios Shaw Brothers chez qui il avait commencé sa carrière derrière la caméra dès 1981. En cinq ans, il réalisa neuf films pour les Studios, des comédies pour la plupart, dont certaines furent les productions Shaw les plus populaires des années 80. Hélas, comme la Shaw étaient à l'époque complètement supplantée par les comédies des rivaux Cinema City et les films d'action de Jackie et Sammo Hung, les films de Wong étaient loin de se retrouver au sommet du box-office. Les Shaw ayant finalement fermé leurs portes en 1985, Wong Jing devient un indépendant et pour sa première production non-Shaw il mit les bouchées doubles avec un film tenant à la fois de ET, de Raiders of the Lost Ark, du sérial Wisely et des comédies d'action à la mode à l'époque. Les studios Golden Harvest et Cinema City. préparant des super-productions de films à la Indiana Jones pour les fêtes du nouvel an chinois de 1987 (avec respectivement Armour of God et Legend of Wisely), Wong en bon opportuniste qu'il était, semble avoir décidé de leur damer le pion en produisant ses propres films d'aventures exotiques (Magic Crystal mais également Seventh Curse qui seraient lancés plusieurs mois avant les productions des gros studios).

Wong a également un peu lorgné du coté de Sammo Hung qui était alors le grand maître d'oeuvre du cinéma d'action made in HK. C'est ainsi qu'il recruta un trio d'acteurs s'étant distingués dans des productions de Sammo Hung : l'experte martiale américaine Cynthia Rothrock (vue dans Yes Madam et Millionaire's Express), le karatéka australien Richard Norton (Twinkle, Twinkle Lucky Stars, Millionaire's Express) et surtout l'acteur et idole canto-pop naissant Andy Lau dont l’athlétisme martial fut révélé dans son petit rôle «guest star» de policier casse-cou dans Twinkle, Twinkle Lucky Stars. Jouant un aventurier gai luron, téméraire et irrévérencieux, son personnage est passablement calqué sur la personnalité filmique d'une autre grande idole canto pop des années 70/80 : Sam Hui vedette de la série des Aces Go Places / Mad Mission et qui était également la vedette de Legend Of Wisely.

Pour jouer le rôle du gamin Wong engagea le jeune Xiao Bin Bin, l'enfant vedette à la fois à Taiwan et à Hong Kong à l'époque. Pour jouer la demoiselle en détresse, obligatoire dans ce genre de film, il fit appel à une nouvelle venue Sharla Cheung Man dont c'était le premier rôle au cinéma (son personnage toutefois n'apparaît que tardivement et disparaîtra bien vite). Pour l'élément comique du film, Wong recruta son pote Nat Chan qui était apparu dans presque tous ses films jusque là et se reservit pour lui-même un rôle de faire valoir comique, type de rôle qu'il reprenait presque toujours dans ses propres films. Pour assurer le cachet exotique du film, une partie du tournage s'est fait en Grèce, certaines scènes se déroulant même sur le site de l'Acropole d’Athènes. Par contre, les scènes dans la grotte truffée de pièges ont été tournées dans un studio de Taiwan.

Même si une créature extra-terrestre est au cœur du récit, la façon dont Wong l'aborde et présente tant ses pouvoirs que sa relation avec le gamin reflète bien le manque d'affinité et l'aptitude technique limitée du cinéma de Hong Kong pour la science fiction. C'est ainsi que les scènes de combat ont au moins trois fois plus de temps à l'écran que le ET. Celui-ci consiste en un simple morceau de plastique vert illuminé pourvu de quelques pièces escamotables (incluant un doigt lumineux). En fait, l'emploi du ET se résume le plus souvent à celui de simple "McGuffin" (l'objet recherché tant par les protagonistes que les antagonistes du film) de même que source de gags loufoques lorsque l'ET utilise ses super-pouvoirs pour jouer des tours pendables aux deux pîtres du film : Wong Jing et surtout Nat Chan qui subissent une série d'avanies aussi fantaisistes que saugrenues. Malgré l'emploi presque marginal de l'ET, l'utilisation de certains effets visuels simples mais efficaces ajoutés au jeu à la fois béat, candide et très expressif du jeune Xiao Ban Ban et la propre voix de la pierre extraterrestre (enfantine dans la version chinoise, de jeune femme dans la version française) compensent quelque peu les lacunes techniques du film et rendent un tant soit peu crédible et sympathique la relation entre l'enfant et l'ET.

Pour diriger les scènes d’action, qui sont l'élément dominant du film, Wong Jing fit appel à celui qui était déjà son chorégraphe habituel depuis déjà quelques films : Tony Leung Siu Hung . Et à la vue de la quantité des affrontements et de leur virtuosité on peut le considérer comme pratiquement le co-réalisateur du film. Cynthia Rothrock et Richard Norton ont de longues scènes de combat robustes, articulées et spectaculaires démontrant amplement leur expertise martiale soit l’un contre l’autre soit contre d’autres adversaires. La démonstration de l'utilisation du sai (poignard) par Norton compte probablement parmi l’une des meilleures jamais vues de tout le cinéma martial. Le talent de Tony Leung Siu Hung à la chorégraphie est également bien mis en évidence par son habilité à transformer Andy Lau en un combattant martial crédible. Il se bat aussi souvent que Rothrock et Norton dans des affrontements tout aussi enlevés. La plupart du temps, il bataille dans le style kickboxer acrobatique typique de l’époque (avec doublure occasionnelle naturellement) bien qu’à de brefs moments il emploie également un parapluie et se met à faire une pose comique à la Charlie Chaplin qui fait sourire. La palme du moment martial le plus surprenant et délicieux doit cependant revenir à la prestation surprise de l’ancienne actrice de la Shaw Bros Wong Mei Mei, mais en dire davantage constituerait un malheureux spoiler.

Bien qu’il soit le héros vedette du film, Andy Lau est loin de prendre toute la place et le scénario laisse presque tous les personnages, même secondaires, faire leur numéro qu’il soit d’action (Andy, Cynthia, Richard Norton), comique (Wong Jing et Nat Chan) ou de science fiction (le gamin et son ET). Même des acteurs au rôle mineur comme Max Mok Siu Chung, Sek Kin, Shum Wai, et Shing Fui On, ce dernier dans une apparition éclair, ont leurs petits moments. Les numéros comiques sont assez inégaux, la palme des plus balourds appartenant à ceux centrés sur le personnage de l’assistant ahuri et gaffeur joué par Wong Jing. À un moment donné, on le retrouve même à faire des piteries dans les toilettes. En comparaison, les numéros comiques de Nat Chan paraissent presque sophistiqués.

Toutefois, certains des moments les plus savoureusement amusants du film se retrouvent là où l'on s'y attend le moins : dans les réparties sardoniques du grand méchant joué par Richard Norton. Déjà dans les films de Sammo Hung où il est d’abord apparu, il s'était prouvé autant adepte à la replique assassine (« C'est douloureux ? ») qu'aux coups de poing. Maintenant qu'il est le méchant en chef, il a droit à des dialogues entiers jouant sur la cruauté suave et un humour des plus narquois. Loin des personnages de brutes caricaturales au jeu grossier qui est le lot habituel des acteurs gweilos, Norton a toujours su démontrer une certaine aisance et expertise tant comique que corporelle qui sied bien au cinéma hongkongais et ceci lui a permis de donner à ses méchants une indéniable distinction. Des années plus tard Wong Jing s’en souviendra et il réutilisera Norton pour un autre rôle de grand méchant dans City Hunter.

Sorti le 17 septembre 1986, soit cinq mois avant les films à la « Indiana Jones » du nouvel an, Magic Crystal se classa 18ème au box-office local soit à peu près la même position que la plupart des comédies Shaw de Wong Jing. Malgré le calibre relevé de ses scènes de combats, Magic Crystal n'est que marginallement reconnu parmi les fans occidentaux du cinéma hongkongais. Le film est plutôt considéré comme un ovni filmique, de par sa trame et ses effets spéciaux bien sûr mais également pour sa réputation inégale. En effet, certaines critiques le réduisent bien souvent à un médiocre nanar dont les scènes d’action sont le seul élément de qualité. C’est un peu sommaire comme évaluation bien que compréhensible de la part de quiconque n’a pas grand goût pour l’humour potache « made in HK».

Certes, le film est inégal avec son burlesque le plus souvent balourd et son scénario peu abouti (lacunes typiques chez Wong Jing) mais au delà de ces scènes de combat qui sont en effet son atout principal, on pourrait dire que Magic Crystal bénéficie également d’une certaine exubérance communicative, d'un rythme entraînant, du charisme potable de ses acteurs et d’un certain lustre visuel amené tant par le tournage en Grèce que par la qualité de la direction artistique qui ressort surtout lors de la séquence dans la grotte piégée où se dénoue le film. Le manque de prétention du film, sa truculence ajoutée à l’emploi d’effet spéciaux modestes mais efficaces la plupart du temps en font un bon exemple de cinéma bis un brin niais mais ingénieux et sympathique alors que les combats tourbillonnants en font également un excellent exemple d'un film d'action made in HK des années 80. Au final, pour ceux qui savent appréhender le cinéma « wongjinien » et son humour Magic Crystal peut s'avérer un fort bon divertissement.

NB : En 2008, Steven Spielberg réalisa Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal. Or dans ces nouvelles aventures du téméraire archéologue celui-ci est confronté à des méchants russes pour la possession d’un crane en cristal d’origine extra-terrestre qui est éventuellement ramené à son lieu d’origine : une soucoupe volante enterrée dans une caverne ancienne remplie de pièges. Est-ce que la trame parait familière? Même le sort du méchant russe en chef dans Kingdom rappelle le sort de celui apparaissant dans Magic Crystal. De Spielberg à Wong Jing puis de Wong Jing à Spielberg, la boucle est bouclée. Plus recemment en 2011, Wong Jing produisit et co-réalisa, Treasure Hunt, un autre film d'aventures exotique avec un personnage de gamin (joué par Lucas Tse fils de Cecilia Cheung et Nicholas Tse ) qui d'un premier coup d'oeil est une copie conforme du gamin joué par Xiao Bin Bin vingt-cinq ans plus tôt (le nom du fils de ce dernier Little Xiao Xiao Bin, a été a un moment lié à la production de ce film). Comme dans Magic Crystal jadis, Wong Jing apparaît encore une fois dans un rôle de faire valoir comique.
Yves Gendron 9/18/2011 - haut

Magic Crystal    (1986)
S'inspirant toujours du bon vieux Indy, on s'émerveillera devant les scènes de combats de Magic Crystal où l'on peut retrouver le couple Cynthia Rothrock / Richard Norton au mieux de sa forme. Avec un rythme assez soutenu et d'assez gros moyens (dont des effets très spéciaux comme seul HK a le secret), le film aurait pu être encore meilleur sans la présence d'un gamin agaçant et d'un humour potache digne de Max Pécas (c'est hélas le lot de pas mal de films cantonnais), mais bon, la présence d'un Andy Lau (ma femme l'adore) ma foi très convainquant en adepte du kung fu, du formidable Mok Siu Chung (le disciple de Wong Fei Hong aux yeux de hibou dans OUATIC) et de la très belle Cheung Man (j'en suis amoureux) dans son premier rôle à l'écran permettent à l'humble spectateur de s'y attarder.
Jean-Louis Ogé  - haut

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 9/18/2011 Yves Gendr...
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