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Critiques Express

La Rage bouddhiste du kung fu    (1982)
Dans la période dorée du cinéma Kung Fu, il y a eu ceux qui ont créé une vague avec talent et style, et ceux qui se sont contentés de surfer dessus comme ils le pouvaient. Godfrey Ho, le réalisateur aux mille pseudonymes fortement réputé pour ses nanardises parfois médiocres au point de devenir comiques, correspond à la deuxième catégorie de cinéastes comme il nous le prouve avec ce Raiders Of Buddhist Kung Fu. Essayant en vain d’emprunter à droite et à gauche des idées qu’il ne maîtrise pas pour réaliser un film de Kung Fu, il va commettre en plus le crime de se servir de Gordon Liu comme argument de vente de son film alors même que cet acte n’est pas justifié. Faites entrer l’accusé.

Tel la grenouille (en la personne de Godfrey Ho) croyant pouvoir être aussi grosse que le bœuf (comprenez les fers de lance de la Shaw Brothers des années 70-80), l’homme répondant à des dizaines de noms va faire une mixture des ingrédients qu’il croit être la source du succès des grands réalisateurs de HK s’étant fait connaître dans le genre du Kung Fu Pian. A Chang Cheh il prendra la fraternité de deux personnages arrivant à son apogée dans le sang et la sueur. Il en fait des scènes censées être touchantes de lamentation et de désespoir à chaque fois qu’un personnage meurt, les décès étant finalement dans ce film assez jouissifs puisqu’ils sont synonymes de disparition d’un acteur à la prestation catastrophique. De Liu Chia-liang il prend le frère (comme nous le verrons par la suite) et on imagine vaguement Godfrey voulant s’inspirer des chorégraphies du maître. Il empruntera aussi, à Liu et à Yuen Woo Ping, le personnage du jeune homme impulsif et aspirant à la vengeance qui tombe dans les pattes du maître autoritaire à la perruque grossière, reprenant et insultant par le même coup les Drunken Master, Mad Monkey Kung Fu et autres Snake In The Eagle’s Shadow qui nous ont tant fait aimer le cinéma de HK. Le tout très mal amené, interprété d’une façon médiocre comme on a rarement vu et avec des personnages semblant avoir été conçus pour un sketch, contribuant à faire de ce film le théâtre de l’absurde et du ridicule.

Une minute suffit amplement pour se rendre compte de la maladresse si grossière de Godfrey Ho, nous condamnant à une heure et vingt cinq minutes d’incohérences, de fous rires déclenchés par l’amateurisme des combats et par les regards inspirés d’acteurs qui auraient mieux fait de se lancer dans l’humour plutôt que dans le film de Kung Fu de très bas étage. Godfrey Ho, face aux magnifiques costumes des productions Shaw, contre-attaque avec ses panoplies achetées au magasin de jouet d’à côté. Les kimonos japonais ayant fait l’objet d’une réduction de cinquante pourcents à la caisse, il intégrera à son histoire déjà peu palpitante des personnages japonais, les méchants samouraïs munis de leur katana en carton : après tout, Bruce Lee et Jimmy Wang Yu ont bien cassé du japonais dans leurs succès, pourquoi le frêle Mike Wong ne le pourrait-il pas avec ses coups de pieds d’une grâce inimitable ? Finalement, ce n’est pas bien grave si le spectateur ne comprend pas bien ce que font tous ces personnages gaspillant leur salive dans des dialogues-somnifères, a du se dire Godfrey : ils riront au moins en voyant John Kelly (sommes nous censés croire qu’il est un valeureux combattant chinois ?) se pavaner avec Sailor Moon et son sabre en plastique. Et si ce pigeon de spectateur n’a pas appuyé sur la touche « avance rapide » dès le générique du début, il aura peut-être la chance d’entendre le pitch du film prononcé en voix-off en trois mots, un scénario écrit par on ne sait pas bien qui lorsqu’il s’ennuyait aux toilettes. Ne pas rater tout de même les moments de bravoure que sont les combats de Raiders Of Buddhist Kung Fu.

Si l’on pouvait espérer que les combats sauveraient cette catastrophe, il n’en est rien et la douleur est accentuée (et les rires également). Si vous croyez avoir vu un combattant retomber sur ses fesses alors qu’il essayait en vain de se relever « façon film de kung fu » (en poussant sur ses mains avec le dos au sol) ou qu’il vous semble voir des raccords foireux entre chaque frappe, ce ne sont pas vos yeux qui vous font défaut, mais bien l’art du bricolage de Godfrey et l’inaptitude physique des acteurs qui font leur effet. Imaginez de parfaits inconnus choisis dans la rue, semblant ne jamais avoir pratiqué les arts martiaux, et demandez-leur de taper dans le vent de façon imprécise, à trois mètres de ce qui est censé être leur adversaire, et vous obtiendrez les combats de Raiders. Il faut admettre que certains combats sont regardables (notamment le seul où Gordon Liu intervient) mais l’ensemble laisse à désirer, truffé de raccords voyants ne parvenant pas à cacher l’impossibilité pour les acteurs d’enchaîner trois mouvements de suite. C’est en voyant cela que l’on sent combien le cinéma d’un Liu Chia-liang est grandiose. Liu Chia-liang justement, semble être le seul à vraiment comprendre la personnalité de son frangin Gordon Liu, ou s’en sert en tous les cas mieux que ce Godfrey Ho qui vole bien bas.

En tête d’affiche et avec son nom en gros au début de Raiders Of Buddhist Kung Fu, Gordon Liu est un nom rentable qui attire les spectateurs depuis La 36ème Chambre De Shaolin, et ce fabriquant de nanards qu’est Godfrey Ho l’a bien compris. Le pire, c’est que le formidable Gordon Liu n’apparaît en tout et pour tout qu’une dizaine de minutes, ne faisant que prendre des airs impériaux dans une tunique colorée bon marché, et exécutant tout de même quelques singeries lors du combat final. Un scandale quand on voit que le reste du casting complètement à la masse a les honneurs. Se servir ainsi du nom d’un des plus grands acteurs du Kung Fu Pian et le rabaisser à de pauvres dialogues est proprement écoeurant. Surtout quand on voit que Gordon Liu, capable de faire face à Johnny Wang dans un Shaolin VS Wu Tang, meurt ici après s’être pris en pleine face un tas de plume volant, décernant à cette fin de film la palme de la plus comique et à la fois pathétique.

Raiders Of Buddhist Kung Fu ou comment atteindre un degré de médiocrité tel que le film devient comique, et salir le nom d’un des grands du Kung Fu pian en s’en servant pour vendre une arnaque.
Florent d'Azevedo 11/17/2004 - haut

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