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Critiques Express

Mercenaries From Hong Kong    (1983)
Troisième œuvre de Wong Jing après deux films de jeux (Challenge Of The Gamesters et Winner Takes All), Mercenaries From Hong Kong est l’excellente surprise d’un jeune réalisateur de 27 ans, fils du grand metteur en scène Wong Tin Lam. Plongeant une poignée de stars vieillissantes de la Shaw Brothers dans une intrigue contemporaine et violente, il livre un film fondateur qui inspirera les plus grands, de Sammo Hung (Eastern Condors) à John Woo (A Better Tomorrow).

Le film s’ouvre sur une vengeance : Luo Li (Ti Lung) pénètre chez un membre des triades, Wen (Ngaai Fei), friand de femmes et de drogues, qui a causé la mort de la fillette dont il avait la charge. Après l’avoir liquidé, il parvient à échapper aux hommes de mains lancés à ses trousses au cours d’une belle poursuite motorisée (on remarquera la présence d’une Renault 16 orange !). Désormais traqué par le milieu et le redoutable frère de Wen (Yuen Wah), il trouve refuge dans une bicoque en bordure de Hong Kong. Le répit sera de courte durée puisque la maison est bientôt cernée par des individus armés. Contrairement aux apparences, l’assaut n’est pas donné par ses ennemis mais par He Ying (Candice Yu), la fille d’un gros trafiquant de drogue récemment assassiné, He Feng (Cheng Miu). Elle lui propose alors de l’engager pour aller trouver le meurtrier de son père, Naiwen (Phillip Ko), qui se terre au Cambodge, dans le camp de Yindan (Ko Hung), chef d’une armée de guérilleros. A court d’argent et aux abois, Luo Li accepte l’offre. Pour mener à bien cette périlleuse mission, il forme une équipe composée d’anciens compagnons d’aventure et de contrebande. Il retrouve Xing (Michael Chan Wai Man), cuisinier sans le sou au chômage, prêt à commettre un forfait, Lei Tai (Lo Lieh), père d’une petite fille gravement malade qui a besoin d’argent pour se faire opérer aux Etats-Unis, Hong Fan (Johnny Wang Lung Wei), boxeur à la sauvette la nuit et garagiste le jour, Curry (Wong Yu), prestidigitateur en froid avec les triades, et Blanche (Nat Chan Pak Cheung), sur le point de se faire cisailler les testicules par un mari jaloux (la touche Wong Jing est déjà présente !). Les cinq hommes acceptent volontiers et l’équipe vient prendre ses ordres auprès de He Ying. Quelques jours plus tard, ils se rendent au Cambodge et se font passer sur place pour des trafiquants de médicaments. Ils arrivent très vite au refuge du chef Yindan, ancienne connaissance de Luo Li, gagnent sa confiance et s’emparent de Naiwen. L’aventure ne fait que commencer…

Une fois de plus, le cinéma hongkongais se réapproprie la trame de grands succès hollywoodiens pour les transposer dans son univers. On reconnaîtra ici, au choix, les Douze salopards / The Dirty Dozen de Robert Aldrich (1967) ou les Oies sauvages / The Wild Geese d’Andrew V. McLagen (1978), deux films dans lesquels une bande de têtes brûlées est formée pour la réalisation d’une mission des plus périlleuses. Wong Jing, metteur en scène qui se cherche encore (il deviendra plus tard un grand spécialiste des comédies), n’y va pas par le dos de la cuiller et se rapproche, sur plusieurs aspects, du « gros Bob » (Aldrich était en effet un réalisateur qui ne rechignait par à frapper visuellement et psychologiquement le spectateur).
Tout d’abord, les héros n’en sont pas vraiment. Ti Lung, ancien trafiquant de médicaments, n’a pas été capable de prendre soin de la fillette qu’un ami mourant lui avait confié. Elle sera retrouvée noyée, droguée et violée… Vénal, mauvais garçon (il est embauché pour retrouver l’assassin d’un chef de triade), naïf, il est d’un tempérament violent et collectionne les armes. Les compagnons qu’il recrute ne sont pas mieux lotis : reconvertis dans des métiers qu’ils ne peuvent supporter, ils sont au bout du rouleau et prêts à tout pour s’en sortir. Seul Lo Lieh, peut-être du fait de sa paternité, nous semble plus humain mais tout aussi raté.
Ensuite, la violence est utilisée sans scrupule ni fausse pudeur. Certes, Wong Jing enfonce un peu le clou et n’a pas oublié son Chang Cheh ! Le sang gicle, les corps explosent et sont lacérés, les enfants abattus comme des chiens… âmes sensibles s’abstenir. Le réalisateur n’hésite pas utiliser les gros plans pour choquer.
Le nihilisme enfin, qui n’offre aux héros qu’un avenir d’une noirceur ébène. Personne ne sortira indemne de l’aventure et l’on sait dès le début que tout cela finira bien mal. Les outsiders n’ont leur place nulle part dans la société moderne hongkongaise ou alors au fin fond d’une jungle cambodgienne.

Mercenaries From Hong Kong est composé de trois parties, très distinctes dans leur forme. La première, la plus maladroite, se déroule à Hong Kong. Les scènes d’action, multiples, sont filmées en accéléré. Il est clair que Wong Jing n’est pas très à l’aise avec ce style de film, même s’il égale sans problème les réalisateurs de séries. Le spectateur n’aura cependant pas le temps de s’ennuyer avec des gunfights, des affrontements à l’arme blanche, et des poursuites en voitures (notez la présence d’une Renault 16 orange !). La deuxième partie, bien plus réjouissante, se situe intégralement au Cambodge, dans la jungle et le fief du chef des guérilleros. Nos héros, habillés de treillis de camouflage, sont impeccables dans une narration sans temps mort. Enfin, la dernière partie se déroule à nouveau à Hong Kong, dans une atmosphère des plus noires. Elle est implacable.

Bien avant A Better Tomorrow, Wong Jing reprend le thème cher à Chang Cheh de l’amitié masculine, bravant les menaces et les dangers : les six guerriers forment ainsi une communauté « à la vie, à la mort ». Chaque fois que l’un d’eux passe de vie à trépas, ils perdent toute pudeur et poussent des cris déchirants, comme s’ils subissaient l’amputation de l’un de leurs membres. Les valeureux héros se battent avec férocité pour la survie du groupe, au milieu des tirs ennemis et des infamies. Wong Jing inventait sans le savoir ce qu’on appellera bientôt « l’heroic bloodshed » (et que d’autres, tels John Woo, magnifieront).

Mercenaries From Hong Kong baigne dans une ambiance eighties qui fait parfois mal aux yeux. Il est en effet assez pénible de découvrir nos guerriers dans de multiples survêtements atroces et ridicules. Ti Lung, avec ses cheveux longs et sa moustache (qui s’enrichit bizarrement dans quelques plans d’un bouc !), n’est pas au top de sa beauté, même s’il conserve une forme exemplaire malgré le poids des ans. Ce n’est malheureusement pas le cas de Lo Lieh qui accuse le coup du haut de ses 44 ans. Si l’on passe également la coiffure hideuse de Michael Chan et l’erreur de casting Nat Chan Pak (supposé apporter un peu d’humour ?), les acteurs sont parfaits. Et soyons honnêtes, pour tout fan de la Shaw Brothers, l’affiche fait rêver !
Les trois chorégraphes au générique, Tong Gaai, Wong Pau Gei et Yuen Bun, avaient de quoi allécher le spectateur un peu au fait de leurs états de service. Il faudra cependant déchanter quelque peu : Wong Jing n’étant pas un spécialiste des films d’action, les combats au corps à corps sont assez décevants et pas très bien filmés. Mais après tout, il ne s’agit pas d’une œuvre martiale, que diable !

Mercenaries From Hong Kong n’est pas un grand classique, c’est une certitude. Bien sûr, quelques films qui s’en sont inspirés l’ont qualitativement dépassé. Il parvient cependant à remplir son objectif, nous distraire, mais se pose également en œuvre séminale pour tout un genre de cinéma qui fera les beaux jours de l’industrie locale (et qui en sera la marque de fabrique aux yeux du monde entier).
David-Olivier Vidouze 5/2/2006 - haut

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