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Critiques Express

Clan Feuds    (1982)
Adaptation d'un roman de Gu Long, le film ressemble à du Chu Yuan (des décors en studios travaillés, des rebondissements à qui mieux-mieux, une belle tentatrice, etc), mais ça ne l'est pas. Ce film est à voir pour se rendre compte de la supériorité de Chu Yuan par la façon dont il s'est totalement approprié l'univers des Gu Long ou Jin Yong, et confirme que la réussite de ses films ne reposait pas sur des scénarios bien écrits. En fait, "Clan Feuds" est une illustration assez plate d'un récit qui aurait été génial et fascinant si il avait été mis en scène par Chu Yuan. Le film est également symptomatique de la pente bis que prenait la Shaw Brothers à cette époque (bis qui a pu donner des œuvres très réussies comme un "Holy Flame Of The Martial World...").

Cependant, ce film a des qualités, en premier lieu son casting : Ti Lung (après le pancho, les peaux de bêtes), Lo Meng (toujours en musclor qui réfléchit peu), Lily Li, et dans les seconds couteaux Jason Pai, Philip Ko Fei, Yeung Ching Ching, Sun Chien parmi les visages les plus connus. Malheureusement, ces seconds rôles ne marquent pas pour la plupart, ou se limitent à des apparitions.

Martialement parlant, c'est de bonne tenue (deux des frères du clan Yuen Woo-ping sont aux commandes), malgré quelques câbles bien grossiers et qui sont bien vieillots en 1981 (année du film). Les scènes de combats à plusieurs sont très réussies, bien plus que les duels. De plus, la caméra est assez mobile, et les alliés entrant et aidant Ti Lung contre 50 sont bien introduits. On peut regretter le fait que la plupart des personnages féminins se suicident.

Le principal reproche c'est l'absence de tout onirisme, qui fait qu'on ressent fortement le côté artificiel des décors (même s'ils sont beaux et variés : grotte avec des filles à ruban de gymnaste, Ile de glace avec cercueil glacé), là où chez Chu Yuan ce type de décors envoute (Ahhh, ses fausses lunes !). Le récit visant un certain côté mythologique (le thème principal du récit étant la filiation par le Père Fondateur de clans qui se déchirent), un traitement onirique seillait mieux au film.

Au lieu de ça, le réalisateur privilégie un traitement assez léger, qui vire au involontairement comique. Ti Lung se trouve une simili mini-Sheena-Reine-de-la-Jungle jouée par une Liu Lai-ling très rafraichissante, mais son costume léopard est très kitsch. Ce qui fait tendre le film vers le bis, c'est l'apparition d'un mercenaire à barbe blanche avec une épée suçeuse de sang et une main on va dire reptilienne (quoique la scène de sa mort est assez réussie). Ne parlons même pas des scènes où Ti Lung et Ko Fei se battent en se balançant en l'air un faux couffin qui braille.

Les rebondissements sont amenés de façon assez grossière : que ce soit la rédemption d'une poule de luxe vers plus de puritanisme, Ti Lung qui en cours de route s'est trouvé plusieurs demi-frères/soeurs, sa mission à la fin qui devient empêcher un inceste, etc. Encore une fois, ce n'est pas tant les rebondissements qui gênent, mais le traitement général du film, alors que le thème principal du récit de Gu Long est intéressant.
Anne Saïdi 3/26/2008 - haut

Clan Feuds    (1982)
Non, Chu Yuan n’avait pas le monopole des adaptations cinématographiques des romans à succès de Gu Long. En cette année 1982, la Shaw Brothers fait appel à un réalisateur taiwanais, Cheung Paang Yik, pour mettre en scène à Hong Kong un nouvel opus basé sur une œuvre du prolifique écrivain. Clan Feuds sera ainsi l’unique incursion de celui que la profession surnomme le « Chu Yuan taiwanais » dans la production de l’ancienne colonie.
Mais Cheung Paang Yik n’en est pas à ses débuts : acteur et cascadeur, il est également l’assistant-réalisateur de films parmi les plus connus du mogol local, Joseph Kuo (on retiendra particulièrement le célèbre 18 Bronzemen). Une fois ses classes terminées, il passe à la mise en scène et n’arrêtera pas de tourner jusqu’à la fin des années 80, livrant aux spectateurs quelques œuvres non dénuées d’intérêt.

Clan Feuds ne déroge pas à la règle bien connue : les synopsis adaptés de romans de Gu Long sont bien souvent très complexes. Foisonnants, ils lancent dans une arène de papier une multitude de personnages, d’intrigues et de rebondissements, plaçant de la sorte le réalisateur sur le fil du rasoir : parviendra-t-il à capter l’attention du spectateur sans le perdre dans des dédales scénaristiques ? Sera-t-il suffisamment habile pour donner une structure intelligible à son histoire ? Aura-t-il le temps nécessaire au développement de la psychologie de ses personnages ? Le piège Gu Long ne s’est heureusement pas refermé sur Cheung Paang Yik qui, sans trahir l’écrivain, a mené à bien son projet : conserver la luxuriance de l’œuvre sans noyer le spectateur. Et celui-là même est conquis, conduit à son corps défendant sur les chemins aventureux empruntés par les héros, comme toujours dépassés par des événements « surhumains » (On est chez Gu Long parfois très proches de la mythologie grecque, les maîtres aux pouvoirs fabuleux s’apparentant à ceux des dieux de l’Olympe…).

Clan Feuds débute ainsi par la sentence à mort d’un fils de chef de clan (Dang Wai Ho), accusé d’avoir fauté avec une demoiselle (Kao Li Chia) consentante. Mais alors que son propre père (Yeung Chi Hing) prépare son écartèlement, un membre du clan (Ti Lung) lui substitue un jeune homme (Chow Kin Ping), sacrifié volontaire par devoir envers les puissants. Ignorant tout du subterfuge, le frère du condamné (Lo Meng) se rend sur les lieux une fois le supplice achevé et attaque les responsables avant d’être maîtrisé par Ti Lung. Peu de temps après, alors qu’il discute en pleine nuit avec une jeune femme du clan (Lily Li Li Li), ce dernier est à son tour arrêté pour outrage aux bonnes mœurs. Mais en tant que fils d’un grand maître en arts martiaux, sa punition se réduit au bannissement à vie. Prenant la route avec un Lo Meng revanchard et condamné à la même peine, il croisera le chemin de dangereux individus n’ayant qu’un objectif en tête : s’approprier un joyau magique et un manuel d’arts martiaux pour détruire son clan et régner sur le Jiang Hu.

Le premier quart de Clan Feuds pose clairement les bases d’un récit mythologique. Un jeune amoureux innocent se voit infliger une peine barbare, qui plus est prononcée par son propre père. Le Zeus dévorant ses enfants n’est pas loin… Le héros est injustement banni et jeté sur les routes, tel un Ulysse chinois en pleine Odyssée ou un Jason cherchant la Toison d’or, son parcours étant ponctué de rencontres surnaturelles et dangereuses. L’épéiste sera ainsi confronté à une jeune femme habillée de peaux de bêtes (Liu Lai Ling), vivant dans une caverne avec une mère défigurée et à moitié folle (Helen Poon Bing Seung), à un chevalier aveugle (Philip Ko Fei) guidé par une guerrière muette (Yeung Jing Jing), à un tueur (Chan Siu Pang) armé d’une « épée vampire » qui suce le sang de ses victimes, à un homme (Tang Ching) gardant deux cadavres dans un mausolée de glace, à une sorcière (Ha Ping) vivant recluse dans une pièce inondée de noir, à un prince (Sun Chien) entouré d’un harem… et à une horde de tueurs usant de tous les artifices pour s’approprier les reliques qui les rendront maîtres du Jiang Hu.
Avec Clan Feuds, Cheung Paang Yik a composé une sorte de wu-xia pian mâtiné de road movie, qui suit le chemin d’un héros moins fort qu’on pourrait le croire. Car le personnage incarné par Ti Lung, aussi sûr qu’il paraît au premier abord, est en proie à de sérieux démons. La perte de son clan, consécutive à son bannissement, lui rappelle celle d’un père qu’il n’a jamais connu. Et les voies des dieux étant impénétrables, son voyage va être pour lui l’occasion de se recomposer une famille, véritable trésor qu’il obtiendra à la fin de son aventure. On a réellement l’impression que Cheung Paang Yik, en réalisant Clan Feuds, était davantage intéressé par cette histoire de parenté que par les dangers qui guettaient le clan du héros. La famille plutôt que le clan !

Pour autant, Cheung Paang Yik n’oublie jamais que le cinéma est un divertissement et livre au spectateur sa ration de péripéties, de féerie et de combats. Les décors sont somptueux (Chu Yuan semble avoir été une grande source d’inspiration), les éclairages ne sont pas en reste, les costumes recherchés (même si celui porté par Liu Lai Ling est assez laid) et les chorégraphies, signées Yuen Cheung Yan, nombreuses et inventives.
Pour son unique film à la Shaw Brothers, le réalisateur taiwanais bénéficie de surcroît d’un exceptionnel casting : Ti Lung, Philip Ko Fei, Lo Meng, Sun Chien, Jason Pai Piao (et bien d’autres) pour les hommes, et Chan Si Gaai, Liu Lai Ling, Lily Li Li Li, Yeung Jing Jing, Helen Poon Bing Seung et Kao Li Chia pour les femmes ! L’utilisation de ces dernières, jamais reléguées au second plan, est une nouvelle preuve de sa proximité avec un autre grand amoureux des personnages féminins, Chu Yuan.

La vision de Clan Feuds ne pourra faire regretter qu’une seule chose au spectateur : que l’expérience hongkongaise de Cheung Paang Yik soit restée sans lendemain…
David-Olivier Vidouze 1/20/2007 - haut

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 3/26/2008 Anne Saïdi
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