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Critiques Express

La Révolte des Boxers    (1976)
Boxer Rebellion est en quelque sorte le complément idéal au film de Nicholas Ray Les 55 Jours de Pékin / 55 Days At Peking (1963). Alors que la superproduction américaine (tournée entièrement en Espagne) s’attache principalement à décrire la bataille, c’est-à-dire le siège de Pékin par les boxers, le film de Chang Cheh se situe en majorité avant et après cet événement. (Il est du reste fort à parier que les motivations de ce choix sont financières et non une tentative de se démarquer de l’œuvre de Nicholas Ray.) Ce «refus» du spectaculaire, loin d’handicaper l’histoire racontée pendant plus de deux heures, permet en fait au réalisateur de développer le récit et de tirer le maximum des vedettes de la Shaw Brothers mises à sa disposition.
De plus, alors que 55 Days At Peking nous peignait le conflit vu de la coalition étrangère, Boxer Rebellion nous propose un regard chinois sur des événements vieux de 75 ans au moment du tournage.

Chine, 1900. Trois frères (Leung Kar Yan, Chi Kuan Chun et Alexander Fu Sheng) désirant sauver l'Empire Céleste de l'envahisseur étranger rejoignent la secte des boxers dirigée par un personnage des plus troubles (Johnny Wang Lung Wei). Bien vite, ils s'aperçoivent que la révolte telle qu'elle est menée ne peut rien contre la coalition étrangère. Chacun va alors lutter comme il le peut...

Boxer Rebellion est souvent présenté comme une superproduction de la Shaw Brothers, un drame historique et épique, ponctué de scènes de combat (kung fu contre armes à feu) et interprété par les plus célèbres acteurs du studio. Si l’on adhère sans protester à une bonne partie des qualificatifs, des précisions méritent d’être apportées concernant l’aspect « superproduction » du film. Nous ne nous trouvons évidemment pas devant un équivalent hollywoodien et les scènes de bataille, toutes situées aux pieds du même décor (les portes de Pékin), ne peuvent rivaliser avec le plus modeste péplum américain… Cependant, le casting de premier ordre fait encore aujourd’hui rêver le premier fan venu. La magie Chang Cheh opère !

Boxer Rebellion s’ouvre sur une séquence consacrée à l’Impératrice Douairière (la vétéran Li Lihua), entourée de sa cour et accompagnée par l’Eunuque Impérial (Sun Yueh). Ci Xi sait la coalition étrangère aux portes de Pékin et refuse alors de quitter la ville, sûre de la supériorité des Chinois. Des officiels sont en effet venus avec de grandes nouvelles : une secte, qui se fait appeler la « Secte des Boxers », pratique un art magique qui protège ses combattants des armes à feu (thème repris par Liu Chia Liang dans son célèbre Legendary Weapons Of China) !
Chang Cheh nous dépeint cette grande figure de l’histoire chinoise de manière originale, assez fade en fait : on est bien loin de l’Impératrice dominatrice de Li Han Hsiang (Lisa Lu dans Empress Dowager, tourné l’année précédente) et même l’Eunuque Impérial y paraît moins fourbe. Jamais Chang Cheh ne cherche à rivaliser avec Li Han Hsiang : il n’est pas un spécialiste des films de palais et il le sait. La reconstitution et l’exactitude historiques sont des préoccupations qui ne l’effleurent même pas…
Pour tout dire, une voix off aurait pu nous résumer en trois minutes une première partie longue et ennuyeuse…

La suite de Boxer Rebellion nous fait rencontrer trois frères, chacun doté d’une personnalité bien particulière : le premier est un idéaliste convaincu (Leung Kar Yan), prêt à se sacrifier pour une idéologie sans trop se poser de questions ; le deuxième est un rebelle réfléchi (Chi Kuan Chun), athlète et cérébral, il est peut-être le seul qui possède des talents de stratège et qui réfute les actes gratuits ; le troisième (Fu Sheng), mais aussi le plus jeune, est téméraire et incontrôlable, seul capable d’aimer dans la tourmente. Ces frères, véritables stéréotypes de scénaristes, vont être amenés à joindre la secte des boxers dirigée par un personnage des plus ambigus, Li (Johnny Wang). Le meneur proclame à ses troupes qu’il détient une formule magique pour les protéger des balles des fusils étrangers et s’adonne à des démonstrations truquées. Les frères ne sont évidemment pas dupes mais rechignent à se mettre sur son chemin pour des raisons qui leur sont propres : confiance aveugle, moyen de galvaniser les combattants et amour du risque. Pourtant, bien vite, les boxers vont cruellement déchanter…

Chang Cheh n’hésite pas à nous présenter les étrangers comme des brutes assoiffées de sang et de sexe qui pillent chaque maison pékinoise, tuent chaque Chinois qu’ils croisent et violent toutes les femmes qu’ils peuvent. On se croirait revenu dans le cinéma hollywoodien des années 40 et 50 : une vision manichéiste du monde avec d’un côté les bons et purs, et de l’autre les démons. Or, en ce milieu des années 70, le cinéma occidental avait depuis plus de 10 ans fait son autocritique et évolué vers plus de complexité, d’humanité. Retomber ainsi dans de vieux travers exhale des relents de racisme, même s’il est incontestable que les envahisseurs étaient les pays de la coalition. (Il suffit de comparer cette vision du conflit des boxers avec la bataille de Roark's Drift dépeinte en 1964 dans Zulu de Cy Endfield.) Toutes les nations de la coalition sont représentées, mais Chang Cheh semble se fixer sur les Allemands (dont le chef est interprété par l’acteur américain Richard Harrisson) et les Japonais (les figurants chinois leur ressemblant plus qu’à des Occidentaux !). Les anachronismes et les erreurs historiques sont légion et parfois hilarantes : modèles de pistolets pas encore inventés, Américains dans des uniformes de la guerre de Sécession, marins de l’armée japonaise avec des cheveux longs, pékinois avec de longues nattes (au lieu de la coupe à la mode mandchoue), etc.

Liu Chia Liang s’est surpassé dans ses chorégraphies martiales. Il ne s’agissait pas, dans Boxer Rebellion, d’un « simple » conflit entre Chinois partageant un armement similaire (poings ou épées, par exemple), mais de scènes de combat entre boxers armés au mieux d’une lance et de soldats étrangers armés de fusils.
Afin de rendre les séquences intéressantes, Liu Chia Liang est parti d’un postulat invraisemblable : la poudre ne parlerait presque jamais et seules les baïonnettes seraient majoritairement utilisées. Ainsi, le spectateur s’amuse souvent à se demander « mais pourquoi le Japonais ne tire-t-il pas sur le boxer ? »… les joutes finissent donc à l’arme blanche et aux poings, pour le plus grand bonheur des passionnés d’arts martiaux !
Parmi les trois vedettes martiales Chi Kuan Chun, Alexander Fu Sheng et Leung Kar Yan, Chi Kuan Chun nous offre des scènes à couper le souffle : il domine le film de ses prouesses physiques et il est véritablement dommage que la faiblesse de son jeu d’acteur l’ait empêché d’aller plus haut dans le panthéon hongkongais. Si Alexander Fu Sheng est un petit peu en dessous de ses performances habituelles, Leung Kar Yan est très décevant. Sa démonstration martiale devant l’Impératrice est presque gênante pour le spectateur…

Sur un contexte original dans la production hongkongaise, Chang Cheh et Ni Kuang ont eu l’intelligence de nous faire suivre le destin de trois frères animés d’un même sentiment de justice, mais dotés de caractères foncièrement différents. Un seul traversera les événements et parviendra à fuir Pékin…

Un peu long, un peu fauché pour une superproduction, et au final pas plus réussi que 55 Days At Peking, Boxer Rebellion n’en reste pas moins une œuvre intéressante de par son ancrage historique et le point de vue chinois sur la célèbre révolte des boxers.
David-Olivier Vidouze 3/31/2005 - haut

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 3/31/2005 David-Oliv...

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