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Critiques Express

Le Marin des mers de Chine    (1983)
Après l’échec de son troisième film, Dragon Lord, Jackie Chan se devait de redorer son blason de réalisateur à Hong Kong. Si sa côte de popularité était au beau fixe depuis ses performances chez Yuen Woo Ping, sa crédibilité derrière la caméra retombait face à des personnalités imposantes comme Woo Ping ou Sammo Hung. Pourtant, il faut se souvenir que Jackie avait accouché trois ans plus tôt d’un petit bijou révolutionnant la manière d’appréhender l’action des films de kung fu, The Young Master.

Centré sur son personnage, qui canalisait toutes les tensions, The Young Master était un concentré explosif de burlesque expressif et de violence exacerbée. Que reste-t-il du film-matrice du cinéma de Jackie Chan dans Project A ?
Eh bien tout, mais dilué. Loin d’être péjoratif, le terme de dilution tend plutôt à signifier l’importance que la prise de risques prend chez Chan. En effet, si la prise de risques pratique que prennent les acteurs et cascadeurs afin de parfaire les chutes impressionnantes qui parsèment le film est un moteur, il ne faut pas omettre la non prise de risque commerciale qui contamine plus ou moins Project A. Proposé pour le nouvel an, le film écarte assez significativement une violence brute et malsaine au profit d’un aspect burlesque qui s’émancipe et devient l’atout majeur. La dilution tient dans le fait que Jackie Chan ne considère désormais plus le cinéma comme un défouloir, mais comme un conservateur. De l’incontrôlable destructeur, la furie du Young Master, on passe à la destruction contrôlée. Et pour qui s’attache à l’héritage du cinéma burlesque chez Jackie Chan, Project A revêt alors une importance considérable.

Le scénario se révèle n’être qu’une suite de sketches propices à l’installation de gags et de cascades. La caméra ne dévie que rarement de sa géographie locale (la ville, ses coins et recoins), si bien qu’une unique scène, une attaque de pirates, se déroule sur un bateau. Loin d’être réussie, cette scène démontre bien que Jackie Chan n’est pas à l’aise dans le film d’aventure, tandis que l’aventure du burlesque lui sied parfaitement. Ainsi, la comédie passe par la réduction des évènements et de leurs géographies et par l’accentuation des destructions en tous genres. Pas besoin d’îles, de conquêtes ou de femmes donc, le marin des mers de Chine pratique le burlesque au sein d’arènes théâtrales que représentent un carré de ruelles ou une simple maison et profite de ce que le décor regorge de meubles, portes, escaliers, vitres et pantins cascadeurs pour faire pleurer de rire le spectateur sadique.

Les fantômes du cinéma burlesque primitif retiennent le souffle comique de Jackie Chan, qui cite ouvertement Chaplin (l’homme-mécanique coincé dans des rouages), Lloyd (l’ascension d’une horloge) et retrouve par moments le magnifique (il n’y a pas d’autres mots) bordel des figurants surexcités chers à Linder. Quant à l’analogie récurrente avec Keaton, elle prend tout son sens dans l’immense talent des incroyables prouesses acrobatiques de Chan et de son ami Yuen Biao, pour qui une chaise ou une bicyclette ne sont rien de plus que la prolongation de leurs corps élastiques. Encore plus que dans d’autres œuvres de la comédie kung fu cantonaise de la même période, le corps et son expression martialo-comique atteignent leurs paroxysmes et installent Jackie Chan comme un des plus grands, si ce n’est le plus grand faiseur burlesque du cinéma de kung fu. A ses côtés, on retrouve d’ailleurs la crème des seconds rôles aux farces et mimiques hilarantes que sont les inénarrables Wu Ma, Tai Bo et consorts, toujours présents dans les meilleures productions de ce genre pour assurer les parties de purs gags de situations.

Alors on trouvera bien sûr quelques défauts dans ce film. On notera un manque d’invention dans la mise en scène qui se contente au mieux de souligner l’action (parfait découpage de la séquence des bicyclettes), au pire de la rendre apathique. On pourra fuir le côté moralisateur de Jackie Chan, pendant naïf de Sammo Hung son compère, qui prend ironiquement ici un rôle de profiteur amoral (quasiment) sans scrupules. On pourra également préférer des œuvres plus nerveusement martiales que sont d’autres collaborations entre les deux hommes (Dragons Forever, Heart Of Dragon), mais il faut alors être d’un sérieux déstabilisant pour ne retenir que cela. Et si tel reste le cas, alors je n’ai qu’une chose à dire : Project A restera à jamais l’un des meilleurs films de kung fu burlesque !
Maxime Brun 12/29/2007 - haut

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 12/29/2007 Maxime Br...

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